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BULLETIN
DE LA
SOGIÉT£ D AGRIGILTIRE.
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BULLETIN
DE LA
^ ^ iu hltrC-i
3nbmtfit, ÔdtiHti tl 2lrl«
DU
DÉPARTEMENT DE LA LOZÈRE.
TOME XV«. — 1864.
MENDE
IMPRIMKKIK DE C. PRIVAT, S' de J.-J.-M. et E. IGNON,
Maison Rocliette, rue d'Aigues-Passes .
1864.
r
CONSEIL D'ADMINISTRATION
DE LA SOCIÉTÉ.
Président d'honneur.
M. €b. de PEBEYRE ^, Préfet du (lépailomcnt.
Bureau.
Président M. DELAPIERRE, conseiller do pré-
fecture, secrétaire général.
/M. Tabbé Vidal, vicaire général.
VicePrésidenis ^M. Rous, propriétaire.
Secrétaire général, . M. Tabbé Bosse, aumôn. de i'Jiospice.
M. Laurens (P.), chefdediv. àlapréf.
Secrétaires adjoints... _, , _ .,
•^ (M. ViiNCE.NS, sous-chef id
Trésorier M. Martinet, propriétaire.
Comité de questure.
Bibliothécaire-archiv, M. Polget, maître-adj. à l'éc. norm.
Conserv. du musée des
beaux arts et des ant, M. Ignon ( Ed.) , propr., maire de
Badaroux.
Conserv. des coLd'hist,
naturelle et de phys. M. Tabbé Bosse, aumôn. de l'hosp.
Conservateur adjoint. M. Tabbé Boissonade, professeur.
Comité de publication.
MM. L'abbé Baldit, archiviste honoraire.
Laurens aine, agent-voyer en chef.
BouNioL (C.], chef de division à la préfecUirc.
— fl —
Commission de la pépinière.
MM. Martinet, propriétaire.
Rivière, (U.), id.
Laurens (P.), chef de division à la préfecture.
Hermaintikr, inspecteur des enfants assistés.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ,
AVEC l'année de leur NOMINATION.
Membres titulaires résidant à Mende.
MM.
1820 Rots, propriétaire.
1829 De Ligonnès (Edouard)^, propriétaire.
Chevalier, docteur-médecin, membre du Conseil gén.
4834- De Chapelain (Octave), propriétaire.
1836 Baldit (rabbé), archiviste honoraire.
18^2 Roussel (Théophile) ^, pr., membre du conseil gén.
4843 De Charpal (Odilon) ^, not., id.
1846 Laurens aîné, agent-voyer en chef.
4849 BÉCAMEL, avoué-licencié, maire, membre du cons. d'ar.
De Lescure (Edmond), propriétaire.
Laurens (Paulin), chef de division à la préfecture.
Second, négociant, président de la chambre consultative
des arts et manufactures.
1850 Grousset ^, juge, dir.de laferme-éc, m. ducon. gén.
BouRRiLLON (Henri), propriétaire.
1851 Monteils (Amédée), médecin de l'hospice.
Delapierre, conseiller de préfecture, secrétaire gén.
— 7 —
MM.
1853 Coi MOL L, substitut.
1855 BouRRiLLON (Félix), manufacturier.
Bosse (rabbé), aumônier de riiospicc.
BouNioL (Charles), chef de division à la préfecture.
ViNCENs, sôus-chef de division à la préfecture.
1856 Brun (Alexis), négociant.
Lefranc, ingénieur des pont^ et chaussées.
JouRDAN, négociant.
FouLQLiER, directeur de Técole normale.
Vidal [Fabbé) (Henri), vicaire général.
KiviÈRE (Henri), propriétaire.
PoLtiE (l'abbé), chanoine, secrétaire de l'évéché.
Sauvage, directeur des postes.
Poucet, maître-adjoint à Técole normale.
1857 Martinet, propriétaire.
De (^orsac (Clément), propr., lieutenant de louveterie.
RniBAUD, avocat, conseiller de préfecture.
Barbot (Fernandj, docteur-médecin, adjoint.
Bardol, conducteur des ponts et chaussées.
Andrb (Jules), greffier du tribunal.
1*^58 De Chambrun ^, député de la Lozère au Corps Légis.
1859 Plagnes, notaire.
Hermantier, inspecteur des enfants assistés.
18G0 HuGOi\,cond.desp. etchaus. en retr., maire deServières,
1861 Delacol'r, directeur des contributions indirectes.
Ballon ^, ingénieur en chef des ponts et chaussées.
BouRRiLLON (Xavier), propriétaire.
Grénié, vétérinaire.
Grosjean, sous-inspecteur des forêts.
1862 Lahondès, propriétaire*
Creix aîné, maître d'hôtel.
Lombard, secrétaire particulier du Préfet.
Malacrida-Fontana, opticien, lieutenant des pompiers.
Manse, maître d'hôtel et de poste.
r
— 8 —
MM.
J862 A^DKc ^Eugène;, commis-greffier do tribunal.
1863 PmvAT ^Camille';, imprimeur.
Bo!«>'EFOts, manutacturier.
De Charpal [Jules;, propriélaire.
Lavimolr fils, manu&cturier.
Orfjl ^, sous-intendaDt mililaire.
De La Pierre ^, capitaine de gendarmerie en retraite.
BouMOL (Ferdinand,, inspecteur des postes.
486i Ignoh (Camille), imprimeur.
MMiibres titulaires résidant hors du chef-lieu.
MM.
1810 De Belviala, propr., conseiller d*arrond., à Langogiie.
De Larochenéglt, propr., à Booz, commune d*Auxillac.
18^2 Des Molles (Léon), ancien député, propr., à Langogne.
48bb De Colombet, propr., membre du conseil gén., id.
i8kS Daudé, propriét, maire, membre du conseil général, à
Sl-Germain-de-Calberle.
1849 Teissonmère, prés, de chambre à la c. imp. de Nimes^
m. du conseil gén. de la Lozère, propr., à Florac.
1830 De Malafosse (Paulin], pr., au Boy, com. de Lanuéjols.
De Rouvîlle, propr., maire, à Javols.
De Labastide, propr., au Crouzet, com. de St-Denis.
Charrier, pr., maire, vice-pr. du com. agric, à Chirac.
Planchon, propr., maire, au Buisson.
Monestier, agent-voyer en retraite, à Manrejols.
De Framo.nd (Auguste] ^.propr., m. du conseil gén.,
président du comice agricole, à Antrenas.
Brun de Villeret (Alphonse], propr., maire, membre
du conseil général au Malzieu- Ville.
De Rozière (Eugène) ^, inspecteur gén. des archives,
mera. du conseil gén., propr., au Malzieu-Ville.
1851 De Chapelain (Joseph), propr., au Champ, com. d'Allier.
A'.
— 9 —
MM.
1851 De Prades, propr., à la Vigne, cora. de Barjac.
CosTE, juge de paix à I^ngogne.
Ignon (Edouard), pr., maire, à Nojaret, c. de Badaroux.
1855 Gâche, nég., maire, m. du cons. d'arr., à St-Chély-d'Ap.
Andhé, doct.-méd., m. du cons. gén., à La Canourgue.
De Beaumefort, propr., à Soulages, com. d'Auroux.
Roussel (Paulin), doct.-méd., membre du cons. gén.,
à St-Chély-d'Apcher.
Daudé (Jules), doct.-médecin, à Marvejols.
Moulin, substitut, à Alais, propriétaire à Mende.
1836 De Chambrun, propr., à Mar\ejols.
Monteils (Eugène), doct.-médecin, à Florac. ,
De Rozière (Ern.), pr., à la Caze, com. de Laval-(j[u-Tarn.
D*Espinassoux (Henri), pr., m. du c. gén., à Marvejols.
MouRGUEs, propr., maire, lient, de louv., à Rimeizc.
Paradan (Fabbé), vicaire, à Ste-Enimie.
Ollier (Paulin), manufacturier, à Marvejols.
ViNCENs, notaire hon., secret. ducom.agric.,àMarvejols.
<8o7 Ablnal, doct.-mcdecin, à la Canourgue.
De Framond (Alfred), pr., lieut. de louv.. à Antrenas.
Duroc de Brion, pr., m. du cons. d'arr., à Fournels.
Mathieu, juge en retraite, à Florac.
GiRou DE BuzARLNGUEs (Charlcs), propr., au Faltre. com.
de St-Laurent-de-Muret.
RoDiER, percepteur, à St-Amans.
Des Molles (Calixte), propr., au Malzieu-Ville.
Maurin ^, juge honor., propr., à Meyrueis.
De la Fare, cons. de préf., secret, gén., à Melun, propr.
à Arigès,com. de Bédouès.
Chirac (Adrien), expert-géomètre, au Chambon.
Delapierre, notaire, maire, membre du cons. général,
à St-Julien-d'Arpaon.
Bouvière (Jules), greffier, au Bleymard.
1858 Brun de Villeret (Edmond), cons. à la cour imp. de
Lyon, propr., au Malzieu-Ville.
— 10 —
MM.
1858 ToYE fCliarks), propr., maire, liout. de loiivelerie, à
St-Marlin-(l(i-].ansuscle.
VAMUHorsi:, notaire, à Meyrueis.
Lapeyrk, propr., maire, à la Parade.
CoNSTANs, propr., au Pouget, com. de St-Germain-du-T.
llAMADiEn, notaire, à Serveretle.
1859 PouoET ll'abbé), curé, à Fraissinct-de-Lozère.
Maumin, propr., maire, à laRouvièrc.
Boisso.NAiiK (rabbé), profes., au petit sémin. de Chirac.
Salanson, juge, memb. du cons, d'arrond., présid. du
comice agricole, à Florac.
De Graverol, juge de paix, à Ste-Croix.
1860 De Fenouillet, pro;)r., maire, lieut. de louveterie, à
rilom, com. de Bassurels.
TrÉ.MOLET, propr., adjoint, à la Parade.
lloLviÈRE (rabbé), desservant, à Ribennes.
Talansier (Camille], manuf., cons. d'arr., à Manejols.
Pi.ntard (Albert], propr., àSt-Roman, com. deMoissac.
Mayran ^, propr., à la Baume, com. de Prinsuéjols.
De Berms (Hippolyle), propr., à Saïgas, c. de Vebron.
4861 Gibelin (rabbé), aumôn., àPineton, com*. de Manejols.
Benoit, notaire, adjoint, à Villefort.
Badarous ^Bruno), notaire, à la Canourgue.
CoMBKT, propr., à la Moline, com. du Pompidou.
LA3iARCHB, avoué, à Florac.
Laurans, notaire, maire des Balmelles, à Villefort.
JoLY atné, admin. des mines de Bédouès et Cocurès, à
Meyrueis.
1863 PoLGE i>E CoMBRET, pr., mairc de Planchamp, à Villefort.
ToYE (Jules}, notaire, maire de St-André-de-Lancize,
à Sl-Germain-de-Calberle.
CoMBET, propr., maire, à Sl-Michol-<le- Dèze.
Bonnet, notaire, maire, membre du cous. d'arrondi>>..
à Ch*teanuouf-de-Randon.
— 11 —
MM.
4862 De Fayet de Chabanes, (C ^), génér. de brigade, com.
lasubdiv. milit. du Gard, memb. du cons. général de
la Lozère, propr., à St- Jean-la Fouillouse.
Laffitte, direct.-méd. de Fàsile d*aliénés deSl-Alban.
1863 PoRTAL, desservant, à Sle-Hclène.
Membres associés.
MxM.
1850 Chevalier (Fabbé), dessenant, à Lanuéjols.
Paparel, percept. de St-Elienne-du-Vald., àMende.
Granier (André), propr., à Rieutorl-de-Randon.
PoRTAL. notaire, maire, à Auinonl.
Daudé ^, prés. bon. du trib. de Marvejols, à Mende.
BoiRAL, agent-voyer, à Florac.
MoNTEiLS (Maurice), propr., à Brassac, com. de St-
Chély-d'Apcher.
Baffie (Etienne), propr , à la Panouse.
Crouzet, propr., maire, à Auroux.
Brun, juge de paix, à St-Amans.
Malet, agenl-voycr, à Marvejols.
Gebelïn (rabbé), desservant, à St-Germain-du-Teil.
4851 Lam ARCHE, pasteur, à Barre.
FiLHON (Jules), propr., au Mazet, com. de Fournels.
De Marnhac, j. de paix, m. du cons. gén., à Aumont.
SiNÈGRE, propr., à Piagnes, com. de Trélans.
AsTRuc (l'abbé), aumôn. à Cheminades, c. de Ribennes.
De Labarthe, propr., maire, à Montrodat.
Delaruelle, notaire, à Chirac.
1855 Valextin, vétérinaire, à St-Chély-d'Apcher.
GoTTY, percepteur, à Aumont.
Breschet, propr., à St-Chély-d'Apcher.
Blanc (Fabbé), curé de la cathédrale, à Mende.
CosTE (rabbé), aumônier de Técole normale, à Mende.
— 12 —
MM.
1855 Paulkt ^rabbé), dessenanl, à Vcbron.
Jaffard (Lonis), manufacturier, à Mende.
Genuer, chef de division à la préfecture, à Mende.
Charbonnfl (rabbé), desservant, à St-Amans.
Roussel (rabbé),curé, à Marvejols.
Albaret, propr., à Rouges-Parcts, c de la Canourgue.
Masse (rabbél, desservant, à St-Jeao-la-Fouillouse.
Roche (rabbé}, desservant, à Choisinets, commune de
St-Flour-de-Mercoire.
BoNNAL (rabbé), dessenant, à Trélans.
RiGAL (l'abbé), desservant, à St-Pierre-dcs-Tripiers.
FoLRNiER, régisseur, à Malevieille, com. de Chanac.
Grousset (rabbé), dessenanl, au Besset, commune de
Si-Pierre-de-Nogaret.
ViALA, propr., à Naussac.
GÉLY (Fréd.), pr., à la Blatte, c. de St-Laurent-de-Muret.
Ranvier (Fabbé), desservant, à Hures.
DeMoré (Emile), propr., membre de plusieurs sociétés
savantes, à Ser>erette.
Forestier (l'abbé), curé, à Châteauneuf-de-Randon.
4 856 Dejean, juge de paix, cons. d*arrond., à Nasbinals.
Vayssade, notaire, à Nasbinals.
Alméras, agent-voyer, à Manejols.
Odoul, maître-adjoint à l'école normale, à Mende.
Magary, propr., à Chassagnes, com. de Ribennes.
Chapelle (l'abbé], dessenant, à Banassac.
Tessier (l'abbé], vicaire de la cathédrale, à Mende.
Pages (l'abbé], bibliothécaire, à Mende.
Paradis, expert-géomètre, à Mende.
Hermet (l'abbé), dessenant, à Blavignac.
Bosse (l'abbé), dessenant, à Prinsuéjols.
Favier (l'abbé), missionnaire diocésain, à Choisinets,
com. de St-Flour-de-Mercoire.
OziOL (Pierre], propr., à Crouzas, com. de Mende.
— 13 —
MM.
^856 Gaillard (Jean), propr., à Albuges, c. d'Arzcnc-de-R.
GÉLY (Jean), propr., à Prévenchères.
Pansier (Fortuné), propr., maire, à Prévenchères.
CoMMANDRÉ, cirier, à Mende.
1857 RoDiER (rabbe), curé, à Chirac.
Michel (l'abbé), curé, à Scr>'erette.
Rey (rabbé), profes. au petit séminaire, à Chirac.
Alcher (rabbé), maître de chœur, à Mende.
Pelatan, vétérinaire, à Florac.
Bresghet, notaire, maire, à Nasbinals.
Zdzitowiecki, docteur-médecin, à Fournels.
GiMBERT, brasseur, à Mende.
Lacan (l'abbé), curé, à Rieutorl-de-Randon.
Brajon, propr., à Changefège, com. de Balsièges.
Sagnet (Fabbé), curé, à Nasbinals.
Michel-Ventoux, propr., à Mende.
RuNEL, employé à la préfecture, à Mende.
1858 DucEL (Fabbé), desservant, à Baijac.
Favier (l'abbé), anciea desservant, à Barjac.
1859 Jacques» propr-, maire, à Laval-du^Tarn.
Paradan, juge de paix, à Ste-£nimie.
Escalier, propr., au Travers, com. de Vialas.
1860 BoYER, commis de Tinspection académique, à Mende.
St-Léger, pr., maire, suppl. de la j. de paix, à Estables.
GÉLY (Fabbé), vicaire, à St-Plerre-de-Nogaret.
PoussiELGuc, cond. des. ponts et ch., à Villefort.
MoNESTiER (rabbé), desserv., à St-Préjet-du-Tarn.
Ollter (l'abbé), vicaire, à Langogne.
Buisson (l'abbé), vicaire de la calhédr., à Mende.
Pantel, notaire, maire, au Pont-de-Montvert.
Meynadier, expert, adjoint, à Molezon.
Privât, notaire, à Grandricu.
Cordesse, propr., maire, à Recoulcs-dc-F«mas .
Favier, expert, à Chapciniès,c. de Sl-Sanve«r-dc-Peyre.
~ u —
MM.
4860 Roche, manufacturier, s.-lieut. des pompiers, à Meiide.
Planchon (Jules), employé à la préfecture, à Mende.
1861 Fabre, agent-voyer, à Mende.
Laurent (Fabbé), desservant, à Montbrun.
RouviÊRE (rabbé), vicaire, à Fournels.
Tardieu, instituteur, à Chasseradès.
Pelatan (Fabbé), desservant, auFau-de-Peyre.
Dardé, professeur, au collège de Marvejols.
Vernhet, propr., maire, à St-George-de-Lévéjac.
Chalvidan (Fabbé), desserv., à la Garde-Guérin, com.
de Prévenchères.
Maurin, inspecteur primaire, à Mende.
Bargné, propr., au Vivier, com. de Cassagnas.
1862 Gachon, propr., maire, à St-Julien-du-Tournel.
QuiNTiN, instituteiu*, à St-Saturnin.
TouRGON, ingénieur des mines, à Ispagnac.
Yalgalier, vicaire, à Quézac.
Grousset, desservant, au Chambon.
Paradis (Théodore), négociant, à Mende.
Sanguinède, propr., àCros-Gamon, com.de Vebron.
GuÉRiN, not., suppl. de la j. de paix, au CoUet-de-Dèze.
Mathieu, nég., maire de Pourcharesses, à Villefort.
Gaillard (Henri), propr., à Gabriac.
1863 Fontes, horticulteur, au Malzieu- Ville»-
Chaughon, propr., maire, à Fontanes.
Albarbt (Charles), propr., à la Retournade, com. de la
Parade.
DuMAZEL, sous-chef de div. à la préfecture, à Mende.
De Longeviale (Jules), inspect. des contrib. directes en
retraite, à Âumont.
De Valmalette, juge de paix à St-Jean-du-Gard, propr.,
à St-Etienne-V.-F.
Fraisse, huissier, au Collet-de-Dèze.
Martin, propr., maire, à Cubières.
- 15 —
MM.
1863 VoKS (Juiês), propr.,auMassegros.
Gaillard (Jacques), propr., à Froidviala, c. d'Estables.
Vachin (Amédée), propr., maire d*Hures, au Fraisse,
corn, de Ste-Enimie.
1864 Assenât fils, propr., au Mas-d'Armand, c. de Langogne.
AvESQUE (Salomon), propr., à Ribevenès, c. de Meyrueis.
Membres correspondants.
MM.
1827 Des IIermaux, ancien député, à Rochcfort.
1830 Pelet de la Lozère (0^), ancien ministre, à Paris.
Hedde (Isidore), ancien délégué de commerce en Chine,
à St-Etienne.
4836 D*HoMBREs (Charles), propr., à Alais.
De Monseignat ^, président de la Société d'agriculture
de TAveyron, à Rodez.
18V2 TtFFiER, percepteur, à Guichen (Ule-et- Vilaine).
4849 Aymard, membre de la Société académique, au Puy.
1850 Lecoq, naturaliste, à Clermont-Ferrand.
1851 D'Acriac (Eugène), homme de lettres, à Paris.
BouLANGiER (Paul), ingéuicur, à Lyon.
D'Albignac, prés, de la Soc. d'agriculture, à Avignon.
1855 D'Aurelle de Paladines (G 0 ^), général de division,
à Marseille.
DoNioL(Heari), propr., à Clermont-Ferrand.
Pelatan (Paul), payeur, à Poitiers,
1856 DcMAS, notaire, à Paris.
TotRRETTE, architecte départemental, au Puy, chargé
des édifices diocésains de Mendc.
Grégoire, professeur, à Paris.
Bergeron (Jules), docteur-médecin, à Paris.
GiROu (l'abbé], vicaire à St-Elienne-du-Monl, à Paris.
ViA>NE (Edmond), ingénieur du draiuage, à Paris.
— 16 —
MM.
1856 Cazalis (Frédéric), cons. de préfecture, à Montpellier.
1857 De RoQLETAiLL.iDE^, cap. en retraite, cons. d'arrond.,
au Cambon, près la Cresse (Aveyron).
BoRiE (Victor), réd. du jour, d'agric. pratique, à Paris.
Dumàs (l'abbé), vicaire de Notre-Dame, à Paris.
De Chanaleilles (0 ^), anc. officier sup., à Paris.
BouTEiLiiE (rabbé) , vicaire de St-Marcel de la Maison
Blanche, à Paris.
1858 De Chateauneup-de-Randon-dl-Tournel-de-Joyeuse,
propr., à Moulins.
D'Angles, recev. de Tenregistr., à Aubenas (Ardèclie).
Boucher-de-la-Villejossy, doct.-médecin, à Paris.
4859 Seguin, vérif. en. chef des poids et mesures, à Nantes.
KoTHEN, homme de lettres, à Marseille.
Dubois, j. de paix , à St-Etienne-de-Lugdarès (Ardèche).
Dorville, sous-préfet, à Brioude.
1860 Fraisse, chef du service médical à la maison centrale de
FontevrauU (Maine-et-Loire).
Riviêre-de-Larqoe, maire, à Ghevagny, près Mâcon.
Vidal, principal du collège du Vigan (Gard).
RoussoN (Louis-Ferd.), honune de lettres, à Nîmes.
Rampand ^, aBcieâ préfet, à Paris.
GuiLLEMON, percept., membre de la Société de statistique
universelle, à Toulouse.
De Longeviale (Charles), propr., à Langcac (11 .-Loire).
Lagrange, ingén. géologue et minéralogiste, à Bourges.
KouTSOUDÈs (Michel), à Hcrmopolis de Syra (Grèce).
Crespin (l'abbé), chanoine, à L'Hay (Seine).
De Rattier (Paul-Eni.), homme de lettres, à Bordeaux.
Peyret (Emile), propr., à la Rochette, com. deSt-Ger-
main-la-Prade (H. -Loire).
LouvRiER ^, cons. hou. à la cour inip., à Nimos.
SÉNÉCLAUZE, pépiniériste, à Bourg- Argental ,Loirc;.
DoRLHAc, ingénieur des mines, à Laval (Mayenne).
De Fages de Chail.nes /Tabriel;, propr., au Puy.
— 17 —
MM.
4860 GuiBBRT ^, propr., à Paris.
1861 Ailhaud-de-Brisis ^, ancien député, m. du cods. gén.
de la Drôme, j. de paix honoraire, à Nyons.
Oklàib, procureur impérial, au Puy.
186 D'Apchierle Maugin (Anatole], propr., à Paris.
Db Chat£auneuf-de-Randon-de-Jotelse, propriétaire»
au Puy.
PoMARET, ingénieur des ponts et chaussées, membre da
conseil général de la Lozère, à Alais.
Paradan ^, avocat à la cour imp., maire, à Ntmes.
Durand (Charles) fils, propr., à Monlpdlier.
Mgr Maret (0 ^), évéque de Sura, doyen de la Faculté
de théologie, à Paris.
Benoit, négociant, à Sillé-le-Guillaume (Sarthe).
MoNNiER, propr., à la Falgouse,com.de Sl-Pierre-de-N.,
régisseur à Temsalmet, près Oran (Algérie).
De Constant-Rebecque, président de la Société d'agri-
culture de Poligny (Jura) .
Bertherand, secrétaire perpétuel de la Société d'agri
culture de Poligny (Jura).
Dumas, géomètre, à Alais.
Hubert, archiviste départemental, à Châteauroux.
1863 Leras, inspecteur d'académie, à Auxerre.
Cavène fils, horticulteur, à Bagnols-sur-Gèze (Gard).
HouRs, juge de paix, à la Grand'Gombe (Gard).
Rivière ds Larque, avocat à la cour imp. de Paris,
propr., à Combettes, com. de Ribennes.
De Pramond (Adrien), sous-insp. des forêts, à Lyona-
la-Forét (Eure).
BoissiBB, docteur*médecin, à Montpellier.
— 18 —
MembrM hoaorairM.
MM.
De Lestràde ^, ancien préfet de la Lozère, président.
Fleury (0 1^), id. id.
Delon ^, id. id.
Pages ^, id. id.
Guyot(C^), id. id.
Jourdain ^. id. id.
Belurgey de Granvillk (C ^], id. id.
Janvier de la Motte (0^), id. id.
Db Fleury ^ id. id.
TOURANGIN ^, id, id.
Borrelly de Serres ^, ancien maire de Mende, vice-prés.
Dr Lamartine ^, de TAcadémie Française.
SÉANCE DU iU JANVIER 1864.
PRÉSIDENCE DE M. DELAPIERRB.
PRÉSIDENT.
Présents : MM. Rous , vice-président, MiRTiNET,
Laurens ^Paulin), Laviniole et Vincknb.
— M., le Président avait adressé a S. Exe. M. le
Ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux
publics une demande à l'effet d'obtenir que la Société
d'agriculture de la Lozère fût comprise au nombre des
associations qui reçoivent de son ministère un abon-
nement à la Revue de Sériciculture, publiée par
M. Guérin-Méneville. Par sa dépèche du 24 décembre
— 19 —
1863, S. Exe. fait coniiëitre qu'ElIe regrette de ne pou-
voir satisfaire à cette demande, le très-petit nombre
d'abonnements auxquels son administration a sous-
crit ayant tous reçu un emploi.
— Lecture d'une circulaire de la Société Royale de
Flore de Bruxelles, annonçant qu*il sera ouvert, dans
cette ville, sous les auspices du gouvernement» du 24
avril au 6 mai 1864, une exposition universelle de tous
les produits d'horticulture et des objets d'art et d'in-
dustrie qui s'y rattachent.
— M. Emile Nourrigat, propriétaire-éducateur à
Lunel, adresse un prospectus relatif à la vente : 1^ du
Morus Japonica, dont les propriétés auraient un avan-
tage incontestable sur les autres variétés de mûriers
au point de vue de l'état sanitaire des vers à soie ; 2"" de
graines de vers à soie, exemptes de maladies, confec-
tionnées à Lunel pour la récolte du printemps de 1 865.
Par un autre prospectus, et dans le but de procéder
à des essais précoces et gratuits des graines de vers
h soie, le même éducateur invite les intéressés à lui
adresser des échantillons de graine pesant 30 gram.,
accompagnésde quelques cocons représentant la race,
avec indication d'origine.
— Un des principaux objets de la séance était la
distribution des médailles décernées par la Société
aux lauréats des divers concours de 1863. Deux seuls
lauréats, MM. Laurens (Paulin] et Fournier, jardinier
à Bellesague, s'étant présentés, M. le Président a
remis à chacun d'eux la médaille qui lui avait été ac-
cordée.
*
— MM. Laurens (Paulin), Brun et Laviniole sont
nommés pour vérifier et arrêter les comptes de la So-
ciété pendant l'année 1863.
— ÏO —
HOMINATIONS.
Membre tltolalre.
iM. Ignon iCamille), imprimeur à Mende.
Membre associé.
M. Assenât (Pierre), cultivj^eur au Mas-d'Armand,
commune de Langogne.
SÉANCE DU 11 FÉVRIER 1864.
-«^o^
PRÉSIDENCE DE M. DELAPIEBRE,
PRÉSIDENT.
Présents : MM. Vidal (Henri), vice-président, Tabbé
Bosse, Martinet, Laurens (Paulin), Hermantier,
BoNNEFOUS, Ignon (Camille), Odoul et Vincens.
— En ouvrant la séance, M. le Président donne
lecture d'une lettre par laquelle M. le Préfet l'informe
que M. le Ministre de l'agriculture, du commerce et
des travaux publics vient de confier à M. le docteur
Guyot la mission d'étudier sur place la viticulture de
divers départements, parmi lesquels celui de la Lo-
zère. M. le docteur Guyot serait dans l'intention de se
mettre en rapport, dans sa tournée, avec les associa-
tions agricoles. Notre Société est invitée à lui prêter
son concours. *
M. le Président expose que cette étude, effectuée par
un œnologue aussi autorisé, sous les aupices de l'ad-
ministration supérieure, ne pourra avoir que d'avan-
— 21 -
Ugeux résultats pour les cootrées vtticoles de la Lo-
zère; Une culture plus judicieuse de la vigne, le choix
ootamroent de cépages mieux appropriés au cltmat,
amèneraient peut-être une compensation à la situation
ficheuse occasionnée par l'insuccès prolongé de rin-
dutrie sérigène.
La Société prie M. le Président de prendre telles
mesures qu'il y aura lieu, afin de faciliter le plus pos-
sible à M. le docteur Guyot les moyens d'accomplir sa
mission dans le département.
— M. le Président dépose sur le bureau plusieurs
exemplaires du programme des prix proposés par la
Société impériale d'Emulation, Agriculture, Sciences
et Arts du département de l'Ain, pour être distribués
en 1864. La seconde partie de ce programme fait un
appel aux communications qu'on voudra bien faire
sur toute question d'intérêt général ou local.
— Les récentes études sur l'ancienne topographie
des Gaules ont donné lieu à d'intéressantes publica-
tions dont Tune, due à la plume de M. Alex. Ber-
trand, assigne à la direction de la voie romaine de
Lyon à Toulouse, dans notre département, des points
qui ne concordent pas entièrement avec ceux, re-
levés sur les lieux même, qui se trouvent dans les
Mémoires et le Bulletin de la Société, et qu'on avait
lieu de croire définitivement adoptés par le monde
savant.
Le travail de M. Bertrand est communiqué à M. l'ahbé
Bosse, qui est prié, dans l'intérêt de la science archéo-
logique, de signaler les indications qui paraîtraient
devoir être contestées.
A cette occasion, M. Hermantier mentionne la dé-
couverte récente, dans un champ du village de Cha-
zeaux, commune de St-Bonnet-d'Auroux, non loin de
— 22 —
la voie romaine précitée, de plusieurs pierres portant
des inscripUoiis qui a'ont point encore été exami-
nées. M. Herinantier est prié de vouloir bien profiter
4e ses prochaines tournées pour recueillir des ren-
sei^emeota précis à œ sujet, et, au besoin, de foire
prendre les empreintes de ces inscriptions.
— M. Tabbé Bosse lit une notice dans laquelle il
rend compte des fouilles qui ont été récemment exé-
eutées dans le Champ de VEglise, à Lanuéjols, sous la
surveillance de M. le vicaire Paris, et pour lesquelles
la Société avait alloué une subvention de 100 francs.
Il dépose en même temps sur le bureau une partie des
objets trouvés, parmi lesquels on remarque des osse-
ments retirés d'une tombe de deux mètres de lon-
gueur, les perles d'un bracelet, plusieurs bagues et
boucles en bronze d'une remarquable conservation,
une lame de couteau, etc. (Voir au Bulletin). 11 est dé-
cidé que les principaux objets trouvés seront reproduits
par la gravure, de même que certains de ceux qui ont
été découverts, l'année dernière, dans les fouilles de
Javols.
— M. de Lamelle,, notaire à Chirac, a adressé à
M. le Président une notice sur le château de Nogaret et
ses dépendances^ en lui annonçant un prochain en-
voi de documents relatifs aux fossés et aux remparts
de Chirac et dé la Canoui^ue.
Cette notice consiste dans un procès-verbal d'arpen-
tage de la masure du château de Xogaret et terrain en
dépendant, du bois du Roy et du terrain de la Galiosse,
opéré par le sieur Bonncterre, féodisle arpenteur de
Chirac, nommé à cet effet par M. Vital Joseph Fran-
çois Toureille^ conseiller du Roy, commissaire député
par MM. les commissaires de la chambre des comptes
de Paris, députés par le Roi, pofir procéder aux é^va-
- 23 —
luatioM des biefu re$pect%o€nMnt échangés entre Sa
MuitUi et S. M. (?) le comte d'Eu, wioaint Fordon*
nance rendue par le sieur Toureille, eonw^issaire. —
1762.
Ce procès-verbal se termine par le paragraphe sui-
Tant, qui offre un certain intérêt au point de vue de»
rapports existant entre les mesures locales de Tépoque:
Et en tout ce dessus rapportons avoir procédé le
plus exactement qu'il nous a été possible, ayant
observé la différence de la mesure du pays d'avec
celle de Paris laquelle mesure du présant pays
est composée d'une canne faisant 6 pieds 9 lignes et
un tiers de ligne; qu'il faut 4 cannes quarrées pour
faire un dextre; 40 dextres pour faire la cartade et
320 dextres pour la sesterée.
La Société vote des remercîments à M. de Larocfifô
pour l'envoi de ce document , qui prendra rang parmi
les analogues qu'elle possède déjà. Elle le prie, en
même temps, de continuer de la gratifier de ses inté-
ressantes communications.
NOMINATION.
Membre aesoelé.
M. AvfiSOUE (Salomon), propriétaire à Rirevenè»,
commune de Meyrueis.
SÉANCE DU 17 MARS 1864.
PRÉSIDENCE DE ■ ROllS,
VICE-PRÉSIDENT.
Présents : MM. Tabbé Bosse, Martinet, Laurens
aine , Hermàntier , Layiniole , Maurih , Poucet ,
BoTER, IGNON (Camille; et Vincens.
— 24 —
— M. le Président donne lecture d'une circulaire de
. M. le Ministre de l'Instruction publique, annonçant
que la distribution des récompenses accordées aux
Société savantes, à la suite du concours de 1863, aura
lieu à la Sorbonne le samedi 2 avril prochain, à midi.
Cette réunion sera précédée de trois jours de lectures
publiques auxquelles les membres desdites Sociétés
sont invités à prendre part.
MM. Eugène de Rozière, Th. Roussel, l'abbé Girou
et Guibert, ont été priés de vouloir bien représenter la
Société dans ces séances. M. Guibert a déjà fait con-
naître qu'il acceptait la mission qui lui était confiée.
— Le Congrès central des délégués des Sociétés
savantes et des Comices agricoles a du s'ouvrir à Paris
le 15 de ce mois. MM. de Rozière, Th. Roussel et l'abbé
Girou ont également été priés, au nom de la Société,
de la représenter dans cette réunion.
— M. le Président met à la disposition des mem-
bres de la Société plusieurs exemplaires du pro-
gramme du Concours régional agricole de Grenoble,
dont la circonscription embrasse le département de la
Lozère, et qui doit s'ouvrir le 14 mai prochain.
— II est donné communication du programme du
Congrès scientifique de France, qui tiendra sa 3I**
session à Troyes. le 1* août 1864.
— M. Laurens aine a fait don à la Société de quel-
ques pétrifications végétales trouvées dans la com-
mune de Palhers, sur les travaux de consiructiuD du
chemin vicinal de Recouleltes à Marvejols.
Des remorciments sont adressés à M. Laurens, pré-
sent à la séance, pour Tenvoi de ces objets qui pren-
dront plaiv parmi les calltH*tîon?i du musiS?.
~ 56 —
— M. le Maire d'Angers a fait conoattre à M. le
Conservateur du musée qu'une exposition nationale
des Beaux-Arts doit s^ouvrir dans cette ville le 20
mai prochain» sous le patronage de l'autorité munici-
pale. Ce Magistrat fait appel au concours de M. le
Conservateur en le priant d'inviter les artistes lo-
zériens à enrichir l'exposition d'Angers par lenvoi de
quelques-unes de leurs œuvres.
— Un Congrès international d'horticulture, orga-
nisé par la fédération des sociétés horticoles de
Belgique, doit siéger à Bruxelles les 24, 25 et 26 avril
prochain, en même temps qu'aura lieu l'exposition
universelle d'horticulture ouverte par la Société Royale
de Flore, sous les auspices du gouvernement belge.
Le programme de ce congrès est déposé sur le bureau.
— L'Académie des sciences. Belles lettres et Arts
de Clermont-Ferrand, dans sa séance de novembre
f 863, a mis au concours pour le mois de décembre de
l'année 18C7 le sujet suivant : Travail sur la langue
eeUique parlée par nos ancêtres, avec indication des
traces qui en restent dans les dialectes aujourd'hui
tnutage dans la Haute et Basse- Auvergne.
Le prix sera une médaille d'or; et les manuscrits
devront être remis avant le dernier jour du mois de
juUlet 1807.
— M. Prudhomme, éditeur du Sud -Est, journal
d'agriculture et d'horticulture qui se publie mensuel-
lement à Grenoble, se propose de rechercher ei de
propager les meilleures semences. A cet effet, il a créé
une association qui a pour nom la Fourmilière; nous
reproduisons textuellement la circulaire qu'il a adres-
sa à M. le Présidont :
r
- M -^
« GreaoUe. le 18 lérriw IM4.
Monsieur,
€ Depuis la création du Sud-Est, journal agricole et
horticole, j'ai toujours considéré que le progrès des
cultures ne pouvait être rapide que par raméitora-
tion des semences. De là naquit ce principe : Re-
ekerche et propagation des meilleures semences.
C'est ce que j*ai fait pendant plusieurs années; j'ai
tâché de me procurer de bonnes graines et je les ai
distribuées gracieusement à qui les a demandées; j*ai
été grandement secondé dans cette œuvre par les dons
nombreux de beaucoup d*honorabIes abonnés.
Mais ce procédé a de graves inconvénients; son ac-
tion reste circonscrite dans un cercle très étroit qui,
au lieu de s agrandir,tead au contraire à se resserrer
annuellement. Beaucoup d'abonnés se tiennent, par
discrétion, sur la réserve après une ou deux deman-
des, et un plus grand nombre encore s'abstiennent
absolument : à plus forte raison, ceux qui ne sont pas
abonnés au Sud-Est restent-ils en dehors de ce centre
d'action.
A ces considérations vient se joindre un autre but
que je crois passible d'atteindre : celui de faire de la
France le grenier, le cellier, le jurdin fruitier de
rAngfeterre. Nos immenses ressources territoriales,
notre excellente situation topographique, lé/itiment
cette aspiration : d'ailleurs, elle ne présente aucun
inconvénient : elle sera toujours, au contraire, un
puissant excitant pour le travail, puisque l'or que va
chercher dans toutes les parties du monde notre com-
merçante rivale viendrait alors s'échanger contre nos
pro^iuits et accroître démesurément nos richesses.
Os vues, qu'elles soient ou non réalisables ou même
— »7 —
folles, peu importe : elles ont pour but une ligue droite
à parcourir: chaque pas qui se fera dans cette voie
sera une amélioration. Que le point à atteindre soit
donc hors de notre sphère, ce n*est pas la question ;
si Ton améliore toujours et qu'il n'y ait pas de meil-
leure direction à suivre, on est dans le vrai, on fait le
possible et le bien-être s'étend partout.
Pour aboutir, j'ai trouvé un moyen aussi faible en
apparence qu'il est simple, mais, je n*en doute pas,
il sera des plus efRcaces et essentiellement à la portée
de tout le monde, et il fera pour l'œuvre un seul fais-
ceau de tous les cultivateurs : c'est une association k
raison d'un franc par an, qui donnera droit, par égales
parts, pour chaque abonnement, à 4 ou 5 distributions
de graines ou tubercules les meilleurs reconnus, ache-
tés dans l'intérêt commun et expédiés franc de port
par la poste (1). Chacun aura la faculté, pour grossir
sa part, de prendre autant de souscriptions qu'il le-
voudra, en son nom ou au nom de toute autre per-
sonne : dès lors, accès à l'action pour toutes les bour-
ses, sans qu'il y ait nécessité de dépenser plus d'un
franc par an.
Le programme de cette association, qui a pour nom
la Fourmiiière, forme le i* article du Sud-Est de
1864; je vous prie instamment, Monsieur, d'en pren-
dre connaissance, et si vous jugez que la réalisation
do ce projet puisse faire quelque bien, veuillez me
prêter tout votre honorable concours pour sa propa-
gation. Jai reçu tant de lénio*gnc)ges d'intérêt au sujet
delà direction de mon journal, que je crois pouvoir,
comme ma demande est dans rintèrèl général, vous
l'adresser sans trop d'indiscrétion.
moa
(t) Les grainiert de Paris cotent leurs paquets de frraîneeD mini-
na 95 eeot.
— M —
Le fonctioDoemeot de cette administration exigera
un assez nombreux personnel de main-d'œuvre, de
couturières, d'écrivains pour les adresses, et d*un
chef pour la correspondance; et pourtant il ne faudra
prendre, pour couvrir ses frais, que quelques cen-
times sur chaque action. Sera-ce possible?
J'espère y parvenir avec un grand nombre de socié-
taires ; les encouragements les plus bienveillants que
j'ai déjà recueillis ne me laissent pas de doute sur le
succès de l'œuvre ; j'ai pour garant l'existence du Sud-
Est, qui a conquis tant de bienveillance : publié dès le
principe à des conditions inconnues jusqu'alors, il
court aujourd'hui sa dixième année.
Ci-joint une liste que je vous serai reconnaissant.
Monsieur, de me renvoyer avec les noms des person-
nes qui voudront bien concourir à la fondation de
cette société.
La première distribution gracieuse que va faire la
Fourmilière est annoncée page 544 du Sud-Est. Elle
comprendra les 500 premiers souscripteurs, et le mois
de février, qui est sous presse, donnera les noms
des sociétaires.
Permettez-moi, Monsieur, de vous remercier à l'a-
vance de l'aide que vous aurez la bonté d'accorder à
cette œuvre; toute petite qu'elle paraisse, elle con-
tient les éléments d une amî'lioration considérable de
notre agMCultuie; si les faits restent loin de celte es-
pérance, la déception ne coûtera pas grand'chose, si
ce n'est des regrets.»
J'ai rhonneur, etc.
— M. Benoit , notaire à Villefort , a adressé âi
M. l'abbé Bosse, qui en rend compte, deux documents-
relatifs à l'histoire locale. La Société vote des remer —
ciments à M. Benoit. 0*<^>r ^u Bulletin.'
— 29 —
— M. l'abbé Bosse donne aussi lecture des pre-
mières pages d'un manuscrit contenant le procës-
▼erbal des faits du baron de Génaret, gouverneur du
Gévaudan, dressé par le sieur Destrictîs, son secré-
taire, vers le milieu du xvi* siècle.
— Sur la proposition motivée d'un membre, la
Société prie M. le Président de vouloir bien prendre
les mesures nécessaires pour qu'il soit établi, à la
Pépinière, un cours gratuit de taille et de conduite des
arbres fruitiers, lequel serait professé par le Pépinié-
riste, en fixant l'heure et les jours où il pourrait être
le plus utilement suivi par les personnes qui désire-
raient prendre des leçons.
NOMINATIONS.
nembre titalaipe.
M. Beliben, Inspecteur d'Académie, k Mende.
Membre aeeoelé.
M. l'abbé Paris, vicaire à Lanuéjols.
CONCOURS
D*ÀNIMÀUI DE BOUCHERIE A AVIGNON,
Le 15 Mare flSOi.
Dans ce concours, un propriétaire du département
a obtenu un prix dont le compte-rendu a fait la men-
tion suivante :
Kace d'Aobrac. — B(Bufs isolés 3« prix, une
médaille de bronze et 200 fr. à M. Antoine Vaîssade, à
Grandvals (Lozère), pour le bœuf n*» 2, de la race
d Aubrar. âgé de 5 ans, né chez l'exposant.
— 32 —
lui donna l*abbaye de S. Nicolas dans l'enceinte de la
ville, quoiqu'il ne fut encore que dans la 8* année de
son âge.
La grâce de sa vocation lui fit préférer l'état religieux
au rang et aux avantages que ce bénéfice lui donnait
déjà dans le clergé de Rome. Il se consacra à Dieu dans
Tordre de S. Dominique ; aussitôt qu'il eut l'âge né-
cessaire, il s*y distingua par sa vertu et par les progrès
qu'il fit dans les sciences, et il fut digne du bonnet de
Docteur à la sortie des écoles de Théologie.
Après que le P. Serrony eut enseigné quelques
années dans le couvent de la Minerve, le P. Michel
Mazarin, maître du sacré-Palais, frère du cardinal
Jules, de ce nom, premier ministre de France, le prit
pour l'aider dans son haut emploi ; puis ayant éié fait
cardinal et nommé archevêque d'Aix par le roi de
France, il le pria de le suivre pour l'aider de ses
conseils.
Le mérite du P. Serrony fut bientôt connu à la cour:
de sorte que quelques affaires l'ayant obligea retourner
en Italie, le roi, le rappelant en France, le nomma
évèque d*Orange, au mois d'août 1646. Le pape Inno-
cent X approuva cette nomination le 28 mai 1647 et
accorda la dispense d'âge. Il fut sacré dans l'église
des PP. Dominicains de la Minerve.
Peu après son arrivée à Orange, le pape lui confia la
charge de vicaire apostolique dans la province de Tar-
ragone, dont tous sièges épiscopaux étaient vacants.
Il s'acquitta pendant 5 ans de cette commission avec
un grand zèle et à la satisfaction de tout le monde.
Le roi le fit intendant de la marine et de la province
de Provence ; il Tenvoya même en Catalogne en qua«
— 3S -^
lité-de visiteur g/méral et d'intendant de l'armée.
U Mgr de Serrony procura le repos des peuples,
tout en faisant les affaires du roi et entretint la disci-
pline dans les troupes. Après une suspension d*armes,
le roi le désigna avec Mgr de Marca, archevêque de
Toulouse, pour fixer les limites. Il acheva cette affaire
tout seul» son collègue ayant reçu ordre de rester. Il
fit aussi admirer sa sagesse à la conférence de St Jean-
de-Luz.
Le roi. connaissant de plus en plus son mérite, le
nomma h Tévèchéde Mende, en 1661. Il établit la paix
kMende, comme un grand homme d'église et un fidèle
ministre du Seigneur. Il assoupit d'abord par sa pré-
sence et par ses manières engageantes un grand nombre
de procès que les habitants avaient contre son prédé-
cesseur. Il refusa la jouissance du Droit de marque^
établi sur les étoffes qui se font dans le diocèse, dont
l'évèque retirait annuellement 15,000 livres.
Lorsque Roure souleva une partie du Vivarais, il
envoya des troupes contre les rebelles. En récom-
pense, le roi lui donna, le 11 octobre 1672, l'abbaye
de la Chai.«ie-Dieu. Puis, érigeant Alby en métropole,
il Ten fit le premier archevêque, 1676 (7 aoùl).
Il a fondé et fait bâtir un collège et un séminaire à
Mande, dont il a donné la conduite aux Pères de la
Doctrine chrétienne. Il a aussi établi et fondé un sé-
minaire à Alby, dont il a confié la direction aux Pères
Jésuites et dont sa mort lui a fait laisser le bâtiment
imparfait.
Quant à l'église de la Chaise-Dieu, il pu agrandit la
nef, embellit les chapelles et ajouta un grand corps
de logis à la maison abbatiale.
— 3* —
Comme il était pénétré de cette grande maxime que
les ecclésiastiques ne sont que les dispensateurs des
biens de l'église, qui sont le patrimoine des pauvres, il
faisait de grandes aumônes. Chaque année, il donnait
une somme considérable à l'hospice de Mende, puis
plus tard à celui d'Alby. II faisait aussi de grosses au*
mônes aux pauvres honteux. Il «iccommodait les per-
sonnes qui étaient en procès, payant quelquefois lui-
même les frais pour obtenir un accomniodemeut. Il
faisait encore des aumônes à l'étranger. Plusieurs
personnes de quali té xecevaient de lui des pensions. Il
aimait à assister ses amis. Il faisait beaucoup d'au-
mônes secrètes, outre les aumônes régulières à
l'égard des pauvres qui se présentaient sur ses
pas.
Le grand nombre des affaires ne l'ont jamais embar-
rassé ni détourné de ses exercices de piété. Quand il
était en santé, il disait la messe chaque jour, même
en voyage, faisait la méditation et récitait, outre l'office
canonial, celui de la sainte Vierge et celui des morts,
ainsi que le chapelet.
Il partageait son temps entre la prière, la lecture,
l'étude, les exercices de charité, l'administration du
diocèse et le service du roi. La grandeur n'a pu jamais
réblouir. II se faisait toujours remarquer par sa mo-
destie, sa douceur, son affabilité et sa générosité à
rendre service.
Ses œuvres sont :
i"" Un Eloge funèbre de la Reine-mère, Anne d'Au-
triche, dont il était le premier aumônier.
2** Des Discours en plusieurs assemblées de l'église
de France et aux Etats du Languedoc, universellement
^
— S6 —
applaadis et pleins d'un attachement inviolable aux
intérêts de l'église et du roi.
3** Des Exercices spirituels pour huit jours.
4** Les entretiens affectifs de rame avec Dieu sur
lesi50 Psaumes; dvoLinS''. (Biblioth. Ste-Geneviève,
D. 6573.;
5* La Paraphrase des Psaumes de la Pénitence.
(Ihid.)
&" Une histoire ecclésiastique, depuis la naissance
de N.'S. J.'C.
T" Un ouvrage sur les Conciles généraux, nationaux
et provinciaux .
8* Plusieurs sermons.
9* Quelques dissertations sur des cas de con-
science.
Il est mort à Paris le 7 janvier 1687, à Tâge de 70
ans et à la suite d'une longue maladie. Il se prépara à
sa dernière heure longtemps à Tavance ; il se confes-
sait tous les soirs et il fit une confession générale un
mois avant sa mort. En recevant le saint Viatique, il
fit une profession de foi si vive qu'il déclara qu'il avait
désiré répandre son sang pour sa fol. M. le curé de
St-S Jlpice qui l'administra en fut si édifié, qu'au prône
suivant il donna à ses paroissiens toute sorte de détails
Sur ce qu'il venait d'admirer.
MgrdeSerrony avait demandé d'être inhumé sans
pompe dans réglise du noviciat des Dominicains, au
faubourg St-Germain. M. de Camps porta son cœur à
réglise métropolitaine d'Alby. Le chapitre de cette
ville hérita de ses hiens.
(Cette notice est l'Ouvrage de M. Tahhé dé Camps,
secrétaire de Mgr de Serrony et nommé alors à Tévèché
r
— 30 --
de l*aniiers. Elle se trouve en tête des Entretient
affectifs siir les Psaumes.
DE LA DOMINATION DES ROIS D'ARAGOR
EN GÉVAUDAN.
NOTE relatiTe à la constPiictloii de ranelenne
église de NOTRE- DAIIE DE l«â CARCE,
à IlarTeJola.
Les rois d'Aragon n'ont jamais été maîtres de tout
le Gévaudan, comme le disent certains auteurs mal
informés et se copiant les uns les autres. Us n'y ont eu
que la vicomte de Grèzes pendant un certain nombre
d'années sous la suzeraineté des évoques de Mende.
En 1208, Innocent III excommunia le comte de Tou-
louse, délia tous ses sujets du serment de fidélité et
mit ses possessions au ban de la chrétienté. Comme
cette Bulle atteignait sans doute aussi les complices
de ce comte et par conséquent Pierre II, roi d'Ariigon,
révoque de Mende, Guillaume II (qui prit lui-même
part à la croisade contre les Albigeois), s*empara de
toute la vicomte de Grèzes qui, dès lors, resta sous la
domination exclusive desévèques de Mende, lesquels
du moins la regardèrent comme leur appartenant ex-
clusivement.
Vers 1222, les habitants de Milhau (dont le comté
avait longtemps subi la même domination que la vi-
comte de Grèzes), prièrent le roi Jacques d* Aragon de
faire exiger des évéques de Mende, par le cardinal
Conrad^ légat du pape, la restitution des vicomtes de
— 37 —
Milhau et de Gévaudan (Grèzes). Le prince leur ré-
pondit- qu1l laissait cette affaire à leurs sollicitations
et à leurs lumières ainsi qu'à celles de Guillaume II,
évèque de Mende. Ces démarches n'aboutirent pas
alors. Cependant, Tévêque Guillaume étant mort, le
roi Jacques I revint à la charge le 8 des ides d'octobre
1225 ; et pour être mieux écouté, il fil hommage pour
la vicomte de Grëzes à l'évêque Etienne II et la confia
à sa garde. (Cet hommage existe encore). Mais cette
reconnaissance du prince espagnol fut considérée
comme non avenue ; les possessions du roi d'Ara-
gon en deçà des Pyrénées avaient été d'ailleurs enga-
gées par Pierre II, père de Jacques I, à Raymond VI,
comte de Toulouse, et le comte Amauri de Montfort
avait cédé, l'année d'auparavant (1224), au roi Louis VIII
^tous ses droits sur la vicomte de Toulouse. Enefl'et,
en 1226, Tannée même de son avènement au trône,
S. Louis donna à vie à Bcraud, seigneur de Mercœur,
la vicomte de Grèzes. L'évêque de Mende prolesta
contre cet acte du saint roi, se plaignant beaucoup en
outre des vexations et des entreprises des magistrats
royaux ; mais cette querelle ne se termina qu'en 1265,
où révêque de Mende, Odilon de Mercœur, céda entiè-
rem9ht à S. Louis la vicomte de Grèzes, recevant de
ce prince quelques petits fiefs en compensation de
Fhommage de fidélité, que bonnement un si grand
monarque ne pouvait faire à un petit roitelet tel que
révêque de Mende.
Ce qui vient d'être dit n'empêche pas de croire qui^
Jacques I, roi d'Aragon, a été Tauteur de l'ancien
sanctuaire de N. D. de la Carce. Mais de ces données
historiques, il résulte que, indépendamment do s:*
— 38 _
piélé envers Marie, sa libératrice, la politique n*a pas
été étrangère aux générosités de ce prince envers les
habitants de Marvejols. — L'église ancienne de cetto
ville a dû être construite de 1220 à 4225. Elle n'a pu
Tètre du temps de S. Louis, c'est-à-dire à partir d^
1226. Il n'est pas croyable que le roi Jacques I ait
cherché à déposséder le roi de France.
Cette histoire de la domination aragonaise en Gé*
vaudan se trouve aux archives de la préfecture dana
un long manuscrit qui fut lu, vers 1350, à Villeneuve
d'Avignon en présence du pape et du roi de France»
à Tappui des prétentions des évéques de Mende. G^
manuscrit est intitulé : Partage n'^135.
L abbé CHARBONNEL.
Paris, le 20 janvier 1864.
1^ Pro€ès-¥erl»al d^adJadlcailiHi de levée dr
tailles, 151 1.
%^ ¥ldlaiae de libertés eoneédées par Galion
Meschlq, seigneur da Tournel, aax ha-*
bitans de la vallée de CCZARexCHA, man-^
dément de Monlfort (Villeforl).Coneesflon
de ItlO, ¥ldinié en 140J.
Cet envoi est de H. BENOIT, notaire i Yillefort.
La première partie nous fait voir quelle était la
manière de procéder pour la levée des lailk^s. Au chef-
lieu du mandement, on faisait annoncer pjir le cricur
public (serviem) que, tel jour, on donncrail la levée
des tailles à celui qui s'offrirait à le faire à plus bas [urix*
— »9 —
L'adjudication était faite sur la place publique par les
syndics ou consuls, en présence du lieutenant du bailli
(banillw).
Dans cette pièce il s'agit de 230 1. 8 s. 6 d. tournois.
La première offre, qui avait été de 20 1. tournois, des-
cendit graduellement à 10 1., et la levée fut adjugée à
ce prix à Gastald, qui s'obligea en outre à faire mar-
cher et à entretenir pendant un an Thorloge de Vil-
lefort : tenere aptatum, reparatum et sonantem.
La publication des enchères, annexée à cette pièce,
nous donne une idée du patois parlé à cette époque
à Villefort.
La seconde pièce nous donne les libertés concédées
auxhabitans de la vallée de Cezarencha, nom qui a
disparu de nos jours et qui semble avoir été appliqué
à la partie de la vallée qui renferme les sources de la
Cèze caput Ciceris, Cezarencha). Là en effet se trou-
vent toutes les localités désignées dans l'acte.
Voici le sommaire de ces libertés :
1° Pour les successions aô intestat, on se basera sur
k droit écrit (jus civile) et non sur le droit coutu-
mier (remotis cornue tudinibus).
2° La lille dotée soit par le père, soit par la mère,
ne pourra attaquer le testament de celui de ses auteurs
qui Taura dotée.
3« La fille qui aura douze ans à l'époque de son
mariage, pourra faire sur ses biens, avec ses père et
mère, telle convention qu'elle voudra; lesquelles con-
ventions auront leur plein effjt quoiqu'elles aient été
Ésiites au-dessous de lï)gc de vingt-cinq ans; pourvu
toutefois quil n'y ait point eu surprise ni menace.
4*" Le Seigneur ne pourra pour ses chevauchées (oc-
— 40 —
casione cavalcare), prendre les bétes de somme
(saumerias) sans le consentement des piopriétai-
res.
5^ Aucune levée de subsides ne sera faite que dans
les quatre ca^ ordinaires, qui sont : 1^ mariage d'une
fille du Seigneur; 2^ réception du Seigneur, de son fils»
ou de son héritier au rang de chevalier /a^sumere ho-
norem militareia); 3° voyage en Terre-Sainte, ou pays
d'outre-mer; k"" pour son rachat en cas de captivité.
Dans ces cas, le contingent sera de douze livres tour-
nois, à répartir sur toute la vallée par deux hommes
probes de la communauté. La taxe ne sera due qu'une
fois dans Tannée, quoiqu'il arrive que plusieurs des
cas ci-dessus énoncés, se présentent dans le courant
de cette année.
6** Garantie contre Tabus de demandes pour servir
de caution dans les contrats du Seigneur, d'emprunts
forcés (muluum — Du Cange), et de demandes de
gages dans les transactions ordinaires (manule-
rium, id. ).
7** Garantie de libre circulation pour le marché, le
moulin et le four, une fois sa parole ou une caution
donnée, de sauvegarder les droits du Seigneur.
8^ Dans le cas où ces libertés et coutumes seraient
violées par le Seigneur, et pour ce cas seulement, li-
berté de s'assembler et d'élire des syndics pour veiller
à leur conservation.
9** Dans le cas où même le plus grand nombre vien-
draient à renoncer à ces libertés, ce sera sans pré-
judice pour les autres qui continueront à en jouir à
perpétuité.
10' ions los ans, les juges ^X li(nit«»n;ints du bailli.
— 41 —
jureront de rendre la justice et de maintenir ces li-
bertés, sans exception de personne.
11" Concession du droit d'usage pour les carrières,
et du droit d*herbage, d'affouage et de coupe dans les
forêts du Seigneur.
12* Enfin le droit de ne pas être forcés à servir de
caution pour le Seigneur, si celui-ci ne leur en fait
connaitre le motif.
L'abbé BOSSE.
I.
Pro providis viris Petro Tsardi et Magistro Jacobo
Pauleti, consulibus sive sindicis Villefortis nomine
contribuentium, in talhiis et subsidiis regiis parochi^e
Villefortis ex una.
Et provido viro Anthonio Gastaldi, filio, predictse
Villefortis per quem, etc.
Super exactionnem denariorum regium contente-
rum in mandamcnto, anno présente currente, quod
est de sumina ducentum trigenta libraruin octo
solidorum et sex denariorum turonencium.
Anno Domini millesimo quingentesimo duodecimo
et die dominica, intitulata quinta mensls decembris,
in carreria publica ante val vas Ecclesie ejusdem loci
coram provido viro Stephano Rochelte, locumtenente
banilli Villefortis, dicti Sindici quo supra nomine,
fecerunt proclamari alta et intelligibili voce, per Ste-
phanum Mercerii, Servienleiu sub his verbis.
Lon vous fay assiibre que la talha et cencedelan
présent octroyada el Rey nostrc Seigneur ptT las gens
— 42 —
des très istats in Narbona que es en soma de dous cent
trenta livras, iiey sols, vi deniers, es a cotisa, et se
baylara el jour duey a persona suffisenta que per me-
Ihor merchat la voira levar.
Dictus Ânthonius Gastaldi se obtulit levare per
vigenti librarum turonencium , Guillelmua Vitalis,
barberius, per decem octo, Gastaldus per xvi, Vitalis
per XV, Gastaldus per xiii, Vitalis perxii, et fînaliter
fuit tradita ad levandum dicto Anthonio Gastaldi ad
summam x librarum tur. tanquam per minore precio
levare offerenti.
Qui Gastaldus promisit per se et suis tam suo no-
mine quam Pétri Gastaldi ejus patris per quem etc.
dictam summam bene et débite levare et per dictam
parocbiam et parochianos acquitare et quietos tenere
erga dominum receptorem, obligando personam et
bona etc. viribus curiarum VillefortisDomini uticensis
cpiscopi et conventionum regiarum sedis presidialis
domini senesclialli, etc.
De quibus dicti sindici et Gastaldi, etc.
Aetum in carreria in tabulario ra-c^gistri Jacobi
Pauleti ante ecclesiam, presentibus testibus Domino
Petro Michaelis, presbytère de Pougeto, JacoboRebullî
de Goldio, Antonio Mercerii de Balmellis, Guilelmo
Golaberto, Antonio Chalboeii, sarloris, et me etc.
Pio dictis siiidicis.
Ibidem dictus Anthonius Gastaldi ad coniplaeondum
dictis Syndicis et universitati habitanlium Villefortis
promisit et conveuit tenere aptatum, reparatum, et
sonantem orlogium dicti loci, seu id fieri facere suis
^ 48 —
sumpUbus per ununi annum sub obligatione qua
suprt. Actum. etc.
Pro eisdein parochianis.
Anno quo supra et die duodecima meusis Decem-
bris, Petrus Gastaldi pater dicti Anthonii Gastaldi,
informatus de précédente obligatione per cju3 filium
factaerga parochianos Villefortis dictum obligatum
et coDtentum in eodcm laudavit ratificavii; et obligavit
ut Glius et juravit, etc.
De quibus Petrus Ysardi et inagister Petrus Paulcti
sindici» etc.
Actum in Villaforte in carreria in introitu domus
dicti Gastaldi. Tes. près. Vital. Albi de Conzes et Bar-
tholomœo Golaberti» et me, etc.
II.
Uliertiites coacessae per magniflcam baro*
Miom de Tornello, nnlTersIlatl bomfnam
4e ¥alll« de CEZânEAICUA maudameiiU
■oBtIarorile.
YIDIMUS SIVE TRANSCRIPTIO.
In nomine Domini nostri Jesu Christî, amen. Uni-
versîs et singulis presens instrumontum visuris lec-
tuiis et audiluris, evidenter pateat et sit notum, quod
anno ab incarnatione ejusdem Domini millésime qua-
driDgentesimo nonîîgesimo tertio, dîeque secunda
mensis Maii chrislianissimo principe et Domino Do-
mino Carolo Dei gratia Rege Francorum régnante,
— 44 —
apud Villamfortein in carreria publica ejusdem locî,
ante diversorium scutî Francie, intersigni Anthonii
Vigorosi ejusflem loci, coram que provido viro Petro
Yzardi, banili loci ipsius ac mandamenti et ressortus
Villefortis, pro strenuo et valde potente Domino meo
Domino Armando, vice comité Podopiniaci, milite. Do-
mino baroniarum de cbalancone, de solopiniaco, de
de randanis et de randone, ac mandamenti in parte
Villefortis, ibidem sedente super quodam lapideo sede
et curiam ejus ipsius loci Villerortis tenente, ad jura
unicujusque reddendi more majorum suorum pro tri-
bunale electo, etiam que ad actum infrascriptum
venîens, comparens, existens que personaliler constî-
tutus probus vir Johannes Vinhialis loci de vetero
vico (1) parochie Sancti Andrée de capile ciceris (2)
uticensis Diocesis, procurator et procuratorio nomine
incolarum et habitantium loci montis coculli (3) dicte
parochie Sancti Andrée de capite ciceris ac etiam
mandamenti Villefortis, pro ut de hominum procu-
ratione sua constat sufïîcienter in actis ejusdem curie
Villefortis pênes me notarium infrascriptum, nec non
et nomine pariter omnium et singulorum incolarum
et habitantium locorum et mahsorum de trolhaco (4)
de nisdaussel (5) de massaboria (6] de bornaveta (7)
(I) VieWic.
(i) Saint-André-Cspcèzc.
(3) MoolcouTiol. c* de Sl-André-Capcèze.
(4) Troiilhac. c« de PonleiU (Oard)
(5) Nidaussel, c* de PonleiU (Gard/.
'6) La Masseborîe ;
7) BoiîTD»vellf . f*> de Ponfeils
— io-
de ^tratà (1) de leruodo (2j et de briohi (3j dc totius
vallis de cesarencba (4) ejusdem mandamenti Vil-
lefortiSt in testium et mei notarii infrascriptorum pre*
sentia et audiencia, eidem Domioo banilo exhibuit
produxit et presentavit quoddam prima faciepublicum
iûstrumentum in pergameno descriptum continens,
utdixit, plures libertates dicte universitati hominum,
incolarum et babitantium dicte valIis de cesarencba
pertinentes et spectantes et valde in pluribus affariis
necessarias, concessas, datas, pro ut dixit, per Domi^
num quondam bonne meinorie Dominum Guigo^
nem Meschini, Dominum de Tornello, dicens ulte-
rius et asserens, ipsum instrumentum per valde
fore antiqum, notam que ipsius in istis partibus
minime valere reperiri. Cumque universitas predicta
et comunitas dictorum hominum de cesarencba dicto
instrumento in pluribus partibus indigeat, et illud
portare et exhibere habeat, et propter itinerum et
viarum pericula, latronum depredationes, ignis com-
bustionem, murum que corrosionem, seu propter ejus
nimiam vetustatem dubitetur de ipsius instrumenti
corruptione, perditioneet destruclione; ideo preJictus
Johannes Vinhialis, nomine procuratorio quo supra,
ac nomiae totius universitatis predicte vallis de cesa-
reocha omnium que et singulorum babitantium et
incolarum ejusdeiii, petiît ac iustanter rcq iisivit
ipsum instrumentum, per dictum bunilum orJinari,
(!) L'Êslrade, c' de Sl-Andre-Caprése.
(2) Le Theroo, c« de Ponleils.
3; BrÎM, c' de Pooteih.
.1. Valîee déê^igoeesujourd'hui m>us le nom de Ccvennes.
r
— 46 —
esse per dictum banîlum seu per me Johanoem
Rocherii notarium publicum ejusdem curie cons-
criptum fore legendi et explanandî lingua layca sive
materna, in presentia testium infrascriptorum, te pa«
riter fore visilandi et palp^ndi per testes indoneos et
8ufficienter scientes légère et scribere, qui de ejud
iotegritate et suspieionum carontia et tabelliona-
torum ejusdem valeant dicere et deponere, ipso que
sic lecto, explanato, visitûto, et palpato, et de super
hujus per summariam apreciam fiendam constito, de
hiis quibus cura tota c onstare sunt necessaria ordî-
nari ipsum instrumentum per me notarium infra-
scriptum registrari, copiai! et transcribi de verbo
ad verbum, et de punclo ad punctum, per modum que
vidimus seu transsumptî, et in Ibrmam publicam
redigi ; demum que dici, decerni et dedarari et per
ipsum dominum banillumordinaridicto tianssumpto,
seu copie, seu instrumento per modum vidimus sic
extrato, grossato et in publicam formam redacto,
tantam Qdem adhibendi fore, in judicio et extra, quanta
adhibetur et adhiberi potest dicto instrument© ori-
gînali adhiberetur si in judicio vel extra produ-
ceretur.
Que omnia premissa dixit, exposuit et signîficavît,
petiit que et requisivit, ipse Johannes Vinhialis, quo
supra nomine, in presentia providi viri Petii Gas-
taldi, dicti loci Villeforlis procuratoris in ipsa curia
Villeforlis, pro domi:ïo seu d^minis (!eTornello,quem
ad hoc speciaiiter dixit et asseruit evocaii fecisse; qui
quidemGastaldus ibiJem presens acquievit, et ejusdem
instrumenli produeti et exibiti de verbo ad verbum
ténor seqnitur et est talis:
— 47 —
Anao ab incdrnalione Domioi millesimo ducente-
simo septuagesimo. scilicet XII Kalendorum Julii,
Ludovico rege Francorum régnante et Domino Ber-
trando Dei gratia episcopo uticense,existente ; notum
ait omnibus bominibus tam presentibus quam Tuturis
quod congregatis omnibus bominibus iufrascriptis,
exîstentibus sub bomatgio et juridictione Nobilis viri
Domini Guigonis 31escbini, Domini Turneili, in valle
de Cezarencba, in presentia dicti nobiiis concedentis
in bac causa dumtaxat; et nos, Petrus Amati, Geran-
dusBodoni, Bcrnardus de puteo, GuillelmusBodoni,
Jobannes Bodoni, Bertrandus Vital, et Guillelmus
Ferrandi babitantes mansi de puteo (1) et Joliannes
Jordanî et Peîrus Jordan! fiatics, Jobannes Fabri
et Petronilla Fabresse, habitantes mansi de trolbia-
co 2 , Bertrandus de nidaucel, et Slepbanus Chape-
lanî.babitatoresminsidenidaucel 3 et Johannos Ray-
mondus masseboris, babitatoris mansi Chanalairel -4}
et Petrus de Bornavetta, et Slephanusde Bornavetta,
babit<;tores mansi de Bornavetta [o et Slepiian^s Be-
derii, Petrus Bederii et Guil!elmu3 Taruriyris, habita-
tores mansi de monte coguUo 6 Guillelrnus Bruni et
Johann<^s Feljrassi, habilalores mansi de TEstrata 1]
Guillelmus del T^^ron et Guillelmus Mathei, de Floren-
saco,Bernardusdel Collet, Petrasdel Collet, Guillelmus
(l; Pu Puech, Pooteits*
(2: Trcalhac.
.3, NidauMel.
% "'
5 BoarosTelte.
*6 MonlcooTÎol
rj: L'Cslradc.
r^
- 48 —
Ermenartis et Guilelmus de Ranco, habitatores maasi
de Brini (1) et Durantus Romani; nos omnes predicti et
singuli pro nobis et nostris successoribus et pro parei-
riis et vicinis nostris, abscntibus, constituimus et or-
donaamus et creamus Siadicos nostros Durantum Er-
mcnardi,Johannem delTcron et StephanumAmati, pré-
sentes, videlicet, ad recipiendas libertateset consuetu-
dines nomine universitatis et singulorum universitalis
dicte vallis de Gezarencha, quantum ad partem dioti
nobilis et juridictionem ejusdem concedendas per
dietum nobilem, nobisdictis sindicis, recipientibus no-
mine dicte universitatis et singulorum predictorum;
dantes et coneedentes cuilibct nomine in solidum pie-
nam potestatem in predictis;promittentes nos omnes et
singuli supradieti nobis, dictis sindicis stipulantibus»
quodquitquid per nos in prerlictisactum et gestum
fuerit, robur et firmitatem perpetuo habituros et ob-
servaturos;dantesinsuper et coneedentes nobis, sindieîs
memoratiset cuilibetnostrum in solidum, potestatem
plenariam obligandi nos et singulos et dictam univer-
sitatem et succe^sores nostros ad observandum ea que
in ipsis libertatibus et consuetudinibus continebuntur
etiamsi jure scripto repugnarenl; et insuper quod vos
sindici predicti et quisque vestrum in solidum pos-
sitis libère, nomine singulorum et dicte universitatis,
promittereet dare, etiam nos obligare et dictam uni ver-
sitatem ad dandum et faciendum quit quid ordina-
veritis seu promiseritis eidem nobili in subsîdium
peregrinationis quam facere intendit in partibus ultra
marinis; promittentes etiam vobîs dictis sindicis etcni-
T Brin.
\
— 49 —
libei vesiruai in solidum stipulautibus, vjs servare in-
dempnes ab omnibus et singulis supradictis, sub
boooram nostrorum obligatione, et corporale à nobis
prestito juramento. Nos vero supradictus Guigo Mes-
chioi, Dominus Turnelli, voleotes prospicere dicte uoi-
versitati et singulis de dicta universitate in futurum,
ad booum. statuni dicte universitatis et siiigulorum
ejusdem, ut omnisoccasio gravandi dictam universita-
tem et singulos dicte universitatis*, tum a nobis, quam
a successoribus nostris, penitus rcmoyeatur;ad requi-
sitionem dictorum sindicorum, habito tractatu et plu-
rima deliberatione habita cum eisdem; et etiara ad rer-
quisitiouem dicte universitatis et singulorum dicte
oaiversitatis, damus inprimis et concedimus ipsis sin-
tlicis, recipienlibus nomine universitatis predicte et
singulorum, et etiam ipsi universitati et singulis ejus-
dem, per nos successores que noslros, quod si aliquis
iiabitaos infra juridictionem nostram vallis de Cezera-
necha predicte decesserit sine testamento, succedeant
€i proxiiniores secundum Jura civilia, volentesque pe-
oitosjus civile in eis servetur, remotis omnibus con-
buetudiaibus et usibus, et si in contrarium jus civile
reperiretur quantum ad consuetudinem predictam.
Item damus et concedimus, sub forma qua supra,
food filia dotata a pâtre sive a matre» non possit
îinpugnare testamentum ejus qui eam dotavit, nec
possit ab iptestato succcdere illi qui eim dotavit.
Item concedimus et etiam damus, quod puellc, ma
joretXII aouis tempore quo maritabuntur^ possint
ftcere pactiooes et conventiones et absolutionespatri
et matri, vel uni tantum, de bonis suis vel parentum
earum; et si eas fecerunt et corroboraverunt cum reli-
4
— 50 —
gione juramenti, quam cpiam sint miiiori^s XXV aoDis,
vaîeant et gaudeant perpétua firmîtate, nîsi dolo vel
ininis scu terroribus fuissent juridice induete dicte
puelle. Item damas et concedimus quod nos.seu succes-
sores nostri, vel aliquis nomine nostro, non possumus
capere bestias séu saumerias, occasione eavalcare, ab
hominibus seu singulis vel aliquibus nostre juridîc-
tîonis vallis de Cezarencha predicte née îpsis invîtis.
Itemdamuset concedimus, quod pornos et successores
iioslros, non fiât talha questa infradictam vallem habî-
tantibus in parte nostra, nisi contingeret nosvelfilium
et heredem seu successorem nostrum in dicta valle
filiam vel filias in matrimonio collocare, aul etiam ne-
poles nostras, scilicet filias nostri heredisatquc succes-
soris nostri in dicta valle futuri ; vel nisi contingeret
Dominum dicte vallis, partis tamcn nostre, aut suum
filium, heredem futurum in dicta valle, assunierc ho-
norem militarem;vel nisi contingeret dictum dominum
aut ejus filium et heredem futurum in dicta valle, in
subsidîum terre, seu partes ultra marmas visitare ; vel
ratîone captionis, pro quo se deberet et opporteret
redimere. Quibus singulis casibus, dum venerint, te-
neantur dare homines et qui erunt de commuuitate
eorum ejusdem vallis, habitantes in dicta valle sub ju-
ridictione nostra, XII librarum turonencium, nobis aut
nostris successoribus predictis; que quidem duodecim
libre, duni casus evenerit, facta tallia per duosprobos
homines electos a majore parte proborum dicte vallis
juratos dicte vallis et per no:^tram curiam seu nostrum
banilium, debeant levari. Si tamen, nollent eligereet
taxare, quoddominus vel banillus ejus, posseteoscom-
pellere ad solvendum dictam summam; eo salvo,
— al —
<luod nîsi vcnient in anno, et do teniiino ad tenni-
uum, Don posset levari dicta sumnia etiam si casus
predictus contingeret infra dictuni tenipus sepius ,
evenire, Item damus et concedimus, modo el forma
^pra dictis, quod dos dod possumus, uec etiain noslri
successores possint compeilere hominei habitantes
iofira îuri^ctioDem nostram dicte vallis de Cezeraaeu-
cha,adobligaDdum fidemissorio Domine vel alio modo
ûîsi in taDtum quantum esse debeat de censu, vel quan-
tum venderent suos rcdditus quos sibi debent ; nec
mutuum n2c etiara manulevium facere, invitishomini-
bus seu contiadicentibus, nisi per manulevio rerum
venalium victualium hominum et equorum, traderen-
tur per nos et successores nostros fidemissores ydonei
et pignora sufficientia, quibus traditis, manulevio facto
ÏV diebus elapsis, possent distrahere pignora ubicum-
que voluerint sine licencia et requisitione alicujus per-
sone, et quod sacramenlo vendentis seu illius qui dis-
trahere fecerit, stetur et ulterius in aliquo non teneatur
super re dislracla vel precio dicte rei nisi, in bec
quod per ejus sacramentum appareret, quod supe^
resset de precio solulo dcbito. Item damus et conce-
dimus quod venientes ad nundinas et ad forum ville
MoQtis Fortis et ad molendina et ad furnum, eundo et
redeuûdo, per nostram curiam vel per aliquem alium
nomioe nostro, non impediantur- aliquo modo, dum
^naeft valent dare fidemissores aut cautionem jura-
toriam, quum Cdemissores dare non poterunt, illis
casibus quibus jure conceditur comitti juratoria cau-
tione de preendo cogitationem curie nostre. Ibidem
Jamus et coucedimus quod homines sub nostra juri-
ûictione habitantes in dicta valle de Cezarencha, pro
— 5* —
presentibus eonsuetudinibus et Hbertatibus custo-
(liendis, dumtarat possint in simul conTenîre et uni»
a!iuiii vocare, et sindicum sea sindicos creare, cum
.-acramento vel sine sacrameoto, sine Uceiicia nostre
curie ; dum tamen ipsi sindici, cum creati fueriut^
jurent ad requisitionem nostram vel banilli nostri,
quod pretextu libertpiu'ii et consuetudinum vel ra-
tione alia, jure nostro et nobis minime se opponant,
uisi allemande et defiendendo libertates et consuetu-
dînes présentes : concedentes etiam quod non solum-
modoper sindicos possent prediota fieri sed per quem-
libet habitantem in dicta valle et taxari pecunia cum
ooncensu nostro vel nostri banilli ad defendendum li-
bertates predictas per dictos sindi:os, et que taxata
fuerunt de consilio virorum electorum a majore parte
habitantium dicte vallis, singuli. per nostram curiam
compellantur. ubi doniinus. requisitusa majore parle*
noilet servare libertates et consuetudines présentes.
Ibidem damus et concedinius quod quam quam omnes
vel major pars jurisdictionis nostrae vallis de Ceia*
rcncha, vellent iuf. ingère seu revooare predictas liber-
tates seu consuetuiiiues, excepto uno vel aliquîbus,
quod non sit preju.llcium, quantum ad illum seu ad
illos qui non consentiuntur in prelictis.sed gsudeant
perpétue consuetudinibus vel lîbertLt:bus suprad!ctis.
Ibidem damus et cônoedimus quod sin^u is annis, in
presentia prob^rum hominum judiees. et b. nilli qai
pro lempore f .i.>riat in di .la valle pro nobis et succes-
soribus )ostrî> jur.:nlur, teaeantur revMerejuscuîlibet,
sine distiu: tione personnarum, s-Aundum ju a et con-
suetudines présentes: et in mutatione domini, homa«^
gium et âdelitatem et jum sua et usatgia sit*ut t^t
— 53 -
eonsuetuirn recognoscere ; homines sub nostra juri*
dteUone habitantes et dominici juvare hiis autem
libertatibus et consuetudinibus gaudere volumus
illos qui infra vallem de Cezarencha Aub juridic-
ti6ne Dostra et homagio, nisi de concensu nostro
et nostrorum eis foret homagium remissum, in dicta
valle habitabunt. Ibidem damus et concedimus quod
utantor nenioribus pro calfagio et bastimentis et
pascQîs, ut consueverunt, et lapideis seu pereiriis, salvo
jure ejus qui pereiriam discooperuerat; et si ab aliquo
impedirentur nemoiibus vei pascuis consuetis, ipsi
homines, et non possent eis deffendere pascua et
nemora inquibushabent habedimentum nos et nostri,
nos super predictis deffendere et juvare teneamur.
Ibidem quod curia debeat dicere et certiricare eos
quare petit ab eis fidemissorem prius quam fide dicere
compellantur. Has autem consuetudines servari volu-
mus par nos atque successores nostros ; volentes quod
contrario usu non solvantur, nisi de eodem univers!-
tatis hominum dicte vallis assensu ordinaretur. Ibi*
dem volumus et concedimus quod possint fieri de
predictis libertatibus seu consuetudinibus publicum
senpublica instrumentum seu instrumenta, et reddi
sindicis et unîversitate predicto. Et sic attendere, ad
sanctaDei EvangeIiajuramus,sacro sanctis Evangeliis
a Dobis corporaliter tactis. Et homines supradicti et
eorum sindici ipsorum nomine se obligaverunt ad
omnia predicta et singula observanda, licet jure
«cripto répugnante; rccognoscentes ea fore dictata
ordonnata et scripta ad requisitionem, et servare pro-
miserunt nomine uni versi tatis predicte, interposîto
juramento, et quod predîctîi dîctentur ad regardum
— 64 ^
Domini Stephani Atgerii sine facti mutâtione. Acta
fuerunt hase apud Villamfortem in doino Jobannis
de Charnis, notarii, coram istis testlbus convocatis
spécialité!' et rogatis Domino Guilelaio Messatgerii
et Raymundo Atayria, militibus, Jobanni de Cbaroîs
notarié, Jobanni Sabaterii de portis, Gerundo lieba
sive de Sancta Ifelena, Matbeo Glavelli, et coram me
Guilelmo de Charnis, venerabilis Domini uticcnsis
Episcopi, notario publiée, qui presens biis interfui et
mandate partium bec sumpsi, scripsi, et signe meo
signavi.
Que siquidem instrumente perinserlo exbibito et
producto, ut dictum est, ipse dictus dominus banillus
concessitper me notarium infra scriptum ejusdem lec-
turam et explanationem fieri, prout et facta stetit; qua
facta, illico commisit ad illud instrumentum visitandi
videndi et palpandi discrètes ac providos vires Magis-
trum Jobannem Decavatu, notarium publicum Ville-
fortis, Glaudium Rocherii et PetrumChardesii, clericôs
artem notariatus addiscentes, Glaudium Matbei, Ville-
fortis mercatorem, et Anthonium Mazelli, clericôs
ibidem présentes etjudicialiterrepertos, qui et ipsorum
quilibet, eodem instrumente, vise, lecto, et palpato a
oapite que usque ad finem inspecto, mediis eorum
juramentis, ad sancta Dei Evangelia prestitis, dixerunt
et deposuerunt ipsum instrumentum esse sanum,
integrum, non viciatum, neque in aliqua sui parte
suspectum ymo grossatum, et tabellioaatum et signa-
tum prout decet, et in prima facie apparet.
Qua, si quidem summaria apresia facta, per dictum
deminum banillum, ipso que iastrumeotoper me viso '
elpalpatojQterrogavi providum virum Potrum Gastaldi,
— 55 —
proouRitorefii dicte curie Villefurtis pro dicto domino
deTornelIo se dicentem, si vellet aliquid dicere; qui
Gastaldus respondit quod non, sed concessit fieri super
hiis qu£ jure erunt et sunt.
Tuncque, dictus dominusbanillus, ordinavitdictum
instrumentumessecopiandum, registrandum,ettrans-
cribeodum prout copiari, registrari, et transcribi voluit
ctjussit per me notarium infrascriplum, ac per modo
traosuinpti sive vidimus, in formam publicam redigi;
demum que decrevit et declaravit pariter que et ordi-
navltdii'to trunsumpto, scu vidimus, scu transcripto
dictiinslrumenti grossati et in formam publicam re-
(iacli, tantam fidem adhibendi fore ac tantum robur
vimeteiBcacitatemobtinerein judicioetquantam dicto
instrumento originali adhiberi potest, super hiissuam
auctoritatem judiciariam pariter et decretum, requi-
situs.interponendo; et dicto Vinhialis, nominequopro-
cedil, et omnibus quibus interrest, de hiis, instru-
mentum seu instrumenta unum et plura concedendo.
Ob quibus premissis omnibus idem Johannes Vi-
nhialis, nomine quo procedit, regratialus fuit eidem
nobili banillo et instrumentum petiit per me notarium
infra scriptum. Acta fuerunt haec in Villaforte, in car-
reria publica, ante domum providi viri Anlhonii Vî-
gorosi, ibidem presentibus et audientibus providis
virisdictis Johannes Decavatu, Glaudio Rocherii, Pctro
Chardesii, Anthonio Mazeli, Glaudio Alathei, supra no-
minah*s,nec non Anthonio Planterii de Torretta, Jacobo
Charerii, Guillelmo Rocherii, Johanne Terucquerîi et
Prîvalo Fernanli (estihus ad premissa vocatis et me.
i
;•'/*:;
— M —
PKIX DES GR4L\S. PAK HEaOLITRE.
d'aPIÈS LSS ■EICCIIALES
DES ■IRCH£S DU DEPIRTEIERT DE Ll LOZÈRE.
Janvier 1864.
UECX DES MàRCHCS
NATURE DES GRAINS.
Froment.
Meieil.
S«ifle.
Ur^e.
Avoine.
Florae
fr. c
20 20
16 .
17 *
18 20
»
18 40
20 .
fr. c.
Î4 16
14 50
»
>
>
>
14 65
fr. c.
12 58
12 50
14 50
12 .
11 70
12-50
11 37
12 10
12 >
15 »
fr. c.
10 50
11 »
10 »
>
10 04
10 30
»
fr. c.
7 50
■eyroeis
7 50
PoDt-ile-MoDt\ert
La Caoour^e
9 >
9 >
Sl-Cbély-<l'Apcher
HAn^j* J^
Ser¥CfvUe
»
La'ieoLDe
7 22
■ende
8 »
TOIefort
9 >
Prix huteti
18 63
14 44
12 72
10 37
8 17
cA...:.
.r i^J.
Florae
Mermeis
PoDl-de-MoDtvert . .
La Canoargue
St-Chêfy-d'Aprher .
Maiwjols
Scrvereite
Lanpogne
Meode
Villefon
Pau MOTEX.
20 35
17 75
17 >
18 20
18 45
20 »
18 79
15 10
14 12
14 70
14 64
12 83
12 25
14 M
12 >
11 87
12 50
11 50
11 75
12 10
15 *
10 83
lî
10
10 08
10 30
12 58 j 10 44
Mars I8(>4.
Florac
■fymeis
Pont-de-Monlvprt . .
La Canoargoe
Sl-Chèly-tJ'Apcher.
^i^rreiols
Ser»en»tle
Langogne
Uende
Tillefort
Prix m^tk!*.
17 50
»
17 *
15 »
17 97
20 »
17 97
14 89
13 75
14 85
14 5<)
12 88
12 >
14 >
12 »
11 62
12 »
11 50
:2 08
12 3J
15 -
10 83
11 >
10 »
10 11
10 15
12 54 i 10 42
8 >
7 50
9 »
8 50
737
8 >
9 >
8 20
50
32
8 26
, ^Jl^ndi». impr. de C PRIVAT. *u frs<far de J.-J.-M e! K. IGNON.
9^
:\
SÉANCE DU 31 MARS 1864.
riISlDENGE DE M ROUS.
VICE-PRÉSIDENT.
Présents: MM. l'abbé Hosse, Iaurens Paulin;,
Martinet» Laurens aîné, Grénié , Het^mantier ,
Odoul, l'abbé Boisso?iADK, Bonnefous, Fontana,
POUGET et Vincens.
Pris povr la race boTine d'Auiirnc daiia
lea Caoeaara régionaux. — I/attention (le la So-
ciélé est appelée, |>ar une lettre d'un de ses membres
dont M. le Président donne lecture, sur la réduction
du nombre de inintes affectées à la race bovine d*Àu-
brac daos les concours régionaux.
Cette réduction a déjà été, à l'occasion du concours
de Tulle, Tobjet d'une réclamation de la part de la
Société centrale d'agriculture d'un département voisin.
Le programme du concours de Grenoble, dans la cir-
conscription duquel est cor prise la Lozère, présente
également, pour les prix aflfectés à cette race, une di-
minution qui a été croissant depuis trois ans. Ainsi,
les deux sections de mâles qui avaient chacune quatre
prix en 1862, n'en ont eu que trois en 1863 et n'en ont
plus que deux en 1864; tandis que trois prix sont en-
rore attribués à la race du Mézenc. Les vaches d'Au-
brac sont aussi réduites à deux prix, et celles du
Mi'ienc en conservent trois.
Le mérite de la race d'Aubrac »îst assurément incon-
testable au double point de vue du travail et de la
5
^ 58 —
boucherie. Elle vient de figurer avec un plein siicc
au concours d*aniinaux gras tenu à Avignon le 15 <
ce mois. Cest elle que les habitants du Mézenc, qui
préfèrent à la leur propre pour rengraîssement, vie
nent acheter en quantité considérable aux foires de
Lozèro, notamment do la Canonrgue.
il est (le la plus haute importance pour les trois d
partements qui forment le centre de production de
raoed'Aubrac, et pour ceux en grand nombre où s
précieuses qualités la font rechercher de plus en plu
de voir rétablir en entier les encouragements doni d
a été en possession. A cet effet, la Société invoqi
respectueusement la bienveillance de Monsieur le il
nî^trede rAgrlcultare, et décide Tenvoi immédiat d*i
extrait du procès-verbal de la séance de ce jour.
— M. le Secrélaîrc général de fa Société Impéria
d'acclimatation a bien voulu adresser à M. le Présidei
quelques graines de vers à soie du mûrier rapporté
de Chine par M. Chartron. Ces graines ont été divisé
par pe;its lots et envoyées à M. le Président du Cotnf
agricole de Marvejols et à celui de Florac, ainsi q
quelques éducateurs des Cevcnnes, avec prière
rendre compte des résultats quils auront obtenu^:.
— M. Tabbé Boissonade fait don à la Société c
sements et autres objets trouvas sous un dolf
situé aux environs de Chirac, et dans d'à
localités. Des remerciments sont adressés à 31.
sonade, qui est en même temps prié de vouloi
joindre à ce don une notice sur l'origim^ et la
desdits objets.
— .M*" IVroul, libniin» à Mende, a Éait
la Société du buste en plâtre du roi Lou
Des rt^merrimenls seront adressi's à M*^ Pm
— 59 —
Veuvoi de ce. bu»te, en pai^tàit «éUtde conservation,
(|oi .prendra place parmi les coUections du Musée.
— M. le Président dépose sur le bureau plusieurs
t^xemptaires du programme d'un concours internatio-
nal de labourage à vapeur organisé par les trois so-
ciétés d'agriculture du département de la Loire, et
qui doit s'ouvrir à Roanne le 28 avril prochain.
— M. le Président communique également le pro
gramme de l'exposition universelle d'horticMllure,
organisée par la Société royale de Flore de Belgique,
dont l'ouverture aura lieu à Bruxelles du 24 avril au
6 mai 1864.
HOMIHATIOH8.
Memlire titulaire.
M. PoRTALiÉ (Antonînl, manufacturier à Mende.
■emlipe correspondant.
M. le docteur Gotot (Jules), à Paris.
SCIENCES ET ARTS.
LE GÉVAUDAN
PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE CIVILE,
BITS EELIGIEUSS.
Anée 1567 et saWantes.
H nest pas de pays qui ait souffert, comme le Ce-
vaodaD. de tes malheureuses guerres. On recontre a
/
{
— 60 -
chaque pas sur soo sol les ruiues matérielles quelles
ont laissées après elles: que devaient donc ètrejes
ruines morales! Pour nous en faire une idée, nous
avons beau chercher dans les historiens, ils ne tou-
chent qu'en passant aux affaires du Gévaudan; très
souvent ils n'en font aucune mention, et nous lais-
sent dans une i(i;norance presque complète sur des
iîvènements qui ont tant pesé sur le pays.
C'est donc au pays lui-même à s'interroger, à fouiller
dans les dépôts qu'il possède n'importe à quel titre, à
produire au jour les matériaux qui feront cesser cet
oubli. Car il n'est pas téméraire de supposer que
chaque époque a pu avoir son Lonvreleul, son Res-
corner, son Mingaud, etc., mais inconnus encore par
nous, l^e Document que nous offrons aujourd'hui en
est une preuve.
C'est un registre in-folio, de 346 pages, qui nous
marque, jour par jour, tout ce qui s'est fait en Gé-
vaudan, depuis la seconde prise d'armes des protestant
jusqu'au 29 novembre 1569. Les feuillets faisant suite
à cette date ont été enlevés.
Ce registre, appartenant aux archives de Thospice
de Mende, provient de la succession du notaire Jean
des Estrets, ou Destrictis, par suite de l'usage qu'on
avait alors de latiniser les noms propres. Ce notaire
avait été choisi pour secrétaire par le baron de Cénaief
peu de temps après sa nomination comme gouverneur
du Gévaudan. Il eût la bonnepcnsée de transcrire, pour
son usage, tout ce qui se fesait par ordre du gouver-
neur; el c'est ainsi (|u'il nous est donné do rattacher
un nouvel anneau à la chaîne de notn» histoire.
Nous avions, eu la pensée de n'en donner qu'une
— 61 —
analyse; mais nous avons craint d'enlever à ce do-
cument, la physionomie qui lui est propre, e/^st-à-
(lire, ce cachet de vérité qui ressorts! bien d'un jot/ma/
ou mieux encore d'un procès-vei^bal (car tel est le titre
qu'il porte) tenu jour par jour, hetire par heure» pour
ainsi dire, n'inscrivant que des faits à mesure qu'ils
se produisent, sans se préoccuper de les rattacher à
uo plan quelconque, sans parti-pris d'aqcuser ou de
défendre, comme il n'arrive que trop souvent.
La lecture de ce Document sera intéressante à plus
d'un point de vue. Elle nous fera voir surtout de quel
poids sont certains historiens qui ont écrit sur ces
temps si difficiles sans se donner la peine de remonter
jusqu'aux véritables sources et de puiser dans les ma-
nuscrits contemporains. Elle fera tomber plus d'un
préjugé ; car elle montrera qu'il n'y avait rien de re-
ligietus dans cette guerre dite religieuse. Le pays n'a-
vait pas eqcore réparé les désastres de l'invasion de
1562; s'il s'impose de lourdes charges après 1567, ce
n'est que pour se prémunir contre une nouvelle inva-
sion ; s'il s'arme, ce n'est pas pour opprimer, mais
bien pour résister à l'oppression qui lui vient du
dehors et sous laquelle il ne finira que trop par suc-
comber en 1579.
Pour faciliter les recherches, nous intercalerons
dans le t(^\ie un sommaire des faits les plus saillants.
L'abbé BOSSE.
r
— 62 —
PROCES VER BAL.
Le baron de Cciiarel appelé par la confiance des babilans de Mendc
aux fonctions de Couverneur et confirmé par Joyeuâe. — Orga-
nisation de la dcfenie dn pajs par Joyeuse. — Philippe De
.Robert, seigneur de Boiaverdvn, bailli do Géraodan^ Bertrand
de Monstuéjols, seigneur de La Caze, le sieur d'Ausan, chefs des
troupes en Gévaudan. — Impositions sur le pays, le clergé et les
réformés. — Sommation i Cfaanacfde se rendre; refns. — Nol/le
François de Pierres, écayer, nomuié comwisnîre. et AlbaHc,
contrôleur des guerres. — Internement de» frères Torrent, Du-
rand, Guériu, Virgille, reformés de Mende. — Plainte des ha-
bitans de Sl-Jean-la-Foulhouse, Chaslanier, Pierrefiche, St-
Bonnet et Chaodeyrac contre les impôts frappés par ordre du
baron d'Apchier. — Le baron d'Apchier révoqué de ses foncticoa
de goorerneur. — D'Ausan envoyé à Ste-Enimie. — Forces en-
voyées contre Chanac; impuissantes à le réduire.
Lan luil cinq ceus^^oiiaiite septel le six/esoie jourdu
mois de décembre en la ville de Mende «t dans la mai-
son de la preuosle, après ce que nous Bertrand de
Generet sire et baron dud. lieu fusmes informe de la
nouuelle elleuation que les ennemys du Roy auoyent
faicte et des conspirations que faisoyent pour enuajûr
et mectre hors lobeyssance de sa Mageste tout le pays
de Giuaudan et quils y faisoyent acheminer les Vicom-
tes [1) auec leurs forces, estans en nombre de quatorze
--T ,; .. ii .
(1) Ces vicomtes dont il est ici question, et qui jouèrent un rôle
assez important dans cette seconde guerre, depuis Toulouse jusqu'aux
bords du Rhône, étaient : Bernard-Roger, deCommiogea, vicomte de
Brun quel ; Bertrand de Rabasiens, vicomte de Paulin; Antoine,
% icomte de \1onclar; et le vicomte de Caumont. Aussitôt qu'ils eurent
reçu le mot d'ordre de Coudé, iU ae mirent à la tète des révoltés du
Haut-Languedoc, du Querci et de la Guienue Vers la fin d octobre,
ils se dirigèrent, par le Rouergue et le^ Cevennes, vers Anduze et
Aiai;; pour rejoindre les tioupes que le vicomte d'Arpajon avait levée»
— dâ —
àquinze mil bommes taut a cbeual qua pied; et estant
maode par iiiessires in"^ Pierre Trupiii, sieur du Roget,
œcouome ^1 ; de leuescbe de Meude po.ur leRoy, les bai-
IlesduCbapître, Consuls et Officiers dud. Meude, venir
en lad. ville des le coininenceuient du mois de uouem-
bre dernier, Nous serions, a la plus grande diligenqe
que aurions peu, jectezdes le quatriesniedud. mois de
uouembre dans lad. ville de Mende auecque le plus des
forces que promptement auryons peu assembler, les-
quelles, a la prière et instante réquisition tant des gens
des trois Ëstats dud. pays que desd. œconome, baillas,
ronsulz, et offii:iers susd., aurions employées a tous les
affaires qui se seroyent présentée^ pour le service du
Roy et conseruation tant de lad. ville de Mende que
aultres villes et lieux dud. diocèse, restans en lobeys-
sance de sa mageste, pour résister aux entreprinses
desd. Vicomtes et repousser eulx et leurs trouppes,
estans venues aud. mois de nouembre y mectre le siège
de manière quils auroyent este contraincts sen retirer
a leur grand perte ei courte bonté du deuant lad. ville
de Mende, ainsin quappert tant par les lettres a nous
enuoyees délibérations de lad. ville, que lettres de
nottoriete despechees par les Bailly et Juge du Giuau-
dan, de teneur :
Pbilippes etc.
eo Rouergujs ^JJmI. du Long.) La coïncidence de la réunion de ces
cinq chefs, loos vicomte»-^ ftl que l'oo ne désigna le corps qu'ils cum-
mandaient que sous le nom d'armée des vicomteê. C^esi en passant par
les Cevennes qu'ils (eolèrent sur Mende le coup de main dont il est
parlé ici.
(t) Par suite de la mort de Nicolas Dangu, décédé à son prieuré
et Juilly dans le courant de 1567.
— 6\ —
Va donne du tout aduerfissement au sire de Joyeuse,
lieiitenent et gouuerneur gênerai au pais de Langedoc
en absenredo Monsri}»nenr de Dampuille (i\ mareschal
de France, de ce qiiestoit passe et soy presentoit aud.
pais de (Jiuaudan pour le seruice du Roy. Far led. sire
de Joyeuse nous auroit este eimoyee commission, ins-
truction, onire et missiue par m'" Jehan Bastit, notaire
royal dud. Men^e, p»r lesquelles nousdonnoîtpouuoir
et mendement de commander au pais de Giuaudan et
ville de Mende pour led. seruice, en datte du dixneuf*
uiesme dui. mois de nouemhre, h^squelles aurions led.
jour (6 X**'*; reeeues auec honneur et reuerance requis»
estant de teneur :
Monsieur De Ceneret, jauois este bien aduerti par le
sieur D* f/» Motte du debuoir que vous et lesaultreç?
gentilshommes qui vous ont assiste a la deffense de la
ville de Mende et pais de Geuaudan, auez faict, et en ay
escript ;i saMageste, et vous prie de voulloir continuer
et ne vous lasser point, car ne pourriez fere plus grand
seruice au Roy ni au pays. A ceste cause vous enuoye
ung pouvoir pour commander a tout le pays de Giuau-
dan auec les commissions particullieres que mauez
escrrpt; vous priant de remectre en lobeyssance du Roy
tout ce que vous pourrez. Les bandes que voustenoyent
assiégez, sont descendues en ce pays ou jespere quelles
[il Henri de Monimerenci, seigneur de DaniTille, 61s puiue du
connétable de Monlmorenci^ élaîl âgé de 29 ans quand, le 12 mai
1558. il fût nomme gouverneur du Languedoc. Il lui fait maréchal
(le France le 10 février 1ff06. Guillaume, Ticomte de Joyeuse, élaii.
depuis le 4 mars 1561^ lieuleaanl générai du Roi en Languedoc, sous
l'autorité et en l'absence du gouverneur. r/él.«il le pèie d'Anne dp
Joyeuse. Hitt. du !.nn4f, .
— «6 —
profiiteront aussi peu que en vos quartiers, sestant de-
puis quelques jours acheminées du couste du Saint
Esprit, la plus grande partie pour aller secourir ceulx
du Daulpliine, ou on a p'rins et remys en lobeyssance
du Roy la ville de Vienne, et Valence et Romans es-
loyeiit après a compositer, le Seigneur de Suzeauoit
fermeté passaige du Font du Saint Ksprit ; et a mon
aduis ils seront la arrestez ; si ainsi est, ne douiUe
poinet quils ne me reuiennent veoir. Cependant je les
vîsile le plus souuent que mest possible, et despuys
deux jours ont este mys au fil de lespée deux cens de
leurs gens, et deux de leurs capitaines faicls prison-
niers, nommez les sires De Tressan et DeSainct Julian.
Au reste je vous ay enuoye la commission des Estats
par Bertrandy du Puy, et croy que vous laurez receue;
et si par aduenture eHe auoit este esgaree, ne vous
fauldra surceoir de tenyr les Etats et Assiette eu la
forme accoustuuiee et faire semblables impositions et
«lespartemens des deniers du Roy qui fut faicte lannee
passée ; car limposition est de mesines que lad. année
passée. Faites moi scauoir le plus souuent que nous
sera possible, de vos nouuelles et de lestât du pais,
comme je feray aussi. Et eu cest endroict me recom-
mande de bon cueur a voslre bonne grâce, et prie Dieu
qui vous ayt. Monsieur De Ceneret, toujours en sa
garde. Escript a Beziers ce XXVIIP nouembre 1567.
Vostre plus affectionne voysin et amy a nous servir,
Jeyeuse. A Monsieur, Monsieur De Ceneret, com-
mandant pour le Roy au pais de Giuaudan, en mon
absence.
Guillaume, Vicomte De Joyeuse, Cheualierde lordre
«in Roy, Capitaine de cinquante hommes darmes de ses
~ 66 ^^
ordonnances et Lieutenant General pour sa Mage^te au
pais et gouuernement de Languedoc, au Seigneur de
Oneret: Comme a occasion des troubles nouuellement
suscitez par aulcuus subjects du Roy, de la uouuelle
religion, se eommectent journellement plusieurs inua-
sions , murtres , piller ies , occupaiions des villes , et
autres crimes de Leze Mageste, et mesme au pays de
(xiuaudan ou ne pouuons pouruoir en personne, estant
led. pays la plus part occupé et entouré de ceulx qui se
sont rebelles a sa Mageste, et seroyt besoing pour le
seruice du Roy, bien et repoz de ses subjects et les
conseruer en lobeyssance de sad. Mageste, y estal4ir
ung bon ordre et y depputer personnaige qui ayt le
gouuemement et surintendance de tout le^ict pais. Et
confiant du bon et grand zelle quauez au seruice de
sad. Mageste, et au bon et grand debuoir que y auez
faict , et au bien et soullagement des subjects du Roy,
et longue expérience que auez en tels affaires. Pour ces
causes vous àuons commis et ordonne, commcctons
ordonnons par ces présentés pour auoir la surinten-
dance et legouuernement de tout led. pais de Giuaudan
et de la ville de Mande, aux pouuoirs et sellon le règle-
ment, par nous faict , attache aux présentes ; et tout
ainsi et auec semblable pouuoir que nous auons de Sa
Mageste, le seruice de laquelle et conseruation de son
Estât vous procurerez en tant que vous sera possible.
Si mandons et enjoignons a tous gentilshommes, jus-
ticiers, officiers et subjects du Roy aud. pais de Giuau-
dan de vous recognoistre, obeyr, et prester toute ayde
et Taueur lorsque par vous requis en seront et com-
mandes. Pour ce fajrre, vous donnops plain poquoir,
commission et mandement. Donne a Beziers soub^ nos
- 67 -
seing et neel a nos armes, le vtngttieufaiesme jour de
nouembre ian mil cinq eens soixante sept. Joyeuse.
Par mond. S', Meysonac. Leues, publiées, et enregis-
trées aux Registres de la Court du BaîUiaige du Gtuau-
dan, ouy et eonsenf antle procureur du Roy en ycelie,
le sixiesme jour du mois de décembre, Ian mil cinq
cens soixante sept, Albaric.
SensuU lordre que Monseigneur le Vicomte de Jo-
yeuse, Cheualier de lordre du Roy, Capitaine de cin-
qnante hommes darmes de ses ordonnances et Lieute-
nent pour sa Mageste au pays et gouuernemeut do
Languedoc, entend estre garde aux villes, bourgs et
bourgades du pays de Giuaudan et ville de Mende :
Premièrement sera commis ung gentilhomme aud.
pays de qiialite requise et affectionne au seruice de sa
Magesleet au bien du pais, lequel aura le gouuernement
dycelly en absence de Monseigneur le Maréchal De
Dampuille et de mond. Sire De Joyeuse, eh considéra-
tion que lesd. rilies, bourgs , et bourgades sont enue-
lopees de toutes parts de ceulx qui ont suscite les
nouueaulx troubles ennemys de sadicte Mageste, en
telle sorte quelles ne peuuent auoyr secours de leurs
voysinsny daultres quedeulx mesmes, ny auoirrecours
aux occurrances que journellement suruyennent a
mond. S' de Joyeuse.
Et pour ceste mesme occasion seront esleuz certain
nombre de bons et notables personnaiges dud. pais
pour seruir de conseil aud. gouuerneur, tant au faict
de la guerre que de la police, selon ce que sera trouue
expeJiant pour le seruice du Roy et du pays jusqoes au
nombre de aix outel antre nombre que sera aduise par
ceulx dud. pays.
— fi8 ~
1^(1. gouuerneur aura poouoir de prendre les armes
el (le les fere prendre a tous les bons subjects du Roy,
faire leiiee de gens de guerre tanl a pied que a cheua!,
et a tel nombre quil cognoistra estre besoing, et de fere
assembler les communes et tocquesain lorsque locea-
sion se présentera, estâblyr garuisous, et y ordonner
rhefs aux lieux qu(^ sera aduise pour la seurete dud.
pays, fera ses efforts de le conseruer en lobeyssanee de
sa Mageste ce que y est eucores, et de remectre en lad.
obeyssance les villes et lieux occuppes, et eudomaiger
et courir sur ceulx qui se sont rebelles et ont prias
les armes comme ennemys du Roy et du repoz pu-
blic.
Et pour lentretenement et soulde desd. gens de
guerre, fera nourrir les soldats sur ceulx de la nouuelle
religion qui ont moyen et faculté de les nourrir et sellon
ce quils pourront pourter ; procurant toutes fols de
fayre viure lesd. soldats le plus modestement et paysi-
Mement que fere se pourra; ou bien les faire viure
sellon les munitions ordinayres en laquelle seront em-
ployés les fruicts et danrees de ceulx de lad. nouuelle
religion qui sont rebelles a sa Mageste. .
Lesquels sera permis aussi demprunter et prendre
sur eulx telle somme de deniers que leurs facultés
pourront pourter pour les conuertir a la solde desd.
soldats, en laquelle sera eu esgard a ce quils seront
nourris.
Et ou ce dessus ne pourroit satisfayre pour la solde
desd. soldats, sera permys aud. gouverneur imposer
deniers tant sur les personnes ecclésiastiques que
aultres le plus esgallement et modestement que fayre
se pourra.
— «1> —
Et pour pouruoyr a ce que les deniers soyeut bien
dispenses, led. gouuerneur fera fayre les monstres et
eoroUements des soldats de mois en moys , contenant
les rolles, noms et surnoms des capitaines et soldats,
doo ils sont ; et pour faire les reueues et monstres y
ordonneront commissaires etconterolleurs; au deifault
daultres, cest les olQciers et consuls des lieux qui si-
gneront lesd. roUes.
Et sera faict le payement par le receueur qui sera
esleu, quiseruira de payeur au deifault du trésorier de
lextraorUinayre ou de son commis, a la charge de re-
meetre les enrollements au pouuoir du conteroUeur
des guerres ou de son commis, et entre les mains dud.
trésorier de lextraordinayre ou de son commis, et en
prandre acquit de luy pour sen rendre led. trésorier
delextraoi*dinayre comptable au Iloy.
Pouiaioirront, sur toutes choses, led. gouuerneur et
depputez, que lagriculture et trafficque ne soient em-
pêches, que ne soit commis aulçune extortion ni ptil-
lerie, et de nemployer au faict de la justice ny de la
police aulcun qui soit de la nouvelle religion, lesquels
tacheront de desarmer par tous moyens que fere se
pourra ; et seront faictes deffenjes a tous subjects du
Roy sur peyne de la vie et destre punys comme faul-
leurs des ennemys du Roy,, de ne porter viures ny
munitions, et de ne contribuer en au4cune sorte que ce
soit aux villes occupées de sa Mageste par ses ennemys;
et tout ce dessus par prouision jusques a ce que aul-
treinent soyt pourueu.
Fait a Beziers, soubs les seing et seel des armes
de mon^l. Seigneur, le vingtneufuiesme jour de no-
iienibre, lan mil cinq cens soixante sept. Joyeuse.
- 7i> —
Par moud. Sire, Meyssonac.
Et icelles présentées aux eonsulz dud. Mende et aux
officiers de la court comiDune du Comte et Bailliage de
Giuaudan, qui, a nostre requisitioo, auroyent leues et
enregistrées lesd. commission et instructions en leur
siège afin que nul ne peult prethendre ignorance de
nostre pouuoir ; et par mesmes moyens, led. Sire de
Joyeuse nous auroitenuoyetroyscommissionsdressees»
une a noble Philippes de Robert, Bailly de Giuaudan,
pour dresser et command; r a une compagnie de ce&t
arcquebusiers a cheual ; et les aultres deux, lune au
capitaine La Gaze et Taultre au sieur Dausan pour
dresser et commauder chescun a une compagnie de
deux cens hommes de guerre a pied pour, soubz nous
el comme par nous leur seroit commande, employer
lesd. compagnies pour le service du Roy au preaeat
pays de Giuaudan. Lesquelles commission» en mesmes
iqstans delliurasme» auxd. Bailly, La Gaze et Dausan,
la preseos, leur enjoignant de obeyr et satisfaire a ce
que par icelles leur estoit commande. Ce quils au-*
royent offert et promis fere en toute dilligence.
Kt daultant que le Sire Dapchier ;iuroit faict enten-
dre tant a nous que auxd. consuls a uoir commission
du Roy pour commander aud. pais(4Kpour scauoir la
volonté de sa magesle et de mond. Sire U Maréchal De
. _ ■■«..■ ■ ... ■ ; . ;r-- ■ ■ ■ ■ r. • .
(t) Od ne Mit pourquoi le baron d'Apchier ne f'èt ps tioniioné.
Nous Terrons plus loin que. malgré les pouvoirs conférés au baron de
Cénarel, il continua h agir comoie gouverneur dans le Haut-GéTaodan.
Il avait rendu de grands services à la cause caUiolîque pendant la
première guerre civile; et i|o document nous le montre. 1^ 2 janvier,
à la léte d'un contingent gévaudanais qu'il avait conduit à l'armée du
Roi à St-Germain-Lberm, où il se trouvait avec Saifut Berem, ihirfi,
SaiM€i Ckmumé 0t afMltr$$ frmnds 99i§nmtrs.
— 71 —
Damuille, lequel de uous deux voulloyent que demu-
rast eo charge, luy aurions suyuant la délibération de
lad. Tîlle enuoye le capitaine Puechault, et icelluy
adaertidela vérité du faict et supplie nous commander
M volunte.
Sur ce, attendant responce, afin que le seruice de sad.
Mageste ne demurast en arrière, le unziesmedud. mois
de décembre, dans la maison de la preuoste de lad.
ville de Mende, enuoyasmes quérir lesd. Truphi, sei-
gneur du Roget, Antoine Duprat, Philippe De Robert,
sieardeBoysuerddn, bailly, Bertrand de Monstuejoulz
seigneur de La Gaze, François Du Mas, aduocat, Jehan
Malzac, procureur du Roy, Claude Achard, premier
coQsul, licencies, habitansdud. Mende, et en leur pré-
sence fismes fere lecture par ni^ Guy Albaric, notaire
et greffier en lad. court du Bailliaige, de notre dite
eommission, ensemble des instructions, et suiuant
icelles leur priasmes nous TouUoir donner fldelle con^
seil en toutes choses qui passeroient cy après, concer-
nant lexecucion de notre dicte commission, le seruice
de sa Magesle, bien et repos du public. Tous lesquels
Truphi , Du Prat , De Moustuejoulz, De Boisuerdun ,
IHi Mas, Mal^ac et Achard unanimement se seroient
offerts, promis et jure sur les Saints Euangiles de Dieu
de nous bien et ridellement donner aduis en toutes
choses, estans de no$tre charge et ne reueller aulcune-
ment les secrets.
Ce faict , fismes commandement aud. Blalzac, pro-
eureur du Boy,, de, a toute dilligance faire procéder a
Itnformation et punition des excès qui journellement
se commectoyent tant pour le faict de la guerre que
aultremeat en nostre gouuernenient a peyne de priua-
— 7i — .
lion de sou esCat, et eujoiuct m*" Gaspar De (]iout« juge,
et aultres oflSciers dud. Bailliaige parlant aud. Albaric,
leur greffier, de y vacquer promptementsoubz mesmes
peynes. Neantmoings, daultant que pour le faict de la
guerre, est très necessayre recouurer deniers. Nous
estre informes auee ledit Du Roget et Achard, comme
estans deux des commis des gens des trois Estats dud.
dioce^iie, si led. pais en corps, ou bien lad. ville de
Mendeen particullier, auoit auleuns deniers communs
desquels on se peult ayder pour entretenir lesd. com*
pagnies, ou aultre moyen sans imposer, et nous auoir
aflSrme non y auoir auleuns. Suyuant led. pouuoir a
nous donne par led. Seigneur De Joyeuse et lesd. ins-
tructions, par laduiset conseil des susd. Du Roget, et
Boisuerdun, De La Caze, Du Mas, Malzac et Acbard
fust aduise estre plus que necessayre fayre imposition
de la somme de trente cinq mil six cens cinquante
troys liures, unze deniers tournois sur le plat pays, de
unze mil cinq cens vingt une liure, dix spuls, quatre
deniers sur les ecclésiastiques, et emprunt sur ceulx
de lad. religion pretheudue retirmee du présent dio-
cèse de la somme de trente six mil quatre cens qua-
rante liures, seize soûls, deux deniers tournois; ce qui
auroit este accorde par nous, et commis aud. bailly de
«iiuaudan ensemble et auxd. Du Roget et Acluird ,
commis dud. pais, en Tayre le desparteuient et cottis^-
lions le plus e^g:îl'eme:lt que fj^ire se pourn^it; et aud.
Ailiarte, $a^ffier daù. B«iiiiaige «liesser les relies et
mandements desd. impositions et emprunts; appelés
quant a eulx, Antoin^^ V:u*heri et anltn^ nierchanset
plus DtO^bles f>rrsMmnaiges de lad. ville «le Mende,
quils aduiseriMent^ et dont, p;ir t^uit^ nires^ se pour-
— 73 —
rvMtta 2U ^îw^ inlbniier des qualiles el laculles do
ceeli et bd. religîoD pour ce faict, et Icsd. deniers
raôllts par le fteeeuetir particulier du présent diocèse
qui fo sera eompUble, estre mis par nos mandemens
et ordoiiDaiices ez mains du trésorier de lextraordi-
najre des guerres et employés tant pour lentretcntv
ment desd. companyes que aultres choses necessayres
au laiei de la guerre ; saulf en tout le bon plaisir du
&oy et de mesd. Sires les Maréchal De Damuille et
Mcomte de Joyeuse.
Le mesmesjourenuoyasmes Guillaume Bardct, tam*
bour, auec deux de nos lettres a la ville et chasteau do
Chanac, lune dressée a Uelye Serre qui détient et oc-
cuppe lad. ville et fort de Cbanur, et laultre aux
consuls de ladicte ville, ensemble la coppie de nostre-
dicte commission en bonne Torme , les sommant par
la teneur dycelles, nous rendre lad. ville et fort de
Chanac en lobeyssauce du Roy. Lequel Bardet, le len-
demain, doutziesme dud. mois, nous auroit rapporte
req>once contenant le reifuz tant desd. consuls que
Serre, estans leurs lettres de teneur :
Monsieur, etc.
Monseigneur, etc.
Led. jour, doutziesme dud. mois, par led. Albaric
flousfust rapporte auoyr dresse led. rolle demprunt
luee lesd. Du Roget, Achard , Vachery, m* François
Eojaluin el aultres ayant cognoissance des personnes
> couchées et de leurs faculté/, lequel auroit reaiys
deoers nous; et ycelluy au long veu, auryons ordonne
4|M les y nommes seroyent constraincts comme pour
les propres aflayres du Roy a payer les s^>mmes sur
chaeui deulx partieullieremeut taxées et rxitti-
i 4
s**es , desenplfs après leurs noms et suinouis.
Ije mesraes jour, certiffies et a plain inToriues les
commissaires et conterolleur ordinayres des guerres
estre absens du présent pais, et estre besoing, en leur
absence, pourueoyr de personnaîges Je qualité requise
pour faire les monstres et reueues des gens de guerre
dans notre gouuernement : el nous confians des bons
sens, preudhomye, fidélité el experiance en lart milî-
tayre de noble Françoys De Pierres, escuyer, seigneur
dud. lieu, et Albaric, greffier, les a uonsenuoyes quérir
en nostre logis, et heu préalablement leur serment et
promesse en tel cas requis, les auons ordonnes en
lad. absence : cest, led. De Pierres, commissayre» et
led. Albaric, conterolleurdesguerres en nostredit gou-
uernement, aux preheminences , honneurs, chaînes,
gaiges, et esmoluments auxd. estats appartenans. Et
après, le dix septiesmc dud. mois, auons a chacun
deulx faict despecher lettres necessayres.
Le quatorziesme dud. mois de décembre, m.^ Jehan
Martin, Pierre et Raymond Torrents, fraires, Pierre
Durant, Jehan Guerin et Jehan Vergille, estans de lad.
religion quon dit reformée, nous presentarent requeste;
narrans par icelle auoir deniure cinq sepmaynesau-
parauant enfermes dans la maison desd. Torrents sans
pouuoir aller par la ville ny entendre a leurs affayres
particullyeres, concluans a ce quils fussent mis en
plaine liberté, et deffences faictes a tous soldats et
aultres de rien entreprandre ny exécuter contre eulx,
contre la teneur des Edicts de sad. Mageste, auxquels
nont contreuenu, offrans toute obeyssance etfidelle
seruice au Roy de leur pouuoir et comme par nous
leur seroit commande. Sur laquelle ordonnasmes que
— 75 —
les suplians se coniiendroyent au lieu ou estoieut, sans
sourtîr, jusques les Estatz tenus, auec deffences ausd.
Torrents de permectre quil en vint faulte, en suyuant
les réquisitions dud. procureur du Roy descriptes au
pied daultre leur précédante requeste.
Le quinziesme jour dud. mois de décembre, dans
lad. maison delapreuosle.leshabitansdeSainct Jehan
la folhose, du Cbastanier, de Pierrefixe, de Sainct
Bonnet et de Chaldeyrac, nous ont faict reinonstrer
comme le Seigneur de Beauregard, disant auoir cha(||;|;e
du Seigneur Dapchier, les constroignoit a payer de
grandes sommes de deniers pour lentretenement de
quelques gens de guerre, dresses et leues de lauctorite
dud. Seigneur Dapchier ; nous requérant comme gou-
uernear et représentant sa Mageste au presant pays de
Giuaudan, les voulloir releuer de telle toile et sur-
chai^e. Sur quoy, aurions faictes, de par le Roy, def-
fanées ausd. habitans et* a tous auitres subjects de Sa
Mageste, estans dans le district de notre gouuernement,
de ne payer ou obeyr a alcunes impositions faictes par
quelconques personnes que ce soit, si Ion ne leur
(aisoit apparoir de commission expresse du Roy, ou
bien de mesd. Seigneurs les Maréchal de Damuille ou
De Joyeuse, lieutenans generaulx de Sa Mageste au
pais de Languedoc, sur lespeynes contenues aux or-
dooDancesda Roy. Et ordonne que de ce que seroit
faict au contraire, serait enquis par les profliaius ma-
pslrats des lieux. Auxquelles lins et pour faire leMl.
àdkntes publiquement a son de trompe par toutes ie^
Tilles et lieax de leurs distroicts, leur aurions faict
de^fHfcber on enuoyer commissions par led. Albaric,
aio foe personne nen f»eult prethendre ignorance.
— 76 —
Led. jour, despecheames Jehan Vigaii pour aller
deuers led. Seigneur de Joyeuse et luy pourler nos
lettres par lesquelles luy escripuions des affayres qui
se passoyent, et comme led. Seigneur Dapchier nous
voulloyt empêcher en nostre charge, prethendantauoir
commission pour commander en ce pais pour le seruice
du Roy, le priant nous aducrtir de ce que auryons a
fayre. Et le vingt Iroysiesme dud. mois, receusmes sa
responce du dix neufuiesme, auec coppie des lettres
du Roy, contenans reuocation de la commission des-
pechee au Seigneur Dapchier, lesquelles Sa Hageste
luy auroit envoyées, comme nous mandoit par sa
lettre ; et aussi que nous usissions entièrement de la
commission qu'il nous auoyt auparauant enuoyee, jus-
ques a ce que, par le Roy ou mond. Seigneur le Ma-
reschal De Damuille aultrement y fust pourueu.
Le seiziesme jour du mois de décembre, informe des
entreprinses faictes par lesd. rebelles pour surprandre
et enuahir la ville de Saincte Enymye, estant dans
nostre gouuernement, pour a ce obuyer, auryons
estably en garnison led. Seigneur Dausan et sa coni-
pagnye dans ycelle ; et a ces fins, faict despecher com-
mission a icelly par led. Albaric , signées de nostre
main, pourtant commandement aux consuls , oflBciers
et administrateurs de lad. ville de le recepuoir auec
sad. companje et luy pouruojr de logis et uiures neces-
sajres, de gre a gre, en payant ; neantmoings, articles
et instructions concernans le règlement queentendions
estre tenu sur la garde de lad. ville par icelle com-
pagnie.
Le dîxseptiesmedud. mois de décembre, entendues
les toiles, tyrannies, rébellion, et desoheyssance que
- 77 —
Ilelye Serre coinuiectoit dans lad. ville et cliastcau de
Chauac apartenant au Seigneur Euesque de Mendt,
qui! occupoit contre lauctorite du Roy et dud. Seigneur
Euesque, son Seigneur naturel, et que lad. ville ser-
uoit de retraicte et passaige ausd. séditieux venâns ou
allans du Languedoc a Maruejols et pays des Ceuenes
estant hors lobeyssance du Roy, auryons commande
ausd. De Boisuerdun, bailly, De La Gaze, et Dausan,
par iaduis de aulcuns de nostre dict conseil, daller
sommer led. Serre, consuls, officiers et habitansdud.
Oianac, de nous rendre lad. ville et chasteau pour
dores enauant estre tenue en et soubz lobeyssance du
Roy; et, en leur refius, les y'constraindre par rorce
darmes, et aultres moyens accoustumes en faict de
guerre.
Du dix huictiesme jour dud. mois de décembre, par
nous, assiste de aulcuns de nostre dict conseil, auroit
este ordonne que led. .Seigneur De Boisuerdun, La
Caze et Dausan, capitaines susdicts, feroyent etrap-
pourteroyent le debuoyr de la charge par nous a eulx
donnée sur la sommation et reprise dud. Ghanac. Ge
quils auroyent faict et rendu leur rapport, signe de
leurs mains, du lendemain, de telle teneur :
Nous, Philippes De Robert, escuyer, Seigneur de
Boiuerdum, bailly de Geuaudan, capitaine de cent
arcquebusiers a cbeual, sommes este mandes par le
Seigneur Baron de Generet, lieutenant pour le Roy au
pais de Giuaudan, nous acheminer auec nos forces
de gens de guerre, auec aultres deux compagnies de
gens de pied , soubz la charge des Seigneurs De La
Caze et Dausans, a la ville et chasteau de Ghanac, pour
meclre y celluy a lobeyssance du Roy, estant détenu
— 78 -
par les ennemys dml. Seigneur, ce que auons faicl; et
illec estans, auryons faict entendre a Helye Serre, re-
ceueur, capitaine soy disant dud. chasteau et ville,
rendre led. fort en lobeyssance du Roy , par les habi-
tans de lad. ville ou du bourg : ausquels auroit fait
responce , comme nous auroit este rapporte, de ne
voulloyr entendre ; usant de propos et parolles inju-
rieuses, tant contre led. Seigneur de Ceneret que nous,
en semblables paroles : ce nest pas pièce pour vous;
et quil ne voulloit rendre le chasteau ne ville and.
sieur de Ceneret nj a nous , comme ennemy du Roy.
Et de faict, incontinent nous auoir aperceuz et ceuls
des trouppes, se seroit mis a telle animosite et force
de guerre que, auec plusieurs gens de guerre forains
quil auoit auec luy dans led. chasteau et ville de
Chanac, auroit tue et occis aulcuns de lad. compagnye
et plusieurs aultres blesses de coups darcquebuzades.
De sorte que, veu lesd. murdres que se commectoyent
par led. Serre et ses soldats, auryons este constraincts
nous retirer pour obuyer a plus grands pertes, voyans
la forteresse du lieu que nous estoit impossible sans
pièce de batterie, estant la forteresse hors deschelle,
de sape et de myne; aussi que nauions forces, ny
pièces suffizantes pour le battre. Au moyen de quoi
led. fort et \ille de Chanac demure au pouuoir dud.
Serre et hors robeyssance du Roy. Ce que tesmoî-
gnons auoir este faict en nostre présence et desd. Sires
de La Caze et Dausans ciipitaines, accompaigne cha-
cun de ses trouppes. Et en foy de ce, auons signe ce
présent procès verbal, et yoelluy riMiiys ez mains de
mond. Seigneur de Ceneret pour y pouruoir et en ad-
uertîr Sa .Majesté du Roy. Faict à Meude le dixneuf-
- 79 —
uieMiie décembre mil cinq cens soixante sept. Bois-
vmiun, bailly. B. De Mostuejols. G. Daussan.
Le vingtiesme du mesme mois, led. Seigneur Oausan
ayant remonstre, le fourrier de sa compagnye luy auoir
rappourte quon luy avoit faict reffuz le recepuoir et
sad. compagnie aud. Saincte Enymie, et requis le Sei-
gneur De La Tour, la présent, estre arreste et détenu
jusques lad. compagnye logée et receue aud. Saincte
Ënymie ; nous serions enquis auec jcelluy De La Tour
de tel reffuz et desobeyssance. Lequel nous auroit seul-
lement descouuert et remonstre la pauureté de lad.
ville ; et ouy, sur ce, le procureur du Roy qui aigroit
adhère aud. capitaine Daussan, auons ordonne que
led. De La Tour seroit détenu par la présent ville, jus-
ques lad. compagnye logée aud. Sainte Enymie; et
lequel led. Seigneur de La Gaze sest charge le repré-
senter et tenyr soubz sa garde.
Sl-Renieie, les seigneurs de Thorns, la Mrade et Vareilhes,' parmi lei
réfurmés. — Occapation des cbàleaux du 8oj, La Pradc et Va-
reilhes — Poursuites contre Grégoire, sieur de Lambraudès et
antres Nomination de Jean Destrictis comme secrétaire, et de
Claude Achard comme maître de requêtes. — Défense aui troupes
de commettre aucune exaction. — ApproTisionnement et solde
des troupes. — Biaffreet Pierre de Montesquieu passent aux ré-
formés: saisie de leur terre <lc la Parade, contre laquelle proleste
leur sœur Jeanne ; leur oncle, noble de Chappelo , se porte caul ion .
—Château de Redossas occupé par les réformés de Villcfort qui. de
là^ raoçoDoent ceux qui tiennent la route du Vivarais. — Jcjn
Tifian nommé receTeur du diocéze à b place d'Uélie Serre qui a
passé aux réformés, et qoi commande à Channc. — Lettres pa-
tentes de Charles IX, qui conGrment le baron de Céijaret dans sa
charge de gouTenieur, et le seignenr de La Caze comme capitaine
<le troi» cenh ho.nraes a pied. — Sommation aux .sieurs De Rorn
- 80 —
et Crécy de rendre nn Roi la ville de Marvejols : ils refusent. ~«
Charles de Bompar. seicneurdes Salelles icommune de Ranassac).
charge, avec cent hommes, de défendre La Cauoiirgue contre un
coup de main dont on a aris. — François de Puchault, »ire de
St-PrÎTal, mis à la tète d'une noavelle compagnie de deux cen»
hommes. — Pfîi dn foin, de la paille et de l'avoine à Meitde. —
Nouvelle sommation envoyée à Ma? vejols ; même refus. ^ Ordres
pour mettre en état les fortiGcations de la ville; approvisionne-
ments de chaui par les habitans de Bramonas et du Liearan. —
Rondes et sentinelles; les ecclésiastiques fournissent }eor contin-
gent; font seolinelleè l'un des clochers. — Garde des châieaax
du Champ et Planchamp. — Le seigneur de Villate et Mas Hagoa
chargé de garder Langogne avec quatre vingts hommes; mais
bientôt les habitans demandent à n'avoir plos de gurnison et s'en-
gagent à garder la ville, ce qui est accepté. — Réparations aux
murailles de Sle-Enimie et de LaCanourgue. — Villefort rattaché
an gonveincroent du Gévaodan. — Défense aux habitans de Brion
de payer l'impôt à d'Apchier.
Le vingt sestiesme dud. mois de décembre, ouyes
plusieurs plainctes a nous faîotes des excès et oppres-
sions commises par Jehan Gaspar Guerin, baron du
Tornel, et certains soldats de lad. prethendue religion,
quil auoit longuement et des le commencement.des
presens troubles, tenus dans sa maison (1) et chasteau
(1) C'est le même qui est désigné par les historiens sou< le nom de
St Remèze ou Rtmizi. Cette branche des Randon avait pri» ce nom
d'une terre qu'elle possédait en Vîvarais, et qui donnait droit d'entrée
aux Etats de Languedoc (Hist. du Lang.J, Th. de Bèze (Hisi. des igl.
réf.), nous dit au sujet de celle famille : * ....le baron de St-Rcmezc
et son fils, le baron du Tournel, avaient, suivant la permission du Roir
dressé des belles églises dans leurs maisons.» Avec les comtes de
Péjre, ils avaient été en effet des premiers, parmi la noblesse do
pays, à embrasser le parti de la réforme A la fin de 1569, le fils
commandait l'attaque du chéteau de Mmes. Il paratt qne le père ne
resta pas longtemps parmi les réformés. Le 15- août 1562, il se jeta
dans Mende avec le baron d'Apchier pour conserver la ville aux ca-
tholiques. Ce qui fe passe mainlemonl au Boy. prouve qu'il avait per—
sôvoré dans lo parti catholique.
- 81 ^
du Boy, y tenu fort contre lautorite du Roy en armes,
et sestre retire en la ville de Maruejols aueo le seigneur
de Thoras, tenans lad. ville contre lautorite du Roy et
hors son obeyssance ; pour empêcher dy retourner et
obuier a la continuation de tels crymes, aurions donne
en mandement aud. seigneur Bailly de, auec snd.
compagnye, sacheminer sur le lieu et remectre en lad.
obeyssance tant lad. maison et chasteau du Boy, que
des chasteaux de La Prade et Varelhes, circumuoisins,
possédées par les seigneurs desd. lieux, estans de lad.
religion, portans les armes contre sad. Mageste, et
pour cèst effâiet faire les sommations et aultres actes
nocessayres et accoustumees pour faire obejnr le Roy,
et du tout nous certiffier.
Le lendemain , led. seigneur Bailly nous auroit
escript comme par le consentement de noble Anthoine
de Ghasteauneuf, seigneur et baron de Sainct Remeze,
père dud. Guerin il auoyt remys led. chasteau du Boy
en lobeyssance du Roy, ensemble led. chasteau de la
Prade et de Varelhes qui nestoyent aulcunement
flancques, forts, ne tenables, et quil sestoit retire dans
led. chasteau du Boy, ou auroit treuue Jehan Vinhal
ung desd. séditieux, gardant la porte auerques une
arcquebuze, et lauoyt retenu prysonnyer, ensemble
m.* Anthoine Mejan, son complice; nous requérant
luy onuoyer aduertissement de nostre volunte. Auquel
fisnies responce quil nous enuoyast en la présent ville
lesd. Vinhal et Mejan, luy commandant de bien et
duement garder led. chasteau du Boysoubzlad. obeys-
sance; et viure et fayre viure ses soldats des prouisions
y estant, modestement, et ne faire, ou souffrir estre
faîct dommî^ige, ny opprobre aud. soigneur de Sainct
— 82 -
Remezc, père, ny aultres domestiques ny en ses bieus;
ains les niectre en inuentavre afin quils ne sesgarent
et perdent.
Le vingt neuluiesnie dud. mois, en la susd. maîscu
de la preuoste, auryons faict rapporter en nostre pré-
sence et a lassistance de niessires De Boysuerdun,
baiily, Gaspard De Goût, docteur, jugedud. bailliaige
de Giuaudan, André DeChalolliet, lieutenant du bailly,
François Du Mas et Guillaume Fortis, licencies, et le
seigneur De La Gaze, capitaine, les inquisitions et
procédures faictes contre lesdicts séditieux et leurs
laulteurs, par le susd. Achard, par lesquels auroyent
este ordonnes confrontemens contre Icd. Gregoyre,
seigneur de Lambi*andes, et prinse de corps contre les
aultres y comprins; et après, led. De Goût, juge,
sestant volleu excuser a raison des parentes, alliances
et biens quil a dans la ville de Maruejols, de signer
lad. ordonnance, décrets, ny procédures faictes ou a
fayre contre lesd. esleues ; aud. De Goût, auryons en-
joinct de signer et fayre toutes procédures concernans
sa charge et faict de la justice sans res|)ecter ny re-
doubter personne, singullierement contre lesd. rebelles
qui se sont esleues contre lauctorite du Boy et reppz
du public, le tout sellon droiçt et l'aison, sur peyne
de priuation de son office, et destre puny comme fauU
teur desd. rebelles: et commande aud. Albaric den
retenyr acte pour en advertir Sa Mageste.
Led. jour, ou que dessus, auons mande venir m.*
Jehan Des Estreicts, notayre royal dud. Mende, et,
entendu le bou rapport a nous faict par les gens de
notre dict conseil, de s;) souffizence et lidellite, luy
auons faict prester serement de bien et lidellement
— 83 -
escripre en toutes choses coneernaus nostre estât,
soubz nous, et comme par nous sera ordonne et ad-
uise, et ne reueller aulcunement les secrets ; lauous
receu pour nostre secretayre.
Semblablement auons mande venir M."* Claude
Achard, licencie en droits, habitant dud. Mende, a
plain informe de sa souifizence, ydoneite et preud-
homye, lui auons remonstre que pour le bien du public
et exécution de la charge a nous commise, nous estoit
nécessaire tenir ung maistre de requestes, tant pour
nous ferc entendre et rapporter toutes et chacunes les
requestes que nous seroyent présentées, donner aduis
sur le faiet de la police et justice, fidellement en exer-
certous les aultres actes aud. estât appartenans, lauoir
treuue de bon volloir ; et receu de luy le serement en
ce requis, luy avons fait expédier lettres de commission
aud. estât neeessayres.
Le dernier jour dud. mois, pour pouruoir au soia*
gement du panure peuple et les guarder destre foulles
par lesd. capitaines et soldats tant a pied que a cheual
estans soubz leur charge, auryons faict fayre deffences
a son de trompe, a la place et carrefours publiques
dud. Mende, a tous lesd. capitaynes et soldats, de ne
courir, pilher, ny sacc^iger rien sur les vrays subjets
de Sa Mageste dans nostre gouueraement a peyne
destres pendus et estrangles.
Led. jour, ayant par led. De Goût, juge, fait ouyr et
examiner François Gallabrun, jeune garson de Mende,
lequel moyennant serement auroit soustenu par son
audition et après, face a face, a maistre Pierre Torrent,
notayre royal dud. Mende, que icelluy Torrent lauoyt
onuoye pourter lettres et aduertissemens aux ennemys
f
- 84 —
tenans iad. ville de Ghanac et luy auoy t pour ce donne
ung soûl ; et après, ayant déclare de sa bouche le tout
en nostre présence et dud. juge quil auoyt faulcemeot
accuse led. Torrent et quil en estoit innocent ; sur
quoy auons ordonne que pour punytion et réparation
de lad. faulce accusation, quil seroit battu de veines
et bany de lad. ville pour ung an.
Le second jour du mois de januyer mil cinq cens
soixante huit, voyant la nécessite dentretenyr les troya
companies, par led. seigneur de Joyeuse a nous ordon-
nées pour maintenir le présent pays en lobeyssance
du Roy^ et quil y en auoit une de cent arcquebuziers a
cheual soubsied.DeBoysuerdun, bayllii quinepouuoit
bonnement viure et soy entretenyr en la présent ville,
pour la rareté des foings, pailles et auoynes : par
laduis desd. seigneurs du Roget, La Gaze, De Boysuer-
dun et Achard assembles en nostre dict lotgis de la
prenoste, aurions ordonne que les paroisses circum-
uoysines en appourteroyent au magasin quen seroit
faict dans les maisons episcopalles, et le delliureroieat
ez mains de m.'' Michel Baldit qui en seroit comptable
en payant suyuant le taux que par nous y seroit mis ;
les quantités portées au rolle sur ce iaict par lesd.
commis du pays et despeche par ledict Albaric leur
greffier.
Le troysiesmo jour dud. mois de januyer, a nostre
dict lotgis, led. De Boisuerdun nous auroit de la part
du seigneur de Saint Remeze supplie voulloyr reduyre
a plus petit nombre les soldats questoyent en garnison
au chasteau du Boy pour espargner despence. Sur
quoy, heu laduis desd. seigneurs Du Roget, et de la
C.oze. auryons ordonne que led. chasteau du Bov seroit
— «5 -
^Miarde par doutie des soldats diid. Bailly tiu(|uei a
este enjoinct le faire fidellement guarder en lad. obeys-
sance, y viure auec sesd. soldats modestement , et
nous fayre conduyre en la présent ville prisonniers
lesd. Vinhal et Mejan, pour fayre procéder contre oUlx
ainsi quil appartient. Neantmoings, iayre inuontayre
des meubles, utencilles, bestial , grains et aultres
choses estans dans led. chasteau, suyuantaultre nostre
précédante ordonnance, au saulf dequi appartiendra,
afin que ne sesgarent ; et pour entendre dud. seigneur
de sainct Remeze, si durant la^eduction dud* chasteau
en a este rien addire par lesd* capitaine et soldats,
led. Destrictis, nostre se^etayre, se transporteroitsur
le lieu.
Et comme lesd. c-appitaynes commencent desja a
demander payement et monstre pour leurs companyef «
Mnronseoofsre auec lesd. I>aRoget, Acbard, commis,
Mahac, Do Mas, IHi Prat, et aultres de nostre conseil,
fuel payement on leur debuoit iayre fere pour moys,
pour leur solde et entretenement afin que dyejtUe
uusuii moyen se nourrir et entretenyr, sans fouller le
iHA liomme. Lesquels ayant oppine les ongs après lifs
«Ares, et admene les ordonoai^es du Roy, Csiictes nur
leiUt des feos de guerre, tous dong commun accord,
4iut este dadnys que leseompagnyes susd* soyent payées
il lestai que par leorsd. adois a este par nous
I et arreste comme seasuiel :
EsM de ce qw monsieur le trésorier de Sair^ffS-
^an^ éa pÊcnt^ do comle de Piedmofil, Ijjjouwm^
kid|4ae, Prooeoee, Laoïroedrir et Guyeafêe, ou «on
^^■«i^ as*], pans ée Gîoaodan, paiera* baillera H
«Hio^T» an roaipao^es » estaMîes oo que f tenmtfj
^- 8G —
après ordonnées pour ]e seruice du Roy, en garnison,
pour chacun mois que, de nostre ordonnance, leur
sera faicte monstre.
Premièrement.
A la compaignie du seigneur De Bois uerdun, baillj
de Giuaudan estant de cent arcquebuziers a cheual :
cest
Audict seigneur Bailly, cappitayne. VII" X 1. t*.
A son lieutenent LX 1«
A la cornette XL 1.
Au mareschal de logis XXV 1.
Et a quatre vingts seize arcquebu-
ziers a cheual , a raison de quinze
liures V chacun XIIII*^XL 1. V.
Reuenant led. payement chacun
mois, a la somme de XVII'^XV 1. t*.
A la compagnie du cappitayne La Gaze, estant de
trois cens arcquebuziers a pied francois, sera paye :
cest
Audict capitayne CVI 1.
A son lieutenent LVI I.
A lenseigne XXXVI 1.
A deux sergens de bande a raison de
vingt liures tournois chacun XL K
A deux tambourins, ung fourrier et
ung fiifre, a rayson de doutze liures
tournois chacun XLVlll 1.
A quatre capporalz , a raison de
seize liures tournois chacun LXIIII I.
A seize lances pessades les quatre
morryonnes, a raison de seize liures
chacun LXIIII 1.
— 87 —
Aullres quatre, a XVI. chacun LX i.
Aultres quatre a raison de quatorze
liures chacun morryonnes LVI 1.
Et aux aultres quatre aussi morry-
onnes au feur de doutze liures chacun. XLVIII I.
Et a deuK cens soixante unf^ arcque-
buziers a rayson de neuf liures tournois
chacun II"IIPXLVini 1.
Montant tout le payement de lad.
companye pour chacun mois II^IX^XXVII I.
Sera aussi paye a la compaguyedu capitayne Dausan,
estant de deux cens hommes de guerre arcquebuziers
a pied, sa personne et officiers en uniuersel, a raison
que dessus II-CXVII 1.
Et a mesmes raysons seront payées et entretenues
les aultres companyes quil nous conuiendra dresser
pour la manutention dud. pays de Giuaudan.
Aussi sera paye au commissayre extraordinayre qui
fera les monstres chacun mois XL 1.
Au conterolleur extraordinayre.. . XXX I.
Et a nostre maistre de requestes. . . XL 1.
Et ce, saulf en tout le bon plaisir du Roy et de mesil.
sires le Mareschal de Damuille et De Joyeuse et jusques
a ce que par sad. Mageste, mesd. seigneurs, ou nous,
aultrement sera ordonne. Faict a Mende le quatriesme
jour de januyer mil cinq cens soixante huict.
Le quatriesme jour dud. mois de januyer, dans les
maisons episcopalles, et nous assistans lesd. Du Roget,
La Gaze, Du Mas, Malzac, procureur du Roy, et
Achard, Damoyselle Jehanne De Montesquieu, nous
auroitverballement remonstre parled.De Boysuerdun,
ses soldats et ung Pierre Durant, sergent de Mende,
- 88 —
sa maison do la Parade auoyr este voilée, et requis
justice. Le dict procureur du Roy ayant sur ce»dict et
expose que les biens meubles, bestial et grains prias
en la dicte maison par led. Bailly lorsquil la remist en
lobeyssance du Roy appartenoient a Maffre et Pierre
de Montesquieu, qui ordinayrement portent les armes
contre le Roy, et ont faict inûnys excès pendant les
presens troubles, et comme séditieux ont este couches
aud. enprunt. Si, a requis afin que les affayres du Roy
ne soyent retardes, lesd. meubles, grains et bestial
estre vendus pour le payement dud. enprunt ; neant-
moings la matière criminelle contre lesd. De Montes-
quieu estre poursuiuye. Ce que par nous a este ordonne
estre faict.
Lecinquiesme dud. mois dejanuyer, led. Destrietia,
uostre secretayre, nous auroit rapporte auoyr, aoubz
led. Bailly et par son commandement, escript lînuea-
tayre susd., icelluy communique au sire de S^Remeze
qui auroit déclare auîcuns biens meubles ne aultrea
nauoyr este tires de lad. mayson par lesd. cappitayne
et soldats despuys quils y estoient entres jusques aud.
jour; et que sond. fils ny auoit laysse aultre chose que
ce qui est couche aud. inuentayre lors de son despar-
tement ; et quil se contentoit très bien desd. capitaine
et soldatz, ne luy ayant donne aulcune occasion de
mesconlentement.
Led. jour, venues a nostre notice plusieurs plainctes
comme au chasteau de Rodossas les ennemys qui sont
a Villefort se y retirent et couppent le passaige aux
mulatiers et aultres passans du Viuarois en la présent
ville, commectaus plusieurs volleryeset meurdressur
les vrays subjects du Roy ; par laduis desd. De Roget,
— 89 —
De La Gaze et Boys verdun , cappitaynes auryoïis
ordonne et faictdespecher commission a Pierre Marron,
dict Martinet, de Chamborigault, pour soy jecter dans
la tour dud. Rodossas et auec tel nombre de soldats
de la companye dud. De La Gaze quil verroit estre ne-
cessayre, la guarder en lobeyssance du Roy , et rompre
les desseings desd. ennemys; suiuant en tout les ins-
tructions dud. seigneur De Joyeuse; heu auparauant
son sereinent et promesse de bien guarder led. fort
en lad. obeyssance, y viure, et faire viure les soldats
quil aaroit uant et luy modestement.
Le mesme jour se présenta Damoyselle Jehanne De
Montesquieu, et elle assistant, noble Baptiste De Chap-
pelu, seigneur de La Vigne, son oncle, laquelle nous
a remonstre que a la requeste de nostre receueur et
pour lemprunt faict sur nobles Maffre et Pierre De
Montesquieu, sesfrayres, toutson bestial lanu, grains,
et meubles quelle et ses frayres auoyent dans le cbas-
teau de La Parade, auoyent este prins par led. seigneur
de Bois verdun et ses soldats, bajulles et traduicts
tant au cbasteau du Boy que ailleurs ou bon leur
auroit semble. Nous requérant luy en ordonner la re-
couurance du moings en payant, en se obligeant led.
seigneur de La Vigne pour la somme de trois cens
liores tournois, en Laquelle sesd. frayres ont este
cottises audict enprunt. Et par nous auroyt este
ordonne que tous et chacuns les grains, meubles et
bestial estans en nature prins et saysis par led. De
BoisYerdun ou ses soldatz et Pierre Durant, sergent
pour led. emprunt, seroyent rendus a lod. De Montes-
qoieu en payant reallement lad. somme de trois cens
liures tournois. Ce que led. De Cbappelu auroyt
— 90 —
promys fayre pourlesd. De Montesquieu, sesnepueus,
dans le temps contenu en son obligation retenue par
led. Albaric. Et après, furent lesd. bestial, grains et
meubles, rendus a lad< De Montesquieu qui sen seroit
contentée en nostre présence comme appert par acte
retenu par ledict DestrictiSi
Leseptiesmejourdud. mois dejanuyer, pourreigler
les cappitaynes, soldats et aultres qui soubz prétexte
de la guerre foullent les vrays et fidelles subjects du
Roy, aurions ordonne deffences estre faictes a tous
cappitaynes tant de gens a cheual que a pied, estans
dans le pais de Giuaudan pour le seruice du Roy, en
garnison ou discourant par icelluy , de ne faire aulcu-
nés impositions ny leuees de deniers, quantités de
grains, bestial , foing et paille , pour la nourriture
desd; soldats , ny aultrement rien prendre que de gre
a gre, en payant ; courir , piller ny saccager sur les
panures paysans et vrays subjects du Roy, ny permec-
tre estre faict par les membres et soldatz de leurs
dictes companyes sans exprès commandement et sceu
nostres; ains viure et soy contenter de la solde a eulx
ordonnée, a peyne ausd. cappitaynes den respondre
en leurs propres et priues noms, et tant eulx que
leursd. soldatz, destre punys des peynes de droict et
contenues ez ordonnances dud. seigneur, faictes sur
le règlement de sa gendarmerie. Et en oultre est en^-
joinctausd. capitaynes nous rendre rayson de ce que
par leurs membres et soldatz sera prins sur lennemy
du Roy pour y estre prouueu ainsin que verrons estre
a fayre suiuant lintention de Sa Majesté. Et nostredicte
ordonnance auons faict publier publicquement a
lassemblee de la companye dud. La Ca/e, faisant re-
— 91 —
uteuele mesnie jour, et pat les carrefours dud. Mende
et de Saidcte Enymye, comme appert par icelle estant
de teneur : De par le Roy, etc.
Le huictiesme dud. mois de januyer, duement
aduerty de la reuolte de m.* Helye Serre, receueur par-
ticullier du Diocèse de Mende, lannee dernière escheue
mil cinq cens soixante sept, et comme il sest retire
dans la ville et fort de Chanac quil occupe contre lauc-
torite du Roy; et quil y a plusieurs deniers du Roy
restans encores a payer en plusieurs et diuers lieux
do présent diocèse, lesquels on pouuoit pourter ez
mains dud. Serre, et par ce moyen lennemy de Sa
Mageste en seroit fortiffie. Pour a quoy obuyer, aurjons
ordonlie que tous et chacuns lesd. deniers du Roy
restans a payer de lannee dernier passée seroyent
pourtes en la présent ville de Mende. ez mains de m.*^
Jehan Yiuyan, receueur moderne dud. pais, qui en
feroit recepte et ôen reûdroit comptable ; et que
deflences seroyent faictes a tous les débiteurs de ne
les mectre en aultres mains que dud. Viuyan, ou
lung de ses eommys, a peyne de les payer aultre fois
et destre punys, comme faulteurs des ennemys de Sa
Mageste.
Et le mesme jour, en nostre présence auons faict
publyer uostre dicte ordonnance a son de trompe en la
place publieque de Mende, et ordonne que le sembla-
ble seroit faict ez aultires villes et lieiix dud. pays
estans soubz lobeyssancc du Roy, atin que nuUy nen
pealt prethendre causé dignorance.
Le mesme jour, huictiesme dud. mois de januyer,
receusmes des mains dud. De Puchault auec honneur
et reuerance requis, Lettres Patentes du Roy, a nous
— 9-2 —
dressées, coiiteiiaus coiiiraission et pouuoir de nous,
inectre et teuyr en ladiete ville de Meude, et pais de
Giuaudaii, et en absence desd. seigneurs Ue Damuille
et de Joyeuse, commander et ordonner pour son ser-
uice, pourueoir et donner ordre a tous affayres el
choses necessayres pour cest effect, résister aux des-
seîngd et entrepriuses desd. esleuez, appeler et assem*
hier la noblesse et aultres ses loyaulx subjects, comme
verrons estre necessayre, et généralement fayrc tout
ainsin qung bon chef de guerre» et son lieutenenl,
doibt fayre ; Données a Paris le vingt deuxiesme dé-
cembre dernier, signées : Par le Roy, Robertei, et
scellées du grand seel a simple queue de cire jaulne ;
lesquelles le mesme jour furent présentées ausd. Bailly
et Juge, qui les firent lire et enregistrer en leur siège
estans de teneur :
Charles, par la grâce de Dieu, Roy de France, â
nostre a me et féal le seigneur De Ceneret, salot et di-
lection. Scauoir faisons que nous, desirans pourueoir
a ce que eeulx qui se sont esleues en armes, auec
grande trouppe et assemblée contre nostre auctorite et
seruice, ne semparentde nostre ville de Mende, ou exé-
cutent sur icelle aulcuns de leurs sinistres desseings
etentreprinses, mays la contenir et conseruer en seu-
rete auec nos subjects habitans dicelle et le pais da-
lenteur en nostie deue obeyssance; et confians a plain
de vos personne, sens, vaillance, dextérité, experiance
au faict des armes, bonne conduite et dilligence, en-
semble du bon zelle, fidellite et affection que vous
auez a nous el a nostre seruice. Pour ces causes et
aultres bonnes considérations a ce nous mouuans,
vous auons commis et commectons par ces présentes.
- 93 —
auec plain pouuoir, auctorite, commission et mande-
ment spécial pour vous mectre et tenir en nostre dicte
ville de Mende et pays de Giuaudan, et la, en labsence
de nostre très cher et a me cousin le seigneur de Dam-
uille, raareschal de France, gouuerneur et nostre lieu-
tenant gênerai en Languedoc , et du seigneur De
Joyeuse, aussi nostre lieutenant gênerai audict gou-
uernement, en labsence de nostred. cousin, estant
lad. ville de Mende et pays de Giuaudan dud. gouuer-
iiement, commander et ordonner pour nostred. seruice
a loccasion desusdite, pourueoir et donner ordre a
toutes choses requises et nécessaires pour cest effect;
résistant au demurant par tous moyens possibles tant
au dedans que dehors lad. ville et pays dalentour ausd.
(iesseings et entreprinses desd. esleues; appelant et
assemblant a ceste fin telle force des gentils hommes
du pays et aultres nos loyaulx subjects de ce coste la
que jugera estre necessayre et le besoîng le requérir :
vous ayant ordonne pour la guarde de lad. ville une
bande de trois cens hommes de guerre a pied soubz la
charge du sire De La Gaze, lequel nous voulions y
estre vostre lieutenant et commander en vostre ab-
sence en lad. ville et pays, et generallement fayre en
ceste dicte occasion tout ainsi que ung bon chef de
guerre et nostre lieutenant doibt faire selon lentiere con-
fiance que en auons en vous ; jacoit que le cas requist
mandement plus spécial quil nest contenu eu cesd.
présentes par lesquelles nous auons recocgnu et recoc-
giK)ns.le semblable pouuoyr que auons adresse pour
mesmes effect au sire Dapchier et dont nous lauons
descharge et deschargeons, si donnons en mandement
au Bailly dud. Giuaudan* ou son lieutenant, magis-
— 94 —
trats, juges ctaultres nosoiSçiers, eseheuiiis, consulz»
manans et habitans de uo^tred. ville de Mande et pays
dud. Giuaudan que en tout ce que leur sera par vous
corninande et ordonne, et en vostre absence par led.
sire De La Gaze, pour leflect et occasion des susdictes,
et en labsence desd. Maréchal De Dampuille et Sei-
gneur De Joyeuse, ils ayent a obeyr et entendre, et
layre obeyr et entendre de tous ceulx et ainsi quil
appartiendra comme a nous mesmes; car tel est notre
plaisir. Donne a Paris le vingtdeuxiesme jour de dé-
cembre, lan de grâce mil cinq cens soixante sept etd e
nostre règne, le huictiesme. Par le Roy : Roberiat.
Lueues, publiées en la court du baîUiaigede Giuaudan
el enregistrées aux registres dycelle, présent et con-
sentant le procureur du Roy en ladicte court, le huic-
tiesme jourdu mois de januyer, mil cinq cens soixante
huict. G. Albarie.
Peu après led. seigneur de La Ca/e nous présenta
aultres lettres patentes de Sa Mageste par lesqueU^
luy estoit donne compaignye de troys cens hommes de
guerre, gens a pied, pour demeurer en garnison dans
lad. ville de Meade et aultres lieux de lenteur, de
mesuras date , signature et seel que nostre dicte com-
mission, de teneur : Charles, etc. ; nous requérant le
fayre jouyr de leffcct dycelles , ce que luy auons oflGurt
fayre en tant questoyt en nous, et que commandement
estoit faict aux officiers, consuls et habitans de lad.
ville et tous aultres , le recognoistre et obeyr en sa
charge, suyuaut la volonté de sad. Mageste, a peyne
destre punys exemplayrement.
Led. jour, escripuimes aux officiers et consuiz de
lad. villo de Maruejols et leur enuoyasmes c/ippiedo
~ 9ft ^
lad. commission du Roy a nous dressée, deueaient
coUationnee et signée par ledr Albaric, aiiee nos lettres
de sommation, par Guillaume fiardet, tambour de la
compaignye dud. oapitayne La Gaze, de nous rendre
et remectre en maîq lad. ville de M aruejols soubz lo-
beyssance du Hoy, chasser lei^ soldats estraingiers de
lad. ville, et nous y recepuoir ppur y fairç obeyr le
Roy et guarder sa volupt^. A laquelle sommation fai^te
tant par led. Bardet qye su moyen de ngstre dicte
lettre, parlant a Pierre De Born, magistrat et Pierre
Crecy, consul dud. Afaruejols, copime led. tambour
nous auroit rapporte, ny auroit eue aulcupe obeys-
sance. Ains nous aurpyent l^sd- Borp et Crecy tous
deux ensemble et led. Born aussi en particulier, en-
uoye deux missiues par led. Bardet, d^ttees du lende-
main, par eulx signées, plaines dung douU lauguaige,
mays point dobeyssance. Preseps m.^ Jehan Gayrel,
prebtre, Jehan De Presles, de Preuenchieres, et nostre
dict. secretayre.
Du un^çiesme dud. mois de januyer, pour a^U^ut
qoe la companya dud. sejgneur De Bpf s yerdun^ estant
dargQtets a chenal, npus faisojt besoipg pour tenir
l^Dpemy plus subjept a h camp^igne, aurions adui^e
aiiec no^tre djct conseil estfe boii tirer du (Boy Jps
soldats de lad- compagQye que y e/sto^enf; en ga^nisop
et y en mectre daultres de pied jusques au nombre de
huict, soubs la charge de Anthoine De I^ercuret» 9Pi-
goeur dud. lieu, et Ipy aurionSi pour c^st effect faîfit
deip^her coniipission ; pt pour ce que auryons esjte
informes led. chasteau pestr^ muny de viur^s pppr
leatretenement et pourriture des soldats en cas de né-
cessite ; auryons ordonne que y seroît mys, froment
— 96 -
trente deux cestiers et emyoe, huict cestiers seigle«
vingt six cestiers auojne, trente sept wottons et hujfCt
gellynes par les villaiges eircuniuoisins, et dont nous
auryons baille le relie aud. De Mercuret, par nous
signe ; a la charge de les y conseroer et fayre payer,
suyuant le taux que par nous y seroit fiiîct , par lesd.
De Mercuret et soldatz.
Le mesme jour aur}'ons prins aduertisseuieut et
aussi certains jours aupârauant comme les compal-
Knyes questoient tant dans la ville de Maruejols, Me-.
Ihau et aultres lieux en Rouergue, projectoient sur-
prendre la ville de La Canorgue, qui est une clef du
présent pais de Giuaudan, et a la frontière dud.
Rouelle. Pour rompre et obuyer a telle entreprinse,
aurions par laduis des susd. cappitaynes que pour cest
effect auryons fait assembler en nostre dict lotgis,
ordonne que dans la ville de La Canorgue seroient mis
cent arquébuziers a pied soubz la charge de Charles
de Bompar, escuyer, seigneur des Salelles, auquel
pour cest effect auryons faict despeclier commission.
Led. jour, sur la réquisition faicte par led. seigneur
Dausan, cappitayne, par nous fust despechee commis-
sion aux ordinayres dud. Sainte Enimye pour taxer
modérément les viures, afin que les soldatz y puissent
viure plus commodément et sansf fouller le peuple.
Le doulziesme <lud. mois de januier, estant bien cer-
tlffie les forces de lennemy estre plus grandes que les
nostres, et nauoyr suffizent nombre de gens de guerre
pour distribuer aux garnisons necessayres, aurions
aduise par laduis des susd. cappitaynes et daulcuns
aultres de nostre dict conseil, de fayre dresser une
aullre rompaynye de deux cens hommes a pied: et a
— 97 —
ces fins, despeche commission a Francoys De Pu-
chault {1\ sîrc de St Prîuat.
Le mesme jour, auryons de rechief enaoye missîae
(le sommation aux susd. officiers de Maruejols de nous
remectre en main lai. ville en lobeyssance du Roy,
par le susd. Bardet, tambour, qui nous auroit rap-
porte lettres dud. De Rom, contenant mesme reffuz
en datte dud. jour, de teneur : Monsieur, etc.
Le tretziesme dud. mois de januyer, sur la requeste
yerballe a nous faîcte par led. De Roisverdun, bailly,
et cappitayne susd., que les soldatz ne pouuoyent
trouner foings, pailles, ny auoynes en la présent ville
que a bien grande difficulté et a si hault prix que leur
solde ne seroit suffizente pour la nourriture de leurs
chevaulx; et que, si nous ne leur en faisions deliiurer
de la munition en payant raysonnablement, ils se-
royent contraincts soy retirer et quicter la présent
ville. Sur quoy auryons mande venyr les susd. Achard,
m.* Jehan Rastit, notayre, et Jehan Grassin, merrhant,
et plusieurs aultres merchans et principaulx habitans
de la présent ville de Mende, auec lesquels nous se-
rions informes de la vraye et commune valleur des
(1 II htbilait Serfières. D'après Th. de Bèze (Bitt. det égl. réf.
1. 1, p. 125), « Pucbault aurait pillé, fers le commencement de jan-
vier 1563, les protestanti de St-Légernie-Peyre, > oà il n'y a que de
panTres gens. « De là, il serait allé à Chirac» piller encore la maison
da sire d'Entraygaes qui n'élait encore de la religion, et pour sa
sàreté. ne se voulant mêler de ses affaires, se tenait à Maruejols. Mais
ajiBt entendu rontrage à lai fait par Pnchault, et s'étant mieui in-
formé de la doctrine de ceux de la religion, il l'embrassa. Dés lors il
lertit de Marrejols a?ec le capitaine Rouzier et trois cens hommes
poor avoir sa revanche de Puchault. » 11 fut piller tout ce que Pu-
HmqIi sTait à Serviéres, sans épargner le reste des habitants.
Foing, paille et aaoyne,et si les soldatz estans a cheoal
sa pourroyent nourryr et entretenyr aoec leurs che-
uaulx de la solde a eulx par nous cy dessus ordonnée.
Et par leurs dires moyenant serement nous estre ap-
pareu le quintal Toing estre vendu en la présent ville
communément vingt soûls; le quintal paille, huict:
et le cestier avoyne, de quaraute cinq a cinquante
soûls; et que a ce prixestoit impossible auxd. soldatz
soy entretenyr de leur solde, et quils y auoyent encore
assez a fayre quant le cestier auoyne ne se vendoyt que
vingt cinq soûls, huict soûls le quintal foing, et quatre
soûls le quintal paille. Et la mesnies, auons le tout
faict entendre aux aulcuns de nostre d. conseil, et pgr
leur aduis ordonne que m."" Michel Baldit, reçepueur
de lad. munition distribueroit a chacun soldat a che-
val, estant soubz la charge dud. Boisverdun, de huict
en huit jours, ung quintal foing, ung quintal p^iUe,
et de vingt quatre en vingt quatre joqrs un cestier
auoyne, a la mesure de Mende, en payant et non aul-
trement, scauoir, vingt cinq soûls pour le cestier
auoyne, huit soûls pour le quintal foing et quatre
soûls pour le quintal paille, ce a quoy nous l^uyons
(axe, enjoignant aud. Baldit de nen bailler daoantage
ny a moindre prix, a peyne den estre tenu en son
propre nom, et de f^yre registre de ce quil baiileroit
pour luy estre passe en ses comptes ; et a ces fins le
mesme jour luy auryons delibure nostre dicte ordon-
nance.
Le quatorziesme jour dud. mois de januyer, auons
enjoinct ausd. consuls de a toute dilligence vaequer
a fayre reparer les murailles et tours, faulces brayes,
murettes et faussez de lad. ville de Monde, a peyne do
— 99 —
aous en prendre sur eulx des inconueuients quen
pourroyent adaenir; peur a quoy pourueoir, a la ré-
quisition desd. consuls, procureur et ouvrier de lad.
villa de Monde, auroit este despeche par nous mande-
ment aux habitans de Bramonas et du Lieuran de ap*
porter a la munition de lad. ville et ez mains de An-
ihoine Cayrel, ouurier susd., dans liuictayne pro-
chayne la quantité de cent charges achaulx, en payant
par led. ouurier aux susd. habitans raysonnablement
ou aultrement suyuant le taux que par nous en seroit
faicl. Ausquels consuls aaons faict commandement de
foumyr de boys et de chandelles neoessayres aux
corps de guarde quon faiet tant a la porte que sur les
iQuralhes, competement et a suffizance, et lesd. chan-
delles dellinres a celluy qui commandera chacun soyr
a lad. porte, et des lors quelle sera fermée les despartir
entre tous lesd. corps de garde, et en fournyr aux
lances pessades et aultres pour fayre les rondes et
remuement des sentinelles, et comme ils se y achemy-
iieronl; faisons deflfences aux cappitaynes, membres et
soldats de nen prendre auleunes pour aultre usaige a
peyne de priuation de leur solde.
Le mesme jour quatorziesme de januyer, a este
expédiée commission a m.^ Pierre Monnier de Mende,
en absence du susd. conteroUeur ordinayre des guer-
res, ensemble du susd. Albaric, pour tenyr le conte-
rolle des monstres et renoues qui se feroient en nostre
gouuernement par lesd. cappitaynes ou aultres ; heu
le serement de luy en tel cas requis.
Le quinziesme dud. mois de januyer, avons despeche
estât a m.* Jerosme De Bragelongue, conseiller du
Eoy et trésorier de lextraordinayre des guerres au pais
r
— 100 —
de Languedoc, pour taire ou fera fayre par son commis
aud. Giuaudan, le payement desd. companyes, scanoir
est, a celle dud. Boysverduo, estant de cent arcque*
buziers a cheval, pour les mois de décembre et présent
de januyer, la companye du cappitayne Dausan, estant
de deux cens hommes, celle du capitayne La Gaze,
estant de trois cens hommes, et celle du cappitayne
Salelles, estant de cent hommes de guerre a pied
francoys, pour lesd. mois de januier, ensemble la
taxation de noble Francoys de Pierres, comroissayre,
Guy Albaric et Pierre Monnyer, conterolleurs extraor-
diuayres, et m/ Claude Achard, nostre maistre de
requestes, a rayson de ce quest contenu cy dessus en
lestât gênerai, reaenant en somme uniuerselle les
payemens susd. a la somme de neuf mil huict cens
soixante dix liures tournois.
Le mesme jour quinziesme dud. mois de janayer, a
la réquisition tant dud. Claude Achard, consul, que
de m.^ Anthoine Du Pi*at, baille du Chappitre, auons
ordonne pour le reiglement des susd. rondes qui se
feront dores en aaant en la présent ville de Mende
comme cy après :
Premièrement, que toutes les septmaynes, ity aura
cinquante six hommes de la ville, ecclésiastiques ou
aultres, qui seront esleus et enrolles par lesd. Achard
et Du Prat, estans toutes fois non suspectz et de qua-
lité requise, qui passeront par tour, huict chacune
nuict, a fayre lesd. rondes et aux heures que leur sera
mande par oelluy deulx ou aultre a qui sera baille le
mot du guet, se accommodant auec les lances pessa-
des de la companye dud. De La Caze et aultres soldatz
de la companye dud. hailly qui seront commandes
— 101 —
pour fayre rondes. Et a ce ne fauldroiit ceulx de lad.
ville a peyne de cent soulz toui'nois pour la premyere
foys, el lesd. soldatz de priaation de leur solde et aul-
très peynes contenues aux ordonnances du Roy et dis-
positions de droict ; et ce, par pronision, et jusques a
ce que aultrement par nous y sera proneu et ordonne.
Le deiziesme dud. mois de januier, les consuls et ha-
bitans de la ville et paroisse de Sainte Enymie nous
ont présente requeste concernant les réparations et
fortifficalions des muralhes de lad. ville ; sur laquelle
leur auons permys mectre et faire leuer de gre a gre
par homme soluable la somme de six cens liures tour-
nois, le fort pourtant le faible, et qualité guardee,
pour lemployer aux réparations, utillites, et neces-
sayres de lad. ville, pour la manutention dycelle en
lobeyssance du Roy ; comme seront veriffiees par mas-
sons qui, a ce, seront commis par les ordinayres du
lieu; a la charge den rendre bon compte el reliqua.
Le dix septiesme dud. mois de januyer, entendu que
les trouppes des ennemys questoyent passées devant
lad. ville de Mende, sen estoyent descendues du quar-
tier des Ceuenes, et craignant que semparassenf des
chasteaux Du Champ et Plan Champ, escripirimes aux
seigneurs dud. lieu du Champ et deMorengifTsestans
aud. cbastaulx de sy bien tenyr sur leurs giiardes ef
prendre auec eulx et retirer ez dicts lieux dix soldatz
expérimentes au faict de la guerre, pour la consern»-
tion dyceulx en lobeyssance du Roy, tenyr le passaige
de Viueroys libre, et prester la main a h cuilhette et
leoee des deniers du Roy, et guarder doppression ses
subjects estans aux enuirons; soubz promesse de fayre
payer lesd. soldatz de leur solde et entretenement.
— 102 -
Le dixneufuiesme dud. moisde januyer, en vertu de
la requeste présentée par les faabitans de la Gham, le
quatorziesme du présent mois, appelles les habitahs
de Chanac(l), Liraozes, Le .Mazel, Sejas et Sages, disans
estre contribuables en toutes tailhes a Montrodat, ei
les supplians, remonstrans que limposition par nous
faicte pour la manutention de la présent ville, de foing,
paille et auoyne, auoir este faicte par parroi^se non
par talliabilite, etquelesd. assignes nauoyenteste en
rien cottises pour icelle aud. Montrodat; a (este dp-
poinete quil est permis aux supplians de despartir les
quantités contenues au mandement entre tous les par-
roissiens de la paroisse de La Champ qui seront tenuz
y contribuer , le fort pourtant le foible et qualité
gardée; nonobstant le contredict des susd., actendu
ce dont sagist, et afiin que le sernice du Roy ne soit
retarde; et a ce constraindre les reffusans comme pour
les propres deniers dud. Seigneur, a la charge destrc
après rembourcez par le Receneur de ladicte munition
au taux par nous y mis.
Le mesme jour, ayant prins aduertissement que aul-
cunes trouppes desd. ennemys auroyent faicte entre-
prinse de surprendre la ville de Lengonbe, pour a ce
les empêcher, auryons ordonne que le Seigneur de
Villate et du Mas Hugon, lieutenant de la companye
dud. Boisverdun sacbemyneroit aud. Lengonbe aaec
quatre vingts arquebusiers a cheval ; et pour cest ef-
fect ly auryons estably en garnison et despeche com-
mission.
Le vingtiesme dud mois de januier, receusmes des
(1) Aujourd'hui Chaonac.
•> <03 -
maios de Jehan Vigan, une letfreque le Sire de Joyeuse
nous dressoil, par luy signée, en datte du dixseptiesme
du présent mois, nous exoriant de fere commande-
ment a ceulx qui ont leue deniers au nom- et par com-
mandement dud. sire Dapcbier de les remectre entre
les mains du commis de lextraofdinayre des guerres
et les y constraindre, nous donnant en oultre pouuoir
semblable que celluy que auons en Giuaudan contre
ceulx de Villefort, combien ne soyent de nostre gou-
uernement.
Le mesmes jour, par les habitans de parroisse de
Brjon nous fust présentée requeste, lyee a la coppie
de certain mandement de sept vingt quatre livres, a
eulx enuoyee par le Seigneur Dapcbier pour soy des-
partir entre eulx; et sur icelle appoincte que deffences
estoyent faictes ausd. suppliàns de n6 payer aulcuné-
ment la partie contenue aud. mandement, ny aultres
impositions cy devant faictes ou a fayre par aultres
mandemens que du Roy et des Seigneurs de Dampuille,
De Joyeuse ou nous, a peyne de confiscation de corps
et de bien, et aultres peynes contenues aux edictz de
Sa Majesté.
Le vingtungiesme dud. mois, a este par nous or-
donne, afin de tenir la guarde de la présent ville plus
asseuree et euiter a suprinse, que six hommes ecclé-
siastiques de ceulx qui sont en la présent ville, estran-
giers ou aultres, tels que seront enrolies et comman-
des par le susd. Du Prat ou m.** Pierre La Gcnte, baille
du Cierge de lesglise calhedralle de Mende, demure-
ront chacun jour en sentinelle a lung des clochiers
pour descouurir les aJueuues, scauoir est : les deux
despuis le matin quon ouurira la porte de la ville jus-
— 104 —
ques a dix heures; autlresdeux, desjiiiis lad. heure de
dix heures jusques a deux heures après inydy; et les
aultres deux, de lad. heure de deux heures jusques a
ce que la guarde sera posée de soir ; lesquels seront
charges aduertir de ce quils descouuryront a toute
delligencecelluy qui commandera la guarde de la porte;
et obeyront aud. Du Prat et La Geate, ou lung deulx«
et en leur absence ou occupation legittime a leur
commis, a peyne de dix liures pour le premyer reffuz,
et pour le second, de bannyssement de la présent ville
et amande arbilrayre. En quoy faisant est prohibe et
deffendu au Libérateur ;1) de lad. Kglise cathedralle ne
mectre aulcunement en poinctsceulx qui seront em-
ployés a lad. sentinelle durant les jours que y seront,
aius leur bailler leurs distributions comme sils fe-
soyent actuellement le seruice en lad. esglise. Et au
surplus auryous ordonue que les quatre de la ville
ou de lesglise qui feront les rondes suyuant aultre
nostre précédente ordonnance, de douant mynuictt
demureront en garde a lad. porte le lendemain deslors
que .sera ouuerte jusques a midy, et si se trouueront
a louuerture dycelle; et les aultres quatre qui seront
de ronde après la mynuict, se tiendront a lad. porte et
y demureront despuys mydi jusques a ce quelle sera
fermée du soir, oour soy prendre guarde a ceulx qui
entreront etsourtiront et lad. ville, et feront laysser
les armes a ceulx qui entreront, et nous aduertiront
ou bien led. sire De La Gaze de toutes choses cou-
Ci) De liber, lirre oa Catalogne sur lequel on inscrirail ao chœar
ceox qui élaient ahseus el qui perdaient par là le droit de parlicîp«r
aoK distributions dites quotidiennes.
— 165 —
raiites ei saus quil leur soil' aulcuiieiuent loysihle
abandoiiner lad. porte saos causp Ipgittime ou nostre
expressjQ licence, ny eootreaenir a ce dessus a peyne de
i\\\ Imre^ a chacun, .qjuî^, faillirait pour la premyere
fojs que, sera. exiecutteç;jSfn3. deppoct ; et tant ycelle
que.aiiUres 9U9d. ^pplicquees moystte aux répara-
tions de la yille <'trjaultre nioytie aux chef et soldat/
qui S€;rQnt^e guarde. :
Le vingt {trçisiesmctdud. mois 4P j^nvyer, daQs.-Ja.,^
salle haalte de la maison de la pr^voste dud. Mend^,. .
led. De Boysverdun nous àeroit veneu trouner et re-)^..
monstre auoyr depuis la pr^usi^ du susd. chasteau du
Boy icelluy guarde, auei* ses soldatz quil a délibère,. ^.
suynant aultre nostre ordonnance tirer,dud, lieu e^-
les joindre anec le reste de sa trouppe ; par.jqiuoy nous
asupplye le luy voulloyr permettre, noipj^ .remectant
eo main et a i|ostre pouooir ycelly.:Qhasteao paur
pouraeoir^çomipjB J)on nous sembleroit sjur laguarde
dicelluy en lad. obeyssance. Sur quoy avons ordonne . .,
que led. bailly remectroit led. chasteau ez ipains et '
pouooir du susd. siennDe Mprcuret pouf.Ieguarder
suy?ant.la commission a luy despecbee.Xe que icelluy
De Mercure! , Cfstant présent nous auroit promis et
jure fayre:en. toute ffidellite« enuers tous et contre
tous. Et pour veriffier sil a este rien tire dud. chasteau
parles soldatz dud. bailly depuy leur entrée en ecel-
luy, Dv faiete aulcune maluersation, auons commande .
a Dostre secretayre soy transporter aud. chasteau et
nous en certifBer. Presons, noble Fran;*ois De Pieres,
seigneur dud. liev, et Jehan De Presles et plusieurs
aaitres.
Leoiesme jour,led. DesEstreicts, nostre secretayre,
8
— 106 —
nous auroit sur le soir rapporte auoyr este atid. chas,
teau du Boy et veriffie linueDtayre des meubles dontcy
dessus a este parle, et communique auec led. seij^neur
de SaioctRemeze. et Bertraud De Ghasteauneuf, son
fils bastard, suyoant la charge que luy auons donnée»
Lesquelz luy auroyent dict et declayre lesd. sol-
datz naqoir eu rien maluerse, mais quil se contentoit
bien deulx, nayans faict acte que de gens de bien ; et
que tous les grains, meubles, bestial, proaisions et
aultres choses que les susd. Guerin, Baron da Tomd
et fils dud. Seigneur De Saint Remeze, lors de soo
despart dud. lieu, y aooyt laysses, y sont encore pour
le jourdhuy, et nen a rien este substraict ne displaee»
du moings quils sen soyent aperceus ; ou seroyent
quelques proaisions qui ont este consommées pour la
despence et nourriture diceuls soldatz et des domea-
tiques de lad. mayson, dont il auroit retenu acte a ht
réquisition et pour la deseharge de lad. ganii80ii« a
laquelle plus a plain sen remectoit.
Led. jour, par les habitans de Valescure nous fut
présentée requeste a ce quils fussent déclares exempts
de contribuer a lad. munition de la présent ville ; a
laquelle respondismes que, actendu lineouuenient. du
feu suruenu a leur villaige, ils estoyent exempts de
contribuer a lad. munition, etdeffendu aux procureurs
et collecteurs de parroisse Saint Jean du BleymaT de,
a rayson dycelle, leur rien demander.
Le vingtquatriesme dud. mois de januyer, ayant
prins aduertissement que aulcunes des companyes
desd. rebelles estoyent en delliberation soy rassembler
au quartier des Ceuenes, ramonter en la présent ville
et ruyner le plat pays; par laduis desd. Seigneurs
>
— 107 -
cappitaynes. Du Rogel, Achardet aultres de nostrc dict
conseil, aut70ns adaise estre bon pour veoyr de com-
bien nous pourryons renforcer nos forces au moyen de
la noblesse de ce pays subjecte a larrîere ban , pour
rompre les desseings desd. rebelles, demander lar-
riere ban en la présent ville au premier jour du pro-
chain mois de fearier; et pour cest effect, faict despe-
cher lettres a tous justiciers et officiers du Roy pour
les fayre publyer, comme auroyt este faict chacun
endroict soy, afin que lesd. de la noblesse en fussent
informes.
Le vingtcinquiesme dud. mois de jannyer, nous
ayans les gens des trois Estaz du pays de Ginaudan
accordé la somme de cing cens liures tournois tant
poar nostre estât, despence, que entretenement des
gentilshommes estans de nostre suytte auxquels nous
conuenoit donner moyen sentretenyr, nous seruant de
garde en la ville de Monde et aultres lieux quil nous
conuiendroit achemyner pour Je service de Sa Majesté,
auryons expédie mandement aud. Seigneur trésorier
de lextraordinayre, ou son commis, pour delliurer a
m.* Jehan Carel, nostre dispensier, la somme de cinq
cens lînres tournois a nous, comme dict est, accordée
pour le présent mois de januyer.
Le vingt septiesme dud. mois, auons euuoye lettres
par tous les endroictz du présent pays de lobeyssance
du Roy, aux officiers des lieux, pour chacun endroict
soy fere appourter en la présent ville et mectre deuers
nous tous et chacuns les mandemens des cottisations
etdespartemens faicts sur eulx depuis le commence-
ment du mois doctobre dernier, ensembles les acquit/
des sommes payées en uertu dyceulx par quelques
(
- 108 —
personnes ou aultremeot que ce l'usl; pour aprc*s, pa
uous estre proueu au soullaigeiueut du peuple et pu
nylion des deliav|uans , rouime verrons a fere pa
raison; au moyen de quoy, des la publication de nosd
lettres, faicte, auroyent este reuiy^ deuers nous pa
plusieurs et dioerses {personnes certain nombre d
mandemens des impositions faicles tant par le Sire d
Thoras que |Mir led. Sire Dapdiier.
Le trentiesme dud. mois de jano'.er, auons delliur
nostre ordonnance et descharge a Jehan De Maurice
pour prendre et rejepuoir du trésorier de lextraordi
nayre, ou de son commis en Giuaudan» la somme d
trente six liures tournois, pour sou rembourcemen
de semblable somme par luy fournye pour îachept é
cinq quintaulx demy et dixneur liures fer de baudaigi
quil a faict pourter en la présent ville, ieelluy liure e
employé entièrement en nostre présence a ferrer Içj
rouues et affjstz de la pièce bastarde et du faulcoi
estans au magazin, dont nous auons la clef pour nou
en ayder en temps et lieu pour le seruiee du Roy.
Le quatriesme du mois de feurier, par les habita
de la ville et mandement de La Canor^ue, nous a e
présentée requeste sur laquelle leur avons permys
coequer et desparlir entre les vouUans et fayre le
sur les coutribuables dyeeulx, le fort pourtant le fe
et qualité ganlee, la somme de trois cens liures t
nuis, a la charj^e de lemployer aux réparations u
et ntnressajres et Ibrliffications de bd. ville de J
uorfîue, et den rendre bon compte et reliqua.
Led. jour, sur aulliv lequtsîe présentée p
parrji»ieiis Nostre Dame de (jraiid Val, s:' yh
de quelquo pretteudui^ inquisitions ^ur culx
— fOO —
par les Soigneurs Dapchier et de Tlioraa, a esfe pjT
noQs appoincte que seroyent faicles inhibitions et def-
fensés aux snpplians de ne rien payer des impositions
snr eulx faictes par lesd. Seigneurs de Thoras et Dap-
chier, et a tous reeeueurs, collecteurs et aultres de ne
rien demander, vexer, ne molester lesd. supplians en
personne,' ne biens, au moyen desd. impositions; à
pêjne de confiscation de corps et de biens, et destre
punys dés aultres peyties contenues en lordonnance
du Roy f enjoignant aux supplians, dedans trois jours,
appourter deuers nous tous les mandemens et quie-
tancesquils ont desd. impositions a peyne de mil liures
et aultres arbitrayres.
Led. jour, a este despechee commission a Pierre
Heilhac pour garder en Ibbeyssance du Roy le chas-
teauet fortde Sainct Saturnin, a rayson des entre-
prinses faictes sur icelluy par les ennemys, auec dix
soldats de là compaigriye, et soubz la charge du cap-
pitâyne Sal elles, estably en garnison a la ville de I.n
Caborgue, qui à preste le sérement a ce necossayre.
Le cinqaicsme du mois de feurîer, auant le despart
delà companye dud. De Boysuerdun de la ville de Lan-
^ I g^c, les habîtans de lad. ville se seroyent soubmiz
ferc la garde dycelle en* lobeyssance du Roy, comme
plusa plain appert par lacté signe par la plus grande
partie desd. habitans deuers nous remise par led. De
BoysverduD, bailly, de teneur : Par commandement,'
etc.
Leseptiesme dud. mois de feurîer, auons expédie
mDeBragelongue, trésorier susd. , lestât pour payer
lescompaiiiesdud. De Boisuerdun, estant de centar-
luehusîers a cheval, montant la somme de dix sept
i
-- 110 -
cens quinze livres tournois; la companye dud. L
Gaze estant de trois cens hommes arcquebusiers
pied, reuenant a la somme de trois^mil dix sept Hure
tournois ; la companye du cappitayue Puchault estai
de deux cens hommes de guerre a pied francois, mon
tant la somme de deux mil cent dix sept liures ; et 1
companye dud. cappitayne Sallelles» estant de çei
liommes de guerre aussi a pied, la somme de unze cen
vingt six liures tournois ; le tout à raison de lestât g(
ueral cy dessus couche, pour leurs solde, estatz- i
entretenement du présent mois de feurier ; et au susd
De Pierres , commissaire, quarante liures tournois
[ aud. Monnyer, conteroUeur, la somme de trente liurc
\ tournois; a m/ Guy Albaric, conteroUeur aussi ei
i traordinayre, aultres trente liures tournois; et a
I susd. Âchard, nostre maistre de requestes, la somm
•1 de quarante liures tournois, pour leurs taxations dud
^ moys ; le tout reuenant à la somme de dix mil deu
ij ' cens trente deux liures tournois. Et semblablemec
^ ordonnance pour payer Jehan Bonduran de la somm
de quatre liures quatre soûls tournois, en solution d
troys cartayrons huict liures fer de bandaige par lu
fournys pour ferrer les roues de lartillerie estant
Mende, deliure eu nostre présence au magasin.
Le tambour Bardet enroyé a Marrejoli, y est retenu prisonnier.
BoiflTerdun somme Florac et Ispagnac d'avoir à se aoumettr
refus. — Les chanoines «le Quéiac déchargés du dernier imp4
— Visite des ruines du couTent des Carmes. — Pncbanl enTO
àAuroont pour couper les communications des gens de MarTejo]
n ne s'y croit pas en sûreté^ et se dirige Ters le Malzien ; onire \
reTcnir à Aumont. — Ordre de raser los ruines du couvent à
Carmes. — Réparations des murailles de la Tille. — Ordre <
r '
•Urt:
— lit —
Joueuse poar démaoteler les pl«0M qu'on ne ptul dt^feudre. —
Avis à réTèfoe dn Poj de l'approche d*on pttli de l'ermée de«
▼îconiles, el demande dé secourt. — Ordonnance qui enjoint aui
conuBanes de t'armer et courir toi ani rebellef ; défeoie de oom-
nvniqoer avec eni( de leur payer ancon impôt ; d'ootrefer h$
ecdéslutîquef , etc. — Proltçlion accordée an commerce el à
l'agriculture.— EnToi au baron d'Apchier d'une lettre de Joyeufn.
Ijb beron de Cénaret f engage à empéeher que la monUgne ne
CMimiiae des TÎvrea à Mertéiol». — NonToUe MMBination à Florac
el Itpegoac ; refus. -- Mirandol occupé per U Gielle. BoisTerduo
est envoyé pour l'en chasser et Caire soumettre Villeforl II bat
uu parti qui occupe le Tillage de Chazeaui, et force La lîielle à
. 11 raiilaHIe Mhrandel, en eas de noufelle attaque. —
i Espamyer, seignew de Blmàrea, élu eomnendeol par les
hehitanU de Laegogne. — L'exemption de tooi impôt, obtenue
par le cardinal d'Armagnac, publiée en Géreoden. — 8t-Hereni.
IMnaïueui de f AnvergM. enroie sii eompegoles en eeotonoe-
■anI aux eafinma de Cbêleeraeiif; proleaUiion do bereii de
GiMiet. — UherenrApchi0r empêche In leréedrs impôU eiii
•■vveM de Sl-Chély. — U rece? enr VÎTiM oUigé de se réfugier
«■ Mnee qri tel terme ses portea ; il fe relire à %êu§ue§, é'ob
aêniianlamdeCtenC.
U Bcofieiaie dsdd. oioift defeurier,afin que lei^ An-
do Roy, de ses aides, oclroy, fuisent payen eu
te I ^ ^3k de Mznqois^ aaryons eovoje aox cx^Dsub de
iK. TîBe le anodesieot a quoj se mootoit la part de
^ TiBc, des «ydci et oetroy« poor eo fe jre le detipir-
''«Met kaee, lor Guilbaoïe Bardet« taflolKMir iu*d.:
^^*^ ^oroycot R&eao kd. Bardet pmmiuier.
^^i^^f^eÊêtSÊût du mois, fuiit donne fn fliand^
«acaul De Kosnerdon soj traosporier deuant le»
^ Âenone et lifoigBae et leaioauD^ de ieeU^rt
^^e» •««■»«• «tpoaooir, pour jfere cAeyrle
^ ^ l*cne dotie puDji coiDiM rebellea a Sa
dal MMw a^Kfftf ftti^ k4 ft^rlet.
. _ 112—
tambouç^ .aft(}4;> este, eejteiiu prisonnier aurl. Mar-
.4iej^ulzi)4s(Tifmi6nies<p<irftay monde Brolhete, femme
' àm:^àrdéiH\xsd. offiî'iers et consuls de Maruejolz,
les' admonestant etieuf commandant mectreen liberté
net nous renuoyeMed. Bardet, leur remonstrant la
' -fàulte qu'ils allouent commise le retenant. A laquelle
^iejsusd. Deàprn nous fist responce par missiue du
(loutziesme du, présent mois, ou accorde que ledict
tambour est relfenu en allant demander les tailles du
Roy et declhre quil ne sera eslargi synon en mectant
par nous en liberté certains aultres prisonniers de
guerre que détenons des leurs.
Le treitziesme dud. mois de feurier, Jehan Forgnat,
' merchant (Jc^ pourceiaulx de Ugnhac, au dioceze de
(]ahors, nous auroit présente requeste narratiue, quil
avoit preste a Guillaume Perier, Anthoine Bonafe, et
Pierre Hugonnet, la somme de sept vingts onze liures
tournois, pour lachept de certains pourceaulx prins
aux susd. pÀi autëàiis soldatz de la compaignie du
cappitayne Lii^Vël' au éh^nin de Maruejolz, quont
esie^'V6ndtis,^'èft les deniers de la vente mys, soyoant
nostre ordonnance pJrecèdanté, entre les ^ains de
Jehan LatëînetAntht^ineSazy; concluant que vëu ^uil
faisoit apparoir lad. sdmme lui ëstre deae par obliga-
tion, et que les susd. Peryer, Bonafe, et Hugonnet
nont aûltre bien, la recreandé dy celle luy estre baillée
jusqués tf la concurrance de son obligation, nonobstant
)a laulce accusation contre Uuy dressée par ung An-
thoine Recopia,' veu que par les ac^tes quil auoyt en
main, elle dcmuroit attaincte, et led. Rocepla, ca-
Idmpniateur, son action pour la c^Iumpnie reser-
(lee; sur laquelle requeste aurions ordonne que veu
r\
l:i dcclamtion faîete par Piore Saiianyer dauoir recon-
nut, par le moyen, dud. Forgnat la jument dont Ion
accusoit led. Forgnat aaoîr emmenée, tenant la main a
celltij qui laaôit desrobei que le 'suppliant estabsolt
et relaxe de lad. accusation eif eslargi ; par tout a lûy
reseruee son action pour ses injure, despens, dommni-
{Çf»s et interetz contre qui appartiendroit ; et en oultre
(|ue les sommes estans au pouuoyr dud. Lalein et Sazi,
prouenuesdela vente desd. pourceaulx, seront baillées
et delHurees aud. suppliant en tant moihgz de la susd.
obligation, en faisant par luy quictance dycelles au
profBct de sesd. débiteurs. Ce que fust après exécute
comme nous appareust par instrument de quictance
retenu par m.* Jehan Gay, notaire.
I^ quatbrziesme dud. mois de feurier, par les Doyen
pt Chanoynesde lesglise collégiale de Quezac nous Tust
présentée requéste tendant a ce que, actendu quils ont '
e8teexpolyes(1) de tous leurs biens, chasses de leurs
maisons collégiales, ycelles bruslees et mises en ruy-
nr^s, et eulx c^intraîncts prophaner leurs vies, soy ren-
dre foytifs; quil nonspleust les descharger de la somme
de deux cens^cinquante liures, en laquelle se monte
leurquottitede la susd. imposition faicte sur les ecclé-
siastiques dud. diocèse. A laquelle Fust respoudu que,
attendu quil est nottovre quils ne jonvsFent de leurs
biens, que lad. partie de deux cens cinquante liures
tournois demureront en surceance jusques a ce que
auUrement par nous seroit ordonne..
Le quinziesnie dud. niois,'par nous fust donne man-
dement aux susd. De Boysuerdun, De La (!aze et Pii-
I) U 19 joillet 1M2.
~ 114 -
chault, cappitaynes, aller visiter les muralhes» volte
et cachots, restans de la ruyoe du Gouuent jadis des
Carmes, et aduiser si, par moyen dy celles, lennemy
pourroit nuyre a la présent ville; pour après nous en
certiflSer. Et le mesme jour ont remys leur rapport
deuers nous par escript; lequel veu, aurions auec lesd.
Du &oget. De La Gaze, et De Boysuerdun, dresse me-
moyre de ce questoit necessa\refayie pour la fortif-
fication de lad. ville, et icelluy memoyre baille au susd.
Achard, premier consul, pour le communicquer au
conseil de lad. ville, et nous rendre promptement leur
aduis du contenu dycelluy.
Le dixneuiiesme dud. mois de feuriervpour empê-
cher le passaige des montaignes aux ennemys qui oc-»
cupent la ville de Maruejoiz, aurions despeche com-
mission aud. De Fudiault pour se gecter auec sad.
companye et demurer en garnison en la ville Dal-
mont, et la garder et conseruer en lobeissance du Roy;
ensemble les villaiges et lieux des enuyrons, ou fismes
incontinent acheminer sa dicte companye; leur ei^oi-
gnant viure modestement, sans foller le peuple, et de
gréa gre,,eten payant suyuant les ordonnances du
Roy, sur les peynes y contenues. Ce que led. de Pu-
rhault auroit promis fere.
Le vingtiesme dud. mois de feurier, les habitansde:
la ville et mandement de La Canorgue nous ont pré-
sente requeste pour estre rembources de la dépense
jusques audictjourfaictepar les soldatz de la companye
du cappitayne Salelles; sur laquelle a este appoincte
que, a la prochaine monstre, seroit proueu aux
supplians sur le rembourcement de leurs fourni-
tures, ot que cependant, lesd. soldatz viuroyent
— 115 —
de gre a gre et en payant raysonnablement.
Led* jour, receusmes lettres dud. De PucbauU, es-
criptesau Malzieu, par lesquelles nous aduertissoit les
muralhes dud. Almont estre emantellees et ruynees,
les portes brusiees, et la ville sansaulcuns viures, par
ainsin non tenable. Et que ayant prins aduertissement
que lennemy le y venoit treuuer, auoit este contrainct
soy retirer auee sa companye a leutour de la ville du
Malzieu. A laquelle lettre fismes responce le lendemain
matin par le mesrae pourteur, par laquelle comman-
dions aud. PucbauU soy remectre dans la dicte ville
dAlmont, ne tenyr plus les champs, et fere fayre les
portes, racoustrer les muralbes, et meetre viures dans
lad. ville, a peyne de nous en prendre a luy.
Le vingt ungiesme dud. mois de feurier, fust par
nous despecbee ordonnance et descharge aud. De Bra-
gelonge pour,payer a Antboine Geymar, mareschal de
Mende, la somme de vingt une liure cinq solz, six de-
niers tournois, tant pour auoir ferre les roues des char-
riots desd. pièces bastarde ei faulcon estans aud. Mende,
que pour la fourniture par luy faiete de demy quintal
huict liures fer, poyse et employé a ce dessus en nostre
présence.
Le vingt deuxiesme dud. mois, le susd. Achard,
consul, nous rappourta auoyr communique les susd.
memoyres concernant les réparations, et ce qupstoit de
besoingfere, a la présent ville, au conseil de lad. ville;
ou auoit este oppine, conclud et résolu comme eu lacté
quil en auoit remys deuers nous, ou lesd. memoyres
sont insérées, de teneur : Du vingtungiesme, etc. Veu
lequel, et le rapport desd. cappitaynes, fust par nous
ordonne comme sensuit: Nous , Bertrand De Ceneret,
t
~ 116 -
Seigneur el Baroïi dud. lieu, lieuleiient pour le Roy au
pays de Giuaudanen absence de Monseig»eur le Mares-
chal de Dampuille et du Sire de Joyeuse» a plaîn in-
forme des eotre|)rinses faîctes |)ar les rebelles et sédi-
tieux enncihys du Roy, son Estât et du repoz publique,
en dernier lieu esleues, mesmes pour enuabir la pré-
sent ville de Mende et la mectrc hors lobeyssanre dpd.
Sire, et que poury cuyder paruenyr, se pourroyent venir
retirer au derrière des niuralhes qui restent au Ueu ou
esloit le Couuent etjlesglise des Carmes, aux premiers
troubles ruynes, lesquelles muralhes sont joignant lad.
ville au port de larequebuze, comme y ceult enneniys
ont cy déuaht faict aux autres camps, mys par eulx,
tant au mois de nouembre dernier que aux premyers
troubles, faisant dillec grandissime préjudice a ladicte
ville, jusques a la mectre en dangîer destre prinse et
mise en leurs mains; leur seruant les muralbes, trans-
uersans, voultes et cachots que y demeurent encores*,
d'» retràicte et ramparl, combien que dallieurs demu-
rent inutiles auxd. Carmes. Pour a ce obuyer, a la ré-
quisition et remonstrance de plusieurs des habitans de
lad. ville, et veu la conclusion sur ce dessus faicte,
arresteeenla maison consullayre dycelle, duvingtun-
giesmedu présent mois, et le rapport que nous a este
faict par les seigneurs De La Caze, De Boys verdun et
De Puchault, cap|)itaynes, qui ont visite de nostre man-
dement lesd muralhes, voltes et cachots, restans aud.
lieu ou estoit led. Couuent et esglîse des Carmes ; et le
tout mis en auant et faict veoyr aux gens de nostre dict
conseil et aultres soûbzsignes; suyuant lesd. rapports
auons ordonne et ordonnons, que les muralbes restans
droîrles <le lad. ruyne et brusiemont desd, Couuent et
— 117 —
esglise des C;irme.^, ruyiies par lesd. enneiiiys d(^s Ic^sd
preinjers troubles, comme inutilles et inhabitables aux
Religieux dud. Gouuent, f;randemeDt propice a len-
Demy et dommageables a lad. ville, seront abbatues,
r&zees et myses en estât que ne puyssent nuyre a lad.
ville, ny proflBteraud. ennemy; et affin que la pierre
desd. murailles ne puisse proffiter a icelly ennemy pour
byre bastions 6u renforts sur le lieu pour offencer lad.
ville, auons permis et permectons ausd. consuls, pro-
cureur et ouuryer dycelle, de prendre lad. pierre pour
raconstrer et redresser les muralhes et fere les aultres
réparations par nous ordonnées et a ordonner jpour la
fortiffication de lad. ville qui est capitalle de tout U*
diocèse et en lobeyssance du Roy ; actendue lurgenle
nécessite desd. n^parations. Faict et prononce a Mende
et dans les maisons de la precentorye, le vingtroysiesme
dud. mois de feurier. Âinsin signes : Ceneret ; Truphi ;
De Piirhault; Achard, consul.
Le vingt troysiesme dud. mois de feurier, iust arresle
et prononce en noitre dict conseil lordonuance que
îH?usuyt: Nous Bertrand De Ceneret, Sire et Baron dud.
lien, lieutenant etc, deueuient informe des monopolles,
assiunblees et congrégations que les nouuellement es-
Icues ennemys du Roy, son estât et du repoz publicque
font aud. pays de Giuaudan puur ehuahir les villes,
rhastaulx et places y restans a lobeyssance du Roy, sin-
gulièrement la ville de Mende, capitalle de lout le
»lioce/.e; désireux de tout nostre pouuoir de les y em-
pesL'her et conseruer lad. ville de Mende et ses citadins
en lad. obeyssanee ; ayant faict descouurir et visiter
les inunilbcs, tours, fosse/- et aullres forteress(»sdc
lad. ville par les Seigneurs Dr* La (>aze et De Boys-
— 118 —
Verdun, bailly de Giuaudan et De Puehaut,cappitaynes
y establys soubz nous par le Roy et led. Seigneur de
Joyeuse, et ouy leur rapport sur les réparations quils
ont trauue estre bon y fayre, en nostre conseil suyuant
laduis dicelln et des aultres soubzsignes, auons or-
donne et ordonnons que la grand muralhe et seincture
de lad. ville sera haulsee, en icelle faicts de trauersins
et mantellets ez lieus et endroicts neccssayres, les bol-
leuardsdes portes dangiranetdu sobeyran haulsses,
les faulcesbrayes et muralhesdela terrasse redressées,
et tant ieelles, que la grande, et tours reuestues; et les
aulcunes desd. tours percées, et faicts les planchiers
ez lieux que par lesd. Seigneurs cappitaynes sera
aduise. Au surplus les fosse;s seront vuydes et mjs a
fondsdecuue, leurs excluses réparées et mises en lestât
ancien, ou bien, faict en 3 celles des inoyueaulx en
voulte auec cannonyeres pour battre de tous eoustes
le long des fossez, et lesd. fossez remplysdeau ; don-
nant en mandement ausd. cappitaines De La Gaze, De
PuchauU et De Boysuerdun de visiter les portes tant
de la ville que des faulcesbrayes, les munitions des
viures et de la guerre, et aussi ta montagne de Sàinct
lipide, maison et église de Sainct Priuat, lesd. mu-
ralhcs et tours, pour, entendu leur rapport, estre
proueu au surplus des réparations et aultres choses
que seront necessayres a lad. ville, ainsin -quil appar-
tient. Et pour fournir et contribuer ausd. réparations,
ordonnons que tous ceulx qui, pour ce, seront a cons-
traindre, seront constraincts y contribuer pour cottite,
et tant les villaigeoys des paroisses circonuoysines que
les manans ethabitans de lad. ville aux maneuures,
comme se y trouueront estre tenus par contract, cous-
— 119 —
tume ou disposition de droict par les voyes accoustu-
mees, commepour lespropresaifdyres du Roy. Actendii
lurgente nécessite, enjoignant aux consuls, procureur
etouurier de lad. ville de vacquer et entendre a toute
diligence et fere fayre lesd. réparations a peyne de nous
en prendre a eulx et des despens, dommaiges et interests
que lad. ville, a faulte de ce, en pourroyt souffrir. Et en
oultre leur enjoignons faire mectre incontinent et sans
déliai six meulles des molins plus prochains dans lad.
ville, |>our seruir a promptement redresser lesd. mo-
lins en cas que par lesd. ennemys seroyent rompus; et
ce, en lieu asseure, saulf aux proprietayres de les pou-
uoir recouurer incontinent après les troubles passes.
Et aussi , de fayre tenyr nect et ouster les immondices
et femyers de lentour de lad. muralhe, dans la volte;
et, a ce, constraindre chacun des habitans a lendroict de
leurs maisons et habitations, a peyne de cinq cens liures
tournois, en leurs propres et prives noms ; et ausd. ha-
bitans et villaigeoys, reffusans faire ce dessus, de cent
soûls tournois pour la premyere foys, et pour la se-
conde de dix liures tournois et de prison que sera
executlee sans depport, le jour passe, et employé ausd.
réparations ; et pour la troysiesme foys, du fouet, et
destre bany de lad. ville. Faict et arreste en la ville de
Mende led. jour vingt troysiesme de feurierlan mil
cinq cens soixante huict, dans les maisons episcopalles
de Mende. Presens les seigneurs De La Gaze et De Boys
ucrdun, bailly de Giuaudan, capitaines, Messieurs Du
Roget, régent en leuesche de Mende, François Du Mus,
Jehan Malzac, Claude Âchard , licencie et premyer
consul, ainsin signes: Ceneret , De Mostuejols, De
Puchault. etc.
— 120 -
Le vingt quulriesmedud. iiioysde leurier, receusmes
une lettre que led. Seigneur de Joyeuse nous escripuit
du présent nioys de fempter, contenant entre aultre^
choses, que si nous tenyons aulcuns lieuz pieca(l) oc-
cupes par les ennemis, sils nestoyent comipodes pour
delïence, de les fayre demanteller et mectrç hors de -
toute deffe^ce ; nous enuoyoit aussi certaines atiltres
lettres, mesn)es[uhc a cachet voulant pour féreteoyr
au Seigneur Dapchier, lesquelles lettres sigoejss par,
led. Seigneur lune en original et laultre par extraict,
sont de teneur : Monsieur, etc. Monsieur, etc.
Le vingt sixiesme du/1, mois de feurier, par nous
furent delli urées ordonnances aud. trésorier de lextra-
ordinayrc ou son commis, pour bailler et deijiurer a ^
Anthoine de Beauregard, sieur de La Rode, trente six
liures pour ses despens, destre venu a Mende, et après,
estre aile aduertir le SL'igneur de Sainct Heran du siège
questoit douant la dicte ville ; semblablement pour
delliurez a m.® Jehan Carcl, pour nostre estât du pré-
sent mois, cinq cens liures; a Guerin Fontunyede
Saignes, la somme de dix liures seize soûls tournois, '
pour ses peynes, vaccations et despences exposées ,au
voyage faict par nostre commandement et du comniys
du présent diocèse, en Vellay pour informer le Seigneur
Euesquedu Puy, de la venue des Vicomtes de Borni-
quel, Paulin et leurs trouppesdeuantla ville de Mende,
et le prier nous secourir de. ses forces.
Le lendemain vingt septiesme jour dud. mois de
feurier, furent arrostees |)ar nous et en nostre conseil
idusieurs ordonnances concernans le reiglement des
,1 Peu auparavaul ^Du C.
— 121 ^
affayres qui se presentoyent, estans de teneur : Nous,
Bertrand de Generet, seigneur et baron dud. lieu, lieu-
tenant etc.fdeuement informe des monopoles, assem-
blees et congrégations que aulcuns seigneurs, gentils
hommes, etaultres nouuellement esleues, rebelles et
desobeyssans aux commandements de Dieu, du Roy et
de justice, font et entreprennent fayre journellement,
tantdejourquedenuictezyillesdeMaruejolz,Chanac,
Florac, Ispaignac et aultres lieux quils tiennent dans
nostre gouuernement hors lobeyssance du Roy, pour
enuahir et saysir les villes et chasteaux restans dans
ycelluy en lad. obeyssance, tenus par les vrays catho-
liques et subjects dud. Seigneur, et se rendre forts et
rebelles dans iceulx ; ensemble des pilheryes, brusle-
mens, saccaigemens et ruynes des églises, temples et
maisons tant des ecclésiastiques que des aultres fidelles
subjects du Roy, meurdres et massacres de leurs per-
sonnes, impositions et leuees de deniers que yceulx
rebelles et séditieux font sur lesd. subjects de Sa Ma-
geste ; pour subuenir a leurs dampnees entreprinses
au nom suppose du Roy et soy disant protecteurs dud.
pais de Giuaudan, combien que au contrayre ils tra-
uaillent a le ruyner et destruyre par tous moyens ;
pour a ceobuyer, conseruerlesd. villes, chasteaulx et
aultres lieux a lobeyssance du Roy, guarder lesd. sub-
jects doppression, viollance, et tirannye, par laduis de
nostre conseil, veues en ycelluy les inquisitions sur ce
dessus faictes et original de certain mandement de
saysir les fruîcts de tous les beneffices, et de despartir
etfayreleuee de deniers imposes par le Seigneur de
Thoras, chef et aucteur desd. entreprinses, par luy
signées, et aultres pièces touchant lesd. affayres, auons
9
f
- I-22 —
ordonne et ordonnons ce que sensuit, par prouisioa
et jusques a ce que par le Roy, ses courts de parlement,
ou lieutenant de Sa Mageste aultrement y sera proueu
et ordonne : Premièrement, quil est enjoînct a tous
baillifs, seigneurs, gentilshommes, consuls, magistrats
et aultres bons et fidelles subjects du Roy de, en cas
quils trouueront auleuns des nouuellement esleues
contre lauctorite du Roy qui se sont empares des villes
de Maruejols, Ghanac, Florac, Ispaignac et aultres
lieux du présent diocèse de Monde et y tiennent fort
contre la mageste dud. Seigneur, de se assembler en-
semble les communes a son de tocquesein, se mectre
en armes, leur courir sus, les tailher et mectre en
pièces comme deffyes ennemys du Roy et du repoz pu-
blique ; et ce, a peyne destre punys comme faulteurs
desd. rebelles et séditieux. Aussi prohibons et deffen-
dons a tous hostelliers, cabarettiers et aultres habitans
dans nostre ditgouuernement,de ne recepuoir, loger,
ny héberger, de jour ni de nuict en leurs maisons et
habitations telle manyere de gens, leur donner ny ad-
ministrer pain, vin, ne aultres viures, exercer auec
eulx aulcun commerce, pourter ausd. villes ne lieux
rebelles aulcunes merchandises, viures, ne deniers,
leur ayder, fournyr darmes, moyens, ne aultres choses
sur la peyne que dessus; auxquels, en tant que besoing
est, enjoignons sur mesmes peynes, les reueller et dé-
noncer incontinent aux seigneurs des lieux, magis-
trats, officiers et consuls dycelluy, et ayceulx, lad. dé-
nonciation faicte, de y pourueoyr diligemment incon-
tinent par les moyens et forces comme dessus, a ce
que Ihonneur en demeure a Dieu et la force et obeys-
sance au Roy et a sa justice.
— 123 —
Demesmes prolûbousetdeffenilonsatous seigneurs,
gentilshommes, et aultres de quelque qualité et eondi-
tioQ quils soyent, imposer, eottiser ou tailher, ny fere
fayre ieuees daulcuns deniers sur les subjects du Roy
aud. pays de Giuaudan'soubs quelque prétexte que ce
sojft, assembler ny tenyr Estats ou Assiettes particu-
lyeres sans exprès mandement ou commission dud.
Seigneur ou de ses lieutenans generaulx, desquels le
pouuoyr a este veu et enregistre en lad. court, a peyne
destre dicts et declaires crimineulx de lèse mageste,
tant ceulx qui imposeront, cotiseront, loueront et exi-
geront, que ceulx qui sciemment bailleront et paieront
les sommes cottisees ou qui se cottiseront par iceulx
séditieux et rebelles.
Semblablement faisons inhibitions et deffence^ a
peyne de confiscation de corps et de biens a toutes
personnes de quelque estât, condition et religion quils
soyent de ne offenser directement ou indirectement les
prebtres et personnes ecclésiastiques, ne aultres ca*
tholiques en leurs personnes, ne yceulx troubler en la
perception des fruicts decimaulx et droicts a eulx ap-
partenans a cause de leurs bénéfices et aultres leurs
biens et propriettes» sans donner ausd. ecclésiastiques
aulcuns empeschemens a la continuation du diuin ser-
uice suyuant leglise catholique et romayne , ainsin
quils faisoyent auparauant.
Leur prohibons en oultre sur les mesmes peynes
procéder cy-apres a aulcunes démolitions et ruynes des
temples, fractions et abbattemens de croix, ymaiges et
oraioyres, volleryes dy celles ny des maisons tant desd.
ecclésiastiques que vrays subjects du Roy.
En oultre, afin que lagriculture et labouraige de la
— 12V —
terre ne demeurent en arrière et (|ue le commerce sôit
continue, auons mis et mectons soubs la protection et
sauuegarde du Roy tous et chacuns ses vrais subjects
trauaillant a lagriculture, laboureurs, semans et fe-
cueillans les fruicts de la terre, tant personnes que
leurs betes, ensemble tous merchans, mullactyers,
voictufyers, trafficquans et aultres conduisans en la
présent ville, et aultres villes, lieux, bourgs et bour-
gades dud. pays de Giuaudan, estans a lobeyssance du
Roy, merchandises, victuailles et aultres choses neces-
siUyres a lentt'etenement de la vye humayne et quoti-
diane.
Prohibons et deifendons aussi a toutes personnes de
quelque estât, qualité ou condition quils soyent, de
par le Roy, nempecher lesd. laboreurs audict labou-
raige , agriculture et recollection des fruicts de la
terre, moings lesd. merchans,voicturiers, viuandiers
et aultres de la qualité que dessus en leur traflScque et
negotiation, les vexer, ne molester en leurs personnes
propres ny de leurs seruiteurs, bestes, fruicts et mer-
chandises en manyere que ce soit, les retenyr ne aul-
trement empêcher, sur peyne destre punys comme
infracteurs de lad. sauuegarde, et de la vie; enjoignant
soubz mesmes peynes a tous gentilshommes seigneurs
des places et juridictions du présent pays, oflSciers,
consuls et aultres subjects dud. Seigneur et quil ap-
partiendra en chacun endroiet soy tenyr les chemins
libres, francs et asseures, et euiter que lesd. merchans
ne soyent aulcunement retardes, molestes ou empêches
en leur passaige et de leurs dictes merchandises, val-
lets et bestes.
Pareilhement, désireux de pouruoir au soullaigement
- 126 ^
du pauure peuple et ie garder doppression nuons cy
deuant faict et faysons de rechef inhibition et deffence
a tous capitaines, leur lieutenans, enseignes et soldatz
tant a pied que a chenal, estans soubz nostre charge
pour le seruice du Roy au présent pays de Giuaudan,
de ne rien prendre que de gre a gre en payant, courir,
piller, saccaiger, concuter, ny esctorquer sur les pan-
ures paysans et vrays subjectsdu Roy, ains viure mo-
destement et soy entretenir delà solde a eulx ordonnée,
de laquelle se entretiendront de tous viures, eux,
leurs vallets et cheuaulx, soit quils demurent en gar-
nison, marchent par pays, allant ou venant a lad. gar-
nison ou en aultre manyere que ce puisse estre, sans
que lesd. subjects du Roy soyent tenus en aulcune
fourniture desd. viures ; et ce, sur les peynes conte-
nues ez ordonnances du Roy sur ce faictes ; et de ce
que pourroit auoir este faict cy deuant et que se
fera contre ce dessus au contraire, enjoignons a tous
ceulx qui se treuueront ou estimeront folles» conçûtes,
extorcques ou aultrement maltraictes en leurs per-
sonnes et biens le nous dénoncer incontinent et sans
dellay et en fayre enquérir par les bailly et juge de Gi-
uaudan, ou aultre premier magistrat sur ce requis,
auquel mandons ainsin le faire pour, lad. inquisition
faicte y pouruoir et en aduertir sa mageste pour y or-
donner comme son bon plaisir sera. Faict a Monde et
dans nostre logis, presens les soubssignes: De Ceneret.
De Monstuejols. De Puchault.
Le vingt septiesme dud. mois de feurier, nous enuo-
yasmes au seigneur Dapchier certaync lettre missiue
que monsieur De Joyeuse luy escripuoit, par Ânthoine
Pons, merchant et m.* Francoys Enjaluin, notaire de
r
- 12G — '
M(*ndt\ aiisquels doniiasines charge dire aiid. Sei-
gneur quil empêchât que ses subjects ne pourtassent
aulcuns viures aux ennemys qui tenoyent Maruejols.
Qui nous rapportarent le premyer jour du mois de
mars ainsin lauoir faict, et baille lad. lettre aud. Sei-
gneur Dapchier, trouue en lad. ville de S.* Chely.
Led. jour vingt septiesme dud. mois de feurier , le
seigneur De Boys verdun, bailly, nous a rapporte que
suyuant notre susd. mandement, il se seroil achemyne
auee sa trouppe des les setziesme et dix septiesme du
présent mctis douant la ville dlspaignac et enuoye aul-
cuns des soldats de sad. compaignye auee son trom-
pette sommer tant les officiers, consuls et habitans de
lad. ville d'Ispaignac que de Florac rendre lesd. villes
en nos mains soubz lobeyssance du Roy ; que nauroyent
volleu respondre aulcune chose , ains auroyent tire
contre les soldats plusieurs arquebuzades et se se-
royent mys en debuoyr de les fayre mouryr. Quoy vo-
yant et sa trouppe foible pour forcer lesd. villes ,
auroyct este contrainct se retirer auee sa compaignye
dans la présent ville.
Le dernier jour du mois de feurier fismes prohiber
a son de trompe a tous habitans de lad. ville de Mende
de ne empourter aulcunes pierres de la démolition de
ce que restoit des murailles et ruyne dud. couuent
jadis des Carmes ; comme appert par lexploict de la
publication descripte au pied du mandement par nous
donne au trompette, de teneur : De par le Roy, etc.
Le premier jour du mois de mars aud. an, par les
religieux dud. couuent des Carmes, nous fust présentée
requeste pour leur estrc permis retirer la pierre taillée
des ruynes do leurd. couuent; sur laquelle auryons
— 127 —
appoincte, comme au pied dyeelle esteseript, eoppio
de laquelle en auryons faict retenyr par notre secre-
tdyre, estant de teneur : a hault et puissant etc.
Le quatriesme dud. mois de mars, a la réquisition
du susd. Malzac, procureur du Roy, en nostre logis, les
ordonnances susinserees du vingt cinquiesme du mois
de feurier dernier, ont este inthymees a Francoys de
Fabregues, seigneur dud. lieu, Pierre de Vergessac,
seigneur de La Brosse, Jehan de Fonbesses, seigneur
de Rocheuallyer , Jehan De Granlac, seigneur dud.
lieu, Pierre Crespin de Maruejols, Anthoine Gastelnau
dud. Greze , et parlant a eulx , a tous leurs subjects ,
comparrochiens ou cytoyens et des enuyrons , faictes
les injonctions de y obeyr sur les peynes y contenues,
voyre chacunen sa juridiction les fayrepublyer et nous
en certifier. Presens François de Pierres, seigneur
dud. lieu, Jehan Presles efplusieurs aultres.
Le septiesme dud. mois de mars, pour t'ayre cesser
les pilleryes , concutions , extortions , meurdres et
aultres excès que, ung nomme La Gîelle et aultres
desd. séditieux, tenans la maison et fort de Myrandol
hors lobeyssance du Roy, commectoyent journelle-
ment, eue conféra nce et laduys de nostre dict conseil,
auryons donne en mandement aud. De Boysuerdun,
capitaine, de, auec sa compaignie se transporter aud.
Myrandol, sommer et requérir les occuppateurs dy-
celluy a le remectre en nos mains et pouuoyr pour le
tenyr en lobeyssance du Roy, et, en cas de reffuz, uzer
des forces et constrainctes accoustumees en lart milli-
Uyre pour fayre obeyr tels rebelles et séditieux ; suy-
uant quoy , Icd. De Boysuerdun auroyt prins son
chemin vers led. Myrandol.
^ 128 —
Le unzicdine jour dud. uiois^ auryons aussi enuoye
commission aud. Bailly pour sommer ceulx qui occu-
pent Villefort de le rendre en lobeyssance duRoy« et,
en cas de reffuz, le y constraindre par mesme force
que dessus, contenant aussi, pour cest effect, puis-
sance de fere assembler les communes, et pour joindre
a sa companye, luy auryons aussi enuoye les corn-
panyes des cappitaines La Cazeet Daussan.
Le tretziesme dud. mois de mars, a la requeste, no-
mination , ellection et présentation des consuls et
principaulx habitans de la ville de Lengonhe, de la
personne de Loys Esparnyer, seigneur de Blazere, en
chief, pour commander et auec lesd. habitans, guarder
lad. ville en lobeyssance du Roy et ayant faict prester
serement aud. Esparnyer, qui nous auroit promys a
peyne de sa vie entendrealad. guarde et conseruation
de lad. ville en lad. obeyssance et comme ung bon et
fidellesubject du Roy est tenu fayre,auxgaiges de cin-
quante liures tournois le mois, quauons ordonne estre
prinses de la somme de trois cens liures tournois que
cy deuant leur auons permys coucher et leuer sur eulx
pour les réparations de lad. ville, que seront leuees en
ce que reste ; et pour ce dessus fayre et constraindre
lesd. habitans a se armer et fayre lad. guarde par tous,
lui auryons despeche commission le lendemain.
Le quinziesme dud. mois de mars, led. seigneur
bailly nous a rapporte, le septiesme du présent mois,
estre aile auec sa trouppe a Myrandol, et en chemin,
auoyr rencontre une partie des soldats que y estoyent
en garnison au lieu de Chazals, pillans le peuple, et
leur auoir faict courir sus, comme ennemys du Roy et
perturbateurs du repoz publie, rompu une partie dy-
— 129 —
ceulxet les autres mys en roulte; et après estre aile
aud. Myrandol et escript par son trompette a ceulx qui
estoyent dedans de luy rendre le fort soubs lobeyssance
du Roy. A quoy un nomme La Gelle, leur chief, luy
auoit faicte responee de re£fuz et que Ibonneur ne le
luy permectolt. Quoy voyant, auoyr approche aud.
chasteau auec les trouppes des cappitaynes De La Gaze
et Daussan que luy auyons enuoyees pour son renfort;
et de rechief faict sommer par lesd. trompettes ceulx
qui estoyent dedans led. fort. Pour tous lesquels led.
La Celle auroit demande tresues pour troys jours ; et
le lendemain , huictiesme dud. mois , douant jour,
auroit quicte le fort, duquel îcelluy bailly se seroit
saysi et lauroit mys en lobeyssance du Roy. Et le un-
ziesme jour dud. mois suyuant aultre nostre lettre,
auoyt laysse Vidal de La Volte, caporal, de la compai-
gnye dud. La Gaze, auec vingt soldats de lad. compai-
goye dans led. chasteau pour le guarder, nous a rendu
led. chasteau afin que par cy après par nous soyt pour-
oeu a la guarde dycelluy , comme verrons a fayre pour
le seruice du Roy ; suyuant quoy aurions enuoye com-
mission aud. La Volte, pour auec lesd. soldats, fayre
lad. guarde.
Le dix septiesme dud. mois de mars, informe par
led. bailly comme dans led. fort de Myrandol ny auoyt
aalcuns viures pour la nourriture desd. soldats, en cas
quil adaiendroit ung siège ou aultre nécessite, auryons
ordonne que les parroissyens de Ghasserades, circum-
aoy^nsdud. Myrandol, leueroyent entre eulx et feroyent
mectre ez mains de Vidal Chaluidan, Vidal Brunel et
Jehan Velayc, procureurs dud. parroîsse, dans led. fort
de Myrandol, la quantité de vingt cestiers seigle, me-
— 130 —
sure (le Meiulc , vingt charges vin , de cinq ccstiers 1
cbai^ge, vingt niottons, huict quintaulx lard ou poui
ceau salle, et vingt liures tournois en achept de chai
bouyne et ung quintal chandelles, et conseruees le
dictes quantités pour la munition dud. fort, a la charg
de, par led. Chaluidan, Brunel et Vellayc nous en rec
dre bon compte et reliqua ; saulf a en fayre rembource
lesd. paroissiens au prix que par nous sera taxe.
Le mesme jour, par monsieur leuesque de Rodez c
le sire de Bennac, nous fust enuoye le vidimusfaict pa
le juge De La Vernhe de certaines lettres dexemptlon
octroyées par le Roy a monsieur le Cardinal dArmai
gnac, pour nestre cottise pour la solde des gens d
guerre a pied ny a chenal, ny aussi pour la guardc
réparation et fortiffication des villes et places du pay
de Languedoc et Guyenne, donnes a Paris le cinqaiesm
januyer dernier, dont en auons rettenu le registre
de teneur: Jacques Hebrard, etc. et rescript ausc
seigneurs ne voulloir empêcher que led. seignei
Cardinal ne jouyt de lad. exemption suyuant la volon
du Roy.
Ayant le seigneur de Chausines fourny pour la no
riture des compaignyes susd. pendant le siège d
Myrandol, quinze quintaulx de foing, neuf sacsauo;
faisant trois charges, et doutze mettons lanus ;
requeste verballe, et nous ayant atteste de lad. f
nyture led. De Boys verdun, ordonnasmes le m
jour dix septiesme mars, quil en seroyt remboun
les habitans du parroisse de Luc, prochains \t
dud. Myrandol et seressentansdela réduction dyr
auxquels a ceste fin et pour le soy desparlir €
louer sur culx, leur auryous enuoye mandemer
minées, pour lesfayre vuyder, ou employer pour
raire du Roy contre les ennemys de sa Mageste
is ai ce présent pays ; et pour cesl effect y auons
i«e le seigneur De La Gaze,
ai. jour de soyr, led. seigneur De La Gaze nous a
estre aile suyuant nostred. mandement a
de Randon auec certains soldats de sa
^ et, par son dire, entendu que ez parroisses
\ y auojt aultres six compaignyes den-
\ soubz la charge du seigneur deS^ Heran
pour le &oy en Aubuergne, lesquelles
. Il T«oes par son commandement et du Set-
ta Pvy, anec deffences de nen bonger quils
— 132 —
neussent deulx ou lung deulx mande ment de ce ; et lui
auoir remonstre que lesd. seigneurs ny eulx ne pou-
uoyent ne debuoyent les fayre mectre en Giuaudan
sans licence nostre, ains se debuoyent retirer hors led.
Giuauldan ou bien se y employer pour le seruice du
Roy; lequel luy auoyt respondu comme dessus quils
auoyent commandement de ne bouger dillec, et que
si leur estoit par lung desd. seigneurs de Sainct Heran
ou du Puy, qui les auoyent empruntes , commande
daller contre les villes rebelles du présent pays, le
feroyent, non aultrement. Que auoit este cause quil
auoit proteste contre lesd. de Sainct Ileran, seigneur
du Puy et Dachon de lentreprinse, ensemble de la folle,
despens, dommaiges et interests que le pays en a
souffert et pourroit souffryr.
Led. jour, Estienne More, commys du susd. Vluyan
en la ville de Mende, et au tablier de la bottique de
Anthoine Gleyze, merchant, nous fist entendre comine
led. Vuyian, certains jours auparavant, estoit aile a
Sainct Chely et aulires terres du Sire Dapchier circum-
uoysines, pour leuer tant les denyers de layde et oc-
troy des deux premyers quartiers de la présente année,
que les impositions par nous ordonnées estre faictes
pour la solde et entretennent des guerres : lequel
Vluyan luy auroyt escript auoyr parle aud. Seigneur
Dapchier, qui luy auoyt deffendu de ne constraindre
aulcunement ses subjects ny leur donner despense a
faulte de payer nosd. impositions, a peyne de sa vye;
et a présent faict diligence enuers les collecteurs par-
ticullyers et habitans desd. terres de recepuoir lesd.
denyers du Roy et de la solde desquels quant estoit
question de parler de lad. solde disoyent quils nen pa-
\
— 133 -
ycroyent rien leur ayant este, comme disoyent , def-
fendu par led. Seigneur Dapehier , et que plustot leur
cousteroyt la vie et a ceulx qui les en vouldroyent
forcer; en sorte quil auroyt descouuertes plusieurs
assemblées en armes desd. habitans pour couryr sur
luy; qui lauroyt constraînct soy retirer dans la ville du
Malzieu pour la seurete de sa personne et des denyers
du Roy, dont il noseroyt entreprendre partir a présent
sans escorte, de peur destre surprins en chemin par
la companye du cappitayne Fontanilhes et aultres de
lad. ville de Maruejols , estans de lad. prethendue
religion qui courent tous les jours aud. endroict et
admenent aud. Maruejols prisonnyers, et que, si cella
aduenoyt lesd. ennemys luy feroyent fayre la recepte
desd. denyers dans lad. ville, et sen renforceroyent, et
le Roy et nous, nous en afToiblirions; nous requérant
y voulloyr pouruoyr. Et nous , attendu ce dessus ,
voullant prester la main aud. recepueur tant pour la
leueeque asseurance desd. deniers et de sa personne,
auoDS commande au cappitayne Villatc, lieutenant de
la companye dud. bailly et, auec luy, aultres trente
hommesa cheual de lad. compaignye, aller trouuer led.
receueur au Malzieu, ausd. fins ; et icelluy faict ache-
miner incontinent auec une lettre que auryons dressée
aux consuls de lad. ville de leur bailler lentree, logis
etviures raysonnables pour leur retraite, en payant
pour quelques jours. Et, arriue led. Villate douant lad.
ville du Malzieu auec sa dicte compaignye, la porte leur
fust fermée, et ne voullurent les consuls et habitans
de lad. ville obeyr a nostre dicte lettre qui leur fust
delliuree en aulcun poinct ; ains firent coucher lad.
irouppe de dehors, faysans grands pluyes si , quils
r
— 134 —
auoyent este constrainctssoy retirer auec led.receueur
du quartier de Salgues, comme led. Villatte nous es-
cripuist le vingt sixiesnie dud. mois, ensemble lesd.
consuls ; desquelles lettres appert lad. rebeliy (»n et de-
sobeyssance, ensemble la prohibition et deffence faicte
aud. recepueur par led. seigneur Dapchier , et comme
ses subjects se bandent pour se guarentir de payer
Icsd. deniers du Roy, estans de tel teneur : Monsieur,
etc.. Monseigneur, etc. Presensa ce Guillaume Gleîze,
merchantde Mende, m.* Jehan Carel, prebtre, Jehan
Presle, de Preuenchieres, François de Pierres, escuyer,
sire dud. lieu.
Pourrrecouurer du susd. De Bragelongue, ou son
commis aud. Giuaudan , la somme de cinq cens
liures tournois a nous accordée par les gens des
Estats du pays pour nostre estât , et despeuse des
gentils hommes estans en nostre suytte , leur don-
ner moyen sentrete nyr pour le seruice du Roy ,
et nous seruh* de guarde , pour le présent mois de
mars, auryons mande aud. De Bragelongue, ou son
commis, delliurer lad. somme au susd. Garrel, nostre
despencier.
Le vingtneufuiesme dud. mois de mars, en ceste
ville de Mende, et dans la maison de la precentorie,
sur le différent questoit entre le susd. cappitayne
Salelles et le seigneur de Malevielhe son lieuteneut et
enseigne, a.rayson de quelques dementyes et soufflets
prethendus; et ieeulx respectiuement ouys, afin que
le seruice du Roy ne fust reUirde ou empêche au moyeu
de leur différent et question, leur auons faict deffence
de ne soy questionner ne quereler ensemble en sorte
que led. seruice puisse estre reculle, a peyne de leur
— Î35 —
vie. Presens led. seigneur Bailly, Pierre de Grisolz,
seigneur de Manhac.
(La suite au prochain Bulletin,)
ERRATA.
Pa^e lignf Au lieu de Litex
38 24 la première partie la première pièce
^ 19 manulerium manulevium
41 2 sans exception de personne sans acception de personne
REVUE AGRICOLE,
Par M. DELAPIERRE, président.
■■iportance da chemin de fer de Brlonde
à Alal0.
Nous sommes heureux de voir, dans le Journal d'agricul-
ture pratique, la prompte ouverture du chemin de fer de
Brioade à Alais, réclamée par un de nos économistes les plus
autorisés, M. Léonce de Lavergne, comme devant exercer une
influence décisive sur la régularisation du commerce des grains
et du prix des céréales dans tout le Centre et le S. E. de la
France.
Voici comment s'exprime Téminent publiciste :
« On se plaint plus spécialement du prix des grains dans le
centre de la France, et ce n'est pas sans motif. Quand je con-
sulte les tableaux publiés, je trouve que le Centre est la région
oîi le blé se vend le moins cher. Quand le prix courant à Nîmes
est de as fr. 50 c. le quintal métrique, le prix courant à Bourges
est de 20 fr. 50 c. ; 8 fr. d'écart entre deux points qui ne sont
— 136 —
pas lUoignésTun de l'autre de 500 kiloiu. ! ! Ces différences s'é-
levaint autrefois beaucoup plus haut; les canaux, les chemins
de fer, les routes de toute sorte les ont sensiblement réduites,
il en reste encore trop. Ce que le Centre doit désirer avant
tout, c'est Inachèvement du chemin de fer de Brioude à
Alais, qui lui outrira une voie directe vers la région
Méditerranéenne ; le blé devra alors monter à Bourges et
baisser à Nîmes, ce qui aura pour effet de réduire Timporta-
lion, car quand le Sud-Est pourra s'alimenter à un bon prix des
blés de rintérieur, il n*aura aucun intérêt à en faire venir du
dehors. »
La Talenr commerciale des fwnîtu en présence
des chemins de fer.
Dans un article de M. Charles Baltet, intitulé les Friches
converties en vergers, le Journal d'agriculture pratique
fait ressortir par quelques chiffres la nouvelle importance et la
valeur considérable données à la production des fruits par les
débouchés que leur offrent les chemins de fer.
A St-Bris (Yonne), 100 hectares de côtes inaccessibles à la
charrue ont été converties en cerisaies ; en 1861 , on a récolté
pour 50,000 fr. de cerises; en 1863, le chiffre a dépassé
80,000 fr. C'est une rente de 800 fr. Thectare. L'espèce cul-
tivée est la Royale d'Angleterre hâtive, vulgairement cerise
anglaise. Les sujets, greffés sur Mahaleb, sont tenus en buisson,
de sorte que la cueillette s'opère sans échelle ; le fruit est
acheté par des marchands de Paris et de Londres, ces deux
gouffres insatiables.
Auprès d'Avignon , un champ de 2 heclares de chasselas
rapporte à son propriétaire 10,000 fr. annuellement, clause
d'un traité conclu avec un marchand parisien.
Bar-sur- Aube, en Champagne, expédie maintenant le raisin
vers la capitale, trouvant ce procédé plus lucratif que la fabri-
cation du vin.
— 137 —
Un village du Monan, St-Prix, se fait, avec se^ châtaignes,
m revenu annuel de plus de 60,000 fr.
Les fraises arrivent de la vallée d'Hyères à Marseille par
quantités incroyables. La statistique de Toctroi déclare qu*en
1863 il en est entré 318,696 pots de 400 grammes. Les pre-
imers se sont vendus 4 fr. 50 c. ; le prix est successivement
descendu à 0 fr. 35 c. En évaluant la moyenne à 0 fr. 50 c,
on obtient une somme de 160,000 fr.
Dans cette lo'calité privilégiée, un clos de pêchers francs,
Ptvie et alberge, rapporte 20,000 fr.
Le déi^artement de Maine-et-Loire a expédié sur Paris, de
juilleH86l'à mars]lS62, 5 millions de kil. de pommes, dont
les 2/3 par chemin de fer, l'autre tiers par bateau, et formant
pourries vendeurs une somme totale de 500,000 fr. En no-
vembre, la seule gare d'Angers a reçu jusqu'à 40,000 kil. de
pommes par jour. Les poires, quoique moins nombreuses, y
figurent pour un chiffre considérable: 1,400,000 kil. de poires
pour une valeur de 420,000 fr. Les poires de choix, dites poires
de luxe, telles que William , Louise-Bonne d'Avranches, du-
chesse d'Angouléme , Beurré Diel , Beurré d'Hardenpont ,
Doyenné d'hiver, ont pris la route du Havre par la grande
vitesse, pour être ensuite dirigées vers l'Angleterre et la
Russie. Parmi toutes les autres poires, dites à la pelle, un
cinquième seulement est de première qualité : vingt bonnes
poires sur cent.
Il a été déposé à la gare d'Angers, au printemps de 1862 :
PRODUITS. POIDS. PRIXDE VENTE.
Cerises 79,000* — 23,970'
Fraises 65,400 — 27,206
Choux-fleurs. 785,227 — 102,897
Petits pois... < 20,000 — 2V,000
Haricots verls. 25,000 — 8,750
Pissenlils . . . . 300,000 — 75,000
Se serait-on jamais douté que les parisiens fissent venir d'ime
di5>tancc de 340 kil. pour 75,000 fr. de pissenlits, donnant lieu
10
— 138 —
h un prix de transport de 30,000 fr.? Cette plante qui croît
dans les prés, dans les terrains inoccupés, ou elle est ramassée
par des familles pauvres, est consommée à Pans comme
épinarà, ou entre dans les salades comme barbe-de-capucin.
On sait du reste à quel important commerce donnent lieu
les chasselas de Tomery, les pêches de Montreuil, les pru-
neaux d'Âgen et de Tours, le cassis et la framboise de Dijon,
la groseille de Bar-le-Duc, la mirabelle de Metz, les noix du
Dauphiné, les figues d'Ârgenteuil, les bigarreaux du Languedoc,
les amandes et noisettes de Provence, les abricots du Puy-de-
Dôme, etc., etc.
Danger de la diète prolongée ehex
reapèce lioTine.
Le Journal d'agriculture progressive rend compte d'ob-
servations faites par M. Mottet, vétérinaire à Soisssons, d'après
lesquelles il serait dangereux de soumettre à une diète ab-
solue les animaux de l'espèce bovine, dès qu'ils sont malades,
sans se préoccuper d'ailleurs ni du degré, ni du siège, ni de
la nature de leur maladie. C'est surtout après la parturi-
tion qu'une semblable pratique serait préjudiciable. M. Hottet
cite à ce sujet l'exemple d'une vache qu'il iiit appelé à traiter,
deux jours après son vêlage, et pour laquelle il prescrivit l'a-
limentation ordinaire, quoiqu'elle fût atteinte d'une paraplégie
(paralysie), parce que l'appétit était d'ailleurs conservé* Aucun
changement ne se manifesta après le premier repas ni le len-
demain. Le traitement accoutumé en pareil cas ayant été ad-^
ministre conjointement avec la continuation du régime, la
rumination ralentie se réveilla; en cinq jours la vache était
debout, elle marchait bien, et la digestion, chose essentielle,
n'avait éprouvé aucune interruption dans ses fonctions.
(^e fait s'accorde avec le principe posé par M. Colin, que la
rumination ne peut s'établir et se continuer qu'autant que l'es-
tomac est rempli d'une grande quantité d'aliments, ceux qu^
sont en dépôt étant d'ailleurs insuffisants pour la rétablir.
- 139 —
A la suite de la parturitioii simple» suivie ou non de déli-
vnnce, il ne faudrait donc pas mellre les animaux à une diète
absolue pendant cinq ou six jours, comme le recommandent
CMtains praticiens, ni les cloîtrer dans une étable à parL Ce
sont là pour la vache des causes d'irritation qui ont les plus
funestes suites et pour l'animal lui-même et pour sa progé-
niture.
Dans un autre ordre de faits, M. Mottet a traité un grand nonv
hredebœiifeattaquésdefluxionsde poitrine. Quand Tappétitétait
tant soit peu conser>é, il a maintenu Talimentation pour entre-
tenir ou provoquer la rumination, presque toujours abolie dans
ces circonstances, et, presque toujours le retour de celle fonc-
tion, généralement reconnue pour constituer les premiers pas
vers la guérison, est venue donner raison à la pratique em-
ployée.
Maïs Cozco.
Une nouvelle espèce de maïs, qui se recommanderait par
des qualités toul-à-fait exceptionnelles, vient d'être introduite,
ainsi que l'annonce le Journal d'agriculiurt pratique, de
Cozco (Pérou), par M. le docteur Baud. (Les grains ditfèrent
notablement, par leur grosseur et leur forme aplatie, des maïs
coonus en France. Essayés sur plusieurs points, ces grains ont
Icvéaveclaplus grande facilité et fourni une végétation her-
bacée puissante. Quelques-unes des liges ont mesuré 8 mètres
de bauteur et 0»30 de circonférence. Partout les animaux ont
accepté avec satisfaction, non-seulement ses feuilles tendres et
soccolentcs, mais encore ses volumineuses tiges remplies d'une
pulpe sucrée et de goût très pur. On a généralement obtenu
pwir chaque pied un poids moyen de 5 kil., feuilles et liges.
Semés à une distance de 0»50, ces grains donneraient donc
purhecure une récolte de 100,000 kil. d'un fourrage de pre-
Mw ordre offrant, en outre, des conditions spécialement favo-
'•Wcs de dessiccation et d'emmagasinage.
— 140 —
Désireux de vulgariser cette intéressante plante, M. Baud
a confié à la maison Vilmorin-Andrieux et C»« de Paris, le soin
de pourvoir, au prix de 125 fr. rheclol., Il fr. le décal. et
1 fr. 50 le litre, aux demandes de graines qui lui seront faites.
Notre Société en a fait venir 1 litre à titre d'essai.
La première quinzaine de mai est Tépoque la plus favorable
lour celte scmaille. Les grains doivent êlre semé? par deux ou
trois, de O^SO en 0'»50, soit au sillon, soit au plantoir, à ime
profondeur moyenne de O'^IS. Un buttage, pratiqué comme
pour les autres mais, ne pourra ^tre que très avantageux. La
récolte se fera par arrachage vers le commencement d*octobre.
La haute valeur, comme fourrage, du maïs coupé en vert
est bien connue. Le journal que nous citons émet l'avis que,
s'il était possible de se procurer, chaque année, des grains en
quantité suffisante et à un prix abordable pour la grande cul-
ture, la variété qui nous occupe serait probablement la plus
intéressante et la plus productive en fourrage vert que nous
connaissions jusqu'à présent.
Procédé pour mettre en Tégétatlon le» arl^re»
récemmeiit plantés qnl tardent h ponaaer.
Il arrive que de jeunes arbres, après avoir été plantés,
tardent trop à se mettre en végétation, ce qui doit avoir le plus
souvent pour résultat de les laisser sécher et périr. M. Ober-
dieck indique, dans le recueil Monastcrift fur pomologie, un
procédé pour remédier sûrement, en peu de jours, à cet état
de choses. Il faut déplanter de nouveau Tarbre qu'on veut
obliger à entrer en végétation, en rafraîchir les racines, le
remettre en terre immédiatement après celte opération, enfin
lui donner jensuite un fort ariosement. En effet, les jeunes
arbres qui, après leur plantation, tardent a pousser, sont ceux,
en général, dont, pour une cause quelconque, les petites ra-
cines, agent essentiel de la reprise, ont plus ou moins souffert
à leur extrémité déjà une fois rafraîchie. Dans cet état,la sec-
- 141 —
lion des racines se trouve au milieu de la terre iiuniide comme
un corps inerte qui ne peut en absorber l'humidité. 11 faut
donc enlever cette extrémité sèche et inaclive , et , on for-
mant une nouvelle section fraîche, permettre aux racines d'in-
troduire dans^rarbre Teau sans laquelle il ne peut végéter.
Coltore de l^abricotier en plein Yeut.
M. I^iurent, jardinier au château de la Muetle, donne, dans
k Journal de la Société Impériale et centrale d* horticul-
ture, les détails suivants sur la culture de cet arbre précieux.
Tabricotier franc est celui dont le fruit est le plus estimé
pour les conserves. Ce genre d'arbre étant d'une vigueur ex-
traordinaire dans la pousse de ses premières années, on ne
taille, pour éviter la production des branches gourmandes, que
les plus vigoureuses, abandonnant les autres à leur essor
naturel. L'arbre, cultivé en plein vent et disposé en forme de
vase, exige d'abord nne taille longue : on se borne à suppri-
mer l'œil supérieur à bois sur les plus fortes pousses, et l'on
méDage l'œil secondaire toujours plus faible et plus tardif, ce
qui favorise le développement des branches faibles d'abord,
lesquelles n'auront pas été taillées; aussi ces branches ne tar-
deront-elles pas^à 'égaler les dimensions des autres.
Viennent ensuite les pincements méthodiques qui favorisent
et assurent la pousse des scions de la base des branches; de
préférence on doit les pratiquer dans le courant de mai, a six
pouces de l'extrémité de ces scions. Poiur retrancher les gour-
mands, s'il s'en trouve, il faut se garder de les couper rez la
branche-mère, car il se produirait des chancres mortels à cette
espèce d'arbres ; on doit ménager un œil à la base qui pro-
duira de faibles brindilles, et celles-ci suffiront pour amortir
la sève. Quand les arbres en chef de file sont déjà d'une cer-
taine hauteur, on se sert de Téchenilloir pour pratiquer les
pincements en temps utile. En entretenant toujours un bois
égal, les brindilles s'aoùtent aisément; les fleurs résistent
— U2 -
U\\o{[\ aux ;5cléos ilu priulcinps, el Ton peut compter sur les
IVuils.
Si Ton se conlenle de la taille d'hiver, si Ton ne retranche pas
soigiieusemoiit les gourmands, ou si Ton ne les prévient pas
par les pincements sus-mentionnés, on voit souvent les fruits
tomber avant leur entier développement, privés de sève, pour
peu qu'un changement subit de température se fasse sentir, ou
qu'une grande abondance de pluie succède à la sécheresse.
Le pix)fesseur d'Albret formait ses abricotiers en têtards,
qu*il soignait comme il est ci-dessus indiqué ; seulement Far-
bre, au lieu d'être évidé en vase, se garnissait à rintérieur de
briudilles à fruits depuis la base des branches jusqu'à leurs
extn^mités. Au printemps, on abrite ces arbres avec quelques
IK)ignées de fanes de pois liées par petites touffes, ce qui em-
|H?che que les fleurs ne soient brûlées par le soleil, Iorsqu*ont
sévi les gelées du printemps. On assure ainsi la récolte.
Li fonue en têtard donne des abricots blancs préfërés par
les confiseurs, tandis que sur ceux en vase, ils se colorent et
sont meilleurs pour la table. L'abricot-péche et Talberge de
Toui*s doivent être préférés dans ce dernier cas.
Wm poirier greIK «vr asl^éplnc.
D'après les obsenations publiées par M. Tabbé Dupuy dans
le BulUùn de la Sociefé d'agriculiure du Gers, le poirier
greffé sur aubépine se comporte à peu près comme tous les
3urbres greffés sur cognassier et même sur firanc. Il serait tou-
tefois encore plus fructit^re que ceux greffés sur cognassier.
M. Jules Deschamps émet à sou tour, dans la Retue Aor-
hcole de* Bouckes-tlu-Rhône, Topiniou que Taubépioe pour
pour pi>irier est plus rustique, plus propice à la fructificatk»
et plus durable que le cognassier, EUe a, en outre, pour cer-
tains sols, ra\antage de venir mieux sur un terrain léger,
pierreux et sec
^
— 143 —
P^Mte dem povles en liiTer.
M. de Schodt expose, dans le Journal d'agriculture pro-
gressive, les avantage? qu'il y a à faire pondre les poules
pendant la mauvaise saison, alors que les œufs sont chers,
et indique les moyens d'obtenir ce résultat. Pour cela, il faut
les tenir dans un milieu qui soit à l'abri des froids, et leur
donner à la fois une nourriture végétale et animale.
Une bonne méthode, simple et économique, pour leur pro-
curer cette dernière, consiste à faire des espèces de gâteaux
avec les débris de viandes cuites, les matières grasses, les
intestins de volailles ou de gibier, etc., que généralement on
jette ; tout cela haché bien menu et mélangé avec un peu de
ikrine, du petit lait ou du lait caillé, etc., et bien pétri ensem-
ble. On leur donne lous les jours un peu de cette nourriture
animale, indispensable aux oiseaux, et on a soin, afin que tous
en aient, de l'émietter en la dispersant.
Il est bon de donner aussi, le plus souvent possible, des
jeunes verdures aux poules, telles que feuilles de salade, de
clioux, jeune trèfle, etc. On complète leur nourriture par un
peu de grain, principalement du blé noir ou de l'avoine.
liéee««lté de novrrir les alieillee
au printeaipe.
Au début du printemps, lorsque s'épanouissent les pre-
mières fleurs, les abeilles s'occupent plus particulièrement de
la cueillette du pollen, nécessaire pour alimenter leur nom-
breux couvain. Faisons observer en passant qu'elles opèrent
ainsi en secouant le pollen des étamines, et le faisant tomber
ou le portant sur les nectaires, un mariage entre ces organes
de sexe différent, et contribuent pour une large part à acmer
i la fécondation des plantes. Aussi plus les abeilles visitent les
I ûenrs, mieux on peut espérer que ces fleurs fructifient.
& Au sujet de la récolte du pollen, le journal V Apiculteur fait
— iU —
observer que cette opération ne peut être faite par les abeilles
qu'en ayant du miel pour le pétrir et en faire des pelotes
qu'elles attachent à leurs pattes postérieures. Or, la sécrétiOD
du miel éLint peu abondante en mars et en avril, il s'ensuit
que les abeilles n'en trouvant pas encore dans les fleurs, sont
obligées ;d'en porter de leur ruche pour picorer le pollen. Il
est donc indispensable, en ce moment précieux, d'alimenter
les colonies à bout de provisions; il faut ne pas les laisser
manquer de miel, si on veut les voir s'adonner grandement à
la cueillette du pollen , partant à l'éducation d'un nombreux
couvain qui les rendra prospères. On constatera sur ces colo-
nies une consommation très grande : i kil. de miel donné
pourra être absorbé au bout de cinq ou six jours, si la popu-
lation est forte et la mère vigoureuse. Il vaut mieux en donner
deux qu'un, fit recommencer au bout de quelques jours, afin
d'être assuré du succès. C'est une avance placée à gros intérêt.
; -c. r; ■_ - , «il
Mendc, impr de C PRIVAT, successeur de J.-J -M. cl E. IGNON.
— 145 —
SÉANCB DU 10 MAI 1864.
PRÉSIDENCE DE M. DELAPIERRE
PRÉSIDENT.
Pf
Présents : MM. l'abbé Vidal, vice-président, Tabbé
Rosse, Martinet, Laurens [Pauliu], Laurens aine,
BouNiOL ^Charles), Grénié, Portaliê et Vincens.
— M. le Président donne lecture de la dépèche sui-
vante, qui lui a été adressée par S. Exe. M. le Ministre
de l'agriculture, du commerce et des travaux publics,
en réponse à la délibération prise par la Société, dans
s;i séance du 31 mars dernier, relativement h la réduc-
tion du nombre des primes attribuées à la race d'An-
brac dans les concours régionaux.
Paris, le 13 avril 1864.
Monsieur le Président,
Vous m'avez transmis un extrait du procès-verbal par lequel
la Société d'agriculture de la Lozère exprime le vœu que les
prix affectés à la race bovine d'Aubrac, dans les concours agri-
^ eoles régionaux, soient rétablis à leur ancien nombre. Cette
I diminution des récompenses offertes se manifesterait à Tulle
ei k Grenoble.
3'ai l'honneur de vous annoncer que le nombre des prix
affectés par les programmes des concours est mis en rapport,
adulant que possible, avec celui des animaux présentés, et cal-
oAé de manière à ce qu'il y ait une lutte sérieuse.
Or, en 1863, au concours de Clermont, le nombre des ani-
ttttftRdela race d' Aubrac, présentés par onze propriétaires, ne.
— lie —
s'est élevé qu'à 32, alors que pour la race de Salers, par exem-
ple, le chiffre des animaux élail de 130. De même, à Valence,
on ne comptait que 27 têtes de la race d'Aubrac appartenant à
dix propriétaires, tandis que le total des animaux de la race du
Mézenc s'élevait à 49.
Ces considérations ont dicté les dispositions de mes arrêtés
de Tulle et de Glermont, et j'ai dû, en prenant pour base les
chiffres de Clermont et de Valence, restreindre le nombre des
récompenses offertes à la race d'Aubrac, et les mettre plus eu
rapport avec le chiffre des concurrents. Mais ces dispositions
pourront être modifiées les années suivantes si les propriétai-
res d'animaux présentent, dans nos exhibitions agricoles, un
nombre de sujets assez considérable pour quMl y ait lieu d'a-
jouter des prix aux récompenses offertes jusqu'à présent.
Je ne terminerai pas sans ajouter que la décision que j'ai
prise> cette année, n'implique aucunement Tinrériorité de ta
race d'Aubrac, dont je me plais à reconnaître toute la valeur.
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considé-
ration distinguée.
Le Ministre de l'Agriculture, du Commerce
et des Travaux publics,
Armand BÉHIC.
— M. Th. Roussel écrit à M. le Président pour lui
accuser réception de la médaille d'argent qu'il a obte-
nue l'année dernière pour le reboisement de son do-
maine d'Orfeuillette.
— M. le Docteur Jules Guyot a adressé à M. le Pré-
sident une lettre de remeroîménfs pour sa nomination
'omme membre correspondant.
— Comme les années précédentes, S. Exe. le Mi-
nistre de ragriculture, du commerce et des travaux
publics a bien voulu accordera la Société une sub-
vention de 1 ,500 fr.
Par décision du 13 avril dernier, S. Exe. M. le
Ministre de rinstructîon publique» a également accordé
('
^r.
— U7 -^
à la Société une somme de 300 fr. à titre d'encourajjc-
nient pour ses travaux.
— En lui adressant le programme des primes à
distribuer, cette année, aux meilleures cultures four-
ragères, M. le Préfet invite M. le Président à faire pro-
céder par la Société à l'appréciation des demandes
produites, lesquelles sont au nombre de 10 (7 pour
l*arrondissement de Florac et 3 pour celui de Marve-
jols). La visite des exploitations des concurrents est
confiée aune commission composée de MM. Lapeyre,
maire<le la Parade, Vachin, maire d'Hures, et Albaret,
propriétaire à Rouges-Parets , commune de la Ca-
nourgue.
— M. le Président fait connaître que, par une autre
décision, M. le Préfet a bien voulu mettre à la dispo-
sition de la Société et des Comices agricoles de Mar- .
vejols et de Florac, la somme allouée, chaque année,
par le Conseil général pour primes aux animaux re-
producteurs
— M. le Préfet a envoyé à la Société quelques exem-
plaires, dont il avait fait la demande au Ministre, de
trois rapports sur la viticulture par M. le D' Jules
Guyot. Ce savant œnologue a fait espérer à M. le Pré-
sident qu^il lui adresserait prochainement, pour être
inséré au Bulletin, le compte rendu de sa visite dans le
département.
— M. Th. Roussel a aussi envoyé un exemplaire
de son rapport sur la prime d'honneur du concours
régional agricole tenu à Valence on 1863. (Voir au
Bulletin.)
Dépôt du programme de Texposition des produits
d'horticulture, etc., qui doit avoir lieu à Grenoble les
18, 49, 20 et 21 mai, k l'occasion du concours régional
agricole.
\
— UB —
— Lu Soriélé d'agriculture du (^hei* a également tait
parvenir le programme d'un concours de moîssonnea-
ses à tenir dans un lieu et à une époque qui seront ul-
térieurement fixés.
— M. le Président rend compte du résultat des
fouilles qui ont été exécutées, Tan dernier, à Javols,
avec le concours des fonds de la Société. (Voir au
Bulletin.)
— M. Tabbé Jérôme Charbonnel a adressé à M. le
Président un mémoire intitulé : Dissertation histo-
rique sur Sainte Enimie, vierge, fille de Clotaire IL
(Voir au Bulletin.)
NOMINATIONS.
Membre» associés.
MM. Cathjilan, expert-géomètre, à Mende.
Bancilhon, propriétaire au Vergougnoux, com-
mune de Barre.
EXTRAIT
DU RAPPORT DE M. TH. ROUSSEL»
SUR LA PRIME d'hONNEUK
DU CONCOURS REGIONAL DE VALENCE.
M. Th. Roussel a bien voulu adresser à la Société
un exemplaire de son rapport, présenté au nom de la
commission chargée de la visite des exploitations agri-
coles qui concouraient, en 1863, pour la prime d'hon-
neur dans le département de la Drùme.
— U9 -
Ce remarquable travail, que tout propriétaire ami
(l'UD sage progrès consultera avec fruit, contient, au
sujet du domaine de Flandaine, appartenant à M.
Rollet, lauréat de la prime d'honneur, des considéra-
tions dont nous croyons devoir reproduire quelques
extraits, dans l'intérêt de Tindustrie séricîcole et po-
mologique de la Lozère.
Après avoir traité la question relative à la culture
fourragère de ce domaine, M. Th. Roussel s'exprime
ainsi :
Le ver à soie faisait k fortune de la vallée de St-Jeau au
moment des débuts de M. Rollet : « aussi, dit-il, tout le monde
voulait être éducateur et ceux qui n'avaient pas de mûriers
achetaient la feuille qui se vendait de 10 à 15 fr. les 50 kilogr.
dans les derniers jour de Téducation. » M. Roilel Ot lui-même
ses pépinières de mûriers, greffant, de ses mains, tous les
sujets et les soignant de manière à avoir, à la 4"*« année^ des
plants magnifiques à meUre en place. Il destina à cette plan-
lation ses meilleures terres à céréales dans la pailie haute du
domaine. « Au moyen d'une forte charrue, dit-il, je fis ouvrir
des fossés il 9 mètres de distance les uns des autres, afin d'avoir
par hectare le nombre de 160 mûriers. Les attelages firent une
partie du travail qui fut terminé par les domestiques... Les
mûriers furent placés dans le fossé à 7 mètres de distance
entr^eux. » En attendant la croissance des plants, M. Rollet
utilisa les larges espaces qui séparaient les lignes et y sema
de la luzerne. Toutes les bonnes terres arables de Flandaine
se trouvèrent ainsi, à un moment donné, en luzerne, et il fut
possible, comme je l'ai dit, de vendre de grandes quantités de
fourrage tout en nourrissant désormais dans le domaine au
moins 42 têtes de gros bétail de travail ou d'engrais, 50 à
60 bêtes à laine, un cheval et, pendant un certain temps, trois
^ons.
Après avoir ainsi profité pendant deux ans de la luzerne de
r
— loO —
ses plantations, M. HoUel, jugeant que les racines des jeunes
mûriers avaient besoin de s'étendre, fit creuser à la charme
un large sillon de chaque côté des lignes plantées. Le fond
de ce sillon fut retourné à la bêche pendant l'hiver et tout le
fumier des étables disponible y fut enfoui ; la même opératloo
fut répétée les hivers suivants jusqu'à la destruction complète
de la luzerne par le défoncement des bandes qui séparaient
les lignes de mûriei's.
Je rapporte les renseignements donnés par M. Rollet à cet
égard, avec une confiance d'autant plus grande que nulle part,
dans la Drôme, la Commission n'a vu une plantation de mûriers
aussi bien faite ni aussi prospère. Nulle part nous n'avons vu
des arbres aussi bien dirigés et ofi'rant dans toutes leurs parties
un équilibre aussi parfait. M. Rollet attribue ce résultat à un
système de taille qu'il définit ainsi : tailler court les grosses
branches et laisser un plus grand nombre d'yeux etdera-*
milles sur les branches faibles qu'on veut développer. Il nous
semblait, au premier coup d'œil, que la taille, à Flandaine,
était un peu longue ; mais, sur ce point encore, M. Rollet nous
a montré que toutes ses opérations sont raisonnées : on re-
marque dans la vallée de St-Jean que les arbres tendent à se
développer en hauteur plutôt qu'en laideur et M. Rollet s*est
aperçu qu'en voulant forcer les mûriers à s'étendre horizonta-
lement par une taille trop sévère, on compromet leur venue et
on s'expose à les faire périr.
On a Ml que la sériciculture faisait la richesse de la vallée
de St-Jean lorsque M. Rollet entreprit ses plantations. Mais,
conmie toute chose, la culture a ces révolutions qui trompent
les meilleurs calculs. Lorsque les mûriers de Flandaine fu-
rent au point de produire la quantité de feuille sur laquelle
M. Rollet avait compté pour la vente, le prix de cette feuille
était en baisse croissante cl, pour en tirer parti, il ne resta
qu'un moyen, celui de se faire éducateur. M. Rollet con-
sacra, s;ms |H?rdre un moment, tomes ses ressources ù la
construction d'une magnanerie qui lui permit de montrer
r\
— 131 —
bieotôl eonuueDl un obsens^eur sagace et un praticien acUr
peat irourer ue occasion de gain là où d'autres n'auraient
trouvé que leur mise.
Mais malgré les ei^cellentes dispositions de la magnanerie
de Flandaiue, et après des succès très-brillants dont M. Rollet
profita pour se livrera la fabrication et à la vente de la graine,
la gatioe pénétra chez lui et, en trois ans, détruisit une belle
race qui avait admirablemenr réussi jusque là. Mais cette fois
eocorc l'adversité n'a pas été sans leçons et c'est pendant ces
épreuves que M. Rollet a fait des observations qui permettent,
à ce qu'il prétend, de prévoir le développement de la maladie
dans les chrysalides et les papillons, et de distinguer, à un
QHHneut donné, la bonne graine de la mauvaise. Il n'y a,
(faprès M. Rollet, de papillons sains que ceux qui pondent
mmédiatement après qu'ils sont découplés et il n'y a de bonne
graine que celle qui est pondue pendant les premières heures.
Ceile-d, quelle que soit sa couleur, se conserve sans altération
jasqu'ao pnutemps suivant. Elle réussit sans déchet et elle
oire eette particularité, de prendre une teinte bleue cendrée,
de«i jours avant l'éclosion. C'est par ces remarques que M.
Rollet affirme qu'il est panenu dans ses éducations à faire
cboix d'une graine qui lui assure des succès ininterrompus au
milieu des revers de ses voisins. Il n'appartient pas à ce rapport
de Juger leur valeur ; mais les témoignages recueillis par la
Comoûssion dans le pays même, et d'autre part les preuves
de ittceès fournies par les écritures de M. Rollet, et confirmées
par la prospàilé sans égale de la chambrée que nous avons
vie, MMS faisaient un devoir de signaler à la sérieuse attention
desiénciadteurs les indications données à cet égard, sans aucun
■vnèfe, |kar le propriétaire de Flandaine.
L'abarîoilure, chez M. Rollet, ne se borne pas au mûrier.
Les arivtt a fruit et le frêne y sont l'objet d'une culture inté-
et très- soignée.
a été jusqu'ici l'arbre fruitier par excellence du
> ; le développement de cet arbre y est magnifique et
— 162 —
ses produits sonl aussi abondants qu'estimés- M. Hollet en a
perfectiODDé la culture dans ses terres en greffant lui-même,
avec les meilleures espèces de noix de dessert, la plupart de
SCS sujets, qui commencent à entrer en rapport.
Le frêne, remarquable par sa très-rapide venue dans ht
vallée de St-Jean, est, dans ces conditions, un arbre précieux
pour le chirronnage. Nous avons vu à Flandaine des pentes
trop abruptes pour être cultivées, plantées de frênes de la pin»
belle venue, destinés à fournir des bras de charrettes lorsqu'ils
auront une tige de 6 mètres avec une circonférence moyenne
de 0 m. 50.
Mais ce n'est là qu'un objet secondaire. Les arbres les plus-
importants à Flandaine, après le mûrier, sont le poirier et sur-
tout le pommier dont la culture a été combinée d'une manière
ingénieuse avec celle du mûrier.
Les mûriers étant parAcnus, chez M. RoUet, au plus haut
degré de leur production, il y avait lieu de prévoir leur décrois-
sance et de pounoir à les remplacer utilement. Les résultats
d'une plantation iaite en 1836, de pommiers de la Tariété ap-
pelée reinette du Canada, frappèrent M. RoUet. La plupart de
ces arbres, que la Commission a vus dans les prés de Flan-
daine, ont donné, après leur dixième année, au moins un hec-
tolitre d<; pommes et plusieurs sont arrivée à produire jusqu'à
k hectolitres. L'importance de ce produit se juge aisément,
s'il est vrai que depuis le débouché ouvert par le chemin de
. fer, les reinettes du Canada de Flandaine se payent 0 fr. 05
la pièce. Pour M, Rollet la conclusion de ce fait a été la
création d'une pépinière de pommiers, tous greffés par lui, et
qu'il transporte dans les plantations de mûriers à mesure que
celles ci manifestent de l'épuisement. Déjà environ 750 pieds
de l'espèce précieuse en question sont en place, au milieu des
bandes de 9 mètres qui séparent les lignes de^ plus ancienne^
plantations de mûriers.
Le rapport de M. Th. Roussel est suivi du procès-
— 163 -
verbal de la distriJjution des prix et médailles décernés
au concours régional. De ce document il résulte que
les exposants de la Lozère, en ce qui concerne l'espèce
bovine* notamment la race d'Aubrac, ont obtenu, avec
les prix correspondants, 5 médailles d'or, 9 médailles
d'ai^ent et 1 de bronze. Ce sont MiM. Ch. Durand,
Talansier, Grousset etClavel (Gilles).
Parmi les serviteurs ruraux auxquels des récom-
penses ont été attribuées au même concours, on
remarque trois lauréats de la Lozère : le sieur Che-
minât, employé chez M. Talansier; le sieur Hugonet,
chez M. Durand ; le sieur Grousset (Auguste), chez
M. Grousset.
SCIENCES ET ARTS.
UN CIMETIÈRE ANCIEN A LANUÉJOLS.
Rapport par M. l'abbé BOSSE.
Un propriétaire de Lanuéjols ayant voulu améhorer
une partie d'un champ qu'il venait d'acquérir, mit à
découvert trois tombes qui excitèrent l'intérêt de M.
l'abbé Paris, vicaire de cette paroisse. Il nous donna
avis de cette découverte, et, le 27 novembre 1863, nous
ffous tranportàmes sur les lieux. La forme de ces tom-
bes, les débris de briques à rebords que nous trouvâmes
en les fouillant, nous firent espérer que des recherches
— loi —
faites dans cette propriété ne seraient pas sans résultat.
Dans un rapport verbal fait à la Société dans sa
séance du mois de décembre, nous lui fîmes part, et
de la découverte et de nos impressions. Elle voulut
bien nous accorder une somme de cent francs pour
faire faire quelques fouilles.
Nous venons aujourd'hui lui rendre compte des ré-
sultats qui ont été obtenus, par les soins de M. Tabbé
Paris, qui mérite tous les éloges de la Société pour Tin-
telligence et le dévouement avec lesquels il a dirigé
ces fouilles.
La propriété est à 100"" à ])eine du village de Lanué-
jols, sur la gauche du chemin de ce village à Mende, et
est contiguë du côté de TEst à la propriété des Cla$tre$,
sur laquelle se trouve le tombeau romain. Elle est en
plan incliné du Nord au Sud, et porte le nom de Champ
de VEglise ; elle a une contenance d'environ 77 ares.
Les premières tombes découvertes se trouvant dans
la partie supérieure de la propriété , les fouilles de-
vaient nécessairement rayonner autour d'elles. Elles
amenèrent la découverte d'environ une cinquantaine
d'autres tombes, occupant à peu près la moitié de la
partie supérieure de la propriété, sur une diagonale
dont la partie la plus large se trouve au S. 0. se diri-
geant au N. E.
Ces tombes avaient toutes la même direction : du
couchant au levant, elles étaient diverses et quant à
leurs formes et quant aux matériaux qui les compo-
saient.
Elles avaient la forme d'une bière ; mais les unes*
avaient les deux extrémités égales: tandis que d'autres
• étaient un peu plus rétrécies aux pieds. Un certain
— 155 —
Qooibre étaient doubles , séf»arées dans toute la lou-
gueur par une pierre taillée de 0* 15^ d*épaiâseur ;
leurs parois étaient formées avec des pierres plates
dégrossies, garnies au foud avec des parties de briques
a rebord, le rebord tourné à lintérieur de la tombe.
Parmi les autres qui étaient simples, les unes étaient
construites en pierres plates, quelquefois non dégros-
sies, les autres en tuf enduit d*une couebe fine de
mortier ; beaucoup en briques à rebords. Toutes
«taient recouvertes, à part deux ou trois, et dallées ;
une même dalle en schiste recouvrait les tombes
iloubles.
F^ur longueur variait entre I" 4(K, 1" 75*" et 2" ; la
hauteur à l'intérieur variait entre 0" 35*^ et 0" 40*^.
Les briques avaient 0" 40^ d'un rebord à l'autre , et
0"35* dans l'autre sens ; et 0*2^ d'épaisseur ; le rebord
avait en sus 0* 3^. Elles avaient toutes une marque ou
estampille sur la face entre les rebords, composée de
quatre traits entrelacés, et qu'on ne peut mieux com-
parer qu'à une ganse simple sans nœuds. Cette marque
était quelquefois entière sur la brique ; d'autres fois
elle commençait sur une brique pour se continuer sur
la suivante. (Voir ci-après la figure N° 26 qui donne
une brique à proportions réduites.)
Nous avons pu voir nous-même une tombe intacte
de1»40« de longueur, construite entièrement en bri-
ques ; une plantée à chaque bout, et quatre à la suite
Tune de l'autre sur chaque paroi. Les rebords pour
celles des côtés étaient en bas et en haut ; pour celles
qui servaient de couverture, les rebords allaient d'une
paroi à l'autre.
Un mouvement de terrain, qui a dû se produire de-
156 —
o
N. 4.
N. 8.
N. 2.
N. 6.
N. 8.
N. il. N.1Î.
f
— 158 —
puis la lonnation de ca)s tombes, leur aviût <lonné à
toutes une inclinaison dans le sens de la peote. Nous
n'avolis pas trouvé de brique (|ui ait résisté à ce mou-
vement (1). Celles qui recouvraient la tombe dont nous
venons de parler, rencontrant la résistance de celles
descôtés, 8*étaient affaissées et présentaient uneornière
égale comme celle que produirait une roue brisant
de la glace.
L'intérieur de ces tombes a été visité avec le plus
grand soin. Malheureusement, tomme elles étaient
dans un terrain marneux, les infiltrations les avaient
complètement remplies d*une terre fine, bien mieux
tamisée que celle des potiers; cette terre formait conmie
un ciment dans lequel étaient noyés les sqfûelettes.
C'est ce qui n'a pas i)ermis d'extraire un squelette en
entier ; aussitôt qu'on les touchait, les os ne venaient
qu'en parcelles. Un moment nous avions espéré ex-
traire le squelette d'une tombe qui avait 2" ; mais
pendant que les ouvriers étaient à prendre leur repas,
les enfants du village Teurent mis en pièces.
Le fémur et le tibia que nous présentons, sont tout
ce qui a pu être sauvé. La Société pourra les envoyer
h M. le Ministre selon la demande qui en a été faite
pour les collections du musée anthropologique.
Dans la pose des squelettes , nous avons remarqué
ceci : la face était toujours tournée vers TOrient ; la
tête, relevée à la hauteur des épaules, ce qui suppose
une belle taille au squelette de la tombe de deux
mètres ; un des bras était allongé dans le sens du
(t) Depais la lecture de ce rapport, fâ. Tabbé Paris dous a fait
parTenir deax briques entières.
— 169 —
corps, l'autre était ramené sur la poitrine , tantôt le
droit, tantôt le gauche.
Dans un grand nombre , même dans les tombes
doubles, se trouvaient deux squelettes; dans une,
entre autres, il y en avait jusqu'à quatre. On aurait dit
toute une famille ensevelie presque en même temps;
le grand squelette occupait toute la longueur de la
tombe; un peu au-dessous de Tépaule gauche com-
mençait le second ; par l'empreinte des vertèbres sur
la terre, on voyait que, pour faire place au second, on
avait infléchi le premier sur la droite; enfîn, aux pieds,
et au-dessus des autres deux, se trouvaient les sque-
lettes de deux enfants, mais la face tournée au cou-
chant.
Certains crânes mesurés nous ont donné plus de
hait millimètres d'épaisseur ; en général, les dents
étaient saines et l'émail bien conservé.
Ce grand nombre de tombes fouillées ne nous a pas
roorni beaucoup d'objets que nous puissions mention-
ner. Il y a eu :
l"" Des agrafes, ou fragments d'agrafes (voir les figu-
res qui précèdent, N'^'l , 2, 3, 4, 5, 6, 7et8), aunombrede
huit et de différentes formes; une surtout est bien con-
servée, N**8, il y a jusqu'aux boutons à jambe perforée.
Elles devaient servir pour serrer une ceinture, car c'est
dans cette région du squelette qu'on les a trouvées.
7? Quatre bagues de dimension peu ordinaire ; l'une
est un simple anneau, N'' 9 ; le chaton manque à une
autre, N"" 10, dont l'anneau est plat ; sur le chaton de
b troisième se trouve une croix, N^ Il , à base divisée;
D3osn*avoo8 pu déterminer les traits qui se trouvent
MIT le chaton de la quatrième, X° 12.
— I«0 —
N. 26
N. 25.
— 161 —
3® Deux débris on fer d'instruments creusés en
gouttière.
4" Une lame de couteau pointu, N° 13, semblable à
nos couteaux de table.
5« Huit grains de bracelet, N~ 14, 15, 16, 17, 18, 19,
20, 21 , et la moitié d'autres deux , de diverses
lormes : rondelles, rosaces, tubes ; il y en a en corne
et en verre; ces derniers ont des traits qui dessinent
des losanges sur lesquels s'est conservé uit enduit
jaunâtre.
&* Une pierre taillée en losange, N**22, et de couleur
verte au-dessus, blanche au-dessous ; on y remarque
les trous pratiqués pour la monter.
7*» Des débris nombreux de poterie, N** 23, 24, 25,
dont nous n'avons gardé que trois fragments qui por-
tent une ornementation différente.
8* Une brique entière, N**26.
Tous ces objets ont été reproduits dans leur gran-
deur naturelle, excepté la brique dont les proportions
sont indiquées.
Quelle est l'origine de ce cimetière?
L*orieDtatioo uniforme des tombes , la présence
d'une croix sur le chaton d'une bague, semblent ne
laisser aacun doute que ce cimetière ne soit un cime-
tière chrétien dont il n'est pas facile de préciser
Tépoque. Peut-être même a-t-il appartenu à plusieurs
époques. Ne devrait-on pas le conclure de ce mélange
de tombes en briques et en pierres ; de ces débris de
briques plantés à côté de pierres plates et empruntés
îdes tombes anciennes ; de ces squelettes juxta-posés
et superposés dans des tombes qui n*avaient pas au-
12
— 162 —
delà de O^AO^ de hauteur et de largeur, et qui, pour le
plus grand nombre, appartenaient à des adultes ?
D*un autre côté, si ces tombes sont toutes chrétien-
nes, il n'est pas sans intérêt de remarquer: 1*" celles qui
sont entièrement en briques avec une marque particu*
Hère ; 2^ la présence et la forme des agrafes ; J* les
poteries dont l'ornementation pourrait donner quel-
ques lumières et qui ne sont pas sans analogie pour
la matière et le travail avec celles qui ont été décou-
vertes à Javols.
Il est à regretter que l'insuffisance de fonds ne nous
ait pas permis de suivre ces tombes jusque .dans la pro-
priété voisine, c'est-à-dire celle à l'extrémité de laquelle
se trouve le monument romain. Celui-ci porte à 1^
dernière ligne de son inscription : cum œdifictù ctr-
cutr^acentibtu. Ces mots, rapprochés des tombes dont
nous venons déparier, ne sembleraient-ils pas indiquer
qu'entre les tombes et le monument des fouilles ne
seraient pas infructueuses? Ne serviraient-elles qu'à
mettre à jour cette belle table en pierre posée sur un
pavé dont les joints sont en plomb, et que M. De Mala-
fosse a vue dans son enfance, il n'y aurait pas lieu à
regretter une nouvelle allocation de fonds.
Mais comme les ressources de la Société sont très-
bornées, nous l'engagerons à faire un appel à la bien-
veillance de M. le Ministre. On ne' peut pas lui signaler
de localités où les fouilles promettent plus de résultats
qu'à Lanuéjols. L'importance du monument romain
rindiquerait à elle seule; et nous ajouterons, pour ne
parler que des débris d*ossements, que le sol en est
littéralement jonché. On ne creuse pas à une petite
profondeur sans en amener en quantité à la surface.
— 163 —
Dans le village même, il y a peu d'années, en prolon-
geant une écurie qui est en contre-bas du terrain, la
traache de ce terrain présentait ces débris aussi nom-
breux que les cailloux.
Labbé BOSSE.
LE GÊVAUDAN
PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE CIVILE,
DITS BBLIOIBU8B.
(Aiié« 1M7 et MiTtites.)
Suite (1).
Paix de Longjameau (23 mm), franchemeot exécutée par le gou-
Teroear. — ElargiisemeDt de Footagoe, protettaot de SerTerette,
et soCret — La garnison de Bedoisat retirée à la prière d'Antoine
de Nerbonne qui l'engage à j tenir bon pour le Roi« — Siège de
Tillefort oli conunande le Bastard de Bruit. Affaire du pont de
Bajard. — Glande du Bojs, fournisseur det balles et boulets. —
Malgré la paix, inTation des proteslans. — Enqnéle sur le cbAleau
de Bramonai. — Publication de la paix de Longjumeau et ins-
tmctions tnr ses conséquences. — Licenciement des troupes ca-
tboliqnes ; précautions pour qu'elles se retirent sans causer du
désordre.— La paix notifiée aux Tilles occupées par les réformés ;
eUei n'en tiennent aucun compte. Le gouTorneur en donne aiis à
iojeoie, à DamTille et au procureur général à Toulouse. Celui-ci
dit part d'une lettre close du roi qui porte quon ne doit rendre
lef prisonniers, laisser rentrer les absens, etc., que lorsque les pro-
testant aoront exécuté les clauses du traité, c est-à-dire rendu les
▼illet qv'ib occupaient, etc. (déjà en Gévaudan la liberté aTaitété
reodae anx prisonniers, etc.). — Rentrée au Boy de la dame de
St-Renèxe. — Ordre au sergent Lafont d'aller surprendre Ispa-
gnae. — Lettre de lojense aux officiers et consuls de Manrejôls,
el an beron de Cénaret. Copie de cette dernière. — Ordre deux
(1) Yoir le Bulletin d'arril, page 59.
- 164 —
fois lionne à La Gaze d'aller occaper Marrejols; deai fois il refbte,
jusqu'à ce que la paie d'avril soit doonée à sa compagoie. — Lt
baron de Cénaret part pour faire exécuter Tédit de paciGcalioQ à
Chauac et Marrejols. Il réunit les troupes de Boîsrerdan, La Csie
et Salelles; prend les officiers du bailliage et autres penooiMges
notables; on lui ferme les portes; curieux incidents de cette
expédition. — Il reçoit une lettre du roi et du maréchal de Dam-
Tille lelatire an désarmement. Délibération à ce sujet. — Le bâton
de Cénaret s'absente et désigne La Oze pour le remplacer. Il loi
recommande de bien Teiller sur Là Çanourgue ; il charge le sieor
de Mercuret de la garde du Boj et Louis CbeTalier de celle de
Mende. — Atis d'Antoine de Planchamp que les réformés re-
prennent les armes dans le Cérennes.
Le trentiesmc dud. mois de mars, André Fontunye,
de Serueyrette, prisonnier pour le faîct de la religion
en la ville de Mende, nous auroit présente requeste
pour jouyr du beneflSce des Edicls du Roy (1). Actendu
la déclaration, jurement et promesse par luy faicts
deuant m/ André DeChalolbet, lieutenentaubailliaigé
de Giuaudan, de ne pourter jamays les armes contre
le Roy, ains luy estre et demurer très fidelle subject
et obeyssant, dont nous auroit fait apparoyr, ensemble
du consentement du procureur du Roy, au pied de
laquelle auons ordonne que le supplyant jouyroît de
la remission et grâce octroyée par le Roy en ses edicts
et ordonnances; et ce faysant, seroy t eslargi et mys en
playne liberté, faisant les submissions a ce requises, -
et aux charges et conditions pourtecs par lesd. Edicts
et ordonnances ; luy deffendant de ne jamais ne
prendre les armes contre lauctorite du Roy, fréquenter
les ennemys de sa Mageste en dernier lieu esleues
contre son Estât et repoz publie, leur adberer, admi-
nistrer ny pourter viures, ny aultrement leur ayder
(1) Entre autres krlicles elle accordait amnistie générale aux religion-
«aires.
— 166 —
ou fauoriser de ses personne et biens, ny moyens, di*
rectement, ny indireetnment* a peyne destre pendu
et estrangle.
Le premier jour du mois dapuril, aud. an, despe-
chasmes ordonnance a m."" Bernard Renard, geollier
etguante des prisons de Mende, pour estre rembource
paried. trésorier de lextraordinayre de la somme de
vingt liures tournois, par luy fournye, pour la nourri-
ture de Blaize Verdyer, Guillaume Vayssier, Antboine
Salimyer, Guillaume Guy, dict Daulias, Jehan Du
Gua, Pons Kiuiere et m/ Michel Malefosse, prisonniers
de guerre, durant le temps quils ont este ausd. prisons.
Le second jour dud. mois, ayans enuoye quérir
Aothoine de Nerbonne, seigneur de Rodossas, pour
luy iayre entendre les causes et raysons au moyeu des-
quelles nous auryons mys la susd. garnison dans sa
tour de Rodossas, il nous auroyt supplie la luy vouUoir
rendre, se offrant la guarder en lobeyssance du Roy
et nostre, auec soldatz catholicques, et la nous re-
mectre en main toutes foys que nous len requerryous.
Ayans mys ce faict en delliberation, par laduis de
Qostre susd. conseil, pour obuyer aux frays que le
pais souffre pour lentretenement de lad. garnison,, et
nous confians de la preudhomye et légalité dud. de
Nerbonne, dont le seigneur de Maurengiers nous
auroyt acteste par plusieurs missiues, auryons relaxe
et relaxons lad. tour de Rodossas, et ce quen dépend,
entre les mains dud. de Narbonne, seigneur dycelle, a
la charge de y tenir soldats catholicques, vrays subjects
du Roy pour resisterauxentreprinses que les ennemys
dud. seigneur et sond. Estât, pourroyent enlreprendn;
sur lad. tour ; et la rendre a sa Mîi^^esto, ou a nous.
— 166 —
toutes Ibys et quantes en sera requis en lad. obey$8ance;
et ce, sans aucune dillation. Et ordonne que, peur
cest effect, lad. garnison vuydera, et nostre dicte or-
donnance inthimee aud. de Nerbonne, lequel a prdoiis
la guarder de poinct en poinct comme y est contenu ;
m.® Jehan Malzac, procureur du Roy susd., illec pré-
sent et stipullant pour led. seigneur, et aulfres que y
pourroyent auoyr intherests pour laduenir. Et, de ce
fayre, encores dabondance led. de Narbonne a présente
noble Anthoine de Ghauaîgnac, seigneur du Pin et de
Gorssac, en caution; lequel, a sa prière, sest constitue
pleige pour luy jusques a la somme de mil escuz dor
sol, payables promptement pour tous despens, dom-
mai$:es et intherests que, par faulte dud. Narbonne,
led. pays en pourroit souffrir. De quoy icelluy de Nar^
bonne a promys le releuer indemne et les siens, es*
semble de tous les aultres despens, dommaiges et in-
therests que led. de Gorssac en pourroit succumber,
y présent pour luy et les siens. Et, pour ce fayre, se
sont soubmis comme pour les propres affayres du Roy
auec jurement, renunciations necessayres, mesmes
led. seigneur du Pin, a lordre de droict et discussions
de biens. Presens a ce, m.«* Anthoine Du Prat, cht-
noyne de Mende, Anthoine de Lobeyrae, sire de Murets
Pierre de Vergessac, sire de La Brosse. Et, pour realle-
ment ferevuyder lad. garnison et exécuter nostre dicte
ordonnance, en auryons escript au seigneur de Mau-
rengiers, qui y s^roit satisfaict, comme appert par
lacté retenu par m.* Pierre Rochette, notayre, qui
nous auroyt enuoyee, de teneur : Lan mil. etc.
Le sixiesmc dud. mois dapuril, auons baille nostre
ordonnance et estât aud. trésorier de lextraordinayre
— 167 —
pour payer les susd. conipaoyes, es tans dans nostre
goummement, suyuant lestât gênerai, par nous cy
deoaiit faict ; cest, a la companye du cappitayne Boys-
uerdao, estant de cent arcquebuziers a cheual; dix
sept cens quinze liures tournois ; a la companye du
cappitayne La Gaze, estant de trois cens hommes de
goerre a pied, trois mil dix sept liures tournois ; a la
companye du cappitayne Daussan, estant de deux cens
hommes de pied, deux mil cent dix sept liures tournois;
a celle du cappitayne Salelles, estant de cent arcque-
buziers a pied unze cens trente cinq liures tournois,
pour leurs soldes, estats et entretenenient du moys
commence le premyer de mars et fini le dernier jour
du mesmes moys. Et au susd. De Pierres, commis-
sayre, quarante liures tournois; aud. Monnyer, conte-
roUear, trente liures tournois; et au susd. Achard,
nostre maistre de requestes et conseil, quarante liures
tournois, pour leurs taxations dud. moys, reuenans
toutes lesd. sommes, en somme uniuerselle , a la
somme de huict mil cent vingt quatre liures tournois.
Led. sixiesme jour dud. mois dapuril, le seigneur
De Boysuerdun, bailly, nous a rapporte comme il se
seroit achemine en la ville de Villefort, suyuant la
commission a luy baillée, auec le nombre des gens
de guerre quil auoit et les trouppes que luy auoyent.
este par nous enuoyees des compagnyes des seigneurs
De La Gaze et Daussan ; et y estre arriue et enuoye son
trompette auec le cappitayne Villate, son lieutenent,
lesquels, par deux foys, auroyent somme ung nomme
Le Bastard De Brizis qui commandoit pour lors en lad.
ville, ensemble les officiers et consuls dycelle, de re-
mettre led. Villefort en lobeyssance du Roy, luy pro-
- 168 —
uiectantluyfayre bonne guerre, ensemble a ses soldats.
Ce quils auroyeiit retfuze fayre, disans quils vouiloyent
plustot mouryr la dedans. Quoy voyant, auroyt e.l faict
semblant de assiéger lad. ville, et tire plusieurs coupa
darcquebuzades a croq contre les gabions dycelle ville,
et ycelle enuyronner de tous coustes pour inihimider
les habitans dycelle, rebelles et ennemys du Hoy, auiL
fins de les fayre rendre, ensemble lad. ville, en lol^eya*
sance de sad. Mageste. Et pour cest effect, auroît il
faict tous efforts et actes de guerre a luy possibles
par quelque espace de temps et jusques a ce que de
tous coustez et endroicts, tant du pays des Ceueones
que dallieurs , seroit suruenu grand secours ausd.
ennemys, et tant de gens a cheual que de pied, lequel
ayant faict recognoistre diligemment, et treuue estre
de plus grand nombre que ses forces ; non obstant ce,
encores auroit jl faict tous efforts possibles de leur
coupper chemin. Voyant nauoir moyen aulcun pour
leur résister, fust il constrainct soy retirer en combat-
tant auec lesd. ennenpiys qui seroyent sourtis de lad«
ville en grand nombre et bon equipaige, et se seroyent
ramasses et joincts auec ceulx dud. secours jusques
estre sur le pont de Bayard. Auquel lieu auroyt il faict
renger ses gens, et tenu icelluy pont et passaige jusques
a ce que la nuict lauroit surprins. Et lors fist il auec
ses trouppes telle charge sur et contre lesd. ennemys
quils furent rambarrez jusques aux portes dud. Ville-
fort ; et après, se seroyt il retire auec ses gens a La
Guarde Guerin, distant de lad. ville dune demye lieue
seuUement; auquel lieu les auroyt il attendu actenti--
uement le lendemain jusques a Iheure de mydi ou en^
uiron. Et voyant que lesd. ennemys ne faisoyent aul-
:\
— 169 —
cunsaproches de lUy, et quii nestoyt niuuy daulcunes
pièces de batterye, et ses forces nestre suffiseotes pour
foreer lad. ville, se seroit il retire auec sa trouppe,
prins le chemin qui ineyne dud. La Garde a Myrandol»
et en ceste ville de Meode.^
Le diiiesme jour dud» mois, en absence dud. sei-
gneur de Pierres, commissayre extraordinaire par
nous deppute, a este baillée commission aud. De Pu-
chault pour, comme commissayre, fayre les monstres
et reueues aux companyes en bonne forme.
Et le quinziesme jour du mois dapuril, auryons
aussi delliure aultre commission a m.'' Jean des
Estreitz, notayre royal de Mende, pour tenyr le conte-
roUe desd. monstres en absence du conterolleur ordi-
nayre des guerres, et eu de luy le serement en ce ne-
cessayre.
Le dix septiesme jour dud. mois, Claude Du Boys,
fondeur et fayseur de balles et boletz ayant remys
deuers nous, puys ung mois et en ça, et au înagazin de
ceste ville de Mende, la quantité de troys quintaulx et
demy balles ou boUetz pour lartillerye , lui auons
baille nostre ordonnance et mandement au susd. De
Bragelongue, ou son commis, de le payer de la fonte
desd. bolletz, suyuant le pris faict et accorde entre
nous de la somme de trente cinq liures tournois, a
rayson de dix liures par quintal.
Le vingt sixiesme dud. moys dapuril , aduerty
comme lesd. de la religion faisoyent plusieurs courses,
volleryes, saccaigemens et bruslemens desglises ; et
par nostre recepueur, que aulcuns des habitans de
nostre gouuernement estoyent retifs payer les deniers
des aydes et oclroy deubz au Roy et aultresde la solde,
r
\
— 170 -
que retournoitau recullement du seruicedesaMageste;
auryons despeche commission aud. Seigneur de Boya*
uerdun et De La Roche Sainct Paulhan pour fiiyre
garder les edicts et obeyr aud. Seigneur, chasser a
force darmes les volleurs et vagabonds faisans imposi^
tions et leuees de deniers sur le peuple, contraindre
ceulx quappartiendra payer auxd. recepueurs les
sommes que leur apparaistra ils estre redeuables aud.
Seigneur ou des impositions faictes pour lentretene-
ment des gens de guerre de nostre gouuernement ;
leur enjoignant fayre viure les soldats modestement
et suyuant les edicts dud. seigneur.
Led. jour, auons despeche nostre mandement aud.
De Bragelonguepour payera m. "" Jehan Garel, nostred.
despencier, la somme de cinq cens liures tournois»
pour nostre estât et entretenement, accorde par lesd.
des Estats du pays et pour le présent mois dapuril.
Le vingt neufiesme jour dud. mois dapuril^ au
dehors de la porte de lad. ville de Mende appelée day-
guespasses, assistant a nous led. seigneur Du Roget,
ayant mande venyr deuant nous les habitans du lieu
de Bramonas pour entendre deulx lestât du Ghasteau
quest aud. lieu ; sont compareus Estienne Pessade,
Jean Geruays, Estienne Melhac, Jacques Bon, Jehan
Golrin, Estienne Rodier et Guillaume Galdy, dud. lieu:
lesquels tant en leur nom propre que des aultres habi-
tans, nous ont remonstre led. Ghasteau leur apparte-
nir et estre en estât que, si lennemy sen amparoit,
difficilement en pourroit estre tire, et dune grande
consequance au pays; noussupliant voulloyr ordonner
quil sera guarde aux despens dud. pays; bien offrent
fayre tout ce que sera en eulx pour le bien garder en
— 171 —
lobeyssance du Boy. Quoy entendu, et eu laduis dud.
seigneur Du ftoget, auons commande aux susnommés
et, parlant a eulx, a tous les aultres habitans et domy-
cillyans aud. Bramonas, de bien et fldellement guarder
led. chasteau, ou le mectre bors de deffence et en estât
que les ennemys de Sa Mageste ne si puissent aulcu-
nement fortiflSer au préjudice de son service. Ce quils
ont promis et jure fayre de tout leur pouuoir, a peyne
den respondre en leurs propres et priues noms. Et
aud. effectt ont soubzmis leurs personnes et biens
comme pour les propres afi^yres du Boy. Presens,
m.* Anthoine Du Prat, chanoine, Claude Achard ,
premier consul de Mende et Pierre Meilhac, nostre
procureur dofficea Sainct Saturnin.
Le dernier jour dud. mois dapuril, sur le soir,
heure de compiles, en lad. ville de Mende, douant la
maison de la precentorie, ou faisons nostre habitation,
estreuenu Jehan Vigan, dict Blanchon, de la ville de
Saincte Enymie, que nous auyons enuoye deuers le
seigneur de Joyeuse pour auoir nouvelles de lecdict
de pacification des troubles dernièrement esleuez.
Qui nous auroit rendu et delliure ung pacquet dud.
seigneur de Joyeuse, a nous dressant; dans lequel
auous tre.uueletranscript dud. edict, signe et colla-
tionne par Preuost, secretayre dud. seigneur, et une
missiûe, signée par led. seigneur De Joyeuse, en datte
du vingt cinquiesme dud. moys, an présent, affin dç
entre aultres choses fayre publyer led. edict; et, le
faysant entretenyr, nous fayre remectre entre nos
mains les villes occupées par ceulx de la religion pre-
thendue reformée, avec les artîlleryes , pouldres et
toutes aultres inanitions de guen e, y estaMir garnison;
— 172 —
et en cas de rébellion ou reifuz desd. de la religion
prethendue, len aduertir ; comme plus a plain appert
par lesd. lettres et transcript , estans de teneur :
Charles, etc. Monsieur,' etc.
Le mesme jour, escripuismes aux officiers et consuls
dud. Maruejols la réception dud. edict, et desliure cinq
ou six plus notables personnaiges dentre eulx, pour
sen venir a toute dilligence nous treuuer en la présent
ville, pour conférer sur lentretenement dud. edict.
Lesquels, le lendemain matin, nous firent responce
quils esperoyent le lendemain recepuoir semblable
pacquet, et fayre publyer led. edict aud. Maruejols. Et,
au reste, nauroyent aulcunementvolleu obeyr ; comme
appert par leur responce, signée De Nismes, leur se-
cretayre, de teneur : Monsieur, etc.
Le lendemain sabmedy, premier jour du mois de
may, fismes assembler dans nostre lotgis, messires
Pierre Truphi, régent pourleRoy enleueschedeMenJe,
noble Bertrand de Monstuejols, seigneur de La Gaze,
cappitaine, François Du Mas, Jehan Malzac, licenciet
Anthoine Du Prat, chanoyne, Anthoine Gerbauld, sei*
gneur dOrcyere, habitant dud. Mende, et en leur pré-
sence faict fayre lecture dud. pacquet; par laduis
desquels fust arreste que led. edict seroit publye par
toutes les villes et lieux de nostre gouuernement ; afin
que nul nen peult prethendre ignorance, mesmes ce
jourdbui en la présent ville de Mende, en plain marche,
par les officiers de la court commune du Comte et
Bailliaige de Giuaudan ; auxquels est enjoinct enuoyer
les commissaires aux lieux necessayres et nous certi-
ffier de lobeyssance ou rébellion que a ce sera faicte,
pour y pouruoyr après ain.sin quil appartient. Ce qua
— 173 —
asteinthime a m.* Gaspar De Gouf, juge, et Jehan
Malzac, procureur du Roy audict baîlliaige, qui ont
offert y enuoyer ; mays dy aller en personne, ne peu-
uent, sans dangfer de leurs vies.
Et le mesmes jour, fismes despartir m.® Jean Diuet,
lieutenant lay au bailliaige de Giuaudan, et maistre
Anthoine Auret, substitut du greffier de lad. court,
auec commission expresse que luy delliurasmes pour
aller publier led. edict en la ville de Chanac, et fayre
la sommation au susd. Serre, consuls et officiers de
lad. ville de nous remectre en main ou de nos enuoyes
lad. Yîlle ensemble les artilleryes, pouldres et muni-
tions de guerre, suyuant la teneur dud. edict.
Et le lendemain, second jour du mois de may, ledict
Diuet estant de retour dud. Chanac, a remys la procé-
dure par luy faicte sur la publication dud. edict aud.
Chanac, de teneur : Procès verbal : lan mil, etc.
Le mesme jour, despechasmes et enuoyasmes ausd.
De Boys uerdun et La Roche Paulhan , cappitaynes,
lettres par Jehan Chalmont , dict Gibrat, leur fesant
entendre la réception et publication dudict edict, et
quîls se retirassent auec leurs trouppes chacun chez
soy, et se gardassent bien dy conlreuenyr et fouUer le
peuple, a peyne de leurs vies.
Led. jour, second jour du mois de niay, enuoyasmes
quérir, en nostred. logis de la preceotoyre, m. •Guil-
laume Pages« lieutenentde juge aud. bailliaige, auquel
fust baillée pareille commission pour aller fere publier
led. edict en la ville de Maruejols, et aultre commis
sion a Jehan Serre, seigneur du Montet, pour faire
lesd. sommations aux officiers et consuls de lad.
Tille.
— 174 —
Et le lendemain, troysiesniejourdud. mois de may,
estant de retour dud. Maruejols, nous ont rapporte
auoyr exécute nostre dicte commission, tant que auoir
este en eulx ; comme et ainsin quest a plain contenu
en leurs procès verbauix quîls auroyent remys deuers
nous en forme originelle, par eulx signes, et par m/
Anthoine Gortusson qui auolt escript soubz eulx. de
teneur : Procès verbal. Lan mil etc.
Le mesme jour, fust despechee aultre commiasion
aud. Diuet, lieutenent, pour mesmes effects, soy ache-
miner ez villes dlspaignac et Florac.
Le quatriesme jour dud. mois de may, en nostred.
lotgis, fust par nous monstree aud. seigneur RalUy la
susd. dernière lettre dud. seigneur De Joyeuse, defifendu
suyuant icelle, tant a luy que a ses soldats en sa per-
sonne, de ne teayr leschampset fereaulcunescoursses,
ny contreuenir aud. edict. Et neantmoings ordonne,
questoyent faietes deifençes a tous capitaines, lieute-
nens, enseignes tant a pied que a cheual, ordonnes
tant par le Roy, le seigneur De Joyeuse que nous, et
estans dans nostre gouuernement, soy retiransou aul-
tremem, de ne fere aulcunes coursses , pilleryes, sac-
caigements , toiles , oppressions , viollanoes sur le
peuple, tenir les champs ny empêcher la commerce
permise par leedictdu Roy, faict sur la paciiBcation des
derniers troubles, ny aultrement conireuenyr aicellay
etaultres edicts et ordonnances dud. Seigneur, a peyne
de la vie.
Et le mesme jour, atin que nul nen peult prethendre
ignorance, auons faict publyer nostre dicte ordonnance
a son de trompe en la place j)ublicque dud. Monde,
par Aymard Brugiere, trompette; comme et ainsin qoe
— 176 —
par icelles est contenu et porte, de teneur : De par le
Hoy, etc. Lan, etc.
Le cinquiesme jour dud. mois de may, le sasd. Diuet
nous auroyt rapporte soy estre achemyne en la ville
dkpadgnac ou il auoyt procède a la publication dud.
^ct, comme est porte par son procès verbal et confir-
mation dycelly quil a remys deuers nous, de teneur:
lan mil, etc; desquels en auonsenuoye extraict en-
semble de tout ce dessus par le seigneur de Cbambonas
aud. seigneur De Joyeuse, et ycelly informe du peu de
lobeyssance que lesd. de la religion auoyent a lendroict
de leur &oy et Prince, en ce pays; aflSn dentendre am-
plement commeendebuyons user, et scauoir la.volunte
du lHoy. Neantmoings, auons enuoye semblable des-
peche et pacqaet a sire Claude Farmier, merchant du
Poy, pour le pourter à Lyon, et par la voye de la poste,
te byre tenyr a mond. Sire le Mareschal ; et aussi au-
îjonsescript a Monsieur le Procureur General du Roy
a TMose, le priant nous informer comme la Court de
Parlement en Gatysoit user aud. Tholoze, et nous fere
^^«rtaîn de sa volunte. Lequel, pour responce, nous
«ûooya extraict de la lettre cloze enuoyee par le Roy a
lad. Court, dattee du quatorziesme auril, et ung arrest
^ lad. Court du vingtsixiesme dud. mois que nous
'««Mines le XIU« may, de teneur :
De par le Roy, Nos amez et feaulx, vous estant este
^ooyeleedictsur la paciffication des aullres troubles,
«a XHIP mars dernier, pour le fere publyer et enie-
P"*"' laat en nostie Court de Parlement de Tholoze
'■•«■itrcs lieux necessayres de vostre ressort, le
*»■•« de nostre pays <|e Languedoc nous a remonstre
qaeeBhoinil V'LXUl, après la publication de sem-
— 176 -^
hiable edict de paciffication des troubles auparatiant
aduenus, ceulx des villes et lieux de nostre dict pays,
qui auroyent este tousjours durant lesd. troubles soobz
nostre obeyssance, obeyrent incontinent a îceUy edict,
niectant en liberté ceuix de la religion prethendué re-
formée, lesquels il detenoyent prisonnyers, et a'c^lx
qui estoyent absens et fuy tifs leur fust penmys rentrer '
librement en leurs maisons et en lexercice de leurs
estats et ofBces. Au contrayre, ceulx xle la pretheûdue
religion de nos villes de Montpellyer, Nismes, Allex^
Castres et aultrespar eulx occupes, auroyent résiste et
tenu fort après led. edict de paciffication, faisans desh
puis la publication dicelly infinys murtres , démoli-^
tions, pilleryes, et saccaigemens, telles que nostre dict
pays de Languedoc en receut dommage de plus de deux
millions dor ; se tenans tousjours saysis de nosd. villes
jusques au moys de nouembre en suyuant, que nostre
très cher et ame cousin le Sire Dampuille, maresehal
de France arriua en nostre dict pays. Nous supplysnt
led. deppute, de tant que telles choses nous doibuent
seruir dexemple pour laduenyr , voulloyr la dessus
ordonner ce que bon nous semblera. Sur quoy, nous
vous prohibons et deflendons très expressément que,
quant a ceulx de lad. religion prethendué reformée qui
ont este f»icts prisonnyers despu}S le commencement
de ces derniers troubles, de ne procédera leureslar-
gissement. Et pour le reguard des aultres qui sont
absens et fugitifs , ne leur permettre aulcunement
entrer en leurs maisons, biens, estats et offices jusques
a ce que nos villes ])ar eulx possédées contre nostre
auctorite en nostre dict pays de Languedoc, soyent
entyerement remises en nostre obeyssance, et que tous
\
^ 17Î —
nos sufajacts de la ireligioii catholique ayaas maisons
«sdkes villes et lieux, y soyent effectuellement f ein-
tegres et remys eu leuts £9tat$ et offices ; tellement
4106, dune paft etdaultfe, nostne intention pouitee
pamoatre dici dernier ediiCt4d p^ciffîcation soyt en-
Wj^aye, Abseraee et guajrdee. A quoy vous tiendres la
main, comipe nous auons de ce en vous parâicte et
entyeM confiaiiee. Donne k Paris le XliP jour daurti
1568. Et au desaimbs, signe: Gbaries Koberlet. Lettres
du Roy enuoyaeft a messieurs de la Court de Parlement
de IlholoKe^ Seoeschaula, (Gouuemeur.s, Consuls et
Cappitayiii^iAapivakfi et fiort64ad. ressort de Tbolo;[^.
Extraiot de ftegiatrc^, etc.
Le unziesMe jour dod. mois de may, £usmes requis
pardaiPoyaetteMagdaleiie Be Broquiesluy permectre
reaBtnar eo l|iin(|aisoa4afion mary du Boy, et fayre
vujMler la garaison. à laquelle tusl respondu p^r nous
comme eolaoteaurice retenu pd/rm-'' Jacques Rayasanc,
notaire, jde ieneur •: Acte, etc, Lan, etc.
Le 4|iia|orzie8me jour dud. mois de may , en lad.
iriUe jde Menée, et dan^ la maison de la precentorye, eu
aduenliaaemeDt cAmm la plus grand partie de }a gar*
niaoB dLspaignacaen es^itaUee à Florac, baillasmes
comaûsaion a. Jacques La Font „sergent de la companyiC
du .cappii^yiie La Caze pour, auec les intelligences
quauyqDfiâuecaukuns des habitans, aller surpr^eadre
en diligence la porte de Mtd. ville, 6e gecter dan^ y.celle,
eiauecemquante,lMunine94e.lad. coinpanye, la garder
salobeyaattece du j&oy, y Cayre guai^er Aed. edict, fayi;e
wneeliçe lee «ii^es en Ûeu asseure, auec les pouidres,
artiUerore*^ joaunitions jde guerriC. Qui aurpit promis
et jure .y fayve bien son Aébkxo^r. Présents, m/ Jehap
13
— 178 ~
Quarante, prebtre de La Canourgue ; Francoy8 De
Puchault, escuyer ; Jehan Presle; le susd. De Boys
uei*dun ; Symon Clément; Noël La Garde.
r^ quinziesme jour dud. mois, receusmes, des mftios
dud. Chambonnas, pacquet dud. seigneur De Joyeuse
ou auoyt lettre et commission dud. Seigneur a nous
dressans, pour fere entretenyr led. edict ; et mission
aux officiers et consuls de Maruejols pour la leur fayre
tenyr, estant lad. commission de teneur :
Guillaume, Vicomte de Joyeuse, Cheualierdelordra
du Roy, Gappitayne de cinquante hommes darmes de
ses ordonnances, et Lieutenant gênerai pour sa Bfagette
au pays et gouuernement de Languedoc, au Soignour
De Generet, salut. Nous vous auons commis, deppute»
commectons et depputons par ces présentes de vous
transporter ez villes de iMaruejols, Ispaignac, Chanac»
Florac, et aultres lieux du pays de Giuaudan, faisant
commandement a ceulx qui les ont tenues occupées
despuys les derniers troubles, et aux consuls et habi-
tans dycelles, de mectre bas les armes et laysser lesd.
villes en lestât et commerce quelles estoyent anant
lesd. troubles, les remectanten lobeyssance du.&oy,
et ce, sur peine de rébellion, suyuant en tout leedict
dud. Seigneur faict sur la paciffication des derniers
troubles ; le(iuel nous ordonnons de faire guarder et
entretenir en tous les poincts y contenus. Et pour ce
mesme effect, de mettre en garnison, en icellQS villes
et lieux, les companyes de gens de pied que uous ad-
uiseres estre necessayres, estans présentement aud.
pays de Giuaudan, pour y demurer jusques que aul-
trement y soict proueu. Et tenir a lexecution de ce
dessus la main forte, si besoing est, et a fayre viure les
_ 1Ï9 -
subjects a sa Mageste en toute pacifficaiion et seurete;
procurant, sur toutes choses, de vous saysîr de toutes
les armes, fors que des espees, et les mectre en lieux
asseures a la guarde de certains pefsonnaiges suffizans
pour en respondre, et qui ayent demures en lobeys-
saoee de Sa Mageste ; et a fere viure vos soldats paysi-
blement sansoffencer les babitans desd. lieux en leurs
personnes et en leurs biens. De quoy fayre, vous don-
nons commiasion^plain pouuoyr et mandement par ces
présentes; mandons et commandons aux officiers, con-
suteathabitansdesd. lieuxde vous recognoistreetobeyr
en tout ce dessus, et a ce que leur sera par vous com-
mande pour le seruice de Sa Mageste, et de vous
recepuoir auec lesd^ companyes, et fournir de lotgis
et viures raysonnablement et a la moindre folle du
peuple que fere se pourra. Donne a Beziers soubz nos
seing et seel a nos armes, le dixiesme jour de may, lan
mil cinq cens soixante huict. Joyeuse. Par mond. sei-
gneur, Turgis.
Et en mesmes instant, auryons communique lad.
commission aud. seigneur De La Gaze, et a ycelluy
commande de incontinent sachemyner a Maruejols
auec sad. companye pour y demeurer en garnison , y
fere obeyr le Roy, et entretenyr son edict de paciffica-
tion. Qui auroyt respondu quil ny iroit poinct, nysa
companye, quelle ne fust payée premièrement pour le
moys dauril quelle a seruy. Présents lad. seigneur
Bailly, Jacques Du Pinet, Symon Clément de Retour-
naguet, en Vellay, Noe De La Guarde, seigneur dud.
Chambonnas.
Le lendemainf dimanche, setziesme jour dud. mois
de may, dans la bassecourt de lEuesche de Mende
— 180 ---
auons faiet semblable commandement que dessus aud.
De La Caze , requérant monstre ; et auquel auons re-
monstre quil se debuoit retirer pour estre paye aa
Receueur des deniers que le Roy a ordonne estre leues
pour lentretenement et solde de sad. companTe» oa
aux commissayres, a ce* par le Roy deputtes ; nous
offrant, sil a fonds, incontinent luy fere fayre monstre;
et quant ny en auroit poinct, lauons asseure que sit
voulloit obeyr a nostre commandement, le lendemain
quil seroit dans lad. ville de Maruejols, nouisluy feriona
desd. deniers ou aultres, fayre payer sad. comparnye ;
quoy veu, rïauoit il rayson reculler le séruièe dn Boy,
estant si urgent que eelluy qui se présente. Ledlet De
La Gaze a persiste a son reffuz comme dessus. Presens
les susd., ensemble lesd. Du Roget, Achard, consul, et
Albaric, greffier et plusieurs aultres.
Led. jour, veu en nostre dict. conseil, en la salle
haulte de lEuesche, lad. commission et pacquet dud.
Sire De Joyeuse , a este arreste que nous debttiond
prendre toutes nos forces et nous achemyner esd. villes
de Chanac et de Maruejols pour exécuter nostred. com-
mission.
Et aduenu le mardy dixhuictiesme jour dud. mois de
may, pour procéder au Met de lad. commission, nons
sommes achemines en la ville de Ghanac ; partant de
eeste ville de Mende, distant par deux lieues ou enny-
ron, accompaigne de Philippes De Robert, seigneur
de Boys uerdun, Bailly de Giuaudan, cappitayne de
cent arquebusiers ^cheual, du seigneur De La Caze,
cappitayne de trois cens hommes de pied, establyaen
garnison aud. pays, des seigneurs De BressoTes et De
Ghambonas, des officiers de la Court du bailUaige de
— 182 —
officiers et habîtans de la/t. ville, auroyt dict lesd*
consuls et led. Serre , cappitayne de lad. vilïe ny
estoyent poinct, ains estoyet a Maruejols ou a La Ca-
norgue, et quil nestoyent a sa puissance fayre ouuertùre
des portes de lad. ville. Et, ce faict, seryons arriae
auec lesd. companyes aux faulx bourgs dud. Chanae
ou, par nosd. enuoyes , auryons este informes de ee
dessus, et quils auoyent descouuert les inuralhesestre
bien aecompaignees dhommes, par les canonnières et
petites brèches que y sont, et par Pierre Palmier et'
Jehan Cheminât dEsclanede, qui la estoyent, ayant este
par nosd. enuoyes , mandes des auant leur arriuee
ausd. consuls, officiers et Serre, dans lad. ville de
Ghanac, pour les fayre venyr parler a eulx et a uons
aux fins de nostre commission, ausd. faulx bourgs,
quils auoyent faicte leur charge et légation parlant a
JacquesDu Brueil, lung desd. consuls,eta m.*CIeùient
Ghabrit lung des soldats que y demure en garnison*; et
que led. Du Brueil les auoyt charges dire quils ne
lauoyent poinct treuue, les aultres consuls, ny led.
Serre ; et que des lors que lesd. Palmyer et Ghemikiat
auoyent este sourtis hors lad. ville , on auoyt ferme la
porte dycelle. Lesquels ensemble Pierre Torrelhan,
Durant Pozols, Pierre Vanmalle, Guy Piccard, Gérait
Kouy, Estienne Amat, Guillaume Hours et Estienne
Du Brueil, habitans desd. faulx bourgs, quauyons illec
faict interroger a quelle occasion lesd. portes de la
ville demuroyent fermées, qui les tenoyt ainsin fer-
mées, et qui estoit dans lad. ville , nous auroyent
respondu quils ne scauoyenl qui les tenoit fermées.
Bien disoyent que led. Serre, cappitayne, sesd. soldats,
et les consuls nommes Jehan Du Mas et Jacques Du
— 188 -
Bnieiih, quils presupposoyent questoyent de présent
dans lad. ville, auoyent icelle guardee pendant les der-
niers troubles, oomme faysoyent encores ; et que lad.
porte aoojrtdemure ouuerte jusques a Udeseouuerte
de nosire venue quon lauoit fermée. Quoy voyant »
parlant aux personnes- des susd. Torrelian , Pozols,
VaaaaUe, Picard, Rous, Amat, Hours, et Brueil,
auryona foiei commandement ausd. Serre, consuls,
officiers et habitans, de par le Roy, a peyne de rébellion
et desobeyssanee a sa Mageste , de incontinent ouurir
lea portes de lad. ville, poser les armes, remectre ycelle
ville en nostre pouuoir , souffrir la garnison que nous
estions illec prêts y mectre et ordonner, pour la main-
tenyr en lobeyssance du Roy et y fayre guarder son
e^ct de paciffication ; et, a ces fins, nous perniectre
lentree aoyuant nostred. commission, de laquelle au-
1701M baille coppie aud. Torrelian pour la communic-
(pierausd. Serre, consuls et habitans afin quils ne
puissent prethendre ignorance de nostre pouuoyr. Et
enoarea, dabondant auryons enuoye nostre trompette
deuani la porte de lad. ville les sommer de reckief de
obeyr au Roy et souffrir lexecution dud. edictet de
Doatre dicte commission. Ce que led. trompette nous
auroyt rapporte auoyr foict a sou de trompe et a haulte
voix, par troys foys ; mais personne ne luy auoyt rien
respondu, bien quil eust veu plusieurs gens aux mu-
râlhes par les fentes des canonyeres, sinon quelques
femmes qui sestoyent présentées et luy auroyentdict
lesd. cappitaynes et consuls estre absens.
Ce &ict, nous sommes achemines, aeeompaigaes des
sosd. gens de nostre suytte et au\ fins dexejuter lad.
commission et pouuoyr a nous donne par la*l. M^igeste
— 184 —
et pour son seruice vers lad. ville de Mâruejob, dislmfc
par deux lîeb^; et joinct a nos forées MltM eotapwajé
dé cent hommes de guerre a piedy estaiis soubx la
charge du capitayne Salelles, quaurjrons fàicte ache-
miner et remontrer en chemîli. Et estans approdieé
dycelle ville , enuiron la pailrtee de lareqoebdMde ,
enuoyasnies led. seigneur De Chamboimte qsi seua
auoyt pourte nostre commisaîefn et lettre mtsâiiM dod.
seigurar Dd Joyeuse, dressante aux ma^trats et ooil-
suis dud. Mairuejols ; et aussi* pour» de nostre put*
suyuant nostre pouuoyr, et pour le seruice dU Boy atd.
Mageste, les sommer et requérir nous fayre eauertote
de lad. ville pour en icelle nous reoepuoir, et de
mesmes auec led. seigneur De Ghambannaa» et qaant
et luy, y enuoyasmes lesd« officiers dud« baillaige é»
GiuaudaUi led. seigneur Du Mazel, le soindio dud*
pays et Des Estreicts , nostro sôcretayre. Qui y estaos
arriudz et audeuant \èl porte de lad. ville apf^Uee du
teron, firent seauoyr par ceulx quils trounarent a lad»
porte, mesmes par ung nomme Antboine Bermont diel
Phalipet, nostre arriuee et comme suyuant noetre pou*-
uoyr auryons dellibere y establir garnison de par le
Roy pour y fayre ehtretenyr ses edicts et ordonnanees;
et quils fissent venyrlesd. magiitratset consuls parier
aud. seigneur De Ghambonnas» enuoye de nostre part
pour recepuoir led^ pacquet et lettres » et pliiaieura
aultres aussi pour entendre sa créance et commande*
ment. Neantmoings, bien que a lad. porte fussent es*
semblés de vingt a vingt cinq hommes de lad» ville» et
dont les aulcuns se chargearent aller donner les aver-
tissements auxd. magistrats et consuls quils disoyeut
estre dans lad. ville, ne fus( possiblrenobtenyr aulcune
— 185 —
miK^oce ; reserue que led. Bermont et aulires pstans
alid. porte auoyent dict que lad. ville naiioyt moyen
entreteoyr garnison et que nen recepuroyent auleune
qoilnfeQSt exprès mandement du Roy. Ains furent les
barryeres tirées et fermées, comme aussi lad. porte
teUement, et lesd. habitans retires, appellei par auleun
de ceuliL qui estoyent dedans qui leur disoyent telles
paroles : retires vous dedans la ville comme vous mande
Moo»eur« Et après, ny suruint personne pour rendre
rayson auleune de ce que leur auoyt este charge dire
ausd. magistrats et consuls ; fors que sur la murailbe
suruinst ung certain personnaige, incogneu^ qui a
haulte voix, diet aud. seigneur De Ghambonnas : qui
ra lai et que demandes Vous. Auquel par icelluy de
Chambonaas fust declaire quil estoit illec venu expres-
sément apporter ausd* magistrats et consuls une lettre
missioe dud* seigneur De Joyeuse et aultre nostre» et
leur fere entendre sa créance ; et comme nous estions
la de par le Roy pour entrer dans lad. ville, pour y
fayre entretenyr guarder et obseruer ses edicts et or-
donnances , et exécuter le debuoir de nostre charge.
Qui aeroit dict aud. De Ghambonnas que lesd. consuls
et ofllci^v nestoyent poinct dans lad. ville» sestans
ailes pooroiener en leurs possessions et mecteries. Et
tenant led. De Ghambonnas lesd. lettres en main, pria
biiin affeetioneement led. incogneu de luy fayre venyr
quelcnn desd. consuls ou magistrats pour veoir recep-
uoir iceUes lettres, et entendre sad. créance ; ou bien,
que luy mesuies les vint recepuoir du guichet de la
porte, si icelle ne vouUoit ouuryr, pour les fayre fere
tenyr , et luy faire responce. Led. homme se seroyt
Ttire du mantellet ou il estoit, disant qucm attendit;
-- 186 —
quil alloit parler uusd. oiBL'icrs. Et au mesmes instant,
sans Terc aulcuii séjour, ny descendre de la muraille,
se tourna présenter aud. mantellet de la muralhOi et,
ahaulte voix, parlant par laduis et conseil daulcuns
questoycnt derrière luy a lad. muralhe, la teste des-
quels on voyoit, cria : Gentilhomme de Joyeose, ptr
reyterees foys, les consuls, magistrats, ny oflBeiers ne
sont poinct a la ville ; car le gouuerneur de lad. ville
deMaruejolz sen estoyt aile deuers le Roy, etlungdesd;
consuls vers led. seigneur de Joyeuse pour mesmes
effeet. Et quelques prières que led. De Chambonnas
luy fist, led. personnaige nauroit voullu recepuoir lesd.
lettres. Âins luy auroit crye et aux aultres de sa trouppe
par ti ois foys : retires vous , retires vous, retires vous
pour ceste nuict. Et pour ce quils auoyent veu la mu-
ralhe et tours fournys de beaucoup de gens et enten-
dirent que ceulx qui y estoyent y remuoyent quelques
ferrements, craignant estre offences, veu lad. responee
rigoreusemênt faicte , se seroyent retires , et nous
auroyent faîct entendre ce dessus, pour y pourueoyr
suyuaht la volunte du Roy. Au moyen de quoy, et pour
plus amplement entendre la volunte desd. habitans de
lad. ville deMaruejols, auryonsenuoyenostred. trom-
pette auec le seigneur De Grand Champ audeuant la
porte de lad. ville pour, de rechîef, leur présenter lad.
lettre dud. seigneur De Joyeuse, leur fere scauoir la
volunte du Roy, et les sommer de nous fere ouuerture,
et nous recepuoir et recognoistre aux fins susd. Ce
que led. trompette, auec le seigneur De Grand Champ
auroit faict , et nous auroy t rapporte auoyr este au-
deuant lad. ville et porte dyccUe, et somme par troys
foys, a haulte voix et cry, les magistrats et consuls
- 187 —
dycelle nous fere ouuerture auxd. fins. Mays personne
neseseroyt présente, ny volleu tenyr compte de^d.
sommations, fors eertain personnaige incogneu qui leur
dieC delà maraillequi estoyt bien fort garnyedhommes,
mesmes propos, assauoyr : retires vous, retires vous,
retires vous, ou Ion vous tirera. A quoy par led. seî-
gneur De Grand Champ auroit este remonstre aud.
personnaige que, pour le moings, veu que les habi-
tons de lad. ville ne nous voulloyent recepuoir, quils
nous permissent de passer auprès de lad. ville pour
prendre nostre chemin auec nostrouppes et nous re-
tirer a Monde. Sur quoy led. personnaige, estant au-
dessus lad. muralhe , auroyt respondu quil nestoyt
besoing prendre nostre passaige aud. lieu ; et que sy
lentreprenyonis, nous feroyent demurer le premier a la
place auec nostred. trouppe.
Quoy voyant, et actendu lesd. desobeyssances, nous
en seryons retournes aud. Mende et ordonne que tout
ce dessus seroit couche par liostred. secretayre en
uostre procès verbal, pour estre enuoye deuers sad.
Mageste , dud. seigneur De Joyeuse , et ailleurs ou
besoing seroit, pour y estre proueu comme son bon
plaisir sera. Presens, qui dessus.
Led. jour dixhuictiesme de may, fust par nous des-
peche estât aud. De Bragelongue pour payer ou fayre
payer par son commys, la companye du cappitayne
Boysuerdun, estant de cent arcquebuziers a cheual
montant , ce payement , la somme de dix sept cens
quinze liures tournois ; et a la companye du susd. De
La Caze estant de troys cens hommes de guerre a pied,
unze cens trenle cinq liures tournois : et aud. De
Pierres, commissayre, quarante liures tournois, a m.'
e
— 188 —
Guy Albaric, conterolleur, trente liures tournois, pour
leurs solde, estats^ appoiDCtemensi taxations et entre*
tenement dumoisdapuril dernier; reuenanten aoiniiie
uniuerselle led. payement cinq mil neuf cens 8oixaBt6
dix sept liures tournois suyuant lestât gênerai cydesaua
insère.
Le dixneufuiesme jour dud. mois de inay , nobto
François De Pierres, nous pourta- et présenta lettres
missiues du Roy et de mond. Seigneur le mareschal De
Dampuille, daltees du unziesme et doutziesme dud.
mois , estans de teneur : Â Monsieur, etc. A Mon-
sieur, etc.
Le vingt deuxiesme jour dud. mois de may , en U,
salle haulte des maisons episcopalles dud. Mende, asn
semblez illec lesd. seigneur Du Rouget, DeBoysuerduOt
bailly, De Goût, juge, Jehan Malzac» De Chalolhet«
François Du Mas, Claude Achard, premier consul, leur
auons remonstre et faict fayre lecture dud. pacquet, et
demande aduys si ne debuyons retenir cent cinquante
hommes pour la garde tant de la présent ville, Ispai*
gnac, que chasteau de Myrandol et aultres lieux. El
eu cas Ion ne vouldroit recepuoyr garnisoa de cin-
quante hommes en la présent ville, des maintenant
lauons baille et commande en garde aud. consul an
lobeyssance du Roy, a peyne de sa vie. Quoy entendu^
par led. Achard nous fust respondu quil ne pouuoit
aulcunement accepter telle charge ny bailler aduys
quil neust communicque auec le consul de la ville. Ce
que ne se pouuoyt bonnement fayre jusques a jeudy
prochain, obstant labsence des principaulx conseillier$
qui ne seront jusques alors de retour de la foere des
Rogaysonsdu Puy. Mays lors, il se uiectroit en delli-
^
— 189 —
hention et nous en donnerolt responee.
Le Tingt sixiesme Jour dud. mois de may , auons
despeehe nostre mandement aud. tresoryer delextra^^
ordlnayre pour delliurer au susd. Câyrel, nostre des-
pencier, la somme de cinq cens liures tournois» pour
lestât a nous accorde par led. pays, du présent mois
de may» pour nostre entretenement et nostre train
de suytte.
Le premyer jour du moysde juing.enlad. ville de
Mende, et dans la basse court des maisons episcopalles,
illec estant le susd. seigneur De La Gaze, luy auons re-
monstre y auoyr quelques raisons nous esmouuans
auee le semiee du Roy, de nous exempter de la préàent
yllle et pays de Gluaudan , pour quelque temps. Et
daultaot que ne vouldryons laisser la garde de lad.
?ille sans chefs , sen pouuant aultrement ensuyure
betocoup dineonueniens, auons, en tant que besoiùg
sereyt , commande icelle ville en garde aud. Delà
Caze auee cinquante soldatz et estraingiers, etitiMenuz
parles habitans de lad. ville, par tour. Le quel a prè^
mis et jure fayre en lad. obeyssance, et la nous rendre
tOQtesfoys et quantes en sera requis ; et y verser tout
ûnsln que ung vray chef et cappitayne de ville, bon et
(iéelle subject du Roy doibt fayre, et a la moindre folié
du peuple que fayre se pourra, soubz les submissions,
jareoients et renonciations necessayres. Et, de ce fayre,
sest seubmiz, personne et biens, comme pour les pro-
pres aftiyres du Roy ; luy défendant de ne eontreuenyr,
aias commande fayre guarder leedict de pacifBcatlon
et lettres de Sa Mageste du quatorziesme auril dernier,
ay souffipir y estre contreuenu en aulcune manyero.
El, ansd. fins, luy auons despeche commission neces-
/
— 190 —
sayre, et commande sacheminer a la ville de La Ganor-
gue, et enjoindre de nostre part aux officiers et consuls
de soy maintenyr en lobeyssance du Boy , ensemble
lad. ville , y fere fayre bonne guarde . de nuict et de
jour , et aultrement y pourueoyr en nostre absenee,
sellon les occurrences et nécessitez. Presens les sud»*
De Roget» Gaspar De Villate, Symon Clément et plu^
sieurs aultres.
La mesmes aussi, auons baille en garde soubz lobeys-
sance du Roy le cbasteau et maison du Boy au susd.
De Mercuret, seigneur dud. lieu, par nous cy deuant
estably en garnison aud. cbasteau, auec buict soldats
arcquebuziers a pied, entretenuz et soldoyes pour ung
mois procbain, a la cbarge y fayre guarder led. edict
et voUoir du Roy, contenu en sa lettre close du quxtor-
ziesme apuril dernier, que luy a este donnée a entendre.
A quoy fayre enuers tous et contre Itous led. De JMer-
curet sest soubmiz, personne et biens, comme pour
les propres affaires du Roy. Presens lesd. Du Roget ;
Antboine Gerbaud, seigneur dQrciere; Estienne More»
et led. Symon Clément.
Peu après, auous mande venyr Loys Cbiuallier , cy
deuant esleu en cbief aux babitans de la présent ville
de Monde, auquel auons faict entendre la nécessite de
nostre despart de ce pays, et comme auyons laisse là
guarde de la présent ville soubz lobeyssance du Roy au
cappitayne La Caze,auec cinquante soldatz estraîngiers,
et les babitans de lad. ville questoit de besoing luy
obeyssent a cest eifect, et quil, comme cbief, leur fist
obeyr, et de sa part obeyst aud. De La Caze, et se print
bien guarde quil ny escbeust aulcuue surprinse. Ce que
led. Cbiuallier a promys et jure fayre sur les Saincts
— 191 —
Eaatigîlles Nostre Seigneur, et de bien et fidellement
exercer sa charge et le seruice du Roy. Presens a ce,
les susd. Gaspar De Villate, Dn Roget» Sy mon Clément
et plusieurs aultres.
Le second jour dud. mois de juing, Antboine De
Piancfaamp , escuyer, aeigneur dud. lieu , régent pour
Monsieur le Comte dÀllez a Sainct Estienne de Valfran-
cisque, nous est venu trouuer dans la maison de maistre
Estienne De Sabran, baille du Tornel, dud. Meûde ;
00 nous a remonstre comme plusieurs de la nouuelle
rdigion prethendue reformée depuys la publication de
leedict de paciffication des derniers troubles» ont re-
prins au quartier des Geuenes, mesme aud, Sainct
Estienne et des enuyrons, les armes « faict plusieurs
assemblées, larrecins, battemens, pilleries, conçus-
Mons, leuee de deniers, imposes» comme disent, par
leSeigneor de Thorasquils nomment leur chief, brusle
«0i8es, icelles ruynees et faicts infinys aultres excès
contre le panure peuple et vrays subjects du Roy; a la
punytion desquels ny a nul officier qui oze entreprendre
en enquérir de peur de sa vie ; tenans lesd. sedicieux
M si grand crainte tout le pauure peuple que si, par
nous ne y est remedye, ni aura aulcun qui soyt en
seurte de sa personne et biens; nous requérant, sur ce,
luy YouUoxr octroyer prouision necessayi'e. Sur quoy,
auons ordonne quil sera enjoinct ausd. de la religion
de, incontinent et sans dellay, se desarmer et retirer
chacun en sa maison ; prohibe et deffendu de ne pro-
céder a aulcune leuec de denyers, imposes par led.
seigneur de Thoras, ne aultres que par lettres patentes
du Roy et de lauctorite du seigneur De Joyeuse ny aul-
trement lontreuenyr aux edits et volunte du Roy , sur
— 192 —
pêjne de la vye. Et des contreventions faictes despuyt
led. «dict, ou quils pmirpojent fayre cy apres^, est
commys auK officiers ordinayres, ou aultre magistrat
des lieux, den enquérir socrettement» diligeaiinent,|et
bien pour, linquisition faicte et rapportée deuers nous,
estre jprocede contre les coulpables, ou Sa Magest»
aduertie; comme verrons ee feyre par rayson. Eajoi-^
gnaiU a (eus gentilshommes et a^iltres subjects dud^
Sei^^ieur, prester la main en ce a la jostiee. Presem
m** ÂnChoine Du IPrat, chanoynedud. Menée; Pmncojfs
De Pierres; Bertrand De flionstuejoiz, seigoeju*^ De La
Gaee ; Fi^mooîs Se Puekault, et plusieurs auUres.
Le baron de Céiui-el; sccoinps|[|ié ,de^ sîegrp de ViUs^^ jffi Pnehn^t
et Dn Prst. se rend à Psrîs pour rendre compte s^ roi des a.ftiref
êa GéTtndan. Il j «rriTO en huit jours. GonfirmsUon de tes poU-
^oîrs^ Mtre 4eC)l|«ries 1%.; elle/estsotîQée,à«eaxde IfsrvefDb
gni ;ç^f«!VQ|yt d'iMiTjîr Jieors ^le^. rr A^Jf ep es tdçuq^é ^ A^Jffm
qui autorise le bai^on à faire jine lerée de trqps cens hommei^ doot
deux cens «eroni placés à Bfanrejols et cent à ^lono. — tnèCtue-
lioiis >de Xoyeuse el copie .de.oeUes contenues dans uœ i^Ure idu
^î ^U^aoig,^Toj^4iMaf7iejofs^t(à|Fif^raç.~ 9e4pfB,|C|r^
f^t JouTC, apportât la soumission de ,MarTejols, et Etienipe Bou-
niol et Jean de Mons celle de Florac, où Je«n Brunenc , seigneur
4ie la Gornilbade est chargjé de commander pour le .oi avec s!x
homi^s. -^ ^ t>strpq fiB .prendre .pcfsession de llarfe|o|a au nom
du roi. Incidens de cet^ .prj^e de pos»es^iop. ]Le a6i|^ne)qr de
Tboras, qui se trouTC à Marvejols, en sort arant FarriTée au
baron de Cénaret. Aucune trace de représailles ; au contraire,
mesures pour le maintien du hoa ordre et que personne ae«Josl
moUtté ni fycké, Déclar^ation et détail des aru^ et prpTÎsio^ de
guerre, transportées dans deux tours, Tune dite^a P^yra^ l'*l>M^
four ntuve près réglise Notre-Dame. Boulets d'un trop faible eali-
Into, doublés en plomb. — Ordre aux étrangers de aorlir date
les vifigtnqiMitrp libres. — Sfges i)ègMiyilf pour prémuîribm
— 193 —
conflit entre les soldais et les hsbitans. — Les réroroiés de Mar-
▼ejolf recommenceat leurs menées ; mesures rigoureuses pour les
arrêter.
Le troisiesme jour dud. mois de juing, sommes des
partis de la présent ville de Mende auee nostre train,
iccompaigne desd. De Villate, De Pierres, Puchault et
Du Prat pour aller Ireuuer Leurs Magestes, rendre»
rayson de nostre charge et recepuoir leurs comman-
lemens. Et arriuez en la ville de Paris le unziesmc
lud. moys» nousseryons présente a leurs d. Magestes,
lans le Louure, en leurs chambres ; leur auryons faict
entendre comme*toutes choses sestoyent passées pour
eur seruice au pays de Giuaudan durant les derniers
Toubles , etf nostre^ procédure telle que dessus ; et
lemore a leur suytte jusquesau vingtungiesme dud.
noys que Leursd. Magestes nous auroyent faict des-
)echer et delliurer commission de teneur :
Charles, par la grâce de Dieu, Roy de France, a
)ostre ame et féal le seigneur De Generet, cheualyer
le oestre ordre, nostre lieutenent et gouverneur par
loas estably en la ville de Mende, Maruejolz et pays
le Giuaudan, en labsence de nostre très cher et ame
louBÏn le Sire De Dampuille, mareschal de France,
<ouaemeur et nostre lieutenent gênerai en Languedoe,
tt du Seigneur De Joyeuse, aussi nostre lieutenent gè-
lerai aud. gouuernement en labsence de nostre d.
roosm. Scauoyr faysons que, entendu le bon rapport
{ue nous a este faict du zelle , fidélité , affection ,
lebuoir et dilligence que vous avez heu, pendant ces
lemiers troubles, a nostre service, et a exécuter la
liarge par nous a vous commise par nos lettres pa-
antes du XXIP décembre MV^^LXVII, et nous confians
n
^- 194 —
a plain de vos personne, sens, et experiance en lart
militayrc, bonne conduyte et dilligence. Pour ces
causes, et aultres bonnes considérations a ce nous
inouuans, vousauons confirme et continue aud. estât,
et en tant que de besoing seroit, de nouueau commys
et commectons par ces présentes auec plain pouuoyr,
auctorite, commission et mandement spécial pour, en
labsence de nostred. cousin et dud. seigneur de
Joyeuse, suyuant la commission qui! vous a enuoyee»
de remectre et fayre rendre en nostre obeyssance pre-
mière, liberté et commerce, les villes de Maruejolz,
Florac, Ghanac et aultres villes, forteresses et lieux
dud. pays, détenues, et occuppees par ceulx de la
religion prethendue reformée, leur fayre poser les
armes, icelles mectre en vos mains et pouuoyr, auec
lartillerye, pouldres et munitions de guerre, leuer et
ouster les garnisons qui y sont encores ou pourroyent
estre de leur part ; retenir, y establyr, remectre et
ordonner telles compagnies de gens de guerre de nos
bons et fidelles subjects en garnison que verrez estre
de besoing pour nostre seruice, et tant ezd. villes
et lieulx que aultres de vostrd. gouuemement ;
entretenyr et fayre guarder nostred. edict de poinct
en poinct, comme y est contenu en suyuant la forme
que de nostre part et dud. Sire De Joyeuse cy deuant
auez receu,' en datte du XIIIP apuril, et X"** may
derniers ; faisant viure lesd. soldatz paysiblement,
sans offencer les habitans desd. lieux en leurs per-
sonnes et en leurs biens, en faysant au surplus def-
fences a toutes personnes quil appartiendra, de ne
leuer, exiger, ou cottiser aulcuns deniers sur les
villes et plat pays de vostred. gouuemement sinon
— 195 —
mlx qui ont este cy deuant ordonnes par nos lettres
atentes, et de lordonnance du Sire De Joyeuse,
i reiglement par luy a vous enuoye, desquels ne
)uIIons la leuee estre retardée. Si, donnons en nian-
sment a nos gouuerneur et juge dud. Maruejolz,
lagistrats, juges, et aultres nos officiers, consuls,
tanans et habitans, tant de nostred. ville de Mar-
ejolz que de Florae et pays de Giuaudan que, en tout
; que leur sera par vous commande et ordonne,
s ayent a obeyr et entendre, et fayre obeyr et enten-
de de tous ceulx et ainsi quil appartiendra comme a
3us mesmes, pour leffect et occasion des susdicts ;
de vous recepuoyr auec lesd. companyes, et fournyr
3 logis et viures raysonnablement , a la moindre
>ulle et oppression de nos subjects que fere se
3urra. Et en leur reffuz ou dilay, mandons et enjoi-
Qons a nos lieutenens et gouuerneurs des prouinces
àuuergne, Velay, Rouuergue, Viueroys et a tous
àppitaynes, tant de gens a cheual que de pied et
Liltres nos subjects vous prester la main et secourir
e leurs forces et artillerye pour fayre obeyr lesd. ré-
elles ; en sorte que la force et obeyssance nous en
emeure ; car tel est nostre plaisir. Donne a Paris le
XI* jour de juing, lan de grâce mil cinq cens soi-
ante buit, et de nostre règne le huictiesme. Charles,
ar le Roy : Fizes. Leues, publiées et enregistrées ez
^istres de la Court du Comte et Bailliaige de Gi-
audan, ouy sur ce, et consentant le procureur du
oy en icelle, le cinquiesme jour de juillet, mil cinq
ms &oi%znte huict. G. Albaric.
Et commande nous achemyner aud. Giuaudan exc-
iter le contenu dycelle, et fayre en toutes choses
- 196 —
leur service uu plus grand soullaigement de leurs
subjects que fere se pourroyt ; et, de toutes choses
aduertyr led. Seigneur de Joyeuse, et nous reigler
par les instructions que par leursd. Magestes luy
auoyent este enuoyees, et comme par luy nous se-
royt ordonne. Pour quoy fayre auryons prins la
postlie.
Le vingt huictiesme jour dud. mois de juing, auous
despeche nostrë mandement aud. trésorier pourdel-
liurer aususd. Carel, nostre dispencier, la somme de
cinq cens liures tournois, a nous ordonnée par Icsid.
Estatz dud. pays, pour nostre entretenement et de
nostre frain et suytte durant le présent mois.
Et arriue en nostre maison de Lode, le quatriesme
juillet en su.vuant, dillee fismes despartir nostre se-
crétaire pour aller a Mende delliurer au seigneur De
Bressolles les lettres closes que escripuyons aux
officiers et consuls de la ville de Maruejolz, auec le
vidimus de nostred. commission, faictpar les officiers
du bailliaige de Giuaudan, ou fust enregistrée, pour
les fayre tenyr ausd. officiers et consulz, et les aller
sommer de nous remectre lad. ville de Maruejolz en
mnin, soubz lohoyssanco du Roy, et aux fins con-
tenues vu nostred. commission. Ce que par led. De
Bressolles depuis auroyt este exécute. A quoy lesd.
officiers et cousuI/m le sixiesme dud. mois, par led.
De Bressolles, nous enuoyarent leur responce i>ar
lettre, disans auoyr receu, de mond. Seigneur leMa-
reschal, lettres par lesquelles leur commandoit de^
ne reeognoistre, veu leedict de paciffication, aultre
lieutenant pour le Roy en Languedoc que le Sei—
j^neur de Joyeuse; ou leur escripuoit que leur enu(^—
— 1»7 -
ycroit garoison, et par aiosin que nous nous debuyons
déporter de leur bailler aultre garnison, et cella leur
debuojrt seruir dexcuse de nen prendre aulcune de
uostre auctorite. Mays, entendu la volunte dud. sei-
gneur De Joyeuse, y obeyroyent, comme est contenu
en leurd. missiue, de teneur : Monsieur, etc; laquelle
les susd. Achard et Des Estreicts, nostre secretayre,
nous apportarent en nostred maison de Lode.
A rayson de quoy, et pour informer led. Seigneur
de Joyeuse de.la commission et charge susd. a nous
par sad. Mageste donnée, et auoyr de luy reigle-
nient pour lexecution dycelle, et luy fayre entendre
la responce desd. de Maruejolz, le huictiesme jour
dud mois, enuoyasmes deuers luy, et fismes partir
dud. Lode led. Achard et Des Ëstreicts. Lesquels le
dixseptiesme dud. mois furent de retour ; et nous
apportèrent responce, en la ville de Mende, dud. Sei-
gneur, auec commission pour leuer troys cens hommes
de guerre a pied, et lesestablyr en garnison, sauoir :
deux cens dans lad. ville de Maruejolz, et cent a la
ville de Florac, pour y effectuer led. edict de paciflS-
cation et nostred. commission. Et que lesd. de Mar-
uejolz bailleroyent la somme de doutze cens liures
tournois; les habitans de Florac^ six cens, pour la
solde duDg mois desdictes garnisons ; et instruction
auxd. ofiBciers et consuls desd. lieux nous recepuoir
auec lesd. garnisons, recognoistre et obeyr ; et aussi
lordre et reiglement quil entendoit estre entretenu en
la ville de Mende pour la guarde dycelle en la susd.
obeyssance; et semblablement coppie des instructions
par sad. Mageste a luy enuoyees pour nous en seruyr
et reigler, estans de teneur :
— 198 —
Guillaume, Vicomte De Joyeuse, Cheualier de iordre
(lu Roy, Cappitayne de cinquante hommes darmes de
ses ordonnances, et Lieutenent General pour Sa Ma-
geste au pays et gouuernement de Languedoc « au
Seigneur de Ceneret , Cheualier de Iordre du Roy,
salut. Comme après la publication faicte de lecdict do
Roy sur la paciffication des derniers troubles, nous
eussions mande de sommer ceulx de la ville de Mar-
uejolz et aultres villes -encores occupées au pays de
Giuaudan, de se soubzmectre a lobeyssance du Roy,
mectre bas les armes, recepuoyr la garnison que, par
vous, leur seroit ordonnée ; auxquelles sommations
ceulx dud. Maruejolz nauroyent voleu obeyr soubz
prétexte de quelques friuolles occasions. Et le tout
entendu par Sa Mageste, et par ses lettres patantes
du vingtungiesme jour de juing dernier, vous auriez
este continue au mesme pouuoyr que auiez heu de
nous ; et par ses lettres closes du XX"^ dud. mois,
sad. Mageste nous auroit mande de vous bailler troys
cens hommes de guerre des bandes que auyons pour
son seruice, ou bien vous permectre et donner ccoh
mission de fere leuer desd. trois cens hommes, ainsi
que est plus amplement contenu esd. lettres. Ensuy-
uant lesquelles ceulx dud. Maruejolz auroyent este
encores sommes et requis par vous ; lesquels auroyent .
offert de obeyr après auoyr entendu le commande-
ment que leur en vouldryons fayre. Et, désirant sur
toutes choses que lecdict de paciffication soit entretenu
et gnarde, et les villes occupées soyent remises en
lobeyssance de sad. Mageste, et au premier estât et
commerce ; et acomplissant ses voulloir et intention,
vous îuions commis et deppute, rommeotons et dep-
— 200 -
(lelayement ; et ce, sur peine destre procède contre
ciilx comme rebelles a sa Mageste, ses ennemys et
perturbateurs du repoz publique et infracteurs de
ses edicts ; bailler logis et administrer viures ausd.
gens de guerre, raysonnablement et a la moindre
foulle du peuple que fere se pourra. Et, de tout ce
dessus fere, vous donnons commission, et plaîn pou-
uoyr; mandons et commandons a tous gentilshommes,
officiers et subjects du Roy, de vous obeyr, donner
ayde, faueur et force, si besoing est en ce dessus.
Donne a Beziers soubz nos seing et seel a nos armes,
le XIIP jour de juillet, lan mil cinq cens soixante
huict. Joyeuse. Par mond. seigneur, Meysonae.
Encores que bien souvent par les despeches ordi-
nayres que Sa Mageste faict en Languedoc, le seigneur
de Joyeuse, cheualyer de lordre, et lieutenent gênerai
pour le Roy aud. pays en labsence de Monsieur le
Maresehal Dampuille, soit aduerti de lintention de
sad. Mageste, si est ce que pour tousjours len rendre
plus capable il luy a semble quil nestoit que très a
propos de leselarcir et aduertir bien amplement de
ce quil a affayre par le contenu en ce présent Me-
moyre et Instruction :
Or, saichant led. Seigneur de Joyeuse combien Sa
Mageste désire et entend que ses subjects viuent en
repoz et puissent jouyr du beneffice de leedict do pa-
ciffication, elle sasseure quil y tient de son couste la
main suyuaut plusieurs lettres et despeches a luy,
pour cest effect adressées depuis deux mois en ca,
dont et (lo lordre quil y a donne, sad. Mageste désire
(lue led. Seigneur De Joyeuse laduertisse souuent.
El comme lung des moyens <|ui ayt semble pouuuyr
— 201 —
aultont seruira fere cesser tous (roubles et remue-
meus par les prouinces soit de laysser entrer ceulx
de la religion prethendue reformée dans leurs mai-
sonst biens et possessions, leur leuant par ce moyen
toute colleur, argument et escuse de tenyr les champs
et sassembler, sad. Mageste ne faict doubte que led.
De Joyeuse nayt en cest endroict entièrement satis-
Taict a son intention assez déclarée et exprimée par
led. edict de paciffication, et par lesd. despeches
sur ce faictes. En quoy, sil y restoit quelque chose
a fayre, Sad. Mageste désire, par led. Sire De Jo-
yeuse y estre proueu, faisant, comme dict est, rentrer
ceulx de lad. religion en leursd. maisons ; auec toutes
foys la preuoyance requise en tel cas, tant pour se
rendre icelluy seigneur De Joyeuse bien asseure quils
ne pourront rien attempter ny entreprandre , que
pour les rendre semblablement asseures de pouuoyr^
en toute seurete. et soubz lobseruation des edicts de
sad. Mageste, viure et demeurer paysiblement en leurd.
iiiaysons.
Et pour le reguard de ce dernier poinct, estant
lintention de sad. Mageste, très bonne et très. sincère,
bien cogneue a tous, ses lieu tenens généraux etgou-
uerneurs de prouinces qui la scauoyent très bien en-
suyure suyuant le commandement quils en ont de
sad. Mageste, elle veult encores que ceulx de la reli-
gion se confians de tout en icelle et en la naturelle
clémence et boute de leur prince assez déclarée et
tesmoignee par infmys eifects, et par le debuoyr et
dilligence dont uzeront les lieutenans generaulx et
gouuerneurs a les fayre jouyr du benefQce de leedict,
nauroHt aulcuneinont diffère a se retirer en leursd.
— 302 —
maisons, auec intention dy demeurer et sy contenyr
eu toute modestie etrepoz; et comme dictest, ils
seront, en ce faisant, guardes et maintenus.
M ays quant a laultre poinct, y ayant beaucoup plus
a craindre» pour les estranges effects cy deuant ad-
uenus, il fault que led. Sieur De Joyeuse y regarde
de près* empêchant de tout son pouuoyr, par tout
led. gouuernement de Languedoc, les soubdaines esle-
uations, reprinses darmes, saysissemens de Tilles et
places fortes, que Ion a veu par cy deuant fayre a
ceulx de lad. religion, auec telle desterite et souday*
nete quil a este malayse de sen pouuoir guarder. Et
cest a quoy il fault maintenant obuyer et pouruoyr.
Et pour faire entendre aud. Sieur De Joyeuse les
choses quont semble a sad. Mageste les plus neces*
sayres a fere en cest endroict, et quelle veult et entend
que led. Sieur face et exécute, cest, tout ainsi comme
il fera entretenyr et obseruer led. eedict de padffica-
tion, aussi fera il exactement exécuter le désarmement
de ceulx qui rentrent dans les villes que sad. Mageste
luy en a cideuant escript et mande fayre par le rei-
glement dresse pour ce faict, et reguardera souuent
de descouurir et aprendre ce que ceulx de la religion
traicteront par assemblées, empêchant de tout son
pouuoyr toutes les allées et venues par les champs,
quils font ordinayrement en armes, les aduertissant
de sen abstenir et de se contenir et viure doulcemeot;
mesmement ceulx de la noblesse dud. pays, leur fty-
sant entendre la charge quil a de les conseruer pourueu
quils viuent doulcement , et nentreprendre telles
choses, vouUant semblablement et entendant, sad.
Mageste, que led. Seigneur De Joyeuse leur face de
V
— 203 —
sa pari très exprès commandement et deffence de ne
se armer et partir dud. pays, ny sassembler en icelluy
par quelque commandement que ce puisse estre, si ce
«est par lexpres commandement du Roy quils rece-
uront de luy, ou de son lieutenent gênerai, qui leur
fera apparoistre par les lettres de sad. Mageste, sur
|)eyne a ceulx qui y contreuiendront destre déclares
rebelles et de la confiscation de leurs biens.
Et sil aduenoit daduenture, cy après, que aulcuns
(le lad. religion se voulussent tant oblyer que de
reprendre les armes, et pour cest efiect, sassembler
en ung instant comme ils ont faict aultresfoys, led.
Seigneur De Joyeuse reguardera promptement de lem-
pecher auec toutes les forces tant de cheual que de
pied quil mectra soubdainement ensemble. Et pour
ce que, peult estre, il ne pourroit lors si prompte-
quil seroit besoing assembler la gendarmerye, Sad.
Mageste désire, que des a présent, il face discussion
par le menu, de toute la noblesse du pays et gou-
uernement de Languedoc. Et pour cest effect se poura
ayder des rolles qui sont ez bailliaiges et seneschau"
eees, pour scauoir ceulx qui sont subjects au ban et
arrière ban. Et fera le semblable de tous les aultres
bons subjects dud. pays, dont il se pourra seruyr
et preualloyr pour empêcher que ceulx de hd. re-
ligion ne puissent reprendre les armes , ny sourtyr
hors dud. pays pour se joindre auec leurs chiefs.
Et soubdain que led. Seigneur de Joyeuse en verroyl
aulcuns assembles en armes, pour cest effect, sad.
Mageste entend quil leur coure sus, en quelque petit
nombre quils soyeiit et puissent estre, et les tailler en
pièces sans leur donner le loysir de se fortiffier aulcu-
— 20i —
nement. Saydaut, a ceste fin, de tous moyens, soUde
son de tocquesein, assemblées de communes, etaultres
bonnes prouisions et remèdes dont sad. Mageste sas-
seurera que led. Sire De Joyeuse scaura très bien user.
Et sera preuoyant a tenyr net le plat pays de sond.
gouuernement. Aussi pour le reguard des villes et
places fortes dycelluy , se gardera de toute surprinse,
en aduertira sad. Mageste afin quelle voye et cognoisse
de quelle force dud. pays, oultre celles qui sont a sa
solde en icelluy , elle pourroit fayre estât en ung be-
seing. Faict a Paris le XIIIP jour de juiugmil V^LXVIIL
Signe , Charles. Et plus bas , Fizes. Extraict de son
propre original deueument collationne par moy soubz-r
signe, secrétaire de Monseigneur le Vicomte de Joyeuse
lieutenent pour le Roy en Languedoc. Meyssonat.
Sensuyt, etc.
Et pareillement certaines lettres elozes par led. Sei-
gneur De Joyeuse particuUierement enuoyees ausd.
officiers et consuls de Maruejols et Florac , lesquelles
enuoyasmes le mesmes jour ausd. de Maruejolz par led.
seigneur DeBressoUes, et ausd. de Florac, par led. sei-
gneur De La Gaze, accompaignees daultres nos lettres
de sommation de nous prendre et recepuoyr esd. villes
auec lesd. garnisons, aux fins esd. commissions y con-
tenues. Lesquels De La Gaze et Bressolles sestans
achemines esd. lieux, a leur rcrtour nous auroyent
apporte responce desd. de Florac et Maruejolz : voul-
loyr obeyr au Roy, et que pour cest efiect nous vien-
droyent treuuer aud. Mende , le lundi ensuyuant ;
demandans lesd. de Maruejolz asseurance de nous
par escript pour se pouuoyr présenter deuant nous
sans difficulté. Laquelle asseurance leur auryons faicte
i.'
— 905 —
teoyr des le lendemain [par m." Jehan Certain, duJ.
Namqolz.
Le lundy, dixneufuiesroe jour dud. mois de juillet ,
en lad. ville de Mende, et dans la salle de la maison de
ia precentorye, Pierre De Born, gouuerneur pour le
iaict de la justice en la ville de Maruejolz, Pierre Crecy,
procureur du Roy et premier consul, et Pierre Jouue,
dict Florentin , merchant, enuoyes , comme disoyent ,
des aultres habitans de lad. ville de Maruejolz , se
presentarent deuant nous. Auxquels, et parlant a eulx,
a tous les aultres officiers , consuls et habitans de lad.
fille, fismes discours de la teneur de nostred. commis-
sion et pouuoyr a nous attribue, leur commandant y
obeyr de poinct en poinct, faisant, a ces fins, realle
eûbition dycelle ; et ce faisant, nous fere ouuerture de
lad. ville de Maruejolz, icelle nous rendre auec les
clefz des portes, ou a celluy ou ceulx que per nous
leur serojent enuoyes, recepuoir dedans auec la gaiîii-
son y mentionnée, obeyr et prester la main a lexecution
et effect desd. commissions, a peyne de rébellion et
desobeyssance, et destre procède contre eulx comme
rebelles et ennemys du Roy. Qui nous auroyent res-
pectiuement offert obeyr et fere obeyr le Roy, a leur
pouuoyr, comme ses vrays et fidelles subjets, sans y
espargner ne corps ne biens; ainsin quils lauroyent
asseure et de ce proteste deuant nous. Presen.^ en tout
ce dessus Anthoine Gerbauld, escuyer, seigneur dOr-
cyeres ; Priuat Jnard , merchant de Mende , Symon
Clément de Retornaguet , en Vellay ; et plusieurs
aultres.
Le lendemain vingtiesme jour dud. mois de juillet ,
ou que dessus, se sont présentes deuant nous m/* Es-
— 206 —
tienne Bonyol, juge , et Jehan De Mons , premyer
consul de la ville de Florac , les ayant mandes venyr.
Ausquels auons remonstre le pouuoyr quauons du ftoy
et du Seigneur De Joyeuse, pour remectre lad. ville de
Florac en son obeyssance premyere, liberté et com-
merce, et y ordonner garnison pour y fere entretenir
leedict de paciffication des derniers troubles et volunte
dud. Seigneur. Et a iceulx faict commandement, de
par le Roy, de incontinent obeyr, et, ce faisant, nous
rendre lad. ville aux fins contenues en nostred. com-
mission. Lesquels ont offert ce fayre lorsquil nous
plaira enuoyer lad. garnison en lad. ville. Et noble
Jehan Brunenc, seigneur de La Cornilhade, la estant,
a leur prière sest chaîne de , jusques a ce que y enuo-
yerions lad. garnison garder lad. ville de Florac eo
lobeyssance du Roy et obseruation de sesedicts; luy
baillant^ lesd. juge et consul, ou faysant bailler les
clefz dycelle. Gequils ont promis fayre respectiuement
a peyne de leurs vies^ et destre punys comme et ainsin
que le démérite pourtera. Auxquels juge et consul
auons cependant enjoinct et commande fere apprester
viures et logis necessayres pour lentretenement de lad.
garnison ; poser les armes ; fayre vuyder tous les es-
trangiersqui pourroyentestre de présent danslad. ville;
obeyr et non contreuenyr, ny souffrir estrecontreuenu
aud. edict a peyne de nous en respondre en leurs
propres et priues noms ; et soubz mesmes peynes , ne
permectre lentree a aulcuns suspects en lad. ville en
armes, ains les faire laisser a lentree ; et obeyr aud.
De La Cornilhade, en ce que par luy, pour leffect que
dessus leur sera commande ; luy donnant, de ce fayre,
pouuoyr, et de prendre les armes et jusques a six
— Î07 —
soldats caUiolicquesauecqueluy,que seront entretenus
aux despens des habitans de lad. ville jusques a ce que
par nous y sera enuoyce lad. garnison , ou aultrement
en sera ordonne. Âusquels respect! uement auons baille
en garde, les ecclésiastiques et catholicques, et defifendu
ne leur meffayre, ny souffrir estre mesfaict en leur
personnes et biens ; troubler ny empêcher lesd. ecclé-
siastiques en la cellebration du seruice diuin et perce-
ption des fruicts de leurs benefBces, sur les peynes
contenues aud. edict. Presens Vidal Rochebaron, tiers
consul ; m* Pierre Monnyer, prebtre de Mende.
Le mercredy vingtungiesmejourdud. mois de juillet,
ayant faict aduancer les seigneurs De La Gaze et De
BressoUes auec leur companyes, nestant lors plus de
sept a huict vingts hommes de guerre a pied » nous
prismes chemin pour aller aud. Maruejolz. Et comme
fusmes dessus le molin de Recolletes, suruint illec
Grinhon Girbal, uierchant et Anthoine Recolin, second
consul dud. Maruejolz, auec une lettre, pour nous
fajre reculler et actendre de uenyr jusques au lende-
main , ou vendredy ensuyant ; disant, aulcuns de la
populasse de lad. ville estre esleuez pour empêcher
nostre entrée. Quoy entendu, fismes passer douant les
seigneurs De La Vigne et De Pierres pour, de nostre
part, aller remonstrer aux officiers, consuls et seigneur
DeThoras (1) qui estoyt dans ycelle ville, nostre uenue;
(i) Le Seigneur de Thoias, dont il aétédéjàqueslton plusieuts fois,
êuit le au aîné du comte de l*ejre. Th. de Béze ne nous laisse aucun
doole à cet égard. Au l. UI, p 44 de VHUtoire des égl. réf., il dit :
« le siear de Thoias (on Marchaslel) GU atné du comte de Hejre...»
Défigaé dans notre Document sous le nom de seigneur de Thoras, il
n'est eonno ailleurs que sous le nom de Marchastel. La seigneurie de
— 208 —
et que nostre intention nestoit aultre que de remectre
lad. ville en sa premyere liberté et commerce, y fayn'
Thoras , canton de Saugues , renaît de passer de la famille d'Apcbier
dans celle de Peyre. Celle de Marcbastel, canton de Naabioals» a tou-
jours appartenu à cette dernière famille. On Toîi encore les mines
du château an sommet d'un piton basaltique, rrai nid d'aigle où Tou
ne pon?ait pénétrer, à cette époque, que par la trahison ou la famine.
Ce fils du comte de Pêjrc a joué un râle assez important dans nos
guerres religieuses. Nous avons dit que la famille de Peyr« arait été
une des premières à embrasser le parti de la réforme dans le GÔTaa-
dan. Dés le commencement des troubles, on h voit en relation arec
les réformés des Cévenncs. Peu après la première in?ation dn pays
par le baron d'Alaîs, les catholiques araient repris le dessus. Les ré-
formés de Mar?ejols craignant de ne pouvoir leur résister < firent tant
envers le sieur de Peyre, leur voisin et grand seigneur en ces quartiers-
là, favorisant tellement à la religion, en laquelle Marchasiel, son fils,
s*était embarqué bien avant, que cependant jusques alors il ofi s'était
nullement déclaré, qu'il leur bailla lettres de créance envers cens des
Cévennes pour en avoir secours (Hist. des égl. riforj. > Cest ainsi
que fût provoquée la seconde invasion par Gabriac à la léte de quinze
cents hommes, auxquels vinrent se joindre, devant Chirac, le comte
de Pejre avec son fils à la tète des réformés de Marvejob, le 93 aoàt
1562. Oniait comment fût traité Chirac, qui u'était défendu que « par
vingt-cinq hommes d'armes, quelques prêtres malavisés, et le lont
conduit par un gentilhomme de peu d'expérience nommé Salebruste,
et les habitans, opiniâtres entretenus par leur Coré qui fût la aowte
de tout leur mal (lh%d.).r> Mais il faut dire, à leur honneur, qu'ils ne
prirent aucune part aux alrocités qui s'y commirent. Le comte de
Pejre voulait seulement qu'on chassât les ecclésiastiques, qu'on établit
l'exercice de la réforme, et qu'on donnât aux soldats quelque clKMe
pour se racheter du pillage. C'est ce qu'il Ht proposer à ceux de Chirac
par le sieur d'Enlraigucs, leur compatriote, chargé de leur faire com-
prendre qu'ils n'étaient pas en état de résister: ce que celui-ci fit « voire
même «vec larmes, et jusques à leur offrir de leur faire puis après
refaire leurs images à ses dépens » (Ihid.) lorsque Gabriac se serait
retiré.
Au mois do novembre suivant, il fût nommé gouverneur du Gévan-
dan par le comte de Crussol. Do là ses levées d'imp6t dont se plai*-
gnent encore les paroisses au baron de Cénaret.
— 209 —
viuie Jes subjects du Roy, taut dune religion que
daultreen la liberté accordée par lesd. edicts de paci-
Ce lî&tlQi ^i commeiiça les hosUlîlét au mois de féfrîer 1563, tous
préteste û^ quelque pillige commis sur ses terres. A la tèle de eenx
^ Msr^cjols et aidé par deux compagnies de CéTenols, conduits par
les capitmioea Saint-Jean de G:irdonenches et Fontenailles , il prit à
covpoaîlion le ebàleau de Marcbastel, chassa les catholiques de Re-
^^^1^^'Attbrac et de St-4Jrcise, où il en péril de soixante à aoixante
et dix, dMcendii jusqu'à Anmont et Ser?erette, que Th. de Bése écrii
HammÊni <f Samiontes, et se fit reconnaître comme gou Ter neur dans
ce qtti eil désigné comme Montagne d'Aubrae et Terre de Peyre,
Hait bieaiùl il se trouva sur un champ plus taste. D'Oi léans, Ceadé
envoie des ordres pour qu'on s'organise et qu'on fasse des levées le
pltts promptenent possible. Il réunit deux compagnies et part pour
Age» oè il reocontre Arpajon qui pousse vers Orléans ; pour loi il se
dirige a«r MonUnban.ll sét y inspirer tant de confiance qu'il fài
<*<MMûé proêÊCieiàr dee églisei riforméee de ce colloque. Le tt mai, Arpajoo
VaTaii rejoint à Montanban. Le 11, les catholiques de Toulouse avaient
Teprîa In Maison commune sur les proiestans. Ceux-ci firent prier
mstaaim— t Arpajon et Thoras, autrement dit Marchaste],de Tenir à
Icnr aeeoofa ; mais ils ne se crurent pas assez forts pour tenir la route.
Lca Blontalbaoais, plus ardents, voulurent marcher malgré l'avis des
deux ^efa ; mal leur en prit ; ils rentrèrent poussés l'épée aux reins.
Cependant le iB, ils se décidèrent à partir ; Arpajon commandait
U cavalerie et Marehastel les gens de pied, il avait sous lui trois ca-
pitaines; leurs troupes formaient en tout deux mille hommes. Ils ne
fi»Ml que jusqu'à Rabasteins • parce que là , ils apprirent qu'U n'j
*^>îl rien à faire à Toulouse. Ils se replient sur Montauban menacé
H* Menllnc et Tenrides. mais non avec l'intention de s'y enfermer.
Aacanlratre, ilscberobentà persuader aux babiUna que les murailles
M peuvent résister ..u canon, que leurs soldats ne sont pas assez ex,-
T^ràMaléspoar soutenir un siège, qu'ils sont sans approvisionnements»
«*a.;^pil vaut aïeux ceo<iuire leurs forces au secours de Coudé; que
^ rictarieux, il serait Cscile de reprendre aux catholiques ce qo*iU
^vncat occapé, laodis que tout serait perdu si le chef éuit battu,
m illiisat se retirer, nuiis à l'instant on annonça d'Agen qu'un parti
^ VnirsattlIehomaMs n'attendait que l'ordre de se mettre en marche,
^^tnxchai^ laissant dans la ville nne partie de leurs troupes, fuient
'"''^''■t te seeaurs annoncé. Bans l'intervalle MonUuc avait investi
15
- 210 —
lioation, H les fayre entretenir do poinet en poinct, et
on pour molester ny Tacher personne. Et nous , auec
Monlauban, mais il se retira bienlAt sur la nonrelle de l'approebede
Marehastcl et Arpajon. A soo retour. Marchasiel troara qoe aea sol-
dats s'étaient lirrés au meurtre et au pillajçe dans h TÎHe. < BtccmM-
déraot là où les choses en Tiendraient s'il n'usait de sérérité à ces
commencements, après avoir fait à tous de ^andes remonirkiieefl d«
TÎTre selon Dieu et de s'abstenir de larcins et pillages illégiliflBef, tt '
pendre et étrangler deux habitans de la rille pour avoir mit one eèrde
an col à la chambrière d'un prêtre de St-Etienne pour lui faire dé-
celer quelques reliques et autres biens (Ibid.J. » Mais le grand eoo-
pable élait un de ses capitaines» St-Nichel, qui arait même ea faodaee
d'aller piller le château deMontbreton, appartenante un parentde Var-
cbastel. Il le met aux arrêts et lui fait rendre gorge. Irrité, celoinn rtmî
se retirer ayec sa compagnie. Marcbastel leprie d'attendre ao aMim hail
jours afin d'obserrer l'ennemi qui menace de re\-eDir; il réfute. Il lot-
demaode de laisser au moins sa compagnie ; il réfute encore. Su»
sergent, Du Pont, ajoute même, au refus, l'iotoleaee ; mait il la paie
à rinttant de sa yie. La compagnie de St-Micbel est consignée et les
portes de la rille fermées. Il essaie d'en forcer une, tourne même
contre la Tille les deux pièces qu'il arait amenées ; mais il est bientôt
cerné par les gens de Marcbastel qui ont ordre de le lai amener mort
on TÎf. Il se déci«2e à les suirre arec son frère. Marcbastel a soin de
leur faire poser les armes sur une table ; puis, s'adressant an capitaine,
il lui rappelle les méfaits commis pendant son absence, son aodaea à
lui désobéir : il lui reproche même d'être un traître^ de ne Tonlnîr le
quitter que pour passer à l'ennemi, et, sans lui donner le tempe de
répondre , il lut décharge en plein ia pistoie. St-liichel n'en est i|ne
blessé ; en un clin d'œil il se saisit de son épée et « se me d'un eœnr
merreilleux sur Marcbastel. et lui donne d*un coup d'estoc dans Tes»
tomac. Mais, parce qu'il était armé , le coup glissant, porta entre le
rentre et la cuisse, dont Marcbastel fèl en danger de mort et démente
longtemps malade (J6td.>. > Les gens de Marcbastel ne lui donoenl-
pas le temps d'aller plus loin ; ils se jettent sur les deex 8t-Mîebel.
les écbarpeni et vont les placer snr une potence.
Marcbastel remit le commandement de Montauban au capitaine
Laborie et se retira, le 24, cbex une tante à Vieulle pour s j reaMitre.
Après sa giiérison. il se joignit à St-Aotonin arec Duras, an^nal il
amena deux enseignes ou compagnies; il prit part an siège de Gayins»
— 211 —
Qustre train, nous acheminasmes, au pas, jusques prcs
lad. ville, dung deuiy quart de lieue ; ou led. seigneur
be La Vigne, les susd. De Born, gouuerneur, Crecy,
cousiU, Florentin, et certains aultres des principaulx
de lad. ville nous vindrent deuant; offraos obeyssunce,
ëisans led. Seigneur De Thoras sestre relire auec sa
femme , et que personne ne nous doneroit aulcun em-
pêchement a lentree ; ains nous seroit faicte toute
obeyssance. Comme de laict nous accompagnarent jus-
qoes a la maison dud. Born, gouuerneur, estant dans
lad. ville quils nous rendirent soubz lobeyssance du
Roy. Et led. Crecy, premier consul, nous bailla et del<
liura les clefz de la porte dyoelle, appelée del iheron;
disant les aultres deux portes de lad. ville estre fermées
et la grille baissée. Desquelles luy fismes commande-
ment nous rendre les clefz ensemble des tours et mu-
railles. Ce quil offrist fere le lendemain, estant pour
lors heure tarde.
où foreol rotssacrés cent viagi ecclésiastiques (Th. de Bèze). Il Toulait
aller rejoindre Crassol en Langaedoc ; mais il tourna Ters Orléans,
appelé par bo La RochefoucauU au nom de Condé. C'est ce qui le fit
aaiiitar, rera la 10 octobre, à une grande affaire on Buraa, Bordet et
astres chefi réformés forent défaits par Monlluc et Borie.
Noos le Toyons plus tard, en 1566, assister aux Etals du Langaedoc,
teoos à Beaucaire, comme Baron de tour pour le Géraudan. Nous ne
trouTona plaa sea traces jusqu'en I5S0. H est à croire qu'il continua
à prendre ooe part actire dans ces guerres malheureuses. Après la
prise de Maryejols, Joyeuse fut, le 4 septembre , l'assiéger dans son
chàteaa de Peyre, dont on Toit encore les ruines au midi du rocher de
Si-SattTear~de-Peyre, et les fondations du donjon, au sommet du ro-
cher. Forcé de se rendre après on siège soutenu arec une quarantaine
dliommes contre toute une armée qui y laissa cinq cens hommes, il
« fàt liTré aux habitans de Mende, ses ennemis, qui le firent mourir
pour se venger de ce qn'il les avait extrêmement fatigués par ses
«oar>es.>' (EûUdu Lang, — Hisl. des iglii, réfor, panim.J
~ 212 -^
Incontinent après nostre entrée , fismes fayre com-
mandement, de par le Roy et nous, a son de tabourins,
a la place et carrefours acoustumes de lad. yille de
Maruejolz, a tous soldatz et aultres estransgiers de
ladicte ville, dans vingt quatre heures, a peyne dauoir
troys coups destrapade, que seroit exécute sans déport
incontinent led. terme passe a faulte dauoyr obey, et a
tous les habitans de lad. ville, tant dune religion qoe
daultre, de ne pourter aulcunes armes a feu, ne aultres
deffendues par les edicts du Roy, sans nostre exprès
mandement, a peyne de la vye; et deffences sotfte
mesmes peynesa tous les soldatz, estans soubz la charge
des Seigneurs De La Gaze et De Bressolles, et a nostre
suytte, de viui*e paysiblement les ungs auec lesaultres^
sans se rechercher ne prouocquer, de faict ne de pah
rolles ; uzer daulcuns placars ne conuices pour le faict
de la religion , ny a raison des troubles passez ; ne se
troubler ou empêcher a la jouyssance de leurs biens;
ny aultrement contreuenyr aux edictz de pacifBcation
en aulcuns de leurs poinctz et articles ; et enjoindre
ausd. soldats de viure sur leurs hostes modestement
et en toute quiétude, et se contenter raysonnablement
des viures que leur seront administrez par iceulx, sans
rien extorquer deulx, sur peyne de la vie.
Le vingt deuxiesme jour dud. mois de juillet, auons
baille ordonnance a m.* Claude Achard pour le fere'
remboureer par le.susd. trésorier, ou son commis, de
la somme de quarante liures tournois, par luy fournye
aususd. voiaige faict, de nostre mandement, deuers
led. Seigneur De Joyeuse par luy et nostred. secretayre,
pour leurs despens de bouche et aultres choses neces-
sayres.
ïment, de par le Roy, de noa&decldirer et deHi-
icontinent et sans detay^ trates et chacune» leurs
, artillerye, poàldred^t nmoitions de guerre,' et
eMùB a lad. viHe de Marnêjolz , estënis ^ lenfs
jtB on daultmy, a peyne de rébellion et deso-
mee , et destre punys comme infîracteurs de ses
Le^aels tous trois ensemble, sur leursd. sere-
^ Mellite quils doivent au Roy, ont dict et declaire
noir quil y ayt aultres armes communes a lad.
tie trois faatconneaux, deux faulcons montes sur
(Ms, et quatre mosquets de bronse, estans dans
(ambre bàssle du chasteau de lad; ville ; que nous
Jlea exiber , 'et lesd. Bom et Crecy nous ont
la clef de lad. chambre, déclairans y auoyr dans
hier aultre faulcon appartenant au Seigneur De
Btpour leregùard des pouldres ettnunitions de
r, sont a la tour appelée de Peyre , et dans la
1 dé la Ville, quils sercberoyent les clefls et nous
idroyeni.
ingttroysiesmedud. moisde juillet^notis sommes
ortez auec led. Recolîn dans lad. tour de Peyré,
aelle nous a baille les clefz etexibe a la chambre
_ au -
sur uug canalhet. que le susé. FlorenUa « diatiuyl
partenyr, et aussi aultre mortyer de fer appartaiiaii
lad. ville. Et de la, uous sommas acheiBines ^uee let
Recolin et Crecy, qui nous ont faict ouuerture 4e.dei
chambres ; luue haulte, ou auons treuue et oooi» o
rendu vingt six bolletzde fer, comme disoyent,cQaue]
de plomb, et que iceuLc bollets aiiojent este foioto po
aulti*e plus grosse pièce qui sest creuee, quauoit ec
mise a la fonte des susdicts. Pins, trente septboUi
. destines pour les susd. faulcons, et cent vingt peur 1
faulconueaux ou mosquets. Ensemble certaine auU
«luautite de petits boitez pour arcquebuse ou pistol]
dans une mesure ou coffet , quauons faict pQttw Ai
lad. tour de Peyre, ou auons ordonne que toutetl
ai*cquebuses et aultres armes que serçyent rendues p
les particuUiers habitans de lad. villei suyuantlav
lunte du Roy, seroyent remises auec deu et loyal JAvei
tayre, pour y estre conseruees et guardees par homi
capable et suflSzant qui en seroit responsable. Etji
susd. chambre bassedelamaysondelad. ville, ODtc
treues aultres six diceulx mortiers de fer quauons
donne estre remis auec lad. artillerye dans la I
Mufue, prochaine de lesglise Nostre Dame, pour
aussi le tout estre conserue soubz la main du Roj
Le mesme jour de nostre ordonnance, fut fai(
cryee et proclamatiou par son de tambourin, a la
et carrefours dud. Maruejolz, de par le Roy et no
teneur : Est faict commandement a tous estrai
qui ne sont enroUes soubz la charge des seigne
Bressolles et La Gaze, ou de nostre suy tte, et qr
sont habites dans la présent ville synon desf
premyors troubles, de vnyder par tout le jourdi
— 215 —
y. ville et faulx bourgs dycelle,a peync destre pendus
et estraîngles ; laquelle est donne en mandement au
preuost des mareschaulx ou premyer magistrat, passe
lejour, fayre exécuter sans depport.
Estfoict commandement et instruction a tous soldats
esUns soubz la charge desd. Sire De La Gaze et Bres-
solles et a nostre suytte, de yiure paysiblement auec
leshabitans de lad. ville et aultres subjects du Roy, y
aUans etvenans pour Icxercice du commerce, sans les
questionner, provocquer, ne injurier pour le faict de
la religion, ny occasion des troubles passes; moings,
les molester en personne ne biens, denrées, merchan-
dises, fruicts de leurs possessions , jardins ; ny entrer
en iceulx sans le gre et consentement de leurs posses-
seurs, tirer aux pigeons de leurs pigeonnyers, mectre
la main aux armes dans la ville pour querelles party-
cuUyeres, a pejne de lestrappade et aultre arbitrayre,
sellon lexigence du cas. Est aussi prohibe a tous ne
byre aulcunes assemblées, si nest en la forme portée
par les premier et segond edictz faicts par sa dicte Ma-
geste sur la paciffication des troubles : de mectre bas
les armes, et , par bon et loyal inuentayre les nous re-
mectre, a peyne de la vie ; est deifendu a tous les habi-
tans de lad. ville de ne aller auec les armes ne sans
armes, de naici, et la guarde posée parmy les rues de
lad. ville sans lumyere, a peyne de prrson, quant a
ceulxqui seront treuues sans armes; et quant a ceulx
qui seront treuues en armes, destre punys exemplay-
Y^ l rement, suyuantles edicts du Roy et comme infracteurs
^ I dtceulx.
ï^ vingt quatriesme, vingt cinquiesn)e, et aultres
jours ensuyuans, fismes continuer les crycespublicques
le^
/
— 216 —
de nous rendre les armes, sur les peines contenues
aux edictz ; et donnasmes «n mandement aa seigneur
De BressoUeset au sire de Boysuerdun, bailly deGi-
uaudan, de fayre perquisition , recherche et saysie des
armes ez. mains de ceulx de lad. religion , pour estre
mises a lad. tour, auec loyal inuentayre. A quoi fiwt
procède, comme a linuentayre dycelliiy deuers nous
remis, de teneur : Inuentayre, ete.
Le vingt sixiesme jour dud. mois de juillet, aaans
faict publyer en la ville de Maruejols lordonnance su;-
uante : De par le Boy, et monseigneur De Generet» eto«
Le vingt septiesme dud. mois, auons baille nostrt
ordonnance au susd. Carel, nostre dispensier |»oor
recourer dud. trésorier de Textraordinayre, la somme
de cinq cens liures tournois , a nous accordée par les
Estats dud. pays , pour nostre entretenement et de
nostre train et suytte du présent mois de^uillel.
Le mesmes jour estant informe que aulcuns de lad.
religion, faignant aller a Campaignac, a certain marche,
et a leurs mecteryes et possessions , sestoyent rendus
fuylifs et absens de lad. ville pour se rassembler et
monopoller contre la volunte du Boy ; pour,, a ce,
obeyr, fismes publyer publicquement la cryee que ses-
suit : De par le Boy et monseigneur De Generet, chluak
lier de son ordre, et leutenent pour Sa Mageste au pays:
de Giuaudan en labsence de monseigneur- te MarescUal'
De Dampuille et du Sire De Joyeuse, est faict très
exprès commandement et 46âence a tous ceulx de la
religion |irethendue reformée, vrays et anciens habitans
de la présent ville de Maruejolz, de ne bouger de leufs
maisons , ou de lad. ville , ne partir dycelle, sourtir
dud. pays, ne sassembler en ycelly, ne allieurs en
— 2^7 —
iirrocA , par quelque comiiriandoment que ïte puisse
estre, sans exprès mandement de Sa Magcste ou desd.
seigneurs Mareschal et De Joyeuse, ou De Ccneret, a
peyne de confiseation de leurs biens ; et quil sera pro-
cède contre ceulx treuues en armes comme rebelles et
turbateurs du repoz publicque. Mays, est eujoinct a
ceulx de la prethendue religion, estans vrays et anciens
habitans dud» Marui^jol^ de se contenir en leurs dictes
maisons, viure paysiblement^ modestement auec leurs
familles en tout repoz, de ne habandonner lad* yille, ou
le Roy et led. seigneur De Ceueret entendent les con-
leruer et maintenyr en la liberté a eulx accordée par
les edictz de Sad» Mageste, y ayans obey et rendu les
armes au susd. De Ceueret. Ce que leur est commande
Tayre chacun endroiet soy promptementet sans aulcune
dilation, sur mesmes pcynes. Aussi est enjoinct a tous
de la qualité que dessus que, puys lentree dud. Sire
De Geoeret en lad,, ville, sans son congie ne mande-
ment auroyent layssé lad. ville, leurs maisons et fa-
milles, de se y remectre dans troys jours prochains, y
viure comme dessus ; aultrement sera procède a la
saysie de leurs biens et domaynes , régime et adminis-^
tration dyceulxa la main du Roy, et contre eulx, comme
rebelles et turbateurs du repoz publicqne. En quoy
faisant, est faict commandement a tous cappitaynes et
soldatz, par led. seigneur De Cenaret, establys en gar-
nison en lad. ville, de viure auec lesd. de la religion et
aultres de lad. ville, respectiuement en toute fraternité
et douleeur* modestie et paciffication ; ne les injurier,
vexer» ne -molester en leurs personnes et biens, de
Ciict ni de parolier ains les conseruer et laysser viure
en la liberté a eulx accordée par les edictz ; lesquels
16
— 818 —
pour cet eff«ct sont mys sous la protection et sauve-
garde du Roy et dud. seigneur de Cenaret; et ce, a
peyne de la hart.
(La suite au prochain Bulletin.)
REVUE AGRICOLE,
P.ir M. DELAPIERRE, président.
Vlttalgre de To|ilttiinib««r.
Si la betterave a régénéré Tagriculture du Nord, un rOle de
premier ordre ne semblerait-il pas, au même titre, devoir être
assigné, dans les cultures de notre sol montagneux, au topi-
nambour, moins exigeant et plus rustique? Plus ridie d'ail-
leurs que la betterave en matière sucrée et alcoolique, de
même qu'en principes nutritifs, il alimenterait comme elle une
florissante industrie sucrière et de distillation, tout en réser-
vant à la ferme de précieux résidus pour Télevage et Vengrais-
sèment du bétail. La distillation pourrait du reste s'étendra a
d'autres productions de D0U*e sol, telles que le seigle, dont
elle augmenterait notablement la valeur.
Un nouveau produit extrait du topinambour a attiré, d*ODe
manière toute spéciale, au concours général de 1860, Tatten-
tion du jury ; c'est le vinaigre exposé par M. Lequin, directeur
de la ferme-école de Lahayevaux, près Neufch&teau (Vosges).
D.après le rapport présenté au nom du jury par MM. Becquerel
et Bouchardat, la préparation de ce vinaigre otRre une grande
importance au point de vue agricole. Elle se fait en grand
dans les fermes au moyen de racines telles que les betteraves
ei les topinambours, et peut rendre autant de services que les
distilleries rurales. La production d'un hectol. de vinaigre exige
— 819 —
de 3S0 à 400 kil. de racines ; )cs flrais de toute nature, y com-
pris famortissement des conslnictions et du matériel, Hunl
d'environ 6 fr. par hect. livré au commerce, ce (|ui donne un
prix moyen de 90 fr. Thect. Cette industrie peut payer à l*n-
gricuUure 35 fr. les 1,000 kil. de racines, tout en lui aban-
dommni des résidus dont la valeur nutritive égale celle des
rsidtts des sucreries et des distilleries.
■•■«•■• ClllM#l» (f ).
1?i bélier et une brebis de la race chinoise Ong-Ti ayant
m e»més par S. Exe. M. Ronher an jardin d'acclimatation,
le» TtaseienemeDts ont été demandés an consul de France k
sor cette intéressante race, d'une fécondité ex-
e, déjà introdmle en 48S5 dans FéUt de Pensylvanie.
(krqiptrtdi Moniteur unirerset, les renseigne'
mm PIM 1 mil lonhaini amplement la prodigieuse féamâHé
% «es wÊÊÊmL Les brebis prodoiseni 2, 3, 4 et 6 agneanx k
hliktficBfHsraii^iimileTestoasi mie permets Vm
ttmBimÊÊk. ■iinMf an doeteor Emerson, amA àmmé
, et deux aoires en Mrenbre de b
■te «Bfc. Le mbÊt sois, ses den ^pMMs f breUi} de
kteBiiHriebbRiÉs mère à sept iCl«i e« i
t dene ds Mflribre^ lev cnik
» de la WÊÊÊÊÊt WÊtsikf^ 90f(fWm €Êt$(^
— 220 —
sânce, tons les agneaux, moins ceux que l'on juge la mère ca-
pable d'élever seule, et leur peau, préparée, fait une excellente
fourrure.
La viande de mouton, Ong-Ti ou Shang-Hài serait partieu-
lièrement succulente et d'un goût agréable, supérieure, d*après
M. Emerson, à la viande de mouton de tout autre pays. Elle
ne possède point ce goût laineux qui affecte désagréablement
chez beaucoup de races ; en Chine elle est préférée à toute
autre viande, même au gibier.
En somme, le mouton chinois réaliserait de la manière la
plus heureuse la solution du problème, particulièrement désî'
rable pour les populations nombreuses et condensées, de la
production économique et améliorée du maximum de nourrH
ture animale dans un temps donné.
La laine de cette race, courte et lustrée, plus légère que
celle de la plupart des races ordinaires, serait utile pour la
fabrication des tapis, des feutres et autres grosses étoffes. La
peau en serait particulièrement estimée.
Le bélier chinois, croisé avec des brebis de race anj^sCi
par exemple celle de Leicester, donnerait, d'après les mêmes
renseignements, un produit remarquablement beau, supérieur
peut-être aux animaux pur sang. Sa taille serait plus grande
et sa toison bien meilleure, pas très fine, mais lourde.
La fécondité de la race croisée, quoique inférieure à celle
de la race pure, l'emporterait encore de beaucoup surceHe
des races ordinaires. Les animaux de ce mélange ont obtemi
des prix dans tous les concours agricoles d'Amérique.
Du reste le Moniteur universel prévient les éleveurs que le
bélier envoyé au jardin d'acclimation est à la disi)Osition de
tous ceux qui voudront envoyer des brebis.
Ele¥ac^ écottomiqae dem porc*.
Le Bulletin de la Société d'agriculture de l'Ardèche fait
observer que, pour nourrir les truies qui n'ont pas de petits,
— 221 -
pour les porcs qui soniau quart, à la moitié ou aux trois quarts
de leur eroissaoce, pour ceux qui sont à leur grandeur natu-
relle ou qui sont déjà gras, le trèfle, la luzerne sont les meil-
leures substances et celles qui produisent le plus ; mais il faut
les leur (aire manger tendres, autrement ils eu laisseraient
une partie. Le meilleur moyen serait d*avoir le champ semé
en trèfle ou en luzerne près de la maison où les porcs seraient
eofermés par des clôtures mobiles qu'on changerait de place
tous les jours. En faisant ainsi, par exemple, sept portions du
champ de fourrage, et en changeant tous les jours de place le
pare où sont enfermés les porcs, au septième jour le trèfle ou
la Inzeme auraient assez repoussé pour recommencer le même
ordre de pacage. Les cochons arrivés à leur grandeur natu-
relle, surtout les bonnes races anglaises, pourraient, sans
astre nourriture, être engraissés pour la charcuterie, pendant
Tété. Il n'e^t pas à craindre que la rosée ou la pluie qui tom-
bent sur le trèfle puissent météoriser les porcs ; c*est alors que
ce fourrage les engraisse d'avantage, et il convient de les
mener paitre à la fraîcheur des matinées.
Qs peuvent être ainsi nourris depuis le mois de mai jusqu'à
fia septembre et même au delà. Toutefois le fourrage peut leur
éu^ administré, également bien tendre, à l'écurie.
En hirer, en place de trèfle et de luzerne, c'est le topinam-
bour qui peut fournir au porc l'alimentation la plus écono-
mique. Cette plante résiste aux froids les plus rigoureux et
supporte d*étre laissée en terre durant toute la mauvaise saison.
On peut alors se servir du parc à trèfle pour faire consommer
les topinambours : les porcs travaillent avec ardeur à extraire
du sol une nourriture dont ils sont très avides et qui les en-
graisse rapidement.
ClaMiflcatioB de« Poire*.
On a pu remarquer, dans lÀlOum du Congrès [H)uiologique,
reçu par la Société, que les divers fruits, parmi les poires, pc-
— 2SS -^
ches, etc., s'y trouvent rattachés à des groupes distincts. Voià,
d'après le Journal de la Sociéié de pomologie de la Prunee^
quels sont pour les poires ces diSërents groupes et à qoels
signes on peut les reconnaître. Les variétés citées sous chaque
groupe ne sont que des exemples et non le catalogue comirtel
de toutes celles qui peuvent s'y rapporter.
GENRE POIRIER.
PREMIER GROUPE.
Bon-Chréliens ou Cydonif ormes (forme de Coing).
Fruit toujours plus haut que lai^e, généralement très-bos-
selé, obtus aux deux extrémités, étranglé au tiers de sa lon-
gueur, à partir du pédicelle; plus renflé du cdté de Poeil.
PÉDicELLE inégal dans ses dimensions, implanté dans Taxe du
fruit ou de côté, mais jamais à fleur (rarement quelques excep-
tions] ; Œil toujours enfoncé, environné, comme le pédicelle»
de bosses ou de mamelons. Pépms occupant le milieu de la
partie renflée, de forme variable, ainsi que les loges.
Bon-Chrétien d'hiver.
Bon-Chrétien d'Espagne.
Bon-Chrétien de Rancé.
Bon-Chrétien Napoléon.
Bon-Chrétien William.
Duchesse d'Angouléme.
Triomphe de Jodoigne.
Beurré Diel.
Fondante des Bois.
Beurré d'Hardenpont.
Beurré Dumortier.
Bon-Chrétien d'été, etc.
DEUXIÈME GROUPE.
Colmars ou Turbiniformes (forme de toupie).
Fruit généralement aussi large] que haut, formant une
pyramide à base large et terminée en pointe obtuse au-dessus
de laquelle est placé le pédicelle, qui est variable dans la
longueur, mais toujours implanté dans l'axe du fruit, au milieu
de plusieurs petit«f gibbosités, plus ou moins marquées, <kil
— fis -
jamais à fleor, mus le plus souvent, au contraire, logé très-
profondémeDl dans le fruit dont ia surfine est parfois inégale,
c'est4-dife bosselée, mais jamais aussi régulièrement qne le
bon-ehrétien ; pépins en général gros, longs et Irréguliers,
placés pins près de Tmil que des pédicelles, c'est-à-dire dans
le centre de la partie la plus renléa.
Cûlmar ou Manne.
Colmar d'Arcnberg.
Beurré Bachelier,
Bouvier Bourgmestre.
Beurré Sterckmans.
Théodore Van-Mons, etc.
TROISIÈME GROUPE.
Doyenné ou Doliformes (forme de tonneau).
Fruit ovoïde, mais obtus à ses deux extrémités, rarement
très irréguliers; pinicBLLE court, parfois légèrement implanté
dans Taxe du fruit, au milieu d*une couronne formée par un
petit bourrelet peu saillant; parfois placé dans une cavité assez
profonde, irrégularisée par des plis qui se prolongent en bosse,
comme dans le doyenné d*hiver ; obil ordinairement placé dans
une cavité moins profonde que celle des deux premiers grou-
pes ; on observe aussi que les bosselures sont moins pronon-
cées ; PÉPINS plutôt moyens que petits ou gros, variables dans
leur forme, placés au centre du fruit, c'est-à-dire aussi éloignés
du pédicelle que de rœil.
Doyenné blanc.
Doyenné roux.
Doyenné d*hiver.
Doyenné du Comice.
Doyenné Boussoch.
Doyenné de juillet.
Urbaniste.
Nec plus Mûris.
Délices d'Hardenpont d'An-
gers oamiâuFondante Pariselleetc.
QUATRIÈME GROUPE.
Bcrgamottes ou Sphériformes (forme de boule).
Fruit ventru, plus large ou aussi large que haut ; la princi-
pale largeur est dans le milieu ; pédicelle plutôt long que
— »l —
eotft, géaéraleiiieil miiioe, rweaeil îaqibBié à Icv ^
aaisptaitdidais «le emtépbB m ammbs pcofMiie (o
eontiv qodqiies eieeptioBi à ces dire» cuitftères); an^
jaoubàlear; rirois inégàËtn éaas Itmr kmt^ ftàtéi ému
des loges presque toojovsspKîevses et oeopaat le eeilredt
la partie h plus renflée du finrit
Les bergamottes sont assez régolières; elles porlem raie-
m^Dt des bosses bioi saOlantes; on en compte mêflM sor le»-
qoelles il n'en existe pas.
Crassanne.
Bergamotte Espéren.
Bergamolle Cadette.
Belle sans pépins.
Broom Parck.
Bergamotte Fortimée.
Bergamotte d'Angleterre.
Bergamotte d'été.
Bergamotte Sjlrange, élc
CIlfQOIKME GEOUPe.
Calebaues ou Claviformes (forme de massme).
De toutes les poires, les calebasses sont les plos fiiciles i
reconoallre ; elles sont toujours plus hautes que larges, tou-
jours renflées ou arrondies du côté de l'oeil qui n'est jamais
bien profond, mais parfois , au contraire , saiUant ; pkdicbllb
courbé, plutôt long que court , placé obliquement ou vertica-
lement, tantôt à fleur, tantôt dans une cavité peu profonde ; sa
base est très-souvent accompagnée d'une substance diamue,
qui ressemble assez à un bec d'oiseau. La calebasse se termine
par une pointe allongée du côté du pédicelle, ce qui lui d<mne
la forme d'une massue ; péplns plutôt longs et étrmts que
courts et renflés, placés dans des loges étroites, très-rapproÂés
de l'œil.
On remarque sur ces sortes de poires des bosses et des
luameloDs : ces inégalités e.\istent le plus souvent sur la partie
la plus renflée du fruit, cependant on en observe parfois sur
foute ^ surface.
— 235 —
Bcorré d*Apremon(.
Certon d'Automne.
GridMOseToiigard.
Belle Angevine.
Van-Moruni, etc.
SIXIKMB CROUPS.
Soénts^ermains ou pyriformes (forme de poire).
FmiT plus haut qoe large , allongé , obtus du côté de l'œil ^
poiHnou conique du c6té du pédicelle, et un peu renflé dans
son milieo, particulièrement du côté de Toeil ; les autres carac-
tères sont ceux des calebasses et des bésys.
Les saim-germain diffèrent des calebasse par leur volume
plus petit; ils se rapprochent des bésy par leur renflement, qui
est plus sensible dans le milieu qu'à la base.
Saint-Germain d*hiver.
Looise-Bonne-d'Avrancbe.
Figue d'Alençon.
Jalousie de Fontenay.
Beurré Capiaumont.
Beau-Présent.
Beurré Duval.
Doyen-DiBen.
Beurré Giffard, etc.
SEPTIÈME GROUPE.
Be'sys ou Otiformes (forme d'ceuf).
Fruit plus haut que large, ovoide, allongé et obtus des deux
bouts, terminé parfois en pointe droite ou courbée. Pédicelle
plutôt long que court, arqué, souvent accompagné à sa base
d'une substance charnue, changeant de forme, affectant tantôt
ceOe d'une tête d'oiseau, tantôt celle d'un bec seulement. L'im-
plantation a lieu à fleur du fruit, d'une manière oblique, rare-
ment droite ou dans un cavité ; si toutefois la cavité existe,
elle e9t peu sensible. Pépins rarement gros placés dans des
loges plutôt moyennes que grandes qui occupent toujours le
centre de la partie la plus renflée du fruit. Œil habituellement
saillant ou placé dans une cavité très-| eu profonde.
Bésy Echassery. | Yirgouleuse, etc.
HUITIÈME GROUPE.
RousseUts micropyres (petites poires).
Fruit plutôt petit que moyen , turbioé, arrondi du côté de
Tœil, aminci du côté du pédicelle, régulier dans sa forme unie
ou trës-lëgèrement bosselée.
Les rousselets empruntent leur caractères des bésy el des
bergamotte ; ils tiennent des premiers par leur pédicelle et leur
œil, et des seconds par leur renflement, qui est toujours du
côté de l'œil généralement à fleur. Pédicelle long, mince,
arqué, implanté à fleur dans Taxe du fruit ; pépins petits ou
moyens, placés dans des loges peu spacieuses et assez régu-
lières.
Les fruits qui constituent ce groupe se rapprochent le plus
du type sauvage, leur chair est presque toujours musquée ,
relevée et assez rarement fondante.
Rousselet de Reims. | Blanquet-le-6ros, etc.
Inclinaison des asperges.
La Revue d'économie rurale indique un moyen simple et
d'exécution facile pour abréger considérablement le temps né-
cessaire , ordinairement de quatre ans , à un développement
suffisant des asperges. A mesure que croissent les tiges et
lorsqu'elles sontsufRsammentaoûtées pour ne pouvoir se rom-
pre, il faut les coucher sur le sol. On remarque alors que^ sue-
cessivement, à mesure qu'on les couche, la sève gênée dans
sa marche ascensionnelle et refoulée vers la souche, fait déve-
lopper des asperges de plus en plus grosses.
Une plantation ainsi traitée, faite le 25 avril 1863, a pu être
forcée à partir de décembre 4864, ce qui fait plus de deux
années de gagnées. C'est , comme on voit, un avantage assex
grand pour qu'on essaie le procédé, d'autant plus qu'il n'occa-
sionne aucune dépense et à peine du travail. En effet, en quel-
— 2*7 —
ques minutes, on peut abaisser les tiges sur le sol, où on lès
H\e à l'aide de petits crochets de bois. Cette opération doit se
faire aussitôt que les tiges sont suffisamment résistantes pour
ne point se casser ; car, si on attendait trop longtemps, la sère
serait montée dans ces tiges, de sorte que n*étant plus refoulée
vers le pied, celui-ci ne produirait plus de bourgeons, absolu-
ment comme lorsque l'on abandonne les choses à elles-mêmes.
Toutefois , comme il est rare qu'on puisse impunément sur-^
exciter continuellement un végétal, ce système d'inclinaison ne
parait devoir être pratiqué que pendant les premières années,
c'est-à-dire pendant le temps nécessaire pour constituer la
souche ; passé ce temps, il pourrait peut-être nuire à celle-ci
en la forçant à végéter continuellement. Les asperges seraient
d'ailleurs moins belles et viendraient plus tardivement.
Bssaloiage ai*ilflclel.
Celte opération ne se urouvant décrite que d'une manière très
succincte dans la plupart des traités sur la matière, nous cro-
yons devoir réproduire les détails très-circonstanciés que donne
à ce sujet, dans son numéro d'avril, le journal Y Apiculteur.
L'article dont il s'agit constate d'abord les nombreux incon-
vénients de l'essaimage naturel : on est obligé de surveiller
assidûment le départ des essaims durant plus de six semaines;
malgré cette surveillance , il s'en échappe un grand nombre ,
.qu'on ne peut arrêter; le petit propriétaire d'abeilles est astreint
9 b même garde que s'il était grand propriétaire ; le grand pro-
priétaire voit souvent plusieurs essaims sortir à la fois, se mêler
ensemble et former nnmeting monstre regrettable; un temps
froid, pluvieux empêche ordinairement les essaims ae sortir ;
s'ils se décident au départ, la présence ailleurs serait peut-être
ulUe ; ils vont quelquefois se poser dansdes lieux innacessibles.
Toutes ces raisons et bien d'autres doivent faire préférer l'es-
saimage artificiel.
D'après le journal précité, une rucbe^ pour donner un essaim
— 328 —
artiBciel, doit réonir les conditions suivantes : ses rayons doi-
vent être achevés ; elle aura du poids^ une population nom-
breuse; ses abeilles travailleront activement; la températore
sera tiède, pas trop s6che ; il y aura des faux bourdons éclos
ou près d*éclore ; les rayons contiendront des œufs et du cou
vain d'ouvrières ayant moins de trois jours. L'existence des
faux bourdons se révèle pendant les ébats des abeilles, et eeUe
du couvain d'ouvrières par l'apport du pollen. L'inspection de
la ruche la révèle également.
On procède ainsi pour l'extraction de l'essaim : on prend une
ruche vtde, mesurant à peu près le même diamètre que la mche
pleine ; on la renverse sur un objet qui la tienne immobile, par
exemple sur un seau , un pot à fleurs , un cercean attaché à
l'extrémité de trois ou quatre piquets de trois pieds de long
plantés en terre. On enfonce dans son dôme un petit bftton
long de quatre ou cinq pouces, aiguisé à un bout pour pénétrer,
fendu à l'autre pour pincer un bout de corde ou de chifibn
mouillé. On met encore à sa portée soit de la corde, soit une
bande de toile de trois ou quatre pieds de long sur trois OQ
quatre pouces de laj^e, quelques fortes épingles et un canevas»
ou un tablier noir, de trois ou quatre pieds carrés. Le momeal
le plus favorable pour opérer est entre neuf heures du matin
et trois heures du soir; alors le tiers ou le quart des abeilles
sont aux champs. On décolle ensuite la ruche à forcer, à Taîde
d'un couteau long et mince ou d'une petite truelle. On reste
tranquille une minute ou deux pour laisser les abeilles se cal-
mer. Après ce court instant, on prend la niehe à deux miûns,
sans hâte, sans secousse, mais résolument, et on la pose sur
la ruche vide renversée, du fond de laquelle monte une légère
fumée produite par la corde ou le chiffon préalablement allumé.
On passe la corde ou la bande de toile autour des deux ruches,
à l'endroit de leur jonction, et on la fixe avec les épingles. On
retourne sens dessus dessous les deux ruches, de sorte que la
pleine est maintenant en bas et la vide en haut. Cela fait, on
prend deux baguettes et Ton tambourine sur la ruche inférieure,
— 82» —
en commençant par le dôme et en continuant progressivement
en montant. Bientdi se fait entendre un Tort bourdonnement
de bas en haut ; ce sont les abeilles qui émigrent dans la ruche
supérieure. Au bout de dix minutes de tambourinage on détache
la toile, on enlève la ruche supérieure avec ce qu'elle contient,
et Ton secoue vivement sur le tablier étendupar terfe. La ruche
qd doit recevoir Fessaim est posée à une extrémité du tablier
et est légèrement soulevée par devant. On prend avec un petit
bftton quelques abeilles que Ton pose à rentrée de la ruche, oii
elles se mettent à battre des ailes, pour avertir la masse, qui
accourt sur le champ. Pendant cette marche bruyante, on
chenJie à découvrir la mère» Si elle se trouve avec Fessaim^
la réussite est assurée, sinon, il faut remettre la souche en place^
et tout est à recommencer un autre jour. Pour la mise en
ruche. Il vaut mieux un lieu à Tombre qu^en plein soleil ; les
abeilles sont moins portées à prendre leur vol. On aura dû
poser une ruche vide provisoire sur la place de la souche, afin
d*amnser les abeilles revenant des champs durant Topération
précédente.
L'essaim étant mis en ruche, on le place à l'endroit ou était
la soodie, et où se trouve à présent la ruche provisoire qu'on
supprime, n se voit renforcé de toutes les abeilles de sa souche
qui étaient aux champs. On doit se garder de toucher à l'es-
saim les deux ou trois jours suivants. Si l'on veut alors se
rendre compte de la construction des rayons, on lève la ruche
verticalement, on pose un miroir sur le plancher, on tient la
roche eo dessus du miroir^ qui reflète l'image des rayons et
de tours ouvrières.
Omni à la souche, après qu'on la enlevée de dessus la ruche
renfermaDt l'essaûn, on la porte à un lieu quelconque du
nicher. On la tient bouchée, sans la priver d'air totalement,
pendant les deux nuits suivantes et le jour entier. Le surten-
demafai au matin^ on ouvre la ruchCi les abeilles s'élancent
dehors » voltigent en l'air, tourbillonnent et rentrent paisible-
ment. Durant leur réclusion, tantôt c'était une plainte lamen-
- 230 -^
table, tâulôt un silence de mort. Hais, ayant dû prendre leur
parti, elles se sont mises à construire des cellules maternelles
avec du couvain d'ouvrières. I>es mères en naîtront ; Tune
d'elles remplacera l'ancienne mère.
D'après M. Edward Seudamore, qui a vulgarisé cette mé-
thode en Angleterre, lorsqu'on désire récolter le miel d'une
souche déjà vieille qui a essaimé artiOciellement, on attend que
tout le couvain soit éclos, ce qui a lieu vingt ou vingt-quatre
jours après l'extraction du premier essaim. Alors on fait un
deuxième essaim, formé cette fois de toutes les abeilles et de
la jeune mère ; puis on récolte le miel. De cette manière, on
obtient du miel sans mélange de débris de couviiin. La quantité
est moindre que s'il eût été récolté en automne, mais Fessaim
artificiel secondaire a le temps de construire de beaux rayons
et d'amasser des provisions pour l'hiver.
Préserratlon des chiens contre la rage.
Le Bulletin de la Société zoologique (T acclimatation
contient l'exposé fait par M. Vinet, chef de bataillon en retraité,
d'une découverte dont il serait l'auteur et qui aurait pour effet
de préserver les chiens de la rage, d'une manière certaine, au
moyen d'une opération qu'il appelle Yévèrement.
Cette opération consiste à faire avec une lancette une incision
longitudinale de 2 ou 3 centimètres de longueur et quelques
millimètres de profondeur, au milieu et sous langue du chien,
que l'on a eu soin de bâillonner.
Avec un poinçon de bois, on cherche un tendon qui ressemble
à un ver blanc. On en fait la section de manière à ôter une loii-
gueur de 1 ou 2 centimètres, suivant la fbrce du chien. L'ani-
mal n'est nullement mcomuKKlé des suites de Popération. Les
chiens^de 3 ou & mois sont les plus faciles à opérer.
Moyen de contention pour ferrer les ekcTanx
dinellee.
Le Bulletin de la Société protectrice des animaux, s'&
^ S3I -
levant contre les moyens plus ou moins barbares dont ou se
sert pour maîtriser les chevaux difficiles à Terrer, rapporte le
procédé suivant employé par M. Naudin, vétérinaire au train
d'artillerie de la Garde Impériale, et qui, tout en étant exempt
du caractère tortionnaire des méthodes usuelles, aiorait obtenu
un plein succès.
Il consiste à jeter sur la tête de l'animal une couverture, de
manière à l'empéchei de voir ce qu! Fenvironne ; ensuite à lui
appKquer, pendant qu'un aide tient l'extrémité du bridon, une
vigoureuse paire de souflels sur les joues et à y laisser les
mains appliquées avec force. Si ranimai, quand on essaie de
lui lever le pied, fait mine de vouloir se défendre, il faut re-
nouveler l'application des soufRets.
Ce moyen aurait été mis en pratique non seulement par M.
Naudin, mais par d'autres vétérinaires à qui il l'aurait commu-
niqué. Tous auraient obtenu les meilleurs résultats.
HcstracMon des ckardona.
D'après la Revue d'économie rurale, lorsqu'une terre est
infectée de chardons, il faut, pour s'en débarrasser, les couper
avec une faux très tranchante par un temps pluvieux. L'eau qui
pénètre dans les racines de ces plantes, fraîchement et nette-
ment coupées, les fait mourir presque instantanément.
^.^^T^s^sy"^"*^
i
— 2â3 -
MllX DES GRAINS, PAU HECTOLITRE.
I>^ArftftS LES lIBiCtJltULBS
DES IIIRCH£S DU DEPIRTEMENT DE Ll LOZÈRE.
Avril 1864.
LIRUX HKS MARCHÉS.
Plorae.
Meynieis
Pont-de-Montvert . . .
La Canoargue.
St-Chély-d*Apcber..
Marvejols
Serverette.
Langogne
Mende
TiUefort
PlIX lloTBIf . .
NATURE DES GRAINS.
Froment
fr. c.
fiO 32
17 25
16* »
15 >
17 48
20 »
17 67
Mëteil.
fr. c
15 35
13 75
14 91
TTef
Seifle.
fr. c.
12 d2
12 *
14 »
11 »
11 37
12 »
11 50
12 04
12 45
15 »
12 43
Orge.
fr. c.
11 »
10 »
10 04
10 06
10 28
Avoine
7 13
754
9 »
806
Mai 1864.
Florac
Meynieis
Pont-de-Mont\ert . .
La Canourm
Sl-ChéljMl Apcher .
Maivejols
Senerette
Laogognc
Mende
tillefort
Paix iioye:!.
17 »
15 66
15* »
17 50
19 -
lo^
lî »
10* >
10 06
10 50
17 47
15 62
13 75
14 22
14 53
13 22
12 »
14 »
10 66
11 22
12 »
11 50
12 »
12 17
14 -
12 28
10 42
8 »
750
7 17
862
9 >
805
V ^
• \
lilMe, iaiFr. de C. PRIT AT, saccesscvr de J.-J.-M. et E. IGNON.
^'
^
•23.1 —
SÉANCE DU 2 JUIN 186^i.
PRÉSIDENCE DE H. DELAPIERRE,
PRÉSIDENT.
Présents MM. Rous, vic&-président , Tabbé Bosse ,
MiRTINET, MONTEILS, CREYX, IGNON, PoRTALIÊ, PAPA-
RKL et VlNCENS.
M. le Président dépose sur le bureau une circulaire
de la Société du Crédit des halles et marchés de Paris,
instituée pour faciliter les transactions en gros et en
détail auxquelles donnent lieu les produits agricoles,
les denrées alimentaires et les bestiaux sur les halles
et marchés.
— Le principal objet de la réunion était la nomination
des membres des jurys chargés de la désignation des
sujets dignes d'obtenir les primes à décerner dans les
concours de Monde et de Chàteauneuf, au moyen des
fonds départementaux mis à la disposition de la Société
par M. le Préfet.
MM. Delapierre^ président,
Maurin, maire de la Rouvièro,
Coumoulf sul)Stitut a Mende,
Brun, juge de paix à St-Ânians,
Rouviëre, greffier au Bleymard,
sont nommés pour procéder aux opérations du concours
de Mende» qui doit avoir lieu le 15 juin.
MM. Bonnet, maire de Chàteauneuf , .,^^nv.\
Gaillard^ propriét.àFitoid-Viala, c. d'EsIrtl
17 i,^/ 5 - —
/ •» e- -. ^
'.ù-v
— 234 —
MM. Pansîer, maire de Prévendières,
Chauchon, maire de Fontanes,
Lahondës, propriétaire à Mende,
sont nommés pour composer le jury du concours de
Chàteauneuf, fixé au 8 juin, lequel sera présidé par
M. Bonnet.
M. Grénié, vétérinarre a Mende, est appelé par l'ad-
ministra tion préfectprale à assister les deux jurys avec
voix consultative.
— Sur la proposition de M. le Président, la Société dé-
cide qu'il y a lieu de faire racquisition de frai d'anguille»
à Teffet de repeupler les cours d'eau de la Lozère, d'oii
cette espèce de poisson tend à disparaître, notamment
le Tarn et ses affluents.
— M. le Président prie ceux de MM. lesmembresde fe
Société qui ont participé à la distribution, faite Tannée
dernière, des graines envoyées par la Société Impériale
d'acclimatation, de vouloir bien rendre compte des ré-
sultats qu'ils ont obtenus. A cette occasion» M. le
Président rappelle que la Société d'acclimatation at-
tache un très grand intérêt à connaître les résultats de
ses envois gratuits.
NOMINATIONS.
membres tltnlalres.
MM. Donnàdieu, docteur-médecin, à Mende.
Andrë, archiviste, id.
Màssàdor, pharmacien , adjoint au maire de la
Canourgue.
> SiAU, expert-géomètre, à Villefort.
^- \
\
v.
— 235 —
nembres Associés.
MM. Saix, propriétaire à Bougezet, c. <leCa«sagiias.
Buisson, propriétaire, inarch. de fers, à Mende.
Roux, exp.-géom. aux Combes, c. de Chaudeyn
Lamàrche, greffier de la justice de paix, à Barre.
Membres eorrespondants.
MM. CouRiNUT, profes. au collège de Lons le-Saunier.
Chalkil de Vàreilles, receveur de renre^i^istre-
iiient à Oran (Afrique^
SCIENCES ET ARTS.
LE GÉYAUDAN
PIvNDANT LA DEUXIÈME GUERRE CIVILE.
BITB RBLIOIBUSB.
(Allée 1567 et saiyaates.)
SuUe (1).
La Caxe eorojé à Florac, Itpagnac et Sainte-Ëoimie pour faire (*ié-
coter redit de pacification. — Règlement pour la garde de la vilK*
de Meode, et aaiemblée des notables à ce sujet. — Nouvel fos
menées des réformés. — On s'attend i un siège ; les habitans doi-
Te0t se poonroir de farine pour trois mois. — Claude Acbanl et
Gerbaod envoyés vers Joyeuse. Ils en rapportent l'ordre de Je-
omateler Marrejols, Florac, Ispagnac, Chanac, Chirac et Aumoiil
— Ordre de Teiller sur la conduite des soldats et de sévir contre
1 Voir te Bulletin d'avril, p. 59, de mai, p. 163.
— 236 —
les (Jélioquanls. — Recensement des forces que pourrait fournir
le pays en cas de nécessité ; Ban et Arrière Ban convoqués pour le
12 septembre^ — Atîs est donné au Baron et â l'ETèque Renawl
De Beanne que les réformés reprennent les armes. — iTenue des
Etals présidés par Renaud De Beaone. Le Baron j rend compte
de la situation du pajs. — Requête des Syndics des Cordelîen,
Augustins et Jacobins de MarTejols pour rentrer en potsesaion des
biens enlcTés par les réformés. — Les réformés de Meyraeis ren-
ient surprendre Sainte-Ënimie. — Abjuration de fcaa Vigan ,
teinturier de Marrejols. — Saisie des récoltes de ceux des réformés
de MarTejols qui sont allés prendre part aux nouToaux troubles. —
Frais payés pour faire aTertîr l'Evéque de Rodei, le Sire ifEstain»
et M. De Rochebonne, au Puy , de Tapproehe de d'Acier. — par
l'ETéque, le Baron en donne encore aris au Roy , et demande du
renfort, surtout de la caTalerie. — Il en écrit encore k Joyeuse,
qui est à Béziers. — Plainte des habitans deSt-Pierie-dc-Nogaret
contre les exactions faites par Simon Coliard, cbâtelain des He-
. maui, pour le Comte d'Alais, sous le nom du Marquis de Canilbac.
Alise en séquestre des biens de ceux qui sont allés rejoindre les
rebelles ; précautions pour que les autres réformés ne soient pu
molestés par les soldats.
Le vingt huictiesnie dud. mois, auons despeche com-
mission aud. seigneur De La Caze pour, en nostre aln
sence, commander ez villes de Florac et Ispaignac, y
fayre poser les armes, vayder les est?aingiers et exécuter
lesd. edicts ; et aussi en la ville de Saincte Enymie.
Le mcsmes jour auons delliure nostre ordonnance et
estât au susd. trésorier de lextraordinayre, pour payer
a cent hommes de guerre, a pied, franeois, estaos en
garnison esd. villes de Mende et Ispaignac , soubzla
charge dud. La Gaze, pour leur solde et entreteneroent
des mois de juing et juillet derniers, montant deux mil
deux cent quatre liures tournois, a rayson que dessus
est contenu en lestât gênerai ; et aud. De Pierres, com-
missayre, quarante liures tournois, et aud. Albaric,
conterolleur , la somme de trente liures tournois ; et
— 237 —
aususd.Acbard«ii08tre inaistredrrê(|iir8l(*8ji«Hoiiim<'
de quatre vingts livres tournois, pour leurs taxations
desd. deux mois ; le tout reuenant a deux mil troys
cens cinquante quatre liures tournois.
Led. jour, eii lad. ville de Maruejolz, a este faict et
baille règlement pour la guarde de la ville de Mende,
de tenmir : De par le Roy et monseigneur De Ceneret,
chiudllier de etc. Est faict commandement a tous les
habitans de la vitledeMende, tant ecclesiasticques que
auItreSf de obeyr au chief que, en labsencedud. Sei-
gneur De Ceneret, a este laysse ou enuoye pour com-
mander pour la guarde de lad. ville, tant de nuict que
de jour, et comme il Tes emploiera ; et aussi a leurs
dixainniers qui respondront el obeyront aud. chief.
Lequel chief fera passer par tour a lad. guardf tous
les catholiques habitans de lad. ville, aptes a cefaryre,
qui , pour cest efiect , pourront prendre les armes ;
Scanair : toutes le» nuicts entreront en guarde vingt
hommes de la ville et dix ecclésiastiques, tels que seront
enrolles par les consuls et viccayres du Sire Euesque de
Mende, appelé le baille du Cierge de lad. ville, tant de
lesglise cathedralle que aultres , que leur est enjoincl
fayre et desliurer chasque jour a leur dixainnier, poui
lès assembler le soir pour entrer en guarde, a peyne
de dix liunes contre celluy qui faillira a ce.
GeollB qui seront mandes pour entrer en garde , se
treuueront a six heures de soir a la place auec leurs
armes, preeizement, et ce, a peyne de dix sols pour la
premyere foys chacun qui y faillira, pour le payement
de^tiels seront exécutes, sans déport, des lelendemain
au matin, ou'ce seroit quils eussent le soir aduerty led.
chief (kexcuçie ouempechommf légitime , applicables,
— 238 —
inoylie au(i< chier, et laultre aux réparations de lad.
ville. Et ou ils nauroyent de quoy pour payer lad.
somme, seront mys en prison au pain et a leau pour
trois jours, sans que, pour ce , le geolyer puisse prêt-
hendre ny demander sur eulx aulcung droict de geoUe,
entrée ny ysseue ; ou bien mys au carcan pour y de*
murer despuys les sept heures du matin jusques aux
dix heures auee toute ignomynye. Et pour la seconde
foys quils faillyront n ce dessus, ou a ce que cy après
sera ordonne, seront exécutes chacun pour vingt soulz
tournois; etou nauroyentdequoy payer, seront chasses
hors lad. ville , a eulx delfendu de y habiter, a peyne
du fouet, que sera exécutée sur eulx en cas quils se
roniectroyent après dans icelle.
Ceulx qui auront este de guarde la nuict, aussi gar-
deront la porte de lad. ville le jour du lendemain, et*
ne pourront habandonner icelle sans licence dud. chief»
lequel aduisera congédier des moings aptes de la ville
jusques a dix, et jusques a cinq do lesglise. Et ou se
tteuuera que aulcuns des (juinxe retenus, cest dix <te la
ville et cinq eeciesiasticques, auront habandonne lad.
porte, seront punys comme dessus.
Oultre lesquels, seront tenus lesd. consuls, ou lung
deulx et par tour, demurer, ensemble aultre notable
personnaigo du Chapitre ou Cierge , a lad. porte tout
le jour ; et en cas de maladie , absence ou occupation
légitime desd. consuls, seront ils tenus en leur lieu
mectre aultre homme de robe longue, bourgeois^ ou
merchant de lad. ville pour se tenyr a lad. porte, pour
rescercher tous ceux qui vouldront entrer en lad. ville,
inditferemment, sans exception de personne ny de re--
ligion. Lesquels seront enquis de loccasion de leur
i
— 339 —
venue, de leors noms, surnoms, qualités, et lieux de
leurs demurances, et quels affayres ils auront a nego-
Lier, avant que leur permectre lentree dycelle ville,
9u, leur feront laysser leurs armes pour leur estre
rendues lorsquils sourtiront de lad. ville ; dont feront
registre quils rendront chacun soyr a celluy qui com-
mandera, et se informeront de leurs hostes auxquels
les bailleront en garde.
Ne permectront queceulx de la prethendue religion,
aultres que les vrays originayres et anciens habitans
qui se y sont habites despuis le commencement des
premyers troubles, puissent rentrer dans lad. ville pour
f demurer et habiter, dont ils senquerront deulx le
plus dextrement et modestement que fere se pourra ;
ne aussi lesd. vrays habitans, synon satisfaisant aud.
edict et rendant les armes quils ont pourtees a lentree
pour estre mises auec loyal inuentayre dans la maison
u)nsulayre de lad. ville.
Ne permectront aussi lentree en lad. ville a aulcuns
ourtans armes a feu qui nont permission de les
>urter , ny pareillement a aulcuns vagabonds , gens
n aduouez, et aultres personnes suspectes au repoz
blicque ; lesquelles armes leur feront , comme dict
; laysser aux portes.
*t ne souffriront estre faicte aulcune extortion a la
e, sur peyne de sen prendre ausd. consulz et prin- .
^jx susd., lesquels pouruoyrront auec led. chief et
z lauctorite dycelluy en labsence dud. seigneur
meret, a fayre vuyder de lad. ville les estraingiers
qualité susd. qui se seront habites en ycelle des-
e commencement desd. premyers troubles ; en-
» tous va^rahonds et p(MS(>niios non ::diiouees a
— 240 -
fere garder les edicts de pacifiiciitioD, crities et procb-
inatioDs faictes en lad. ville ; et tout ce dessus par
prouision, jusques a ce que aultrement y soyt pourueu*
Faict a Maruejolz le XXVIII'' jour de juillet, laD mil
cinq vens soixante huict. Ceneret. Par mond. Sm»
Des Estreicts. Pul)liees en la place publique de Mmàiet
a voix de trompe, et cry public, par François Clauel «
sergent dud. Monde. Presens , m.^ Jehan Oéuet liei^
tenent de bailly de Giuaudan; Jehan Grassio* Sjeoond
consul de Monde ; niessires François Du Mas» licencie
et Jehan De Sabran, docteur ; et plusieurs aultres tuiH
bitans dud. Mende. M"" Jehan Bastit, requérant pour Ici
procureur du Roy acte ce XXVIIP juillet M. V* LXVIU,
rooy présent G. Albaric. Aussi auons faict publier en
lad. ville de Maruejolz lordonnance que sensuyt : De
par le Roy et le Seigneur De Ceneret, etc.
Le trentiesme jour dud. mois de juillet, au^ns or-^
donne que la somme de doutze cens liures tournois par
led. seigneur De Joyeuse mandée estre prinse sur Ud.
ville de Maruejols, seroit baillée ez mains de m.* Jehan
Vîuyan, receueur du présent diocèse, pour estre em-
ployée et tenyr lieu ausd. de Maruejolz, suyuant la
susd. ordonnance et commission dud. Sire de Joyeuse.
Presens Anthoine Gerbauld , escuyer, seigneuv dOr-
cieres ; Anthoine De Mercurel, seigneur dud. lieu.
Le second jour du mois daoust, ou que dessus, auona
delliure aud. seigneur De Bressolles la commission qui
luy auyons accordée le dix huictiesme du présent aieés
de juillet, contenant establissement de deux cens honh
mes en garnison en la ville de Maruejobe, aoubz luy
en nostre absence ; auec puissance de y commander
comme nostre lieutenent ; et au seigneur De Viliate,
— 241 -
nostre enseigne, et tenant lieu de lieutenent aud. De
Bressolles pour fere poser les armes, exécuter lesd.
edicts^cryeesetproclamations.Etneantmoingsauryons
baille en garde lad. ville soubz lobeissance du Roy et
nostre, et delliurer aud. De Bressolles les clefz des
portes, tours, ensemble de lartillerye, pouidres, mu-
nytions et armes, plus a plain speciffiees au susd. in-
uentayre. Lequel De Bressolles, ensemble led. Villate,
uous ont promis guarder lesd. artilleryes , armes,
pouidres, et munitions, et nous en rendre bon compte
et reliqua, et aussi de guarder lad. ville en lobeyssance
que dessus, enuers tous et contre tous, la rendre au
Roy ou a nous toutesfoys et quantes en seront requis,
a peyne de leurs vies ; et, de ce fayre, auroyent faict
les promesses, juremens et submissions en tel cas
requis et necessayres. Presens m •• Ânthoine Du Prat,
chanoine de Mepde ; Antoine De Mercuret , religieux,
habitans dud. lieu ; Hercules De Flammarens, nostre
semitevr ; et plusieurs aultres.
Le troystesme jour dud. mois daoust, en lad. ville
de Mende et dans la salle haultc des maisons episco-
palles, ayant heti aduertissement de plusieurs et diuers
lieux, des assemblées et entreprinscs que les ennemys
du Roy font pour surprendre lad. ville de Mende, auons
faict assembler lesd. Du Roget, œconome aud. Euesche,
François Malian archidiacre et baille du Chapitre ,
André €k)ironeaa, Jehan De Miremont, Anthoine Du
Prat, chanoines, pour le Chappitre ; Pierre La Gente,
baille, Jehan Nigri et Jean Rossai, conseillers du clergé
de leflgiise cathedralle dud. Mende , et pour ycelluy ;
Qaade Aehard, licencie et premier consul dud. Mende,
assiste de messîres m.*" Jehan De Sabran, Anthoine
— 2*2 —
Moret, docteurs en médecine, François Du Mas, Jehan
iMalzac, licencies, Jehan De Chazalmartin, bachellier
ez droicts, Pierre Issartel, Vidal Chiuallier, Claude
Garryer, LoysFontunye, merchans, Antoine Gerbauld,
seigneur dOrciere, Jehan Gay, Jehan Bastit, notayres;
Loys Baldit , Priuat Inard , Vidal BardoD , aussi
raerchans; et m^ André De Chalolhet, licencie, scindic
du diocèse, et François Enjaluin, procureur de lad.
ville ; ausquels auons faict entendre lesd, aduertisse-
mens et demande leurs aduys si les habitans de lad.
ville de Mende sont assez suffizans, sans aultre gar-
nison estraingiere pour guarder lad. ville suyuant le
reiglement quil leur en a cy douant baille ; ou bien sil
y fâult establyr aultre garnison jusques a ce quon verra
lyssue desd. assemblées; en quel nombre, et sur quoy
on les pourra entretenyr. Lesquels unanymement ,
après que les voix ont coreu, ont estedaduis, attendu
la nottoriete et proximité desd. asseniîblees et entre-
prinses desd. ennemys, estre besoing et plusque ne-
cessayre de pourueoyr a lasseurance, non seullemeot
de lad. ville, mays do tout le pays, mectre garnison de
cinquante soldatz estraingiers aud. Mende ; et anx
aultres lieulx, tel nombre que seroit aduise par nous
estre neceasayre. Lesquels seroyent souldoyes et entre-
tenus des deniers que restent des impositions faictes
tant par commission du Boy que du Sire De Joyeuse,
ja leuees ou restans a leuer, veu quil plaist a Sad. Ma-
geste la leuee estre continuée ; actendu que la présent
ville seruoyt de boleuard a tout le présent diocèse, et
que si, ycelle estoit une foys surprinse, facillement
lennemy se rendroit maistre de tout le reste du présent
pays. Quoy entendu, et a la réquisition que a mesme
- 243 —
rflecl nous a este faicte illec par iesd. De Chalolhet et
RojaUiia, scindic et procureur susd., auoDs ordonne
que cinquante soldatz de la companye du cappitayne
La Gaze tiendront garnison en lad. ville de Mende
durant la nécessite, et jusques que aultrenient y sera
proueu et ordonne ; qlie seront entretenus comme le
reste de lad. companye sur les denyers que dessus,
jusques aultrement par nous y estre ordonne.
Le cinquiesme dud. mois daoust, auons baille or-
donnance au trésorier de lextraordinayre pour delli-
urerauxd. Achard et Gerbauld,sire dOrciere, lasomme
de soixante Hures tournois pour fournir a la despense
et frays de voiage quils sen vont fayre pour le seruice
du Roy et affayres dud. pays deuers led. Seigneur de
Joyeuse.
Led. jour auons baille et delliure aud. trésorier de
lextraordinayre aultre ordonnance pour payer a Ray-
mond Mai^uesin, sarrurier dud. Mende, la somme de
sept liures dix soûls tournois, pour auoyr reffaict les
clefz des portes de la ville de Maruejolz et aultres
ferremens aux pièces de lartillerye, estans dans lad,
ville ; et, lesquelles clefz a remises deuers nous, et en
nostre présence employés le^. ferremens aux affeuts
de lad. artiUerye.
Le huictiesmn dud. mois daoust, auons arreste et
Guet publier en la ville de Mende par tous les carre-
fours acoustumes, lordonnance suyuante : De par le
Roy et monseigneur De Generet, chiuallier de lordre,
etc; est de rechieffaict commandement a tous estrain-
giersde quelque estât, qualité ou condition uilssoyent,
qui ne sont originayres et habitans de lad. ville de
Mende auant les premiers troubles, de partout le jour-
— 2U —
dbuy precizeiiient vuyder lad. ville et se retirer au liieo
de leurs uaissances et demeures sur peyne du foriet
et de banissement.
Par mesme moyen est enjoinct a tous les mananè
et habitans de lad. ville ne receller aulcuds âesè.
estraingiers ny sen seruir en faeon et manyere cjue é8
soyt, ains les déclarer tout a linstant aud. Sire et tes
despartir de leur seruice et leur bailler promptement
congé, a peine de mil liures et de prison.
Aussi est inhibe et deffendu soubz mesme peyiie t
tous hostelliers et cabareltiers ne receuoir en léuts
logis aulcuns de la qualité susd. Ains rendre compte
aud. Seigneur De Ceneret, et en son absence, a eelluy
qui commandera en lad. ville, tous eeulx qtii seront
loges, par noms et surnoms, et les lieux de leurs de*
murances ; et de mesmes a tous les habitam de lad.
ville de Mende et mecteryes des enuirons, ne receueir
en ycelles, ne aux champs en leurs mecterye» 6«
granges, aulcuns desd. estraingiers qur par verttfM
exécution de ceste dicte ordonnance vuyderont.
En oultre sont faictes delFenees reyterees a ttmtés
personnes, dequelque estât, qualité et condition q^nis
soyent, non exceptées par les edicts et ordonnancos
de Sa Mageste et qui ne sont de la guarde de Ia4é
ville, et aultres par kd. Sire De Ceneret tenues swbz
lobeyssance du Roy, et portes dyeelles, de pourter attl^
cunes armes a feu et prohibées par lesd. edicts et
ordonnances en lad. ville ne aux champs, mesmes
ceulx de la religion prethendue reformée, nonobstans
tous congés ou licences de les pourter que, par im-*
portunite et faulx donner a entendre, pouuoyent suo^r
cy deuant extorquées dud. Sire De €eneret; auxquels
— 245 —
^e veultrt entend estre heu aulcung esgard, être,
»eyne de la vye.
iLsi faict commandement a tous les liabitans de lad.
ville, de quelque estât ou condition que soyent de in-
continent et sans dellay fere mouldre grains et fcre
farines pour troys mois, a peyne destre chasses de
lad. ville. Et aux marchands et aultres ayant grains
en quantité, et plus que pour leurs prouisions, de les
exposer et mectre en vente a prix honeste aux vrays
originayres et habitans non aforains, a peync de con-
Gseation desd. grains et damande arbitrayre appli-
cables moytie au Roy, et moytie au denunciateur.
Le dixiesme dud. mois, auons despeche aud. tréso-
rier lestât et ordonnance pour payer a neufs vingts
qainze hommes de guerre a pied, estans en garnison
esd. villes de Mende, Florac et Ispaignac soubz led.
De La Gaze, deux mil trois cens liures tournois; a deux
cens cinquante hommes de guerre arquebusiers a pied,
estans en garnison aud. Maruejolz soubz la conduyte
dud. De BressoUes, le tout suyuant lestât gênerai sus
ineere, la somme de deux mil cinq cens soixante
quatre liures tournois, pour leurs solde et entretene-
ment; et aud. sieur De Pierres , cominissayre extra-
ordinayre, quarante liures tournois, a m.^ Jehan Des-
treicts , centerolleur extraordinayre , la somme de
trente liores tournois; et aususd. Acbard, noslre
OMÛstredes requestes, quarante liures tournois, pour
laws ta atioDs et entretenement dud. mois daoust ;
reMoana lesd. sommes en uniuersd,* la somme de
foalK mil six cens soixante sept liures tournois.
La qoatorziesme dud. mois , sont reuenus lesd.
Aehanl ei Gerbauld, qui nous ont apporte lettres de
— 246 —
commission pour fere ouvrir lesmuraillesdeMaruejolz,
Florac et aultrcs villes ; ensemble, responce dud. sei-
gneur De Joyeuse des memoyres que luyauionsenuoyes
par eulx ; estans de teneur :
Guillaume, Vicomte de Joyeuse, chiuallierde lordre
du Roy, cappitayne etc., au seigneur De Ceneret, chi*
uallier de lordre etc., salut. Il est expédiant au bien dû
seruice du Roy et pour conseruer ses subjects en son
obeyssance et ouster les moyens des rebellyons et de-
sobeyssances faictes tant durant les troubles que ded-
puys la publication des edicts de paciffication, de (àyré
ouuryr les murailles de plusieurs villes et villaiges da
présent pays ; et entre aultres, des lieux de Maruejolz,
Espaignac, Chanac, Almont, Chirac et Florac, situas
au pays des montaigneset de Giuaudan, qui nont serai
durant tous les troubles que de retraicte aux pertur-
bateurs du repoz publicque ; et depuis la publication
desd. edicts de paciffication, ont este par longtemps
tenus et occuppes au préjudice du seruice du Roy; et
désirant soullaiger les subjects de Sa Mageste desdes*
penses quil conuiendroit fayre a lentrctenement des
garnisons esd. lieux, et nous confians du bon zelle et
affection quauez au seruice du Roy, et de vostre expe^
riance au faict de la guerre et des armes , vous auons ,
pour ces causes, commis et deppute, commectonset
depputous par ces présentes de vous transporter ausd.
lieux de Maruejolz, Espaignac, Chanac, Almont, Chirac
et Florac , et de fayre abattre les fortiffications faictea
en iceulx, et ouurir les murailles de chacun desd. lieux»
en telle sorte quils ne puissent desormays seruir daul-
cuiie retraicte et asseurance, a ceulx qui vouldroyent:
entreprendre nouueaulte et sesleuer en armes, treu—
- 247 —
blans le repoz publicque. Et, a ce mesme eflfect, vous
auons donne commission et pouuoyr de contraindre
tous et chacuns les villaiges proches des susd. lieux,
de vous bailler maneuures et terriallons munis et
équipes des ustils necessayres, sellon lestât et roolles
que vous ferez, a la moindre incommodité que fere se
pourra des habitaos desd. lieux et villaiges, auxquels
mandons et commandons de vous obeyr en ce dessus,
sur peyne de rébellion et de desobeyssance. De quoy
fayrevous donnons commission et pouuoyr parcesd.
présentes. Donne a Montpellier soubz nostre seing et
seel de nos armes, le dixiesme jour daoust mil V° soi-
xante huit : Joyeuse. Par moud, seigneur: Preuost.
Le vingtiesme jour dud. mois daoust, en lad. ville
de Mende, dans le porjol episcopal, ayant illec treuues
m.* André De Chalolhet, lieutenent^ et Jehan Malzac,
procureur du Roy au baillaige de Giuaudan, auxquels
8uyuans aultres precedens inOnys commandemens a
eux par nous faicts et a m.* Gaspar De Goût, juge dud.
baillaige, leur auons de rechief faict commandement
de par le Roy, nostre Sire, et nous, de enquérir le plus
exactement et diligemment que fere se pourra, des
larrecins, concussions , pilleryes et aultres excès et
maluersations que les soldats font journellement ,
allans, venans, ou bien, estans et demeurans sur les
lieux en garnison; et, attendue labsence du Preuost des
marechaulx, procéder contre ceulx quils treuueront
coupables sellon lexigence des cas, et nous en certiffier,
a peyne de prination de leurs offices. Qui nous ont
responduquilssinformeroyentsilyauoytaulcunsexces,
et enquerroyent, et feroyent au surplus leur debuoyr
en toutes choses qiiil nous plairoit leur commander.
— 248 —
Tresens les siisd. De Pierres et (^leineiil.
Le vingt cinquiesme dud. mois, auoos despeche nuoi-
dément aud. trésorier de lextraordinayre pour delliurer
au susd. Garel , uostre despencier » la somme de cinq
cens liures tournois, a nous ordonnées par lesd. des
Estais dud. pays , pour nostre eutretenement et de
uostre train et suytte.
Letroysiesmejour du moys de septembre ensujudnt,
satisfaisant au contenu des instructions par le Roy en-
uoyees aud. Sire De Joyeuse, cy dessus insérées, auons
despeche commissions au Seigneur De Breugeyres
pour, en toutes ses terres et juridictions, ctauSeigneur
De Beauregard ez villes de Salgues et du Malzieu, et
aux officiers de la baronnye de Tkoras en tous les lieux
du mandement et juridiction de lad. baronnye de
Thoras et ses deppendances « au seigneur De Mongon
pour toutes ses terres assizes en Giuaudan, et a toutes
les aultres villes et lieux de uostre gouuernement, aux
tins de enroller, fere fayre monstre et reueue des ha-
bitans desd. lieux, chacun endroict soy de quelque
qualité que soyent, scauoir en quel equippaige ilssont^,
et quel nombre dhommes y a cappables pour pourter
armes si laffere se présente ; et nous appourter ou en-
uoyer le roolle , sur ce , a fayre dans troys jours , auec
injunction de soy tenyr pi*est pour marcher a toutes
occasions daffayres, et lorsque par nous leur seroyt
mande.
Le quatriesmejour dud. mois de septembre, par nous
fust mande par toutes les villes et lieux de lobêyssance
du Roy, de nostre gouuernement, lordonnance que
sensuyt : De par monseigneur DeCenerelest enjoînct,
etc.
— 249 —
L' nicsmes jour (1) , ayant receu aducrtig^ement
comme les cnoemysdu Roy, de lad, religion, auoyent
reprins les armes, tant au pays de France que du couste
des Ceuenes, qui se prcparoyent pour se aduencer dans
nostred. gouuernement, mesme du couste de f^ngonhe,
pour surprendre les villes et offencer les subjects du
Roy ; comme aussy Messire Regnaud De Beaune ,
Euesque de Mende, auoyt roceu pareil aduertissement
des seigneurs de S^ Heran» De Rochebonne et Montaze,
f^ouuerneurs ez pays dAuuergne, Vellay, et For^sM»
auryons mande lassemblee des Estais dud. pays pour,
par leur aduis a toute diligence pouruoyr a la conser*-
nation desd. villes et pays.
Le cinquiesme jour dud. mois, suyuant laduis et dé-
libération des quatre commis represantans le corpa
mictioDue dud. diocèse, auryons despecba commission
a Philippes De Robert, seigneur de Boysuerdun pour,
le plustot quil pourroit, mectre sus une companye de
deux cens bommes arcquebusiers a pied, pour les ex-
ploicter a la guarde et seurete dud. pays, e^ lieux et
endroicts ou par nous seroit ordonne ; a la charge de
les fayre viure le plus modestement , dressant lad.
companye w la conduisant deuers nous comme fere
se pourroit, a peyne de nous en prendre a luy.
Le septiesme dud. mois de septembre , pour les oc-
casions que dessus, et nous preualloyr di*s forces de
la noblesse pour le souUaigement du commun peuple^
■ ■ Il ■ ■ ■ ' !■
(1) Celte date nous fait Toir qu'il était biep serri par les émissaires
qvll iTail soin d'entretenir pour surTeiller les mouTements de? ré-
tormèê. 1l*Aeler n'aTait reçu que le 8S aoAt le manifeste de Condé ;
et dés le • ieplembre snifant, le Baron de Céoaret étair informé des
leTées de troupes que d'Acier fesait dans les CeTennes.
18
- 250 —
auons ordonne que tous gentilshommes , nobles et
aultres tenans fiefs nobles et subjects au seruice du
Roy en ses ban et arrière ban dud. pays de Giuaadan»
se presenteroyent deuant nous en ceste ville de Mende
le doutziesme jour du présent mois, en lestât et eqoi-
paige qu'ils sont tenus suyuant les ordonnances du Roy,
et les derniers reiglemens, pour fayre seruice a Sa Ma-
geste, la part comme par nous leur seroyt commande,
sur peyne de confiscation de leurs fiefs et de desobeys-
sance a Sad. Mageste. Et enjoinct a m/ Guy Albaric«
greffieraubailliaigedeGiuaudanetdesEstatsdud.pays^
fayre tenir et publyer nostred. ordonnance par tous les
lieux et endroicts accoustumes de nostrc gouuerne-
ment. Lequel le lendemain, huictiesmedud. mois, nous
auroit atteste ainsin lauoir faict.
Le dixiesmedud. mois de septembre, assembles lesd.
des Estats a la maison episcopalle dud. Mende, par
deuant led. Seigneur Euesque, auryons remonstre lesd.
auertissemens ; et prie lassemblee aduiser les moyens
par lesquels lesd. villes et pays de Giuaudan puissent
estre retenus en seurete et repoz soubs lobeyssance de
Sa Mageste ; et les moyens et expéditions plus propres
pour dresser les forces necessayres ; et, affin que ung
chacun fut informe et ne fist plus difficulté du pouuoir
que nous auons de commander aud. pays pour le ser-
uice du Roy, auryons faict fayre lecture en pleine as-
semblée tant de la commission a nous dressée par Sa
Mageste du mois de décembre mil cinq cens soixante
sept, que daultre commission par Sad. Mageste a nous
baillée en jung dernier, et des impositions faictes, au
moyen desd. pouuoirs a nous donnes, tant sur te plat
pays que sur les ecclesiasticqnes, et emprunt sur ceulx
— 2£l —
de la nouuelie religion, et aussi des munitions quau-
rions ordonne estre pourtees en la présent ville pour
ientretenement des cheuaulx sur aulcunes parroisses
et mandemens plus prochains dud. Mende« en payant
neanlmoings. Leur auryons discoreu la despence desd.
deniers et munitions faicte pour le seruice de Sad. Ma-
geste, et la difficulté que aulcuns faysoyent de payer
les restes desd. impositions et emprunts soubz prétexte
de leediet de paciffication, combien fust effiace par Li
déclaration faicte par le Roy en sad. dernière commis-
sion de juing, les prians voulloyr ouyr les comptes des
Recepueurs, pour scauoyr sil y a fonds en leurs mains
pour continuer la fopmiture quil conuiendra fere pour
lextraordinayre de la guerre cy après, veu la aottoyre
esleuation des ennemys. Et ou ny auroit fonds, nous
donner moyen fere payer dallieurs ou des restes desd.
impositions et emprunts les gens de guerre quil nous
conuiendra cy après entretenyr ; et aduys en toutes
choses necessayres pour le bien dud. seruioe, soulai-
gement dad. pays, la conseruation dyoelluy et police
fflilitayre.
Et le lendemain, unxiesme dud. mois, en lad. as-
semblée , ouys par led. Seigneur Euesque et depputes
dyeelle les comptes desd. recepueurs , auroyt este
rapporte ny avoyr aulcun fonds ; et nous auroyent prie
?ouloyr continuer nostre charge, et leur iayre un estât
des gens de guerre questoit besoing entretenyr aud.
pays, pour nous donner après aduis. Ce que leur au-
ryons offert fayre, en délibération employer nostre vie
et biens, les exortant chacun de son couste se mectre
en debuoyr pour le seruicç de Sad. Mageste. Neant-
moings leur auryons baille lestât des compagnies des
— 252 —
gens de pied quil nous conuenoit entretenyr de teneur:
Establissementdes lieux, ou entreront en garnison les
companyes, etc. Ce faict, serions sourti de lad. as-
semblée.
Et peu après nous auroit este rapporte ce que par
lesd. des Estats auroit este résolu et délibère ce jour la,
de teneur : Le samedi unziesme dud, mois, etc.
Le doutziesme dud. mois de septembre, les Scindiez-
. des Gordellyers, Âugustins, et Jacopins de la ville de
Maruejolz , nous ont présente requeste, et, sur icelle,
obtenu ordonnance qui faict adueu , monstre et veri-
fBcation des meubles, et ustencilles dont ils ont ete
expolyes, par douant le Juge de Maruejolz ou son lieu-
tenent, leur seront recredes ; et , pour ce iayre» cons-
trains tous ceulx qui , pour ce, seront a constraindre
par toutes voyes deues et raysonnables.
Led. jour a este baille et delliure a m.® Jehan Imbert,
docteur, piemier consul de la ville du Malzieu, reigle-
ment pour la garde de lad. ville, de teneur : De par le
Roy, etc.; luy enjoignant le fayi*e guarder et entretenyr
de poinct en poinct sur les peynes y contenues et de
desobeyssance.
Le tretziesme jour dud. mois, m."" Jehan Viuyan,
receueur particuUyer dud. diocèse et Estienne More,
son commis, nous ont remonstre nauoyr moyen leuer
les impositions et tailles du Roy, des aydcs et octroy ,
pour lextraordinayre de la guerre , mises et cou-
chées sur les villes du Malzieu, Sainct Ghely , terres
d Apchier, deRochebaron et de Monseigneur deMercuer.
Si, nous a requis enjoindre aux consuls et officiers des
lieux les fayre payer. Ayant appréhende dans la salle
de la maison episcopalle m."" Jehan Imbert, docteur et
• — 263 -
premier consul de lad. ville du Malzieu, François Poget,
seignear de Fosses, procureur dud. Sainct Ghely, le
seigneur De La Rode, procureur des consuls deSalgues,
monsieur AnthoineAinargier, seigneur DeBeauregard,
eauoye ausd. Estats partnond. Seigneur De Mercueur,
parlant a eulx, a tous les aultres de lad. assemblée,
aaons faict commandement, de par le Roy, de tenyr la
main chacun endroict soy que lesd. deniers soyent
leues el payes ausd. recepueur ou son commises peyne
de respandre des inconveniens et du recullement que
pourroit aduenir au seruice du Roy. Lesquels ont res*^
pondu quils y feroyent leur debuoir. Presens a ce,
messires Jacques Macel, docteur ee droicts ; Jehan De
Stbran, docteur en médecine ; Albert De Chappeleu, *
sire Du Grozet ; De Fredault, jeune.
Le quttorzîesme jour dud. mois de septembre, ayant
eu aduertissement de certaine assemblée que les enne*'
mys du Roy fayseyent a Meyrueis pour siirprendl*e,
eoniM fiysoyent courir le bruict» la ville de Saincté
Enymye, enuoyasmes aux officiers et consuls dud. Ireu
adoerlissement de ce, pour se renforcer, se tenir en
cenieUe et empêcher les desseings desd. ennemys, et
nous en dernier aduis , comme les entendroyent, pour
lew enuoyer des soldatz et forces dauantaige, et auN
trement y pooruoyr comme seroy t de besoing.
Leqaianesiiie jour dud. mois de septembre, auons
despedie ordonnance and. trésorier de lextraordinayre
povh^Uer eldellinrer ausd. Claude et Charles De
XMHa, sngneor de Maurengiers et de Felgeirolles, la
stNHtte de cent liures tournois par nous a eulx ordon-
née, tant pour leur estât que entreteneroent et solde
<leéix iMHDipes d^ îMierrc a pied, francois, «'stans en
^/nandemeni ausd. cliasteaulx
^A^/'/'^,,//?, estans frontières aux enne-
f^KgMf^^ Villeîoifi^ et maintenyr le passaigc
^^^^^^'^5 Languedoc, pour venir au présent
jg V'^'^^lud^ût libre, et conseruer lesdiets lieux en
lo^^f^^mdnA. mois, en la ville de Maruejolz, et
^ mafeon de Pierre Born, a este par nous ordonne
vo^f la guardc et conseruation de la ville et fort
^^^j^iiac, le eappitaine Bressolles gecteroit et tien-
.^;iiîn garnison, dans iceulx, trente sold^tz arcque-
fciifiers, soubz la charge de lung de ses ofiieiers ou
membres; promptement est enjoinct aud. De Bressolles
de ce fayre. Ce quil a promis fere, soy chargeant con-
seruer en lad. obeyssance lesd. ville et fort , a peyne
de la vie. Presens noble François De Pierres, seigneur
dud. lieu ; Symon Clément de Retornaguet.
Le mesme jour, Jehan Vigan, tincturier, habitant de
la ville de Maruejolz, sest présente deuant nous, audîct
Maruejolz et a la porte appelée du Theron , lequel a
renunce a Iheresie quil a cy deuant tenue au moyen
des persuasions des ministres et aultres principaulx de
lad. ville, promis et jure viure doresenauant catholic-
quement en bon et fidelle subject du Roy, et suyuant
les conditions et ordonnances de lesglise catholicque,
apostolicque et romayne, en laquelle veult viure et
mourir a peyne de relaps. Neantmoings a promis viure
paysiblement en sa maison sans prendre les armes aul-
cunement, sinon par commandement de leurs Ma-
gestes, ou de Messeigneurs, frère du Roy, ou lieutenant
de Sa Mageste, de nabandonner aulcunement lad. ville
quelque paix ou guerre que se puisse présenter, ains
— S56 —
rtSuiu a la eoùmsriutr m lour utHtfimnt'tt,
ctt oultre, et sujrur* Uttt «ilitfl» «i
é^a^L Ua(seÊUi. Fr«Mm«, utthUt UêpUnlê
de La Vi«ai«; imiut» M^m,
éÊtkàâÊàiÊàâËÊt
— 256 —
grains aplicables , moylie au Roy , et nioytie pour len-
(retenement des soldatz y estans en garnison; aasciuels
habitans et soldats respectiuement est enjoinet se com-
porter les ungs auec les aultres suyuant anltres précé-
dentes instructions en toute quiétude, tranquillité et
modestie, et auM soldatz oentrer, nesotirtir et prendre
aulcuns fruictï ded vignes^ jardins, terres, possédions
et propriétés dieeulx habitans oultre leur gre et per-
mission, a peyde de lestrapade ; et a iceulx habitans,
de no habandonner lad. ville a peyne de saysie de leur»
biens et réduction dieeulx a la main du Roy, priuatyon
des priuilliegeB apartenans aux vrays citoyens, et que
en leur lieu et a leurs despens seront entretenus soldatz
pour fere le seruice quils sont tenus fere. Faict a Mar^
uejolz et publie a la place ei carrefours de lad. Ville ce
XVII* septembre mil cinq cens soixante buict.
Semblablement informe comme plusieurs habitans
de lad. ville estans de la religion prethendue reformée
sestoyent absentes dycelles, reprins les armes, assem-
bles et joincts auec les rebelles, et lesquels pour le
jourdhuy ont plusieurs bleds et grains en lad. ville ;
desquels bleds lênnemy se pourroit (ortiflfier au préju-
dice du seruice du Roy, auons ordonne que loua et
chacuns les grains appartenans ausd^ de la religion,
fuitifs ou sestans rendus absens auec les eunemys et
ez villes et lieux par eulx occupes, seront prins et
saysis soubz la main du Roy, et portes en la présent
ville de Maruejolz ez mains dbomme asseure et respott^
sable, ou du clauayre de lad. ville, pour les conseruer
illec, ou fayre reduyre trois cens cestiersenfarynepour
sen ayder en une nécessite, si y escheoit, et comme par
nous seroit ordonne pour le seruice du Roy, saulf a er^
— 267 —
fayre rembourcer, si! est treuuc faisable, les proprié-
taires.
Le vingt ungiesme jourdud. mois de septembre, en
la ville de Meudc, et dans la maison de la precentoire,
nostre maison dhabitation, sest présente lIlayreBrugas,
consul, accompaigne Je Jehan Salanson, lung des con-
seillers, et de m.* Jacques Du Brueil, particullier, ha-
bitant de la ville de Chanac, qui ont remonstre pour
et au nom de lad. ville nauoyr moyeu nourrir les soldatz
par nous ordonnes en garnison en lad. ville et chasteau
de Chanac, sans ayde ; nous requérant y pourueojr
pour le soulaigement des habitans dicelle. Sur quoy,
aurions ordonne que lesd. soldatz, comprins le chief
qui leur commande, soubz la charge du cappitayne
Bressolles, estans en nombre de vingt cinq et cinq
montures, seront nourris aux despens de lad« ville,
faulx bourgs et aultres lieux de la taliiabilite, mande-
ment et paroisse dud. Chanac, des munitions ordinayres
que pour cest effect seront faictes par les consuls et
depputes par eux, a la moindre folle despense que fere
se pourra, auec les paroisses du Villar, Salelles, Le
Brueil, et leurs deppendences, que leur auons baillées
en aydes. Cest, Le Villard, pour viogt cinq soûls ; Les
Salelles, pour aultres vingt cinq soûls ; et Le Brueil,
pour Tiogt soûls tournois , chacun jour ; attendant
quajons moyen leur fere fayre monstre, et jusques a ce
que par nous aultrement y sera proueu et ordonne.
L^qu^s habitans et aydes seront cottises etcontraincts
au payement chacun de sa cottite, comme pour les
propres affayres du Roy, jusques a la somme de dix
lianes loumots pour jour, pour lo plus ; le fort pour-
tant le foible, egualite gardée.
— 258 —
Led. jour, auons baille noslre ordonnance aud. tré-
sorier pour payer, a Pierre Pujol, la somme de troy»
liures dix soûls tournois que luy^ auons ordonnée pour
aller de la ville de Mende dcuers Messires de Boddcz et
De Lestaing, pour les aduertir de larriuee en Giuauldan
des seigneurs Dassier et Montuans (1) , auec leurs
(t) En exécution du Manifeste de Gondé, trois corps de troop»
(Languedoc, Provence, Daupbiné] avaient été concentrés à Alais, et de
là, deraient aller le rejoindre à La Rochelle. Ceux do Daophiné
étaient conduits par le sieur De Montbmn, ceux de ProTence par Paul
Richelieu . sieur De MouTans (Ifonliiotit) et ceux du Lunguedoe par
Beaodiné, frère d'Acier. Ils étaient en tout Tingt-deux mille hommes
de pied, et araieot de douze à quinze cents cheTaux. Jacques De
Cmstol, seigneur d'Acier, était à leur tète.
L'histoire de Languedoc nous dit que ces troupes prirent leur roule
par le Géraudan , pillèrent en passant Pradelles et Langogne el arri-
Tèrent en cinq jours à Milhau. Le passage de ces troupes en GéTaadan
dût s'effectuer du SO au 25 septembre. Elles suirirent l'ancienne Toie
romaine , dite rc^ardafia , jusqu'à Langogne ; de là , prenant sur levr
gauche, elles durent remonter , par les plateaux , la rifîère au Im^
ifouyroUy trarerser la plaine de Montbel et, par les environs eu Blvj-
mard rattraper le chemin du faite de la Lozère qui, par le col de Mont-
mirât et le Causse les menait en droite ligne à Milhau. Le docameat
qui ne mentionne aucun fait d'armes par suite du passage de oea
troupes, ne laisse pas supposer la possibilité d'une autre voie.
Si ces troupes n'avaient eu d'autre but que de se porter d'Alais sur
Milhau, cette pointe poussée sur Langogne et Pradelles serait inex-
plicable. Elles auraient dû en effet quitter la regardanê avant d'entrer
en Gévaudan pour suivre la voie d'arête (ciroya^ qui , au-dessus de
Concoules les conduisait sur le faite de la Lozère. Ne peut-oo paa
supposer qu'elles crojait trouver le Gévaudan endormi et faire en
passant un facile pillage? De Langogne à Milhaa la voie était d'ailleurs
toute indiquée par Marvejols^ une de leurs bonnes villes. Si elles chaft-
gèrent leur route ne faut-il pas l'attribuer à la vigilance du Baroa
DeCénaret, aux prudentes mesures que nous loi voyons prendre pour
n'être pas surpris par le passage de ces troupes ?
Nous aurons occasion de voir que bon nombre de réformés de Mar-
vejols et des environs furent les rejoindre à Milhau.
_ 259 —
trolippes ; et aultre pour payer a Jacques Hebrard, la
somme de soixante soûls tournois, pour estre aile dud.
Mende au Puy deuers Monsieur De Rochebonne, aux
mesmesfins.
Le vingt deuxiesme jour dud. mois de septembre,
auoDs baille commission a François de Pucbault, pour
leuer cinquante soldalz , les gecter dans la ville de La
Canorgue pour la conseruer en lobeyssance du Roy,
craignant le passaige desd. Seigneurs Dassier, Mou-
tuans et leurs trouppes ; a la charge de conférer en
toutes choses et se renger par laduis du seigneur De
Grand Lac, habitant dud. lieu.
Led. jour, auons baille et delliure commission a
Jehan Brunenc , seigneur De La Cornilhade , pour se
rendre dans le chasteau de Prades, lez la riuiere de
Tam^eianec les habitans dud. lieu, et son mandement,
fere h gvde ({icelluy, le mainteny r en lad. obeyssanre,
' le passaige aux esleues venans du couste des
D ce pais; auec pouuoir de contraindre lesd.
hibitaBS a y faire guarde par tout en armes, et aussi de
laj iMnûr de toutes ustencilles requises par lordon-
naiiee ém Wiaj , raysonnablement , le fort pourtant le
feiblecftfvalîte guardee. Ce que led. De La Cornilhade
sesl ekar^ et a promis fere par serement preste sur
iei amcts Eoangilles Nostre Seigneur.
Lefinft iroysiesme jour dud. mois de septembre,
lii fK le smiice du Roy fut mieux laict, mesmes
le patssaige desd. troupes desd. seigneurs Das-
et Movtoans, et fere tenir les gens de guerre
I soâtred. gouuemement mieulx en ceruelle
et fOÊÇti t^Ênr résister et nuyre aa^l. ennemys, aucHis
n 'bôrt «ieiliurer rommis^ion a Gabriel Du Boy*^,
— 260 —
escuyer, sei^'iieur dud. lieu, pour commander pour le
seruicc du Roy ausd. companies et aultres qui seront
dressées par nostre mandement cy après, comme ser-
gent majeur, et fayre tous les actes aud. estât de
sergent majeur appartenans et requis.
Le mesmes jour auons escript et delliure lettres aud.
Seigneur Euesque de Mende pour fere tenir au Roy et
a la Reyne, contenans aduertlssement de passaige que
iesd. trouppes faisoyent par le Giuaudan, du peu de
forces et de moyens quauyons de leur résister a la cam-
paigne et de guarder tant de villes ; leur suppliant
vouUoir augmenter nos forces de quelque caualleriie^
pour guarder la campaigne de.loppression desd. en-
nemys; nous remeetant plus amplement a la suflBzence
dud. Sire de Mende.
Le vingt quatriesme jour dud. mois de septembre^
en lad. ville de Mende, et au deuant de la porte prin-
cipalle de la grand esglise • se sont présentes Gilibert
Malian , sire De Grand Lac , et Pierre De Roquefùeil ^
Sire De Pinet, lesquels ont remonstre, la ville de L%
Canorgue les auoir pries voulloir prandre la chatte de
garder lad. ville en lad. obeyssance, auec cinquante
soldatz jusques a la prochaine assemblée des Estats,
et saulf a leur estre pourueu sur leur remboursement
par Iesd. des Etats sur led. pais, sil est treuue que fere
se doibue, protestans quils ne demandent ny veuDent
aulcung estât pour leur entretenement. Soubz les-
quelles conditions et heu le serement desd. De Grand
Lac et De Roquefùeil, en tel cas requis, et faîctes les
submissions, a ce necessayres, leur auons expédie et
delliure la commission par eulx requise. Presens Iesd.
Du Rogel, et Clément, et Pierre Chieuraud du Puy.
— 263 —
Le vingt ciiiquiesme jour dud. mois, en lad. ville de
Mende, et dans la maison de la precentoyre, ou faisons
nostre habitation, y ayant faict assembler les susnom-
més Du Rogct, Du Mas, Malzae, Achard, Gerbaud et
Du Prat, leur auoir propose y auoyr plusieurs de la
nouuelle oppinion qui sestoient absentes et auoyr
reprins les armes ou sestoyent retires ez villes et lieux
occuppes^ et laisse leur biens sans conduite aulcune.
Et après, par laduis des Susnommés, auons ordonne
qui! sera enquis desd. absens, reprinse des armes, et
retirement desd. de la religion ez villes et lieux oc-
cupes, par lesbaillyetjuge de Giuaudan, juge royal
de Maruejolz , ou aultre premier magistrat requis ;
et que les biens desd. absens, consistans en meubles,
seront mis par inueiltayre, et, tant iceulx, que les
immeubles, reuenuset fruicts diceulx régis, gouuernes
et administres, tant en recepte que despence par main
de commissaires et séquestres qui en saichent rendre
bou compte et reliqua, quant et a qui par Sa Mageste
ou nous sera ordonne. Et pour cest effect, lesd. biens
tant meubles que immeubles seront mis en leurs mains
et pouuoir auec deu et loyal inuentayre. Neantmoings,
que Jehan Serre, dict Le Montet, sera contrainct rendre
compte du troysicsme des fruicts des biens de son feu
payre , appartenant icelluy troysiesme , a m* Helye
Serre , son frère , lung desd. séditieux et absens ; en-
joignant aud. iMalzac, procureur du Roy, fere les pour-
suittes a ce necessayres pour le dcu de sa charge, et
ausd. magistrats chacun cndroict soy y vacquer , tous
aultres affayres postposes, afin que lesd. biens ne se
perdent ou esgaront ; a peyne de rospondre en leurs
propres et priues noms et de mil liuresdamando enuers
— 264 —
le Roy. Et pour oost cffect, auons mis tous et chacun
lesd. biens des absents soubz la main du Boy.
Le vingt huictiesme jour dud. mois de septembre,
auons escript en recharge a Leurs Magestes , leur
donnant mesmes aduis que a la despeche précédente
du XX!!!"""" du présent mois, et delHure le pacquet a
Symon Darlier, pourteur.
Le mesmes jour, auons escript a mond. Seigneur De
Joyeuse estant dans la ville de Beziers, des affayres
dud. pays, concernans le seruice du Roy, et du pas-
saige des trouppes des Seigneurs Dassier et Moutuans
en Giuaudan, par Jehan Vigan , pourteur de Saincte
Enymye. Auquel, pour led. voiaige, auons ordonne
estre paye par led. trésorier ou son commis la somme
de dix sept liures doutze sols tournois , et sur ce a luy
despechee notred. ordonnance.
Le mesmes jour, auons baille aultre mandement aud.
trésorier de Icxtraordinayre pour delliurer ez mains
de m.® Jehan Carel, nostre despencier , la somme de
cinq cens liures tournois pour nostre estât et entrete-
nement de nostre train et suytte, accordée par lesd.
des Estais dud. pays pour le présent mois de sep-
tembre.
Le quatriesme jour du mois doctobre ensuyuant,
nous sommes achemine en la ville de Maruejolz pour
pourueoir a lexecntion de nostred. ordonnance du vingt
cinquiesme septembre dernier ; et aud. faict, auons
mande venir dans la maison du susd. Born gouuern^ur,
m** Pierre Crecy et Raymond Prieur , premier et der-
nier consuls de lad. ville, auxquels auons onjoincl nou^
bailler par déclaration etroolle, les absens de lad. ville,
estans de lad. prethcnduc religion , et nous nommer
- S65 --
|ui 8ont ceulx de la religion catbolicque dud. Manie*
dU qui sont cappables pour estre séquestres et eom-
(lisaaires pour le régime et administration des fruiots
t meubles appartenans ausd. absent. Le^uels ont
ict et affirme Geruavs et aultre Geruays Polailhonsi
ode et nepueu i Guy Vaehery, Jehan Certain, Dodon
louain, Pierre Crespin, Robert De LaRiuyere, m/
kQthoine Crecy« Jehan PrJm, Pierre Robin , seigneur
teRessoucbes, Jean Ghiualier , beaufils de Pagesete «
ehan Rocagel , Raymond Baldin « Jehan Laurens ,
Istienne Meilhac , Anthoine Cheyroux , Anthoine Pe
«as Cols, m."" Pierre Meyssonnyer et Guillaume Baldin,
oushabitans de la religion catbolicque dud. Marue-
olZi estre les plus suffizans responsables do lad» ville*
esquels auons mande venyr deuant nous ; et compa*
ans \e% aulcuns leur aiaoas faict entendre nos(red«
rdonnance, et la nomination faite de leurs personnes
•ar.lesd. consuls. Lesquels se seroyent voUeus excuser,
hacuA en son particulier de prendre led. séquestre.
It, la estans, m/ Jehan Basçle» juge royal dud. Mar-
lejolz, luy auons enjoinct procéder a lexecution dud.
équestre, et de mesmes aux cappitaine BressoUes et
ousuls susd. luy tenir la main, ensemble aux seques-
res comme par luy seront ordonnes, et dempecher
ue les soldats estans en garnison en lad. ville ne
icent aulcun trouble ausd. séquestres.
Le mesmes jour auons ordonne et faict publier par
3us les carrefours de lad. ville lordonnance que sen-
uyt : Lon faict a scauoyr a tous en gênerai que, par
rdonnance dud. Seigneur, tous et chacuns les biens
leubles et immeubles appartenans a ceulx de la nou-
elle prethendue religion qui se sonts^bscntes et rendus
19
— 206 —
fuitifs de la présent ville de Maruejolz et retires purj
pourter les armes contre le Roy, ou pour donner j
moyen, fdueur et conseil aceulxqui sesontdenOBVMl
(^sleves contre La Mageste du Roy , sont priiis , M}d|l
et mis* a la main dud. Seigneur. Desquels sera fdàl
inuentayre quant aux meubles ; et-quant aux imMif^i
hles, seront mis entre mains de commissayrea flélrl
iceulx régir et administrer jusques a ce que aaltrâM \
y soit pourueu ; faisant inhibition et deffencea^toosîï
peyne delà vie, de rien non prendre, ny touch6ir,lB7
empêcher lesd. commissayres en ladministratMir«
jouissance dycculx. '^
Aussi est faict commandement , sur sémblaMei
peynes, a tous manans ethabitans de lad. ville de Maf-
uejolz de ne tenyr caches, ny receler aùleuiia bietts
appartenans aux susd. de la religion fiouuetledaiÉ
ftualite susd. ; et ceulx qui en auront retire, lësvenyr
déclarer et exiber par deuant mond. Seigneur, ou jftot
deuant lesd. commissayres que seront a ce depputes ;
a peyne destre punys comme Taulteurs des séditieux et
riebellesauRoy.
Dnuantaige sont Taicles inhibitions et defteuces a tous
manans et habitans de la présent ville de Maruejolz,
de quelque religion quils soyent, ne faire aulcune as-
semblée particulière, ny tenir conseil sans y appellèr
le cappitayne par led. Seigneur estably en garnison en
lad. ville ; aultrement seront punys comme monopol-
leurs et séditieux.
En oultre est deflfendu a tous soldatz estans en la
garnison de Maruejolz, de ne prendre, piller, ny sac-
caiger aulcun bien appartenant ausd. habitans de
Maruejolz, de quelque religion quils soyent, ne iceulx
j — 267 —
molester eu leurs personnes; ny biens ; et ce, a la
pejne de la hart.
Le cinquiesme jour dud. mois doctobre, auons ex-
pédie commission, a m/ Gaspar De Goût, juge de la
court commune du bailliaige de Giuaudan, et Jehan
Bascle, juge de la court royalle de Maruejolz, et a
chacun deulx; pour mectre a deue et entière exécution
nostred. ordonnance du vingt cinquiesme septembre
dernier, appeleaùec eulx le cappitayne qui commandera
CD nostre absence en lad. ville ; leur donnant pouuoir
deconstraindrepour le faictdud. séquestre commepour
les propres affoyres du Roy, auec injunction dy pro-
céder a toute diligence^ et nous ccrtiiBer dans quin-
zaine precizement ; a peyne de nous en prendre a eulx
et de respondre en leurs propres et priues noms de la
perte que pourroit aduenyr desd. biens ; et ausquels
auons baille le rolle desd. absens, a nous delliure par
lesd. consuls ; et enjoinct denquerir diligemment ,
secrettement et bien, de la reprinse des arme's et crymes
commis et qui se commectent journellement par lesd.
absens et aultres de la nouuelle oppinion ; et procéder
contre les coulpables ainsin quil appartient ; et a m.*
Jehan Malzac, procureur du Roy y tenir la main pour
le deu de sa charge.
Eleclion consotaire à Mar? ejols. — frocédore pour toI contre le soldai
Loois Du Serre. — Réunion des notables pour le dénia n tellement
de plosieurf places. Ordre que l'on suit pour accueillir les afia.
Vq la proi imité des ennemis, on surseoit au déman tellement. —
Jojeuae est informé de ce qui a été fait dans le pajs. — Plaintes
des habitana du Blejmard contre les courses des soldats de l'une
et l'autre religion. — Pons Des Estreicts chargé de faire rccneiltir
du salpêtre le long du Tarn, depuis Ste-Eniroie jusqu'aux Vignes.
— i08 —
^ Stisie àeê nmmw de BartiiélMij Malaebaiie ^ iBruiêr ^ h
chapellenie de St-Loop et qoi porte les armet «Tee lea rebeljea,'
Jean Vigan, Pierre Pujol, Jacques Hébrard, eoTojés en Boaeq[M
pont obsenrer les eonemis. — Taie du paîn, TÎn, Viande,' aTwine
à Cbanao. — AntoiDe Du Prat enroyé à la Gonr pour flbire tppron-
Ter lea inpoèiciona Tolées aux Etats. -^ Abjuration de GniUaMM
EojaWin , notaire de Rieotort. ~ Meurtre de Jean de Vivaiae.
Actirité dans les recherches de la part du gouTemeuf. Sentence
rendue i la porte d'Ajgoespasses. — Lettres de Montfno tranemim
• nn IhÊf et en Aurergne. — Abjoratîon de Jaoqnee Dn Braeîl,
praticien de Chaoac. — i^otoine De Narbonne antorisé à BMtlvt
garnison à Redossas. — Lettres de Joyeuse pour la réduction de
' Tlllefert. — Ordonnance pour le désarmement à Varrejola. — M-
diretion de Pierre Joare. cnpiiatne des réiorniéi dn llar?efob.*-
M oooipegqie de Bressqlles réduite à deux cent bomnaoe. -^ Ab-
juration de Durand Barthélémy , charpentier de Martejoliu —
Découverte d'échelles et poudres cachées dans la maison de Pterre
' ' "De Bom. — Anrette De Gassaigees et Claude Grégeire an dut gnnt
dé In garde dn château de Aoebebla?^. - Le Baron reonit avli de
: l'élection consulaire df Flerac , qui a ét double : eathoUqne et
protestante. Arant de prononcer, il conroque les anciens et les
noureanx consuls et deux conseillers. Sur l'a? ia des derniers ,.il
' aaainlf eni lea consuls catholiqnea. — Ordonnance qni ixe an jenr
., iKMir fsire baptiser à l'éfliae catholique de Marrejols lea enfants
des protestans. — La compagnie de Bressolles enrojée à Florae^
et celle de La Caxe à Marrejols. Défenses sérères contre les Tels
des soMaU à leurs bétea. Remise dn comme ndeaaent pnr Im eMt,
maius touchées,. etc. — Pierre Verdier enwjé ponr snnreiUer ka
réformés en Ce? ennes et ailleurs. — Visite des armes et munitions
de Marrejols. — Jacques Rouet, enrojé à Paris auprès do Maréchal
de DamTille.
Le sixiesme jour dud. mois dootobre, en lad. ville
de Maruejolz et dans la maison consulayre. par deuant
nous a este procède a lelection et création des consuls
de lad. ville, pour lannee prochaine, présent et assis-
tant le susd. Malzac procureur du Roy. Et ayant este
esleus Geruays Polalhon, Guillaume Fortis, et Pierre
Metihac, en consuls, leur auons faictprester leserement
en tel cas requis, et ordonne quils seroyent installes le
- 269 —
lefiileiiiaiu su>uanl la coustuina, concilie plus auiplc-
meut appert par la procédure sur ce faicte et receue
par m/ Jehan Des Estreicts , nosire secrétaire , et
Pierre Meyssonnier, notayre, de teneur : lao mil cinq
ceofi» etc.
Et îUec mesnies sans diuertir, auons faict comaiander
ausd. Crecy et Prieur, consuls de l^nnae passeOi de pauf
le Roy, de par tout le jour inectre deueirs nous toi^af^t
chacuDs les roUes des impositions faictepr durant lanniQa
de leur consulat* tant par euix que par le Sire Dm
Tboras et aultres ,. aultremeni a ce seroieqt ils con^
traincts par eorp^; ^t semblable comnianden)ent,auon3
faict a m.^ Jacques Fabry et Guillaume Gralle, consuls
de. laonee précédente. Lesquels ont offert fere leui^
debuoir, disans lesd. roUes estrepour le jour dbuy az
mains et pouuoir du clauayre de lad. ville. Et au com-
mencement de son libre y est lestât de toutes lesd. inir
positions faictes durant leur année. Presens m^ Jehan
Crecy, chanoyne ; Jeban Laurans ; Pierre Crespin ;
Oodon Cousin et Guillaume Baldy, dud. Maruejolz.
Le septiesme jour dud. mois doctobre, aduerty Loys
Du Serre^ natif de Beaumont en Viueroys et marié au
Monastier, aoldat de la companye du eappitayne Eres-
soUes, estre accuse auoyr desrobe une arcquebuse a
Pierre Brunel, aultre a Guillaume De Coblador, et nng
roet a ung soldat de Lengounheet ung manteau a Jebai)
Traueheseps, tous soldats de lad. companye ; auons
enjoioct aud. eappitayne Bressolles nous représenter
etadflaener led. Du Serre, soldat ; ce quil auroit faict.
£t estant deuant nous , laurions înteroge sur lesd,
larrecias; que déprime facelesauroitentyerementnyes;
et luy ertans soustenus constamment par lesd. com-
— 270 —
paignons soldatz^ luy auryons faict cxiber lestrapade.
Laquelle veue, auroit confesse auoyr desrobe larcque*
buzedud. DeConblador , peult auoyr ung mois, delà
boticquedungmercbantdud.MaruejoIz, appelé Baldin;
et quelque temps auparauant, auoir desrobe a ung
aultre soldat, au corps de guarde de la porte de lad.
Tille, ung pistollet, lequel auoyt despuis vendu a Jehaa
Daluernhe, bornhedud. Mende, le prix de deuxliures
tinq soûls tournois; et aussi, auêyr desrobe led.roet
dune arcquebuze estant aud. corps de guarde de noict,
appartenant a ung soldat quil na seeu nommer» et
icelluy après auoyr vendu a ung aultre soldat le pris
de trente soûls tournois. Mays naucût il desrobe aultre
chose ;'nous prians Itiy pardonner lesd. fouîtes. Veu
son jeune eaige de vingt quatre ans, et que pour lad-
uenyr il se retireroit et seroit plus saige, pour panitton
desquels larrecins, auons ordonne quil auroit trois
coups de lad. estrapade, que luy auons faicteincon*
tinent reailement exécuter en sa personne en la place
publicque dud. Maruejolz par m/ Arnauld, exécuteur
des haultes œuures, a lassistance dud. De Bressolles,
cappitayne et des soldatz de sad. companye. Et au sur-
plus, quil rendroit lesd. choses desrobees t qui appar-
tenoyent ; et, jusques ce faict, tiendroit prison , luy
deffendant et a tous les aultres soldatz tant de lad.
companye que aultres estant establyes en nostre gou-
uernement de ne doresenauant user de semblables
actes et larrecins a peyne destre pendus et estraingles.
Le lendemain, huictiesme jour dud. mois doctobre,
en la ville de Mende , et dans la salle de la maison
de la precentorye, auons iliec faict assembler Mes-
sieurs Du Roget, Jehan Bonyol, preuost, et Raymond
"^
— 271 —
Clsàusire^ baille du Chapilre , Anthoiue Du Pi^at «
ehanoyiie, Jehan RoasaU baille du cierge, et iehan
Nigri, conseillier dud. cierge de lesglise cathedralle
de M^ide; Christofle De Pinedoo, substitut du commis
des uables , Claude Acbard , premier coûsul dud.
Meode, Ajmar De Rochemeure^ seigneur Du Bessetet
Du Boys du Mont, Claude De Molette, seigneur De
Maarengiers, Bertrand DeMoustuejouls; seigneur De
La €aze, François Du Mas, licencie, Jelian Malzac,
prociîreur du Boy aud; bailliaige de Giuaudan et Andrc
DeChalôlbet, scindic dud. pays; auxquels auons faict
fayre lecture, par nostred^ seoretayre de la commission
a nous eouéyee par ledy Seigneur De Joyeiiae,* du>
djxiesme jour daoust dernier pour faire abattre etdeé^
molyr les forteresses et ouurir tes murailles des villesi
de Mamejolz, Ispaignaè, Chanac, Almont, Chirac et|
Florac; a lexecution de laquelle ne vouldrionsipre^
céder sans auoyr sur ce leur aduys, comme represen-
tans le coi^ mixticque dud. pays. Et poar cèst eifect ,'
le suad* De Ghalolhet , sdndic , entenduela teneor de'
lad. commission , pour les causes y contenues, a reqfuis-
Icelle cstre eiLecutee sellon ses formes et teneur. Et sur
ce, ayant fsict courir les voix :
Led. Du Roget a este daduys que débutons procéder
a labbatement des villes mentionnées en lad. commis-
sion le plus tôt fere se pourroit pour le soullaigement
du pais.
Led. Seigneur Preuost et Claustre ont dict que le
Chapitre nest aulcunement expérimente au faict de la
guerre» et ne scauroit donner aduis si le desmantelle-
ment desd. villes est necessayre. Toutesfois , veu la
pauorete du pays qui na moyen tenir garnison en tant
— 278 —
de lieux , sur lexccution do lad. commissioB; v aen
remeetoit a loppinlon des genlilshoinines de nostre
conseil, exporimentes au feict de la guerre.
Led. Du Prata este daduys quon doibt attendre pour
le reguard de Marnejqlz et Florac le commaAdemeiit
du Eoy et quant aux aultres villes mentiouMes en lad:
commission, lesmantellement doibt estve exécute.
Lesd. Rossai etNigrionteste dopinion exeoalerJadt
commission en ce qui concerne Florào el Ispaignaè, et
quant au surplus, nous debuyonb attendre la Tcilonta
et oommandement du Roy.
Le susd. De Pinedon a dict quon ne peult garder
lesd. villes sans ai^nt et, veu leur rebelKen, que ddn
uioUssuyuref et exécuter la commission; toute foiSt
pour le regard de Alar uejolz qui est lune dm pnifiei*^
pâlies villes du pais, quil serait fort hon daUcndi« la
volupté du Roy.
La sued. Achard a renM)nstre auoyr este deuers led.
Seigneur De Joyeuse, pourter lad. commission et e»--
tendue la volonté que led. Seigneur a au bien public et
soullaigement du panure peuple; et veu quon na
moyen soffirir la deapence dentretenir tant de gamieeno
esd. villes, est daduis lad. commission dud. Seigneinr
De Joyeuse debuoyr estre exécutée , veu. que les villes
y mentionnées uonl este que une retraiete des ennémys
du Roy.
Led. De Rocbemeure a este daduis que, veu quf le
pays ne peult souffrir la garnison quil conuîent enlie-
ttnir ez villea occupées cy douant, et quil aum aaacai
a fayre entretenir la garnison ordonnée pour les villei^
de Monde et de MaruejoU , aans pour ce entendte iwti
treîndre ny interpréter lad. commission, quil luy seoH
— 871 —
Claustre 5 baille du Chapilre , Anthoine Du Prat «
chanoyae, Jehan Rossai, baille du cierge, et lehan
Ni^ri, conseillier dud. cierge de lesgUse cathedralle
de Mende; Christofle De Pinedon, substitut du commis
des nobles , Claude Acbard , premier coûsul dud^
Mende, Ajmar De Bochemeure^ seigneur Du Bessetet
Du Boys du Mont, Claude De Molette, seigneur. De
Maurengiera, Bertrand De Moustuejouls; aeigneut De
La Caze, Franco» Du Mas, licenpie, Jehan Malzac,
procateurdu Boy aud; bailllaige de Giuaudan et Andvf
DeChalôlbet, scindic dud. pays; auxquels auonsfaict
fayre lecture par nostred* seoretayre de la commission
a noua eauéyee par led^ Seigmeur De Joyeûae,* du)
dixieame jour daoust dernier pour faire abattre etdea^
molyr les forteresses et ouurir les murailles des villesi
de Mamejole, lapaignibe, Chanac, Alinont^ CSiiraè eti
Florac; a lexecution de laquelle ne vouldrionsippe^
céder sans auoyr sur ce leur aduys, comme represen-
tans le corps mixticqfue dud. pays. Et poar cèsteffiect ,^
le sutd^ De Chalolhefc , scindic , entendue la teAeor dei
lad. commission , pour les causes y contenues, a reqluis'
iceile cetre exécutée sellon ses formes et teneur. Et sut
ce, ayaoè faict courir les voix :
Led. DuRpgeta estedaduys quedebuions procéder
a labbatement des villes mentionnées en lad; oommis-'
sion le plus tôt fere se pourroit pour le souliaigement;
du pais.
Led. Seigneur Preuost et Claustre ontdictquele
Ch^^re nest aulcunement expérimente au faict de la
goerret et ne scauroît donner aduis isr le desmautelle-
meat désd. villes est nccessayrc. Toutesfois, veu la
paaorele du pays qui na moyen tenir garnison en tant
— 274 —
resclial ; plus tost toutes foys si les susd. Seigneurs dé
la noblesse trcuuent bon quoh doibue procéder and.
esmantellenient et [que le pays ne puisse porter la
charge dy entretenyr garnisons, sen remectoit a leurs
oppinious.
Entendues lesquelles oppinions, et veu que nous
auona les ennemys a lenteur de nous, tant du coaste
desGeuenes que du Rouergue, joinet lé passaige^es
susd* Seigneurs Dassier et Moutudns, au moyen des-
quelles nous seroit impossible pour le présent prociéder
aud. esmantellement sans mectre lesd: villeè* a ilég
dangier destre perdues et surprinses par lennemy qui
sen pourroit fecillement amparer des lors qtieanffotas
ftict OQurir en aulcuns endroicts les muralhes dyeellesr,
attendu le peu de forces quauons assemblées qui "ne
pourroyent soustenir aulctinemént les brecfaesét otf-
uertures, auons ordonne quil sera sureis a lexeciMK>n'
dud. esmantellement jusques acequelesd. empeclie-
mens seront tolIu8|et aurons aduerty le Roy et moiid.
Seigneur le Mareschal de lad. commission, et sur eêr,
entendues leurs vol untes.
Lé doutziesme jour dud. mois doctobre, le seindiè
des manans et habitans du Bleymard nous ont présente
requeste faisant mention de plusieurs coursses que*
auleuns soldatz tant dune religion que aultre journel-
lement fontisur led. lieu Jet enuyrons ; sur laqueHe
auons ordonne quils sont faictes deffences aux nommés
en la|requeste et aultres de quelque religion que soyent,
ne commectre ou entreprendre tels et si dampnables
actes sur les yrays et fidelles subjects du Roy a peyne
destre pendus et estraingles. Et ou par eulx seroit
aHenipte le contrayre, est enjoinct a fous catholicques
— 276 —
et fidelles subjeets de Sa Mngoste se assembler a son
de tocquesain ou aultrement pour rompre les desseings
de tels volleurs et perturbateurs du repos public, les
prendre et saysir au corps, yceulx nous admener a
bonne et seure garde pour estre punys de lad. peyne,
ou aultre sellon lexigence des cas.
Leqoinziesmejourdud. mois doctobre, pour fournir
aux munitions de guerre, necessayres pour le seruice
du Roy en la présent ville de Mende et pays de Giuau-
dan, anons commis' et deppute Pons Destreicts, mer-
chant dud. Mende pour, aux fins de faire, ou fere fayre,
la salpêtre le long de la riuyere de Tarn, scauoyr :
depuis la ville de S.^ Enymye jusques au lieu des
Vignes. Lequel Destreicts, pour ce reguard, ne pourra
employer aultres que personnes catholiques, bons et
Gdelles subjeets du Roy ; desquels il sasseurera et en
respondra en son propre et priue nom. A la chaîne de
pourter ou fere pourter en lad. ville de Mende toutes
lesd. salpêtres en toute asseurance, pour y estre de-
bittees pour le seruice du Roy suyuant nos mandemens
et ordonnances. Et pour cest effect, prendra terres et
aultres choses necessayres ez enuirons a la moindre
folle des propryetaîres des terres que fere se pourra.
Luy faisant, et a ses commis, ou ayans de luy charge,
inhibitions et deffences de .ne bailler ny débiter Icsd.
salpêtres aux ennemys de Sa Mageste, ny aulcunement
maluerser pour la confection dycelles en façon quel-
conque. Semblablement est deffendu a toutes personnes
de quelque qualité quelles soyent dans nostred. gou-
uemement nentreprendre la confection desd. salpêtres
sans préalablement nous fere apparoyr de leurs pou-
uoîrs ou obtenir de nous semblable commission, sur
— 276 —
les peyaes que de droict et contenues aux ordonnances
royaulx* Enjoignant aud. Destreiots et a tous aultres
qui, de sou commandement , y trauaillepont de ce que
sera faict en cest endroict, nous certifier de quinzaine
eq quinzaine, soubz mesmes peynes» et aultres arbi-»
trayres.
1.6 me3mes jour, se serait présente deuant nousl^.
Pons De^reicts, lequel acceptant lad. charge, «iliroît
pring(ie qous le serenen^ de fidellite de, bjen^dei^
ment et eu sayne conscience^ verser en lad. charge» (^
poy^ cest effect obseruer et faire observer de.poinctiei^
poiqç^le couteau en nostred. ordonnance. Pre^ns m»^
Jehaa Garel, ^et Jehan Quarante, prebtre de La Car
norgue.
Le mesmes jour, auons baille a Jehan Vigan, pQur-
teur de Saiqcte Enymye, nostre ordonnance pour estra
paye par le susd. trésorier de la somme de vingt Uure^i
tournois pour ses despens, journées, et vaccations du
voiaige quil sen va présentement faire de la villa de
Mçnde a Tholoze, deuers Monsieur De Joyeuse pouTjt
ay moyen de nos despecbes, linformer de lestât Qt
afiayres du pays, importuns le $eruice du Roy et faict
de la guerre ; ayant este led. Vigan , ces jours pass<^ «,
destrousse et deualise par Içs ennemys près Ânduze^
pourtant semblable despeche. Et semblablement » ^
Jacquets Pojol, a este delliuree aultre ordonnance» sur
led. trésorier pour le fere payer de la somme dç six
liures dix soûls tournois pour sa despence, journées et
vaccations de deux voiaiges par luy faicts au lieu de
Monstuejouls et Seuerac pour descouurir les desseings
des ennemys qui les occupent contre led. sçruice du
Roy.
— 27Î —
Le setziesme jour dudi mois doctobre, en lad. ville
de Mende et dans ladite de la maison dé )a preceirtorye
oa fesoii$ liostne habitation , aduerty comme m.* Bar-
thélémy Malachane, rentier de la Chappellenie de Sainct
Loap porte ordinayrement les armes et tient le parti
des rebelles au Roy, a faic te procuration a Pierre Blanc
dAUeoc pour leuer trente cestier froment et quinze
AoTge des fruiets de lad. Ghappe/Henie ; Acte receu par
m.« Anthoine Blanc, notaire ; auons faict commande-
meot aud. Blano de, au moyen de lad. procuration.
Taire la ouillette et leuee dud. bled le plus diligemment
que fere se pourra ; et ce fiaict^ luy auons deffendu de
Be séti dessaysir aulcunement, ains le conseruer.soub^
la main du Roy, jusques a ce qm autrement par nous
en seroit ordonne. A quoy led. Blanc a offert ohéyr.
Presens^ m."" Jehan Daude, de Lauberc, et Estienne
lodet dAllenc»
Peu après, aduerty du peu de debuoir que' m'.*' Jehan
Viuyan, receueur particullièr do présent diocèse et ses
commis font pour la cuilletteet leuee tant des deniers
des ayde et octroydu Roy que aultres couches ou mys
par manyere dempruntsur ies habitans du pays, pour
son service et entretenement des gens de guerre qui y
sont en garnison ; auons ordonne que led. VMiyan
remectroit deuers nous les dilligences quil pretendoit
auoyr faictes ou ses commis a leuer les restes desd.
impositions et emprunts, par tout le jour, aultrement
descbeu de leffeet dycelles, et sans y auoir aulcung
reguard, les parties qui se treuueront restans a leuer,
luy seront passées comme deniers receus; et que luy
seroit inthime par nostre Secretayre. Qui nous a rap-
porte ainsin lauoir faict le mesmos jour; et que led.
— 878 —
Viuyan luy auroit respondu âuoir lesd. diligences
deuers Estienne More, son commis, et quil les recon-
ureroyt le lendemain ; et aussi en feroit il de plus im-
pies. Presens le susd. Seigneur Du Rogetetaultres.
Led. jour auons faict despechcr au susd. trésorier
aultre ordonnance pour payer a Claude Du Bojs,
fondeur, la somme de vingt cinq liures tournois, tUnt
pour la fourniture de certain fer, que pour la fac^B et
fonte de certains bollets fer, par luy faicts et remys au
ipagazin de la ville de Mende, pour la munytion dad.
pays, et entre nos mains ; ny ayant aultre guarde.
Le dixseptiesme jour dud. mois dootobre, pour les
despens, journées et vaccations du voiaîge que Pierre
Pojol son alloit fayre présentement a Meyrueis,.liilhau
et Capdenac pour recognoistre les forces de leonemy
eiaultresparticullarites seerettes concernans leseruice
du Roy, auons ordonne et faict delliurer nostre ordon-
nance aud. Pojol pour recouurer dud. trésorier: la
somme de quatorze liures tournois. Et le mesmes jour
auons delllure aultre nostre ordonnance a Jacques
Hebrard, pourteur, pour recouurer dud. trésorier la
somme de dix liures tournois pour ses dépens, journées
et vaccations du voiaige que, par nostre commande-
ment, sea alloit présentement fere ez villes de Milhao,
Seuerae, et Bertholenc pour affayres secrets importans
led. seruiee.
Le dix neufuiesme jour dud. mois doctobre le susd.
Jehan Viuyan , receucur , nous a présentée requesie
attachée auec ses prethendues diligences ; sur laquelle
auons ordonne que, sans aulcunément approuuer les-
dictes diligences, les nommes ez exploicts et aultres
quappartiendra, seront contraincts au payement des
— Î79 -^
5U>iiimes deueâ, coirnne pour les pmpres deniers et
affayres da Roy ; et le suppliant, a fere plus amples
diUigences dans buiclaine prochaine, a peyne den res-
lK>ndreeB son propre et priuenom des despens, dom-
maiges et intérêts ; et a tous justiciers, ofiieiers et
subjets du Roy, en ce, luy tenyrla main et a ses
commis et enuoyesa peyne de rébellion et desobeys-
sanee.
Le vingt deuxiesme dud. mms, le susd. Malzac, pro-
cureur du Roy, nous a présente aultre requeste pour
faire eoqitôrir de certaines impositions et leuees de
deniers 4fueauleuns gentilshommes font sifrlefif sabjects
du Roy du presenlpays^ etempech6meritquilsdoM>ent
a la ieuee des deniers du Ro?, et de la solde, a laquelle
a este appoiocte estre feict^ ^les inhibitions requises
sur les pef nés contenues aux edicts du Roy ; et des
contreuentions et contenu en lad. requeste, enquispar
les bailly et juge de Giuaudan et de Mende, ou teurs
lieutenans et premier magistrat sur ce requis pour
linquiftition faicte , deuers nous remise , estre proueu
ainsin quil appartient.
Le vingt quatriesme jour dud. mois doctobre, sur les
plaînctes a nous faictes tant par les soldats tenans
garnison en lad. ville de Ghanac , que par les consuls
de lad. ville, comme lesd. soldatz ne pouuoyent bon-
nement se nourrir de la solde a eulx ordonnée, veu la
charle des viiires, et estre hesoing y pourueoir dung
taux honeste ; heue sur ce conferance auec lllayre
Brugas, consul, Guillaume Jaifre, Jehan Salanson et
Jehan Mazet, conseilliers, Jeban Vanmale, dict Boscas;
m.« Guillaume Pages, prebtre, Anthoine Clemens, de
iessouches , Estienne Chauzoyn , Anthoine Cortial ,
Estieime Gazanheet Jacques Pods, dud. Chaaae, auoM
taxe et aduallue pour la nourriture desd* soldats « par
prouisioD/et jusques a ce que tultremeat en soit or^
donne» Scauoir est : la pinte vin vieulx, mesure dud.
lieu commune, dix huict deniers tournois ; la pinte du
vingt nouueau, un soûl ; la liure pain froment, trois
deniers ; la liure motton, ung soûl ; la liure beuf oo
vache, six deniers ; le quintal foing, six soûls tournais;
le qinintal paille, trois soûls ; It liure du lard ou bacdon
salle, dix huict deniers tournois ; la liure de la hrebîs^
huict deniers tournois ; et lauoyne, â trente soûls le
cestier, pour quatre cheuaulx, sil y en a en lad. gai^
maoo. Lesquels consuls feront pourueoyr ausd. soMtli
desd. viures a eulx necessayres, rayaooliabfement, par
le pourueoyeur et viuandier quils pourront aud. efiéct
•slire et choisir, en payant suyuant lad. taxe. Deffon-
dant ausd. soldatz de ne rien prendre dud. viuandier
ny aultre desd. habitans, sinon ce que leur sera neces-
swre pour leur nourriture raysonnablement, et en
payant comme dessus , a peyne destre incontinent
casses de lad. companye.
Lad. jour, ayant este faicte imposition des deniers
aux derniers Estats dud. pays, tenus en septembre der-
nier, saulf le bon plaisir de Sa Mageste et de mond.
Sire le Mareschal ; pour auoyr permission fere leueè
des deniers de lad. imposition, auryonsenuoyeen eourt
m.* Antlioine Du Prat, et a luy ordonne pour sesdes-^
peiia, journées et vaccations dud. voiaige deux eeB&
liures tournois; comme plus a plain appert en lonkm —
nonce sur ce despeehee aud. trésorier, aux fins de ItS'^
delliuror lad. somme.
Le vin^t sixiesuie dud. mois doctobre, m.^Guilbui»^^
- 281 —
Enjaluîii, notayre de Rieutort, ayant tenu le parti de
ceulx. de la nouuelle oppinion, sest présente deuant
nous aud. Meade, en la salle haulte de la maison de
la precentorie, ou faisons nostre residance, lequel a
remis deuers nous ung dire escript et signe de sa main,
de teneur : Je Guillaume Enjaluin, notayre, efc, nous
suppliant le vouUoir remectre et continuer en la bonne
grâce de Sa Mageste, et le tenyr doresenauant du
nombre de ses ires humbles, loyaux et fidelles subjects,
et en (ère acte en nostre procès verbal. Et lors, veue
par nous lad. abjuration, luy auons faict commande^
ment, de par le &oy, de, doresenauant, viure catholic*
quement et suyuant les ordonnances et constitutions
delesglise catholicque, apostolicqueetRomayne« et en
boa, loyal et fidelle subject du Roy, a peyne de la vie.
NeanUnoings, lauons renuoye a lEuesque de Monde,
ou son Viccaire General, pour faire lad. abjuration en
la forme obserueeenlad. église, suyuant la teneur des
saincts décrets et concilies, obtenir absolution de sad.
beresie, et se fere réintégrer et remectre a lunion de
lad. église, dans trois jours prochains, a peyne de
relaps. Presens Anthoine Gerbaud, sire dOrciere ; m.*
Jehan Carel, prebtre de La Ganourgue ; et nous secret-
tayre escripuant.
Led. jour, auons ordonne estre delliure par le tré-
sorier, a noble Guabriel Du Boys, sergent majeur, cy
deuant par nous ordonne en la ville de Monde , la
somme de quarante liures tournois pour son estât et
LO^ I ^^^^teûement comme sergent majeur durant le pre-
I sent mois doctobre.
ted. jour vingt sixiesme octobre, en la ville de Monde
^^^^ûslamaysondelaprecemptorie, ou faysonsnostre
■ 20
— 282 —
demiire et habitation , se sont présentes deuant nous
Pol et Jacques De Viuazan, frères, escuyers, seigneurs
dud. lieu, soldatz de la companye du cappitayne La
Gaze, lesquels se sont plaincts et nous ont requis
justice de ce que Guillaume Gonuers, soldat de la com-
panye du cappitayne Boysuerdun, a thue et meurdride
guet a pens dung coup despee Jehan De Viuazan, leur
frère, dans la présent ville et en la rue publicque, près
la fontaine du griffon (1). Et lors, en dilligenee, nous
sommes achemine a une des portes de lad. ville appelée
dayguesparsses, et enjoinct a Gabriel Du Boys, sergent
majeur, et Guillaume Escurette , sergent de bande de
la companye dud. La Gaze , se mectre en queste et
dilligenee pour appréhender led. Gonuers, le saysir au
corps et nous ladmcner. Lesquels, faicte diligence le
treuuer dans la ville, nous ont rapporte auoir entendu
par les soldais quiestoyent en guarde a lad. porte quil
estoyt sourty dehors. Lauons faict suyure par lesd.
sergens et aulcuns desd. 'soldatz; et nous mesmes afin
de euiter toute dissimulation , nous y sommes aussi
achemyne. Et estant a une ruelle près ungpredes hoirs
a feu m.* Anthoine Du Mas, entre les jardins qui sont
prochains daultre porte de lad. ville appellee du chas-
teau , auons treuue cache led. Gonuers dans un cachot
questoit dans une muraille a ung riere coing dung pre.
Et auquel auons faict commandement de incontinent
sourtir; et ayant diffère ce fere de prime abordée, après
plusieurs et reitteres commandemens a luy de nostre
part faicts, est sourty dud. cachot arme de ses espce,
{!) Qui eiisle «ncore arec m forme gracieuse. Le bassin était octo.
gooe; OQ lui a donné la foi me ronde en le reconstruisant il n j a qae
quelques années.
— â83 —
dugue et dung plastron, luy auons commande nous
suyure, et aux soldatz qui nous assistoyent sasseurer
de sa personne afin quil neuadast. Et estans retourne
a lendroict de lad. porte dayguesparsses, a la barrière
dicelle, ou auons enquis led. Conuers qui lauoit esniu
roectre la main aux armes dans lad. ville, quest ville
de guarde, et ou toutes personnes habitent soubz la
protection et sauueguarde du Roy et nostre, et de, aucc
aduentaige agreder de guet a pens, blesser et thuer
led. Jehan De Viuazac. A quoy led. Conuers a respondu
que le jour dhier, luy se trouuant a lad. porte, certains
soldatz de la companye du cappitayne La Gaze lagre-
derent et blessarent en sa teste, comme il en a monstre
les blessures ; il recogneust entre lesd. soldatz le sud.
Jehan De Viuazan qui luy donna une poussée de son
arcquebuse par le derrière. De quoy marry et fâche, ce
jourdhuy le treuuant dans lad. ville et près la fontaine
du griffol, luy a baille ung coup despee, son corps
deffendant, non en intention de le thuer ; et na il op«
pinion que, de ce seul coup, il en soit mort ; et sil
lestoyt, il en seroit marry et très desplaisant. Mais quoy
quil en soit, recognoissant sa faulte, sest prosterne a
deux genoulx deuant nous, requérant pardon et grâce.
PresensAnthoineGerbaud, seigneur dOrciere ; Jehan
&odier , texerant; frère Pierre Pautard , cordellier
de Mende ; Michel Pautard, de Murât ; Anthoine Lon-
gon, cousturier du Puy ; et plusieurs aultres.
El lors auons commande a m.* Jehan De 'Sabran ,
docteur en médecine^ et Jehan Quarante, prebtre de
S^ Saturnin, aller veoir led. De Viuazac, et nous rap-
porter en quel estât il estoit. Lesquels De Sabraii vt
Quarante peu après sont reuenuset nous ont rapporte,
— 284 —
en la présence dud. Conuers, auoyr este veoir led. De
Viuazac, et icelluy treuue, dans la maison de la preuoste
dud. Mende, trespasse mercredy dun coup despeequil
auoyt receu en son couste gauche, lequel auoît pénètre
jusques au siège du cueur et icelluy blesse, et que le
commun bruictestoit que led. Conuers le luy auroit
donne.
Ce entendu par led. Conuers, de rechief sest mis a
genoulx deuant nous, et supplye le vouUoyr pardonner
telle faulte. Et luy auoir remonstre que luy qui estojrt
vieulx et ancien soldat ne pouuoit ignorer les ordon-
nances du Roy faictes sur la police des gens de guerre
et la faulte quil auoyt commise en cest endroict.
Led. Conuers nous auroit prie de rechief voulloyr
auoyr pitié de luy et de ses eofans.
Quoy entendu , et veu quil nous apparessoit dud.
meurdre, tant par euidence que par la confession et
fuy te dud. Conuers, et quil auoit este treuue arme dud.
plastron, et auoir agrede de guet a pens, auec auan-
taige, blesse et thue led. De Viuazac, dans lad. ville de
Mende, ville de guarde, auons ordonne quil seroit passe
par les armes, suyuant lordonnance du Roy Henry, de
Fontainebleau, du vingt troisiesme décembre mil cinq
cens cinquante trois ; et incontinent led. Conuers del-
liure aux soldatz pour exécuter nostred. ordonnance.
Ce qua este despuis reallement faict. Presens qui
dessus.
Le vingt sopliesine dud. mois doctobre, auons or-
donne a Jac(|ues llebrard la somme de cinquante soûls
pour ses journées et vaccalions daller de la présent
ville au Puy , douers lo Sire De Rochebonne, pour luy
pourter certaines Icilres du Soigucur Di* Montluc ; et
— 28& —
a Pierre Roux la somme de sept Hures dix soûls tour-
nois,' aussi pour ses journées et vacoations daultre
Yoiaige quil sen va fayre en Auuergne deuers messire
De S^ Ueran et Grand Prieur dud. Auluergne, leur
pourter lettres dud. Sire De Montluc, a nous dressées
pour les luy fayre tenyr concernans le seruice du Roy.
Le mesmes jour auons baille mandement aud. tré-
sorier pour payer au susd. m."* Jehao Garel, nostre
despensier, la somme de cinq cens Hures tournois,
pour lestât a nous, comme dict est, accorde par lesd.
des Estats, et pour le présent mois doctobre. .
Le vingt huictiesme dud. mois doctobrCi auons baille
nostre ordonnance aud. trésorier de lextraordinayre,
pour payer aux trois cens hommes de pied, estansen
garnison ez villes de Maruejolz etCbanac soubz la con-
duite dud. cappitayne Bressolles, la somme de trois
mil dix sept liures tournois; a deux cens aultres
hommes de guerre tenans garnison aud. Mende, soubz
la chaîne dud. cappitayne Boysuerdun, deux mil cent
dix sept liures tournois ; et a aultres deux cens quatre
vingts hommes de guerre a pied , demeurans en garni-
son ez villes de Mende, Ispagnac et Florac, aussi soubz
la chaire dud. La Gaze, deux mil huict cens trente
quatre liures tournois, pour leur soldé, estât, appoinc-
tement et entretenement du présent mois doctobre ;
et aussi pour payera François De Pierres, commissayre,
quarante liures tournois ; et a Jehan Dorlhac, conte-
rollenr extraordinayre des guerres, trente liures tour-
nois ; et a m.^ Claude Achard, licencie, nostre maistre
desrequestes et conseil , la somme de quarante liures
tournois, pour leurs taxations et estats dud. mois,
reuenans lesd. parties en somme uniuersellc a huict
— 286 —
mil soixante dix buict liures tournoid.
Led. jour m.* Jacques Du Brueil, praticien de la ville
de Chanac sest présente deuant nous^ et recognoissant
la faulte quil auoit cj deuant faicte, tenant le party de
ceulx de la religion, quon prethend reformée, a re^
nunce a son hérésie, declaire, proteste, promis et jure
comme est contenu en son dyre signe de sa main, qua
remis, de tenaur ; Je Jacques Du Brueil , etc. Noua
suppliant le vouHoir remectre et continuer en la bonne
grâce de Sa Mageste« et le tenyr doresenauant da
nombre de ses très humbles, loyaulx et fidelles subjects,
et en fere acte en nostre procès verbal. Et lors veoe lad.
abjuration, luy auons faict commandement, de par le
Roy, de doresenauant viure catholicquement et suyuant
lesconstitQlionsde lesglisecatholicque, apostolicqae et
romayne, et en bon, loyal, et fidellesubjet du &07, a
peyne de la vie. Neantmoings lauons renuoye» lEaeaque
de Mende, ou son viccayre gênerai, pour fayre lad.
abjuration a la forme obseruee en lad. egUse, suymnt
les saincts décrets et concilies, obtenir absolution de
sad. hérésie, et se fayre remectre et rentegrer a lunyoo
dycelle esglise, dans trois jours prochains, a peyne de
relaps. Presens messieurs m.* Jehan Bonyol , preuost
en iesglise cathedralle dud. Mende, Imbert Lallier,
docteur en théologie et chanoine de Clermoni en
Auluergne.
Le vingt neufiesme jour dud. mois doctobre, auons
ordonne estre baille par le susd. trésorier a Pierre
Bernard , minusier , la somme de vingt cinq liures
tournois pour ses peynes et vaccations dauoir faict et
repare dix aysseaux, pour les pièces dartillerye, et pour
auoyr redresse au mois de septembre dernier, sur le
— 287 —
renouuellement des troubles, lad. artillerie , rouaiges
et affusiz dycelle, etaud. Bernaid, a ces fins, baille
descharge.
Le troysiesnie jour du mois de nouembre, Anthoine
De Narboone, seigneur de Trolhas, nous a remonstre
oauoyr moyen prendre les armes, ny mectre soldatx
cathoUcques, ny aultres dans sa maison de Radossas,
pour satisfayre a la promesse quil nous auoyt faicie de
la bien guarder soubz et a lobeyssanee du ftoy, sans
nostre permission ; requérant ycelle. Et la dessus luy
auons faict despecher lettres de permission, de, pour
kd.^uarde, prendre les armes, et auec luy, des soldatz
catholicques et fidelles subjects du Roy ; et les y entre-
tenyr a ses despens, suyuant son offre.
Led. jour, troysiesme dud. mois de nouembre, auons
receu pacquet de mond. Seigneur De Joyeuse, ouestoit
incluse la commission pour nous saysir et remectre-a
lobeyssance du Roy le lieu de Villefort. Par laquelle est
commande aux consuls et babitans dud. lieu nous
recepuoir auec la garnison que par nous leur sera
ordonnée, a peyne destre tenus comme ennemys et
rebelles a Sa Mageste, et comme tels, leur estre coureu
sus et aultrement comme est pourte par lad. commis-
sion du XXVIII* octobre dernier, de teneur: Guillaume,
Vicomte de Joyeuse, Chiualier de lordre du Roy, cappi-
taine de cinquante hommes darmes de ses ordonnances
et Lieutenent gênerai pour Sa Mageste au pays et gou-
aemement de Languedoc, au Sire DeCeneret, Chiualier
de lordre du Roy et commandant en noslre absence au
diocèse de Mende: Nous vous auons commis et deppute,
commectons et depputons par ces présentes, de vous
saysir, et remectre en lobeyssance du Roy, le lieu de
Villefort, au diocèse de Uzes ou de Nismes, sdta^mi
pied de la montaigne dud. diocèse de Mende; flihaill
commandement, de par le Roy et nous, aux consuls el
babttans dycelluy lieu , de vous recepuoir auec la gar-
nison que par vous leur sera ordonnée, et ce, stin
peyne destre tenus comme énnemys et rebelles â Si
Mageste, et comme tels, leur estre coureu sus ; a h
charge aussi destre maintenus et conserues en la pre-
teetion du Roy-, en guardant et obseruant ses ediels ;
ce que nous vous mandons aussi fere, et detett3rr hi
main rayde a ce que les soldatz y viuent doulcemeiil.
Et en leur reffuz que lesd. habitans ne vouluss^it
obeyr, vous donnons pounoir de les contraindre pat
force et main mtlitayre. Mandons et commandons a
tous subjeels du Roy que a vous, en ce faysant, obeys-
sent. Donne a Tholoze le XXVIII'' jour doctobre mil
cinq cens soixante huict. Joyeuse. Par mond. seigoew:
Preuost.
Le septiesme jour dud. mois de nouembre, m h
ville de Maruejolz, auons despecbe et faict publier ei
la place publicque et carrefours de lad. ville, Icnrdor
nance que sensuy t : Suyuant aultres proclamations i
douant faictes, est faict très exprès commandemmf
tous habitans de la présent ville, estans de la nouua
et prethendue religion, de, par tout le jour dhuy p
cisement, venir déclarer et remectre deuers noustov
et chacunes leurs armes , que aultres quils onl
guarde, par emprunt ou anltrement en leurs j
uoirs ; et ce, a peyne de Leze Mageste et punys de
fiscation de leurs corps et biens.
Est deffendu a tous habitans de la présent ville
catholtcques que de la religion prethendue reform
— 289 —
tiereceller» cacher ou latiter aulcuns biens meubles,
papiers, utencilles, armes, ne aultres choses apartenans
a ceulx de la religion prethendue reformée, tant de
ceuU qui se sont absentes, retires ez villes rebelles a
Sa Mageste et joincts a ceulx qui en dernier lieu se
sont esleues en armes, leur ont aydc, fauorise et se-
coureu deparollQ, conseil, faneur, biens ou moyens en
quelque manyerc que ce soit, que aultres. Et ou en
auroyent aulcunes, les reueller par tout led. jour pré-
cisément, sans attendre aultre dellay , a peyne destre
punys comme larrons et contempteurs des mandemens
et ordonnances de Sa Mageste.
De mesmes est faict commandement a tous les habî-
tansde la présent ville, estans de la religion catholic-
que, de dans le mesme delay, venyr declairer au vray
tontes et chacunes les armes a feu et autres quelsconques
quils ont en leurpouuoyr ou daultruy, a peyne de mil
linrcs et destre punys comme desobeyssans.
Le dixîesme dud. mois de nouembre, aduerty que
Adrian Honnille, du lieu dAujon, diocèse de Vallcnce,
soldat de la companye du cappitayne Bressolles estoit
accuse du crime de s , auons despeche et faict del-
linrer commission a m.* Jehan Bascle , docteur ez
droicts, juge royal dud. Maruejolz, pour enquérir de
la vente dud. cryme et ses circonstances, fayre et îns-
tniyre le procès contre luy jusques a sentence exclusi-
uement, pour, ce faict, et sa procédure deuers nous
remise, estre par nous proueu et ordonne sur le juge-
ment dud. procès comme auons a fere par rayson.
Le doutzîesme dud. mois, en lad. ville de Maruejolz,
fust par nous donnée ordonnance , et icelle faicte
publyer en lad. ville et carrefours dicolle : de la quelle
— 290 —
ordonnance la teneur sensuyt : Est enjoinct a tous
habitanSf etc.
Le quinziesme jour dud. mois, auons faict commâD-
denient a Pierre Jouue, dict. Florentin, cappitayne de
la ville de Maruejolz durant les precedens troubles et
auparauant leedict de paciffication, de nous rendre et
remectre le roolle des soldatz quil auroit soubz luy,
estant en charge, tant de lad. ville que estraingiers ; et
nous decïairer qui luy auoit donne ceste puissance de -^
commander aud. Maruejolz, et quel estat« pour raison
de ce, il en prenoit. Lequel nous a faicte responce qœ,
par délibération du conseil de lad. ville, il fust esleu
capitaine pour commander aux hommes de guerre,
habitans dicelle; pour la guarder sur le commencement
des derniers troubles. Et le Seigneur de Thoras, après,
sen voullant aller au Languedoc, luy augmenta son
pouuoyr de leuer et commander a deux cens arque-
busiers a pied estranges, soubz Pierre De Born, gou — .
uerneur dud. Maruejolz, quil layssa aud« lieu pour ^
commander, comme son lieutenent. Lequel De Bora::^
eust toute la surintendance de la garde de lad. ville ^^
police de la guerre, ordonnant, commandant et faisa^s^^
fere les monstres et réparations , et distribuer Sà^^^
soldatz les deniers des monstres, et les autres part.iL«i^
regardans tant lextraordinayre de la guerre que A^ "^
ville ; et croyt que cestoit des deniers propres de \q^^
ville, sans que jamays il luy payast rien pour son e^%.:
et entretenement ; reserue le dernier mois, que \^,
Seigneur De Thoras se trouvant de retour aud. Hsiir vm
jolz, bailla lestât et fist fere le payement de la deirK^%c
monstre a Barthélémy Tardieu, sire de Sejas« ett. 1
deliurer cinquante liures tournois , quest tout c^ q'
— 291 —
a receu pour le seruice quil a faict a lad. ville. Et quant
au rolle des (isibi tans etestraingiers auxquels comman-
doit , pour le reguard desd. estraingiers , nen scauroit
bailler aulcun, nayant retenu aulcun cojitrolle; bien
baillera il le rolle de ceulx de la ville, confère quil aye
auec tes centeniers et dixeniers quil auoit soubz luy ;
ce que a faict le mesmes jour. Presens m.* Imbert
Lallier, docteur en théologie, chanoine de Clermont
dAluergne , Aothoine Gerbaud , seigneur dOrssiere ;
Aothoine Gibilin, seigneur de Laldounes ; Bertrand
Boyer dud. Maruejolz.
Le mesmes jour aûons faict fere cryer et commander
a voix de trompe a la place publicque et carrefours dud.
Maruejolz, a tous les habitans de lad. ville estans de la
nouuelle oppinion de, par tout le jour, nous venir de-
clairer et rendre toutes et chacunes les armes quils ont
en leur pouuoir a eulx appartenansDU en guarde daul-
truy, a peyne destre censés et punys comme rebelles
et desobeyssans a la vol unie du Roy. Les aulcungs
desquels y ont satisfaict , comme est contenu au rolle
a part, de teneur : etc.
Le setziesme dud. mois de nouembre , en lad. ville
de Maruejolz , pour soullaiger le pays et retrencher
daultant la despence de lextraordinayre de la guerre,
auons ordonne que la companie dud. cappitaine Bres*
selles seroit réduite a deux cens hommes, compris la
garnison dud. Chanac, et inthime nostred. ordonnance
aud. Bressolles dans la maison du susd. De Born. Pre-
sens m." Gilibert et Jacques Fabrys: GeruaysPQlalhon;
Guillaume Fortis ; et Pierre Melhac, consuls de lad.
ville de Maruejolz.
Le dix septhesme jour dud. mois de nouembre, en
— 292 —
lad. ville de Maruejolz et dans la maison dud. Born,
gouuerneur, sest présente Durant Barthélémy , char-
pentier de lad. ville, lequel reeognoissant la faulte
quil a faiete ey deuant de se desuoyer de la religion
catholieque et romayne pour adhérer aux persuasions
et hérésies des ministres de la nouuelle oppinion, a
declaire quil sen repent, désire se remectre et reincor-
porer en lunyon de lesglise catholieque, et on la bonne
grâce du Roy , satisfere a tous ses commandements et
vouUoirs , et de la Reyne , et Messeigneurs ses Frères,
et lieutenens generaulx et particuUiers, comme leur
très humble et très fidelle subjet; et ne prendra jamays
les armes sans leur bon voulloyr, ains exposera ses vie,
biens, et de ses enfans pour soustenir lestât de sa cou-
ronne et de sa maison; nabandonnera oncqueslesvilles
et lieux ou il sera obey , quelque paix ou guerre quil
aduienne, ains les maintiendra et conseruera en lobeys-
sance de leurs Magestes et y fera guarder et entretenyr
ses edictz et ordonnances et de sa justice enuers tous
et contre tous, a son pouuoyr au péril de sa vie; et leur
fera au demurant tout le seruice que Leurs Magestes
désirent de leurs fidelles subjects. Et ainsin la promys
et jure sur les Saincts Euangilles , touches en nos
mains. Ce quauons faict escripre en nostre présent
verbal pour luy seruir comme de rayson ; et enjoinct
aud. Barthélémy de doresenauant guarder sad. pro-
messe sans infraction, y vîure catholicquement et eim.
bon et Gdelle subject du Roy a peyne de sa vie. Et aficm
dobtenir absolution de Iheresie quil a tenue et remis fe^
reîncorpore en lad. église catholieque, lauons renuoy«
a lEuesque de Monde ou a son viccaire gênerai. Préserva
le susd. cappitaino Rressolles; Claude De Molette, si
— 293 —
de Maureugiers ; Jehan Bascle, docteur, et juge duel.
Maruejolz.
Le dix huictiesiKie jour dud. mois, auons faict com-
mandement au susd. De Born nous exiber et delliurer
toutes et chacunes les armes et munitions de guerre
quil a en son pouuoir. Qui nous a monstre certaines
arquebuzes, partuzanes, hallebardes, et une pièce de
fonte de campaigne, nous affermant nauoyr aulcunes
auUres. Quoy faict, auons faict perquisition de tous
coustes en sa maison, et treuue dans le charnier cer-
taine quantité deschelles de boys et corde , aptes a
surprendre et escheller villes ; e; a son cabinet, cer-
tayne quantité de pouldres dans une cube et deux sacs;
et le tout en présence dud. Born qui a este incontinent
après ouy sur ce, comme est pourte par son audition,
de teneur : Audition, etc.
Le vingt ungiesme jour dud. mois, auons ordonne
que la companye du cappitaine Bressollês estant de
deux cens hommes de guerre en garnison aud. Mar-
uejolz seroit remuée ez villes de Florac et Ispaignac ;
et la compagnie du cappitaine La Gaze, estant aussi de
deux cens hommes-, en garnison ezd. villes dispaignac
et Florac, seroit aussi remuée pour certaines considé-
rations a lad. ville de Maruejolz ; et que Icsd. compa-
nyes respectiuement seroyent payées de leurs gaiges,
solde et entretenement, et faicte monstre pour le pro-
chain mois de décembre, suyuant nostre précédant
estât gênerai. Donnant en mandement aux susd. De
Pierres et dOrlhac, commissayre et conteroUeur, fere
fayre lesd. monstres, et aud. trésorier le payement
(lesd. companyes pour led. mois, montant quatre mil
deux cens vin^'t huicL liures tournois ; et aussi payer
— 294 —
aud. De Pierres, coinmissayre, quarante liures tour-
nois; aud.Dorlhac, conterolleur, trente liures tournois;
aud. Achard, maistre de requestes, quarante liures
tournois, pour leur estât, taxations et en tretenenaent
dud. mois, comme plus amplement est contenu en
nostre ordonnance et estât après despeche le sixiesme
dud. mois de décembre ; reuenant le tout a quatre mil
trois cens trente huict liures tournois.
Le vingt troysiesme dud. mois de novembre, Aurette
De Cassaignes , Damoyselle de Rocbeblaue , nous a
enuoye acte receu par main publicque, par lequel, elle
et Claude Gregoyre dict De Lambrandes, se soubz-
mectent de conseruer le chasteau et maison de Rocbe-
blaue soubz lobeyssance du Roy et nostre, et le rendre
toutes loys en seront requis ; comme appert dud. acte
retenu par Estanyeres , notayre, dud. jour, de teneur :
lan mil etc.
Le vingt quatriesme dud. mois , aud. Maruejolz, et
dans la maison dud. De Born , auons mande venir le
cappitaine Bressolles, auquel auons faict commande-
ment de rendre entièrement les clefz, armes et pouldres
de lad. ville quil auoyt en son pouuoyr et luy auroyent
este baillées en garde, ez mains du cappitaine La Caze;
et aprester sa companye pour sacheminer et saller
gecter dans Florac et Ispagnac , pour les conseruer en
lobeyssance du Roy. Lequel a respondu quil obeyroit,
ayant faict payer ses soldatz de leur monstre. Preseus
les susd. De Molete, Pierres et Symon Clément.
Le vingt cinquiesme dud. mois de nouembre, le cap-
pitaine Grimaud, lieutenant dud. La Caze, estant aud.
Florac nous a enuoye acte delection consulayre faicte
en lad. ville le vingt troysiesme dud. mois. Laquelle
— 295 —
vcue, auant procéder a lapprobation de lad. élection ,
auons ordonne que, tant les consuls vieulx, que les
catholicques esleus, et deux conseilliers ou plus ap-
parans de lad. ville, se treuueroyent dimanche prochain
en la ville de Mende, deuant nous , pour eulx ouyr et
estre pourueu ainsin quil appartiendroit.
Le mesme jour, par nous a este faicte aultre ordon-
nance; laquelle auons faict publier a voix de trompette
' en la place publicque de Maruejolz et faulx bourgs
acoustumes, dont la teneur sensuyt : Sont faictes def-
fences a tous soldatz de la companie du cappitaine
Bressolles, de ne prendre, ne emporter aulcuns ardes,
meubles, ustencilles, acoustremens, or, argent, ne
aultres choses appartenans a leurs hostes et aultres
habitans de la présent ville. Et si aulcune chose en
auoyent ja prins de leur auctorite ou par emprunt, le
leur rendre promptement et auant partir a peyne de la
vie. Et soubz mesmes peynes , leur est aussi deffendu
de, allant aux lieux par nous a eulx ordonnes en gar-
nison, de rien prendre sur les habitans dès lieux ou ils
passeront, que de gre a gre. Ains viure paysiblement
et modestement suyuant la volunte du Roy prescripte
en ses ordonnances , et enjoinct aud. cappitaine y
tenir la main a peine den respondre , ensemble ses
lieutenens et enseignes en leurs propres et priues
noms.
De mesmes auons ordonne suyuant aultres nos pre-
cedens commandcmens, tous subjects du Roy de lad.
ville et de nostre gouuernement , feroyent baptiser
leurs enfens qui nauroyent receu encores le sainct
Sacrement de baptesme , par tout demain , en leglise
catholicque et parles prehhos a ce ordonnes, suyuant
— 296 —
la forme anciennement obseruee en lad. église. Aus-
quels est deffendu aussi de doresenauant ne garder
leurs enfens plus dung ou deux jours sans les fayre
baptiser en lad. église, suyuant les edicts et volunte da
Roy, a peyne de confiscation de corps et de biens. Et
afin que nul ne peut prethendre ignorance de nostred.
ordonnance, quelle seroit publiée, comme a este faict
led. jour par Anthoine Delherm , trompette de lad.
ville, comme nous a rapporte. Et neantmoings,'auons
donne en mandement a tous magistrats , justiciers ,
officiers, tant royaulx que ordinayres , de chacun en-
droict soy fayre exécuter nostred. ordonnance, enquérir
des contrauentions, punyr les contreuenans des peynes
y contenues, sans dissimulation , a peine de priuation
de leurs estats ou ofiîces. Presens m.** Guy Albaric,
greffier au bailliaige de Giuaudan; Anthoine Gleyse,
merchant de Mende ; Jehan Issarnyt, de Rieutort
dAlbrac.
Le mesmes jour, auons commande a m.* Jehan Des
Estreicts, noslresecrctayre, allerrecognoistre les armes
et munitions de guerre baillées en garde aud. De Bres-
solles, et quil a deuers luy, ou en sa charge. Lequel
Dés Estreicts, peu après, nous a rapporte auoyr este
auec led. De Bressolles et Claude Vaysse, fourrier et
commis par led. De La Gaze, scauoyr : a la tour quest
dessus la porte du theron, ou luy a este monstre et
exibe deux mosquets; a la tour appelée de Peyre,
aultre mosquet , cinq arcquebuzes a croq a lanticque
et ung pétard ; a la chambre du millieu, a este treuue
pouldre, une demye barricque, une cacque entyere ,
aultre entamée, et aultre que y pouuoit faillyr trois
quartz de palin dhaulteur, et oultre ce, six ou sept
~ 297 —
iringts Hures dans ung megier (1) de grenier ; certaine
luaniite de boUetz de fonte et aultres de plomb; deux
irbalestres, deux pétards, uueespeeadeux mains, une
lallebarde , et les armes de Jacques Gerbail , estaus
lans une balle de bien peu ou de nulle valleur ; a la
chambre basse de lad. tour, a este treuue sept pétards,
lin tronson de mosquet de fonte , sept picques , six
bastons ferres et ung archepic. Dillec, estre ailes a la
;our quest sur la porte appelée de Ibospital, ou a este
;reuue seullement ung petit mosquet. Dilleca la grande
;our neufue, et au dessus a este treuue et exibe deux
)eiits mosquets , et a la chambre basse dycelle , deux
aulcons» faulconneaux et mosquets. Apres, estans a la
chambre haulte du clochier , a este treuue et exibe
lultre faulcon, tous lesd. faulcons montes sur char-
'iots. Dillec» entres dans la maison de lad. ville, a este
reuue et exibe par led. De Bressolles seullement ung
^nd mosquet; et pour le reguard du reste de la
)Ouldre questoyt dans laultre megier de grenier et dans
esd. cacques, quelle auroit este despendue et employée
omme led. Bressolles luy auroit dict pour fayre tirer
]uelques pièces dartillei^e en entrées dud. Seigneur
Suesque et nostres ; et quant aux aultres armes a luy
laillees en garde, portées par linuentayre, de ce, faict,
uy auoir déclare auoyr baille et delllure neuf arcque-
)uses a m.* Anthoine Crecy, cappitaine de lad. ville de
^laruejolz.
Ce faict, nous, estans en la place de lad. ville et au
louant la maison de Pierre Jouue, dict Florentin, led.
{1} JfcyMT , compartiment de grenier fait en forme d'armoire. Ce
lot est resté dans le patoii dp pays.
21
— 298 —
Bressolles estant deuant nous, sestre preallablement
purge par serement nauoir en son pouuoir , ny aultre,
par son moyen, aulcunes armes, pouldres, ny muni-
tions de guerre proprement appartenans a lad. ville
que celles quil auoit exibees a nostred. Secretayre, en
toute obeyssance a rendu et mis entre nos mains toutes
les clefz des portes de lad. ville et tours dycelle, auec
lesd. armes et munitions de guerre, en présence de m/
Guillaume Fortis et Estienne Meilhac, consuls de lad.
ville, lesquels» pour sa descharge , auroyt requis luy
declayrer douant nous si, pendant le temps quil a de-
mure en garnison en lad. ville, aulcunshabitansdycelle
auoyent receu de luy, de Villate, son lieutenent la
présent, et soldatz de sa companie , aulcung mafuays
traitement, commis en leur endroict aulcunes forces,
vioUances, pilleryes, larrecîns, meurdres, ny aultres
cas dignes de reprehention ; offrant leur en fayre fere
réparation auantquelad. companie desparte. Lesquels
consuls sur ce» par lorgane dud. Fortis , ont dict quils
estoyent nouueaulx et nauoyent encores exerce leur
charge de consulat que quelques jours, durant lequel
temps leur ont ils veu bien fere leur debuoyr pour la
guarde de lad. ville, et nauoyr receu aulcunes plainctes
contre eulx, et ne leur demandoient rien pour leur par-
ticullyer. Ce entendu, a la réquisition dud. Bressolles,
et pour sa descharge , et dud. Villate, auyons faict es-
cripre ce dessus en nostre présent procès verbal pour
leur seruir ainsin quil appartient. Prescns m." Guy
Albaric ; Jehan Presle ; Hercules Sobyra.
Le lendemain vingt sixiesmedud. mois de nouembre,
en la salle basse de la maison dud. Born, led. cappi-
taine La Gaze estant deuant nous , a icelUiy auon^
— 299 —
rendu et delliureeffectueliement lad. ville de Marue-
jolz en garde, et commande, par tradition de toutes
les clefz des portes et tours dicelle ; lesquelles par luy
receues, a promis et sest charge par touchement de nos
mains« en toute fidellite ycelle guarder et entretenvr
soubz lobeyssance du Roy, tant que plaira a Sa Ma-
geste et a nous ; et en tout, fayre et rendre le debuoyr
de vray et loyal cappitaine, a laduaneenient du seruicc
de Sa Mageste soullaigement et repoz de ses bons et
loyaulx subjects; confessant auoir receu et estre en son
pouuoyr les pièces dartillerie, pouldres et autres mu-
aitions de guerre dessus specifiBees, estans dans lesd.
tours et maisons de lad. ville « lesquelles il auoyt ce
mesme jour faict recognoistre par led. Vaysse, son
Tourrier et despuis veriffiees; et le tout a promis rendre
a Sad. Mageste, a nous, ou auitres toutes et quantes
foys il en sera requis Et pour cet effect a faictcs toutes
les submissions requises comme pour les propres af-
fayres du Roy. Presens noble Baptiste De Ghappelu,
sire de La Vigne; led. Fabris ; m." Loys Prim, prebtre,
Raymond Prieur, et plusieurs auUres.
Et la raesmes, auons enjoinct aud. cappitaine Bres-
solles faire battre aux champs et acheminer sad. corn-
panyeesd. villes dispaignac et Florac pour les conscruer
soubz lobeyssance du Roy ; qui nous a dict sad. coiii-
panye estre preste a desloger promptement , et quil
enuoyoitle susd. Villate, son lieutenent, aud. Florae,
et Estienne Boschet, dit La Riuyere, sergent de bande
de sad. companyo aud. Ispaignac, pour se gecter dans
lesd. villes, se fyant de leurs preudhomyc et fidellite,
et que par leur moyen ny viendroit aulcune faultc ; et
nous respondant toutjours desd. villes proueu que le
— 300 —
cappitaiue Grimaud » lieutenent de la companye dud.
La Gaze, leur rende icelles auec les clefz ; et de ce fayre
et bien guarder soubz lad. obeyssance du Roy, fideUe-
ment et en bon seruiteur de Sa Msigeste lesd. villes,
onuers tous et contre tous, et les rendre quant et a qui
par sad. iMageste, ou nous, sera ordonne, en lad.
obeyssance, a faictes les submissions et serement en
tel cas requis et necessayres. Presens qui dessus.
Led. jour, vingt sixiesme dud. mois, auons baille
mandement au susd. trésorier, pour delliurer au susd.
Garel, nostre dispensier, la somme de cinq cens liures
tournois pour nostre estât et entretenement de nostre
train et suytte du présent mois.
Le vingt septiesme jour dud. mois de nouembre,
arriue en la ville de Mende» auons ordonne que tous
ceulx qui doibuent antennes restes de la munition de
foing, paille et auoyne, par nous ordonnée estre pourtee
en lad. ville pour le seruice du Roy, porteront lesd.
restes dans huict jours prochains ez mains de m.'
Michel Raidit, recepueur de lad. munition, a peynede
desobeyssance. Neantmoings que ceux qui auoyent ja
paye lad. munition, se viendroyent rembourcer deaers
led. Baldit, de jour en jour, suyuant le taux que par
nous y auroy teste mis. Laquelle ordonnance, le mesmes
jour auons faict publyer a la place et carrefours de bd.
ville de Mende, en plain marche et ieelle afficher au
porche episcopal par Aymar Brugiere , trompette de
lad. ville, qui la ainsin rapporte. Presens m.* Vidal De
S^ Rauzille, prebtre de Sainct Bauzille ; Jehan loard,
aussi prebtre; JeanFilhol, merchant ; Anthoine Auret;
et Astorg Coustans, praticiens de Mende.
1^ mesme jour, ayant receu la prck^edure faicte par
— 301 —
II)/ Jehan Bascle , juge royal de la ville de Maruejolz,
contre le susd. Adrian Honnille, prisonnier, accuse de
crime de s , auons renuoye et renuoyons lad. pro-
cédure, auec led. prisonnier, actendu quil est soldat de
lad. companye , au Seigneur Du Mazel , lieutenent de
preuost des mareschaulx en Giuaudan. Auquel auons
mande reprendre les arrements de lad. procédure, faire
et parfaire le procès criminel aud. Honnille, prisonnier,
jusques a sentence deffinitiue, et exécution d'ycelle in-
clusiuement, suyuant lexigence du cas, et comme il
treuuera estre a faire par raison et disposition de droit,
auec conseil; et faict, sur ce, despecher notred. ordon-
nance aud. lieutenent Du Mazel.
Et le vingt neuûesme jour dud. mois, par m.'' Jehan
Des Estreicts, notre secretayre, a este baillée et delli-
urée lad. procédure aud. Du Mazel , lequel sen est
charge comme est pourte par son receu , estant de
teneur : Nous soubzsigne etc.
Le vingt huictiesme jour dud. mois de nouembre, ^
auons ordonne a Gabriel Du Boys, pour son estât, solde
et entretenement dud. mois de nouembre, comme
sergent majeur, la somme de quarante liures tournois,
et baillée et delliuree nostre ordonnance aud. trésorier.
Le vingt neufiesme dud. mois de nouembre, suyuant
nostre présente ordonnance du vingt cinquiesme dud.
mois, François Agulhon, teysserant,. et Jehan Fornyer,
coasturîer, principaulx habitans de la ville de Florac,
et enuoyes par les consuls et autres habitans de lad.
yille comme ont dict, nous sont venus treuueraud.
Mende, et en la maison de la precemptorye ; ou, nous
ont remonstre cydeuant lesd. habitans, tant de la re-
ligion catholicque, que de la nouuelleoppinion, auoyent
— 302 —
procède a double élection des consuls pour lannee pro*
chaîne, aduenir; cest : Aldebert Pelissier et Bernard
Dide, catholicques ; et Anthoîne Michel, sire de Collas,
et Claude Bombe, de lad. oppinion, comme appert par
leleetion deuers nous remise ; et nous ont requis Toul-
loir desd. quatre esleuz en choisir les deux, pour estre
premier et second consuls de lad. ville de Plorac » et
recepuoir deulx le serement. Et auoyr faict leoer la
main ausd. Agulhon et Fornyer, les auons enquis mo-
yennant serement lesquels desd. esiuz estoyent les plus
sufBzens, ydoyneset capables pour exerser lad. char^
consulayre. Nous ont dict et acteste que lesd. Pelissier
et Dide, comme catholicques, bons et fidelles subjects
du Roy, leursembloit debuoyr estre receusen consuls
plus tost que les susd. Michel et Bombe, vtu qaib
sont de lad. oppinion. Et lors, auons mande Tenir le
susd. Pelissier auquel, comparant douant nous, auons
remonstre lellection et nomination faicte de sa per-
sonne pour estre premier consul de lad. ville de Florac,
le deu et importance de lad. charge, la vigiliance, fidel-
lite et dilligence quil luy falloit avoyr; lequel a promis
et jure en nos mains de bien verser, et user auec fidel-
lite et dilligence requis en lad. charge et en bon et
fidèle subject et seruiteur de Sa Mageste; ei ce moyen-
nant, lauons ordonne suyuant lad. ellection, en pre-
mier consul de lad. ville, et a icelluy faict commande-
ment, de par le Roy, de fayre tous les actes dnng bon,
loyal et Gdelle subject de Sa Mageste en lad. chai^
consullayre ; résister et donner tous les empechemens
possibles aux desseigs et entreprinses de ses enoemys,
et toute &ueur et police a ses bons subjects et tout
aultrement fayrs comme ung >Tay consul et adminis-
_ 303 —
trateur de republique doibt et est tenu ; GomuiecUnt
au cappitaiue De Bressolles, Gaspar De Viltate, et De
Malbo8c« seigneur de Mirailh, et a chacun deulx, la re^
ception dud. Dide» et installation tant dud. Pelissîer
que dycelluy Dide en lad. charge consulaire. Présent
Pierre Chieuraud, tailleur du Puy ; m.* Jehan Quarante,
prebtre de S* Saturnin.
Le dernier jour de nouembre , auons ordonne estre
paye a Pierre Verdyer , pourtour secret » la somme de
trente liures tournois, pour ses peynes, despens et vac-*
cations ei^osees depuis le quinziesme octobre dernier
jusques au jour présent, a descouurir ordinayrement
les entreprinses faictes ez Ceuenes et villes occupées
par les ennemys du Roy, et nous en donner aduertisse-
ment ; et pour luy fere delliurer lad. somme luy auons
baille descharge sur le trésorier susd.
Led. jour, le susd. cappitaine Grimaud, lieutenent
de la companje dud. La Gaze , pour monstrer comme
il avoit delliure aud. De Villatte, lieutenent dud. Bres-
serolles, Ie& clefz de lad. ville de Florac et par mesmes
moyens lad. ville, suyuantque par nous luy auoit este
escript. a remys lacté de lad. delliurance, ensemble des
pièces de fonte et munitions, estant en lad. ville, du
vingt septiesme dud. mois, receu et signe par Albaric,
notayre^ de teneur : Lan mil , etc. Et la mesmes, a
mis deuers nous aultre acte receu par m.* Estanyeres,
notayre, du vingt huictiesme dud. mois, par lequel
i^^sulte, eomme il delliure la ville dispagnac par tra-
dition des clefz et des armes et pouldres , y estant , a
lobeyssance du Roy, entre les mains de Estienne Bos-
thet, sergent de bande de la companye du cappitaine
BressoUes, led. acte estant de teneur : lan mil etc.
— 304 —
Le cinquiesnie jour du mois de décembre, les habi-
tans de lad. ville de Florac, pour policier les soldatzy
tenans garnison, pour le regard de leurs lotgis et nour-
riture» sur laquelle auons ordonne quil est enjoinctaux
officiers et consuls dud. Florac de, incontinent et a
toute dilligence « pouruoir de lotgis et ustencilles aux
soldatz de la companye du cappitaine BressoUes, par
nous y estabye en garnison, et pour cet effect contrain-
dre tous les habitans, tant de lad. ville que de sa tallia-
bilite, estans de la religion prethendue reformée a y
contribuer pour eottite et qualité guardee, comme pour
les propres afTayres du Roy ; aueo lesquelles uttncilles
lesd. soldatz se contenteront actendu quils ont pris
monstre sans pouuoir prethendre nj demander aultre
chose sur lesd. habitans que de gre a gre» et en payant
suyuant les ordonnances loyaulx auxquelles leur est
très expressément deffendu* a peyne de la vie, contre-
venir en aulcune manière.
Le septiesme dud. mois de décembre, auons ordonne
a Jacques Rouet de Lode, la somme de vingt cinq liures
tournois pour ses pejnes, journées et vaccations dung
voyaige quil sen va présentement fere, de la présent
ville de Monde a Paris, pourter certains nos pacquets
a mond. Sire le Mareschal , pour laduertir comme
toutes choses passent au présent pays, et pour luy fere
payer lad. somme, delliure descharge aud. trésorier.
(La suite au prochain Bulletin.)
305 -
DISSERTATION HISTORIQUE
SUR
SilHTE ÉHUUE, VIEB6E. FILLE DE CLOTAIRE II,
Par M. 1 abbé JÉaÔMB GHÀABONNEL.
I.
Dans leur travail sur S** Enimie (Ad. Sanctarum, Tome
IIP d'octobre^ page 406], les anciens Pères BoUandistes s'ex-
primeot ainsi :
« La Yie de cette Sainte est, dit-on, à la Bibliothèque royale
c de Paris. Mais nousn*avonsvu ni cette vie, ni aucune autre,
« et nous sommes empêchés d'en avoir du regret par les dires
« de D. Mabillon. Cet auteur, qui sans doute avait eu cette vie
« sous les yeux, nous apprend qu'il a lu trois vies de S^ Enimie,
« pleioes de fautes et d'erreurs : cujus vitas très legimus
« MBNDis ET ERRORiBus REFERTAS. Il dônuc Seulement l'a-
^ brégé de la première des trois, peut-être , parce que les
m autres lui avaient paru mendosiores pluribusque errori-
« bus conspersm. Il commence ainsi : In primé vitd hmc
m Uguntur : Enimia, %n provincia illa Germanim, quœ
« Francia nuncupatur, oriunda exiitit scilicet progenita
m de Paire rege, nomine Clodovmo, filio Dagoberti, cujus
A atatmt, eodem nomine Clodovœus, inier Francorum
« reges primus siucepit fidem : » Là-dessus, D. Mabillon
« s'écrie : « Mais Clovis II a eu trois fils et point de filles I
« Ensuite, continuant son abrégé, il dit: euju^ corpris (nempè
m filiolœ S^ Enimiœ) , Dagobertus , Enimiœ germanus,
• scilicet Dagobtrtm II, Sigeberti Austrasiœ régis filius,
— aoG
« noininis errore deceptus , in Franciam pro germanm
« corpore delulit, » Mais en faisant remarquer que Clovis II
« n'a eu que trois fils, D. Mabillon aurait dû obsener lui-même
« qu'aucun de ces trois princes ne s'est appelé Dagobert , et
« que le Dagobert de la vie de S** Enimie, ne peut être Dago-
« bert II, fils de Sigebert II, roi d'Austrasie, puisque ce dernier
« Dagobert n'aurait pas été le frère germain, mais seulement
« le cousin germain de la Sainte, qu'il suppose fille de Clovîs n.»
OBSERVATIONS.
I. — Il y a réellement à la Bibliothèque impériale de Paris
un cahier en parchemin, relié, qui a pour titre : (Officium S.
Enimiœ, lat. 913.; Ce cahier contient: !<> l'office entier de-
là Samle, noté. (Les Antiennes et les Répons sont en vers rimes,
délicieux] ; 2^ une vie assez longue de S^ Enimie ; 9^ rhistoim
de l'invention de ses reliques ; 4^ le récit d'un grand nombre
de miracles ; 5« deux autres ^ies plus courtes ; et e^» un petit
poème en mauvais vers hexamètres et pentamètres.
II. — D. Mabillon a eu é\1demment sous les yeux le manus-
crit dont il est question ci-dessus. Le texte qu'il donne de la
vie qu'il abrège, est exactement conforme au texte correspon-
dant de la première vie, dans le manuscrit.
Texte de D. Mabillon.
Enitnia in provincia illa
Gerrnaniœ, qx^Francianun-
cupatur , oriunda extitit ,
scilicet progenita de pâtre
.rege, nomine Clodoveo, filio
Dagoberti cujiis atavtis, eo-
demnomineClodoveuSyinter
Francorum regesprimussus-
cepit fidem.
Texte de la 1^ viK du MS*.
(Enimia) inprofDincia HUm.
Germaniœ, quœ Francianun^-
eupatur , oriunda extiti-M
scilicet progenita de patr^^
rege, nomine Clodoveo, fili
Dagoberti, cujus atavus, fc
demnomine Clodoveus^int*
Francorum reges veri do^
matis Christi primus susc
— 307 —
m. — D. Mabillon s'est contenté d'analyser la première vie
deS^ Enimie ; et il a pu s'en contenter. Les deux autres vies,
qui sont plus courtes, ne sont ni plus fautives, ni plus erronées,
mais elles ne contiennent aucun fait de plus ou de moins.
IV. — On a de la peine à concevoir comment un auteur du
tnérile de D. Mabillon, a pu trouver ces trois vies menais et
erroribus refertas.
n y a cerlalnement beaucoup de lapsus plumœ, comme c'est
l'ordinaire des manuscrits. Ainsi dans un des opuscules quj
composent le cahier de S*» Enimie, il y a, fol. 58, asinos saU
honoratos, pour asinos sale oneratos.
Mais il n'en est pas de même des erreurs historiques qu'on
lui reproche. Il n'y en a absolument qu'une seule, qui consiste
à avoir écrit Clodoveo, filio Dagoberti, pour Clotario paire
Dagoberti,
Cette erreur n'est pas le fait des copistes ; car elle se trouve
dans les trois vies, et dans tous les endroits de chaque vie, ob
il s'agit du père de S^ Enimie. Elle vient, on doit l'avouer, de
Tauteur mène de la première vie .
Maintenant cette erreur n'acquiert pas une plus grande gravité
en étant reprodmte par les auteurs des deux vies plus courtes;
parce que leur travail n'est qu'une copie abrégée de la pre-
mière vie.
Enfin, après avoir lu l'ensemble du travail de l'auteur de la
Pfcsiû^ m, tout ce qu'on peut en conclure rigoureusement,
c'est qoe cet écri\'ain et ceux qui auraient dû le reprendre,
ii*élaiem pas bien instruits sur l'histoire des rois de la première
«ce, Ceftainement, leur ignorance leur a fait lire, dans les
titres plos anciens qu'eux, le nom de Clodoveus pour celui de
ClùîmTWM. Comme ces deux noms commencent par la même
syllabe , ei qoe , dans les anciens manuscrits on ne donnait
sooreat que les lettres initiales des princes et des prélats ,
' "*iK beaucoup d'actes du moyen-âge de nos archives on lit :
^ ^^ mim^ii, ^MïStephanm, epûs mimatensis ; O.
— 308 ~
epûs, pourOdilo, episcopus, W. epûs , pour Willelmm
episcopmj il va sans dire que les bons moines du monastère
de S^ Enimie ont lu Clodoveus dans les initiales C. ou K.^ ou
dans les abbréviations Cl? on Kl?, au lieu d*y voir C/otartW;
ce qu*ils auraient pu faire , en examinant la suite du texte de
leurs manuscrits, si leur ignorance en fait d'histoire ne les avait
pas empêchés de prendre cette précaution. Hais ce qu'ils n'ont
pas su voir, il nous est très-facile de le voir nous-mêmes par
les seules données des traditions qu'ils nous ont transmises. —
Cela posé, nous tirons les quatre conclusions suivantes.
T* ConelnsloB.
S^ ÉNIMIE A ÉTÉ DE RACE ROYALE.
L'auteur de sa vie, au XIV* siècle, le dit, ainsi que ceux qui
Font alors abrégé en le copiant. Ce même auteur, ou bien un
autre presque aussi ancien, en nous donnant l'histoire de l'in-
vention du corps de la Sainte, ajoute, à l'occasion de certains
faits où l'origine royale de cette B* Vierge se trouve hnpiiquée :
Veterum est fatna et antiqiu>ruin vera relatio quod
negotium ita fore peractum apud nos nulU dubium est—
Aussi retrouve-t-on la tradition dont nous parlons, jusque dans
la liturgie usitée à cette époque :
(I noct. I antienne) sanctaprolesBnimia à summis mundi
regibus camis traxit initia. (II noct. I ant.) Brgo Regina
denique gravi leprd percutitur. (Vesp. ult. ant. ) fer te
gaudet regnum Francia de que tuus humilis g^Htar et
nobilis rex fuit et dominus. (Prose, !• strophe.) Proies regu
incorrupta laudetur Emmia.
En somme , que S^ Enimie ait été fille de roi , la tradition
nous l'a transmis : Ce fait n'a rien d'impossible, et Ton ne peot
soulever contre lui aucune objection sérieuse.
— 309 —
CLOTAIKK 11 A ÉTÉ LE PÈRE DE S^ ÉNIMIE.
Cet lionneur ne revient pas à Clovis II. Les légendes et TofSce
dumoyen-àge nous apprennent que le père de S** Enimie voulut
^ forcer de prendre un époux et, que plusieurs années plus
tod, lors qu'elle eut établi un monasière et qu'elle en eut été
sacrée àbesse, il Im fournit de quoi faire plusieurs acquisitions,
dans les environs, poui l'entreiien de ses filles spirituelles. Or
Clovis II n*a rien pu faire de tout cela , puisqu'il est mort à 22
ou 23 ans (Bouillet, Dict. Hist.)
D. MabiUon dit que Clovis II n*a eu que trois fils et point de
fiUes.
L'anteur de l'histoire de l'invention du corps de S^ Enimie,
^ qualifiant Clovis II du titre de père de cette Sainte, lui donne
Xissi le titre de fir strenuus , et in rerum administratione
pTMlarui. Cet éloge convient parfaitement à Clotaire II; mais
il ne peut appartemr au Jeune Clovis II qui a régné peu de
^^oxf%, et que les historiens placent à la tête des rois fai-
ÏÏMV Oonclasion.
s** ÉNIMIK A K(7 POUR FRÈRE UN PRINCE DU NOM DE-DAGOBERT.
0^m\ ^ Bt dans la première vie : « Misit rex Clodoteui, pro-
f^" I jeuilof tjus, ae Dagobertus, germanus ipsius, legatos qui
«wnaiiertttm firginis ditarent. »
(Sodalis S» Enimim, tjusdtm nominis, ) Corpus à Da-
gobcrto qui multa sanctorum corpora de Gabalitani par-
iibut transportavit, inter reliqua Enimm Sanctm sororis
^^ I scis piuans se déferre corpus, in Franciam delatum est.i^
— On lit encore dans la deuxième vie : t Quod factura
(nempè filiolam sepultam esse in loco eminentiori,) ant-
^adteriitur, ne Dagobertus sanctum sl.e sororis agnos-
— 310 —
cens corpxifS auferrei, sed aller lus virginis etc * Hoc
enim modo posteà contigit. »
L'auteur de l'histoire de rinvention du corps de la Sainte,
qui parait être le même que celui de la première vie, nous dit:
€ Dagobertus locum in quo Beatissimœ Enimim
soRORis sUiE sepultum fuerat corpus, inquirere cœpit,
ardens desiderio ut illud secum deferrel ad patriam et
seu GERMAN.E hofioribtks exomaret. »
IV* COBClvUiiOB.
DAGOBERT I EST LE DAGOBERT, FRÈRE DE S** ÉNIMIE.
Uauteur de la première vie dit : € Cujus (sodalis S** Eni-
mÙB, ejusdem nominis,) corpus juœtà sepulcrum ipnui
(S* Enimiœ) in loco eminentiori collocatum est. Quod
posteà à Dagoberto , qoi multa sanctordm coftPOiiA db
GABALrfANi PARTiBus TRANSPORT A\iT, intcr rcUqua Entmii^
Santm sororis su^ putans se déferre corpus, in Franeiam^
delaium est. »
Uauteur de l'histoire de l'invention du corps de S«« Bnioiie^
nous dit à son tour: « Ciim rex Ciodoteus, tir strenuus e^
in rerum administratione prœclarus, migrasset de cor--
pore y filiusque ejus Dagobertus regni esset adeptn$ g%^^
bemacula. et in Sancti Dionysii decorandis jsdibus mclto
DBFLAGRASSET AMORE, AC DE DIVERSIS REGXI SCI PARTIBUS Â.t>
PR.EDICTI MaRTTRIS BaSILICAM PLVRIMA RERUM ORNAUKlfTA.
ET SANCTORUM piGNORA DETt- nssET, ad gabalitonos pervet^i^
usque fines: qtM^ peragraf^do locum in quo Beatissifm^^
Emimi^ sororis su^ srpultum fuerat corpus, inquir&r^
nryitl. ardens desiderio ut illud secum deferretinpairiatam^
et seu germante honorihus erornaret. *
Dans ces deitx passages il s'agit d'im prince lrès-dé\(H &
Donys : qni a fait ombollir le monastère et la basilique ée 4
S. Martyr, prè^ Pari^: et qui :\ ou la pieuse manie d'y Irsini
— 311 -
porter les cor[is lies Saints les plus Hhislres do son rovanmo.
Or Mes les histoires nous disent que ce prince a iHt^ Da^-
bot V^ <{«, i cause de ses saintes rapines, s'est fait donner le
snon de Frmdo reliquiarum.
Dns ran de ces deux extraits, il est dit, en outre, que Dago-
toteDlera plusieurs corps saints dans le GcHaudan, sans parler
du corps de la filleule de S*« Ënimie, qu'il avait pris nour celui
de sa soeur. Et, en effet, dans un de nos vieux manuscrits, qui
est antérieur, de près de deux siècles, aiLX vies de S*«, Enimie,
et qui a pour auteur Aldebert III, évéque de Mende de 1154 à
HW, ont lit ce qui suit :
< i major%b%kn nostris usquè ad nos, famé vulgante,
f^latum, tst, etinecclesiâfnimaiensi ab antiquo assidue
eekbratum, quod Dagobertus, Rex Francorum, qui mo^
fuutmum S. Dionysii, propè civitatem Parisios, magni-
fUentiiregiâconstruxit; B. Privati, martyris , corpus
de mimatensi ecclesid nostrd , ut et aliorum sanctorum
corpora, quos sanctiiate ac miraculis prœcipuos noverat,
de suis ecclesiis ad monasterium B. Dionysii îranspor-
tatit, Qmi B. Martyris corpus , Domino miserante qui
nolltt tcslesiam mimatensem proprio frustrari patrono ,
dumper quemdam Clericum religiosum cum multo labore
ttpericulis, quœ longum est enarrare, ad ecclesiam pro-
pfiamreferretur, Sanctarum Rehquiarum bajulojampro-
pins eonsistente, cœpere campanœ ecclesiœ, nullo agitante,
ut famaperkibet, danger e suo ventura urbi gaudia nun-
tiare,— Cujus etiam rei, videlicet quod B. Martyris corpus
ad ecclesiam suam fuerit reportatum, monumento sunt
ecclesiainsuburbiis civitatumAurelianœ et Bituricensis,
teu aliis lacis per quœ sanctissimi Corporis bajulo
trmisitus état m honore B. Privati eonstitutœ. Unde et
nie quipro recuperando corpore B. Martyris sepericulo
dederat, tam egregio molimine ndeo relchris est cffectus,
ut fx ejus nominp hodie quoque nppellelur rofjvntio Ci.oc-
— 312 —
BERTORUM atquc eorumdemhabitatiowêmaepossessiani
loca monstrèntur, i»
U.
Les anciens Pères Bollandistes ajoutent :
« Uauteur de la légende de S*« Enioiie, au Propre de 16
a eu sous les yeux une vie assez différente de celle dont pa
Habillon. Car il fait cette Sainte fille de Qotaire n et non
Clovis II, et lui donne Dagobert pour frère, et non pour gi
main (sic] »
OBSERVATIONS.
I. — L'auteur de la Monarchie Sainie, le P. Dominkpie
Jésus, religieux canne , traduit par le P. Amable , du mè
ordre, nous dit, dans le chapitre qu'il a consacré à S^ Bnino
que c'est le docte Pereyrbt , Théologal de Mende, qui
d'après Tordre de M^ de Rousseau, évèqde, composé la légei
qui figure au propre de 4 649.
n. — Ce même P. Dominique de Jésus nous apprend q
a lui-même vu les trois vies de la Bibliothèque royale , a
qu'une quatrième vie conservée au monastère de S^ Eniaif
à lui communiquée par le R. P. Prieur de cette maison, n '
dit ensuite que cette quatrième vie est entièrement coofi
aux trois autres.
m. — Où donc le Docte Pereyret art-il vu que Clota
était le père de S*« Bnimie et que Dagobert I était son
Evidemment ce n'est pas dans les quatre vies de la SaiF
n'est pas non plus dans des légendes plus anciennes: a
un recueil de manuscrits de nos archives, (moyen-ftge),
une légende de S*« Bnimie , qui contient aussi l'en
quatre vies, c'est-ànlire, que le père de la Sainte s
Clodoveut. Qu'a donc fait le Docte Théologal Pcrei
autre chose que ce que nous venofis de faire nous-m
les obscnations ci-dessus.
— 313 —
iir.
Les Bollanclistes supposent que les aute;urs dos vies de 2^^
Enimie ont observé la différence qu'il y a entre les mots fraj^er
et germanus, soror et germana.
OBSERVATIONS.
On n'a pas à s'occuper ici de la différence qu'il y a entre ces
mots. Mais on peut soutenir que, dans l'esprit des auteurs
susdits, il n'y eu avait pas.
L'auteur de la première vie nous dit : Misitrex Clodovewf,
progenitor ejus ac J)agobôrtus , germanus ipsius legatoi
qui monasteriiMn^virginis ditarenu... et ua peu plus loin:
eujus (sodalu S* EnimuB^ ejwdem nominiê,} corpus
juxta sepulcrum ipsius (S^ Enimim,) in loco eminenUori,
collocatumest. Quodpostea àDagobtrto qtii multasanc-
torum corpora de GabalitanipatHbus transportavit, inter
reliqua Enimiœ Sanctœ sororis su^e putans se déferre
corpus, in Franciam delatum est.
L'auteur de l'histoire de l'invention du corps de S^ Enimie
dit aussi : « Veterum est fama et antiquorum vera relatio,
quiàEnimia, Beatissima Virgo, adhuetWens, cœlîcdsit
visione admoniiaquodposi obitumsuum, Dagobertus rex,
^termancs ip^igs, ad ejus invmiendUfn et trànsferendum
pertingeret corpus, et fertwr imperdsse ut ejus corpus in
imo et f>iU loco tumularent, et Sanetof eonsodalis, à ^tto
nomine vocitato , in emitéentiori loco , hônoriftcèpeHès
smm sépslirent ; ut i>eniens prcsdictus rex, dUm sororts
corpus se transferre arbitraretur, inventttm'ipèius Comttis,
Dei nutu, et loco ttnomine delusus, sûum transpotthfét
ad régnum. Quod negoiinm ita fore pèracium apud nos
nulli dubium est, »
IV.
Enflu, les rotoes Pères Bollandistes 4îseAt : ; .
82
— 3U —
« Dans la vie de S** Eniinic, il est question d'un S' Hère, ou
Ylanis , évêque de Mende. Or , dans le propre du diocèse de
Mende, de 1619 , ce Saint a une légende , que l'on trouve évi-
demment la même sous le nom de S* Hilaire , Hilariiu , cet
autre évéque de Mende qui a réellement assisté au Concile de
Clermont en 534. Ces deux Saints ^ dont le nom est presque
identique, sont sans doute le même personnage. Et s'il n*en a
existé qn*un, c'«9t à coup sûr le second , c^est-à-dire S^ Hila-
nus.
Par conséquent , puisqu'il est question d*ufi saint Hilariut
dans la «rie de S^ Eiiimie , cette Sainle a vécu plustôt que sa
légende ne le dit ; elle n'a pu être fille de Clovis II, ni de Clo-
taire li; 011 ne p^ut même admettre sa légende, qui, déjà erronée
sur les parenlBde la Sainte^ fait en o«(re mention d'un évéqfue
qui 11*41 pa» existé au teiiq[)s où elle le place. »
aBSERVAIiONS.
I. — Les leçons propres donnée;s à S* lieras, au propre de
1619, sont la même chose que l^i légende attribuée à S^ Hila"
riiù, comme on peut eri jiiger par les deux extraits suivants:
( Vita S, Hiiarii. ex BoUandianis.)
Infxilld (MartravilljB, 9oxt%U>sUiMta
in margine in maniAscripio regitus^
Suœciw,) tirginis , proflud n^nans
undd, repente fons aruit per septev9.
amo^ ovMki pror^us humore^ subîato ^
quo.i9\.hci)^ socià Yirgi^e^ PaUir (Hilm.-
ruâjadvênii, et prece^ Domino esoratiê^
(In festo S. Ileri^
leçi.y.)
Propre lois;
firtc^bus, t^%rgi»e
eamitanfe, . Eni
ïïlfdf,^ aridp per
septenniU'ff^ Mae^
GAYiL^;EQ,/b»ri ^f- €ffundu^ rcGepio mcwr cursu undçi redH^
ber^ aquas Deus
restituit
atg^ê iLsibus kominum uberi IqrgiUiX^
servivit. ,. . .
Cet extrait de la vie de S* Hilarins se trouve mieux cou —
serve dans un manuscrit du XIV» siècle, appartenant aux archi v e s;
delà préfecture ^Itfenflte^ : - . \
- 315 —
^ In tilld Marciamll.€ virginis, per seplcm annos, fons
ar\dt , omni prorstM kumore sublato ; quem in locum,
som Virgine , venerabilis Pater (Ylarms) advenit , et
prtcem à Domino exoratus e/fudit, moxque recepto cursu
nnda rediitatgue usibtis hominum uheri largiiate ser-
mit. »
H. Nous croyons et nous devons croire que la légende en
question appartient à S* Hilarius, qui a siégé vers 534 . Le Prélat
de celte légende traite avec les Sicambres ou Francs , qui
rassiëgentdans le château de Méléna, Or, c*est en effet en 531
que Thierry I, fils aîné de Clovis, et roi d'Austrasie, s*erapafc
du Gévaudan, ainsi que des autres petits pays environnants.
Ce même Prélat va trouver le roi Théodebert, fils du précédent,
qui succède à son père en 534, Tannée même du Concile de
r.lemont, tenu avec l'autorisation de ce prince,
HI. Cela posé, nous ne concluons pasque S^Ilerusoix Ylan^
n'a pas existé ; mais seulement que nos ancêtres du moyen-âge
ont faussement attribué à ce dernier prélat la légende du pre-
mier : ce qui ne prouve pas que S* Ileriis n'a pas existé. —
La cause de Terreur de nos pères du moyen-âge , c'est que :
l** Les noms Hilarius et Ylarus sont presque identiques ; v
^ ils ont trouvé dans la légende une source abondante et
mt vierge (dont ils n'ont pu lire le vrai nom Marcianil.a,] à
qui cette source appartenait. C'est pourquoi ils ont dit : Celte
source, c'est la fontaine de Burle ; celle vierge est S»« Enimie;
et S* Uilarus est le prélat qui Ta sacrée abbesse. Ainsi opèrent
ordinairement les hommes peu instruits et sans critique.
Nous sommes persuadé que , si les anciens Bollandistes
avaient eu sous les yeux tous les documents qu'il nous a été
donné de voir, ils auraient été moins sévères ; ils auraient même
cru comme nous , et comme le docte Pereyret , auteur de la
'^ende de 1619, que S»* Enimie a été fille de Clotaire II.
Paris, le 6 mai 186V.
L'abbé GHARBONNEL.
/
.i>i:-
>iiM*»*^
imvr
v<
— 317 —
SÉANCE pu 7 JUILLET 1864.
rifiSimiilCI BB M. DELAPIERRE,
PRÉSIDENT.
Présbiits: MAL Roos, H» Vidal, vice-prèsideuts.
Martinet, raW)éP0LaE»P0RTÀLiÉ, IgNon (Camille),
André , ardiivtste , ÊABBf£ ^ Paradis (Théodore) , Ga-
THAUN et VlWCRIf». :
M. André, archlviâté à la préfecture, remercie la
Société de l'avoir adihfs comme membre titulaire ; il
lui fait hommage d'un exemplaire de l'ouvrage qu'il a
publié sous le titre d'Histoire de V abbaye de St-Sau-
^cwr-de^MmeiUe^ timi que d'une monnaie phocéenne
en aident. M. le Président adresse des rettiercîments
à M. André au nom de la Société.
T- Sf. Martinet dépose sur le bureau un fragment
d'aéroliihe, de 6 centimètres de. diamètre, donné à la
^'élépar M. Guibert , membre correspondant. Des
remerciments ^ront adressés à M. Guibert.
- Sur la proposition de M. le Président, la Sociélé
^nne son adhésion à t Association pour les voyages
écoles créée en Allemagne afin que les jeunes gens,
"^l^nis d une lettre de crédit d'une société afBli(^e ,
^ ï'eçus, pendant quelques jours et moyennant
J||ûitable indemnité, chez les agriculteurs et dans les . ^,.^^.:f^^
«^Wissements agricoles. (Voir au nultetin.) " - ^^
/
â3 /^'^ ^K^'
1^
— 318 —
— Pour répondre à l'invitation collective, fîiite Uans
la dernière séance, de donner les résultats des graines
envoyées , soit par la Société d'acclimatation, soit par
d'duf res associations a{i;ricoles, et distribuées à certains
membres , M. Martinet remet une note détaillée de
celles qui ont été cultivées au jardin de la pépinière
provenant de la Société dite la Fourmilière) lesquelles
ont très-bien réussi.
— Une commission, chargée par la Société impériale
et centrale d'horticulture, de lui présenter le relevé
des fraises qu'on peut considérer comme les plus re-
commandables sous tous les rapports , a adressé un
tableau, en forme de questionnaire, en priant les per-
sonnes qui se livrent à ce genre dé culture de vouloir
bien le remplir.
— M. le Président fait connaître les résultats des
( encours qui ont eu lieu à Ghàteauneuf et à Mende, par
les soins de la Société d'agriculture, pour la distribution
des primes que M. le Préfet a bien voulu mettre à sa
disposition sur les fonds alloués par le Conseil général
pour encouragements à Tagriculture et à Vélève des
chevaux.
— M. le Président fait connaître égalemeot que les
lauréats lozériens, au concours régional de Grenoble,
pour la race bovine d'Aubrac, oiit été: M. Charles Du-
rand, qui a obtenu cinq prix, et M. Talansier, qui en
a obtenu trois. Une mention honorable a été accordée
à M. (îroussel, de Barjac.
Parmi l(\s serviteurs ruraux qui ont été récompensés
pour avoir soigné les animaux primés au même con-
cours, on remarque le sieur liugonnet , employé clM*
• — 319 —
M. Durand^ et Ui àieiir Cheminai, employé chez M.
Talansier.
— Lecture est donnée d'une lettre adressée à la
Société par M. Gournut, professeur au collège de Lons-
le-Saunier, récemment nommé membre correspondant.
[Voir au Bulletin.)
— La Société avait fait remettre à M. le Président
du Comice agricole de Florac, ainsi qu*à M. Cafhalan,
fMiucateur à Mende , de la graine de vers à soie qu'elle
avait reçue de la Société impériale zoologique dac cli-
matation. Cette graine était signalée comme provenant
de iiostitut de Panteleimon, près Bucharest.
M. Catbalan rend compte, dans un rapport qui sera
inséré au Bulletin, de toutes les phases observées pen-
dant l'éducation qui lui avait été confiée et qui, du
reste, a réussi complètement. La Société remercie M.
(>athu1an des soins qu'il a donnés à ces vers ainsi que
de la communication qu'il vient de lui faire au sujet
le ses procédés d'éducation.
M. le Président fait observer, à ce sujet, que les faits
'xposés par M. Gathalan concordent entièrement avec
^ux qui ont été signalés par M. Guérin-Menneville à
la Société centrale d'agriculture, touchant les grainages
lans les pays du Nord. Cet éminent sériciculteur a
constaté que, dans les contrées froides et où les éduca-
tions se font par petites chambrées, les œufs produits
étaient parfaitement sains. Il voit dans ce fait la possi-
[)ilité d'une régénération de l'industrie sérigène, sans
Tcourir aux exportations à grands frais de graines
les pays lointains. Le grainage se ferait dans le Nord,
a production de la soie dans le Midi, auj^rand avantage
*éciproque des deux régions.
— 320 — .
Du reste, uous avons eu déjà, dans le département,
plusieurs exemples d'éducations parfaitement réussies
<lans des localités relativementTroides, où elles n^étaient
en quelque sorte qu*unc exception et où, par suite de
cet isolement , répidémie n'a\ait point sans doute pé-
nétré. Dans d*autres localités, d'une exposition privi-
légiée , cettaines chambrées , objet de soins spéciaux et
intelligents, ont également donné un excellent grai-
nage.
Nous citerons «^ ce sujet diverses éducations faites il
la Canourgue, à Ghanac, à îspagnac, celles de M. Mey-
nadier, de la Roque, etc. Nos vallées et nos pentes de
moyenne altitude seraient dans les meilleures' condi-
tions pour fournir de j?raines saines et fl*condes le^
magnaneries aux abois de nos Cévennes et du Bas—
f.ânguedoc, tout en se créant une précieuse et tuera-
tîVe industrie.
IfOMIlffATIOIfS.
Menlircs ttt«l«ire«.
M. De Ronchaud, conseilW de préfecture, à Mende.
M. \ iD\i. lîls, négociant à Serverette.
LoBS-le«SMiBi6r, 15 javi 1864.
Messieurs,
On constate tous les jours, avec une certaine inquié-
tude, que les campagnes se dépeuplent, et que la po-
pulation des grands centres industrielss^accroit déplus
en plus. La raison de cela serait facile à trouver. Un
salaire relativement plus élevé, des encouragements
- 3-21 -
plus nombreux, un genre de vie qui paraît d'abord plus
commode et plus agréable, voilà bien de quoi tenter
des esprits en général peu cultivés. Cependant aujour-
d'hui, comme du temps du poète latin, nous i>oumons
bien nous écrier : « 0 felices nimium sua si bona
« rwrint ! «► Que de déceptions en effet pour ces cam-
pagnarde devenus industriels , pour ces hommes-ma-
chinesd*une machine à vapeur ou d'un moteur hydrau-
lique I Eh bien! Messieurs, combattre cette tendance
d'émigration par tous les moyens possibles, prouver à
la population des campagnes que ta vie des champs
>-aut fcîen celle de Tatelier; apprendre au cultîTaleàf
à dojiibler le produit de ècè terres, par une culture de
plus en plus intelligente ; faire comprendre à tous
eiifln, qu*on peut se passer des productions de Tin-
dustrié, tandis que celles de Ta^'culture sontindispen-!
sables ; voilà, si je ne me trompe, un des buts pi^lnci^
paux que doivent se proposer les Sociétés d'agricolturé,
noble but auquel je vous remercié de m'avoir associé.
Je ferai tous mes efforts pour me montrer digne de
l'honneur que Vdtis me faites..
Perraettez-^moî ntàititenant, non pas de vous parler
du Guano que vous connaissez tous, mais de deux
essais que vient è" en farréf it\ un riche propriétaire,
M. Wîilard. H a mélangé 100 kilogrammes de cet
engrais avec 300 kilogrammes de terre fine, puis il a
étendu le tout sur un terrain d'ewviron 60 ares. Sur ce
teMàfk ainsi préparé, mais couvert de pierres et formé
d'un espèce d'argile rougeâtre sans consistance, et
comitie <m en rencontt'e sur les flancs de quelques-unes
de nos montagnes, il a semé du sainfoin. Malgré les
pierres et la mauvaise quaUté du terrain, cette plante
— 322 —
a levé avec tant de rapidité, et poussé avec tant de
vigueur, que quelque temps après elle faisait borne
avec le sainfoin du champ limitrophe. Le propriétaire
de ce champ disait à M. Willard : « Mais ça tient du
« prodige. Nous avons ensemencé le même jour, et
« votre sainfoin est deux fois plus long-, deux fois plus
« épais que le mien. Il y a, bien sûr, quelque diable
« par-là dessous. »
On ne a'aUendait gaère
à Toir le dîable en cette affaire î
Cela ne m'étonne pourtant pas : la Comté est ud pays
à légendes. Elle emploie le diable à tant d'autre choses^
pourquoi ne remploierait-elle pas à faire pousser le
sainfoin I....
Le second essai a été fait sur un champ de blé. Les
proportions du mélange étaient les mêmes que ci-
dessus, et le résultat a dépassé les espérances du pro-
priétaire. Il y avait surtout un endroit dont le terrain
plus humide ou moins bon donnait toujours une ré-
colte plus chétive. Là, le blé était plus formé, les
plantes moins nombreuses, la paille moins longue, les
épis plus grêles. Cette année on ne remarque auciue
différence. Le blé est partout le même. M. Willard m*a
assuré que c'était la première fois qu'il le voyait ainsi.
Je vous transmets ces deux essais du Guano à titre de
renseignement. Vous jugerez vous-mêmes s'il y aurait
utilité à remployer chez nous.
Agréez, je vous prie, les sentiments avec leaquab
j'ai rhonneur d'être ,
Votre très-reconnaissant et tout dévoué serviteur,
G. E. COURNUT.
— 343 -
REVUE AGRICOLE,
Par M. DELAPIBRBE, présideiil.
Perte» •ccaelennéee par le» eani
terrentlellea.
M. Uervé-Mangmi , dans un mémoire qu'il a présunti^ h
i* Académie des Stiences, calcule que, dans l'espace d'une
^laie, la Dumee a charrié 10,770,313 mètres cubes d'excel-
teiileiare, di poids total de plus de 17,000,000 de tonnes,
prise €■ eiier an terrains supérieurs. Cette rivière entraîne
doue chaqK aînée un volume de terre équivalent au sol pro-
<»€« de 3^M hectares, et, en cinquante ans, l'équivalent de
i» tmearMe 4e tout un département.
Oa laii par œl eiemple quelle est l'immense utilité Ae U
coMlkin <■ sol des montagnes par le reboisement.
■enëcMeat ûm Mé.
V^B k Jounal d'agriculture U Sud-Eêt , la Malifti"
^PMtkifidcaieit mojen <tai Mé, par hedare, |*oiif \h
^^■■i i*ebSeiiic,à K^ 7*
CMkniMeilieptashaii;
»arkifjpMiciwitdefaL(tttfe,à 0^ Ç7'
5^k dâpMeaeirt qn puMlnile OMmifr.
t les BOieKd'asfMeaier celle pn^deeliM «ar
for Xtiftvmm^âm 6^ t^hv^^rer^
— 324 —
que 9^ 55' à riioelare, M. Bodia, directeur de la ferme-écol
de Trois-Croix, a porté le produit de son domaioe successive
ment à 20, à 30, puis à 36 et même jusqu'à 41 heetolitres
rtiectare ; il a par conséquent quadruplé la préaiÂJtJon.
On pourrait citer de nombreiLX exemples de terrains amen<
à produire 30 hectol. à Thectare.
A Yincennes, dans la f(^£m^ impériale, on obtîeni S
hectolitres.
M. Danicoqrt, yrès Orlé^uis, a gt)l^a3pi»pc|Al^.;4^anel
en Angleterre, jusqu'à 51 l^ectol, Ce$ ijeux riches productioi
étaient dues au choix de semences améliorées.
Pour atteindre de pareil^» résultats, U t^^i^ ; - ^
Labourer profond ; on ram^ ^insi à la ^rf^c^ des temif
nou épuisés par des réc^U^s ^uccf s^veçi. Lçs b^ur$ profiMnd
font que lesraciQes tallept uiieux» que le tarrai»,aipfi#,diraiiH
écoule mieux la pluie, et laracii^» plus prcIcwMiiéiiicM^iilQiKiéc
craint moins la >éçbQrçs^.
FuQ)er abondammaut et non pas à moiMé. Nq psn mM
trop de semences; 125 litres ^(Bseut, par beçiare. . ; i i
Herser les blés au printemps, et puis tes rquleç, : ,,
Bien choisir les semences ; c'est le pojpl te plus inwQrta^l
De la place de TaTOine 4iim# l'aBsolemeai. —
AYaniage de l'aUeruance des ealinrea.
Dans le Bulletin de la Société industrielle d'jinfanr» H
Bodiu, directeur de Técole d'a^^riculture de Reûnes, UHL ob»
server que c'est presque toujours après une récolte de fronéD
ou de seigle qu'on sème Tavoine. Il en résulte i|oe, dansées
conditions, l'avoine salit beaucoup la terre en facilttanC bi pio
pagation des laauvaises herbes qui ont graine dans le fremMK
si c'est une avoine d'hiver , le labour donné immëdiateinett
après la moisson met en réserve dans le sol les graines qui (M
trouveront tôt ou tard dans des conditions fovoraMee à km
développement. Celles qui ne sont pas enfoncées titip prolto-
— 3K —
ënM T^Bt UMtr «pcr ravMh^. ^ les imo^er» H tk^il Im
cikirelciirfmitlen.
Si c est uae avcMiie de priaiemps qui di>il siKH^^ktor au fnniUMil
oa»seifie,le labour d'aïuoome sera HMtm^ un (Hiissanl nioyon
decoDserratiOQ pour lesiiMiinraise!^ gnùm^^; puis, m priuUMupn,
tonqo*mi donoera le second labour de «emaillo, on rauh^uor»
lessemenees qui serimt dallis les meilieureH conditions do v<^*
(séuten. En semant l'avoine aprte une aulre cM^ilo, on Hill
dOBClametlIettre réfterve de mautaises graines, qui, mucooshI
veneat ramenées à la surface du sol ot dans des cln^onstiinrcK
fn-onUes à leur végétation, lèvent, se développent et InA^Mloril
lesciiltnres pendant plusieurs années, et, niosi quMI nrrive
touoonqnBd on fiiit se succéder imnriédiatemonldenx ri^rénlêH,
os aimyiae tous les sarclages et tous les binages qui nurulinit
été pratiqués antérieurement sur les plantes sarclées. (!eux*rl
constiUM»! 4ës-lors une dépense en pure perte.
UfMIdoueiiroserife absolument favolné nprH mir* dutrc
céréale. Sn mdement d'aHleurs, après les autres récolt^*H,
setroaceboBODuppItts élevé. M. Bodin elle à vAt suj<;td<;H lajlH
signîfcatt^:
UadiBpée 3 hectares 33, après betteravr^n fum/'**s, orjfft
sans eip» « 1rt«e. a produit 196 hectoL, soit ÎW hi*AUA . \m'
hectare: Ibf %eF aimnt atteint presque la hauteur d'un boffifri^'
^n >** Anç* de î hectares \% après la \ï\hi\*^. r^itali^/ii, %
pwWtIftiBCioL. soit 52 heetoL à fb^j^tar^, Vaï émîï\i d^
**«tBt5i. apref betteraves, dans une partie, et /4m>ux fa-
nés fcKTa*^ a prodwt «l hecirf., w* M h«^^. i X\ï^a:
tm.
h» 1? 1^3» ordre d*îdée^ . %. l^nivA ui^ale da<*^ U
f^atL h- WÊÊd-EsL Iç tut siDiaot omatut \fiTKm^wt^ et t>-
^«■^ifTaliÇTBaBf» d»?« cuHurç*>.
B nor arfei^ am çininu» d*- RnkuMk un doiuaib*- di^ii
u*^ WT* d*r lerr* tf'irw' *;>f»uleiaiii*>f d^ 7 iPî^lat'-^ft .
^ ïïsân-^^air»' L*-f *H*niieuitr \nt\;t*i> a li ':uliur*r dv
— 326 —
trop coucinuc de celle céréale sans fumure, quoiqu'elle u*y fiikt
emblavée qu'une année sur deux , après jachère , qii*elle ne
rendait plus que 4 à 5 hectol. à rbeetare. Il la sema en sain-
foin et en obtint , Tannée suivante , sans le secours d*aiiCQn
engrais , sauf un plàtrs^e , environ 96,000 kilog. de fourrage
sec à rhectare ; ce produit s*éleva , au moyen du plfttre , pen-
dant quatre autres années, jusqu*à 100,000 kilog. Celte prairie
artificielle fut alors défrichée et reçut deux semis de fromeni
successifs, dont le rendement fut de SO à 35 beetd. à rhectare;
ils furent suivis d*une récolte de vesces d'hiver qui fut eoo-
sommée en vert , puis d*un autre froment aussi productif
que les deux précédents , et les mêmes procédés employés
depuis, ainsi que sur d'autres parties du même domaîne, con-
tenant les mêmes éléments calcaires, ont toiqours donné des
résultats aussi avantageux.
Nécessité ée ééTclopper la cvliwe 4ss
foarrac^s.
Dans une séance de la Société d'agriculture de la Sarthe,
M. Dugrip a résumé les principaux avantages par lesquels,
indépendamment de l'heureuse infinence qu'elle exerce sur
l'amélioration du sol arable , se recommande la production
d'abondants fourrages. Non seulement, dil-lK le développement
des cultures fourragères permet d'élever et de nourrir un plus
grand nombre de bestiaux sur lesquels le fermier trouve un
profit clair, mais il procure une masse de fuinier plus consi-
dérable qui fait produire plus de blé ; la différence est très-
grande pour un fermier de récolter 40 hectol. de blé sur un
hectare , ou de les obtenir sur une étendue quadruple. Dans
le premier cas, les bénéfices sont très-grands ; dans le deu-
xième cas, au contraire, le fermier couvre à peine ses frais ;
une seule mauvaise année le ruine, cela est facile à compren-
dre : les frais de labour sont quatre fois plus grands, il &ul
une quantité de semence quatre fois plus considérable.
— 327 —
Si, par uive cause aimosphériquc quelconque , le blé réussit
mal, le profit donné par les bestiaux , qui , dans ce cas, pren-
nent une plus grande valeur, rend la perle moins sensible
pour celui qui possède de grandes prairies naturelles ou artifi"
cielles. Lorsque le blé manque, la perte du grain est augmentée
de celle de la paille ; loin de trouver une ressource sur les
bestiaux, le fermier est obligé de s'en défaire, n'ayant pas le
moven de les nourrir.
Un nouveau fourrage , le Brome de Scbrader, a fait son ap-
l>arition dans le monde agricole, où, s'il faut eu croire les
organes de la presse, ses hautes qualités aidaient produit quel-
que sensation. Jalouse de concourir à la propagation de toutes
les tentatives de progrès, la Société s'est empressée de faire
venir, pour en essayer la culture dans sa pépinière, de la graine
de cette plante, dont elle a d'ailleurs fait une distribution à
plusieurs de ses membres.
Le Brmne de Scbrader est signalé comme étant une graminée
vivace, originaire de la Caroline. Cette plante^ vigoureuse,
rustique, dont les racines s'enfoncent de 90 à 35 centtm. dans
le aol, donne une tige de 70 centim. à 1 mètre de hauteur.
Coupé comme fourrage vert, le Brome donne jusqu'à cinq
coupes dans l'année. La première peut avoir lieu de mars au
90 avril. Séché, il donne un excellent fourrage.
Vert 00 sec, le Brome est mangé avec avidité par les vaches.
Mis en comparaison avec la luzerne, il a été constaté qu'il
tJMiniit iO ^/o de beurre en plus, «t un beurre plus ferme.
Le produit, première coupe, est de 17,300 kilog. à Thectare;
les trois autres coupes ont donné 18,970 kilog., soit 36,270
kilog. en vert ; en foin sec, 12 à 13^000 kilog.
On peut cultiver le Brome pour le grain ; alors on aura deux
coupes seulement qui produiront 130 hectol. à Thectare, c'est-
à-dire plus que ne donne l'avoine ; mais ce grain pèse moitié
— 328 —
moins que celte dernière , il est très bon pour les aniinaux de
basse-cour, engraisse les porcs.
La paille du Brome cultivé pour le grain, est mangée par
les besliaux.
Un avantage de cette culture, c'est qu'elle nettoie le terrain
de toutes les mauvaises herbes.
Culture. — Lé Brome vient bien partont ; il préfère lès
terrains frais. Au printemps (mars, avril) sur un labour pro-
fond, on sème 200 litres à Fheclare; ou herse et l'on roule.
Le Brome lève au bout dé douze à quinze jours. Au bout de
deu.x mois, on fauche en vert.
La durée est de six à huit ans.
On doit rouler chaque année au printemps.
Bemtmetîon de l*alaclte et eu cliiiraMç^M a«
nio;^eii ée la machine à battre.
M. le docteur Herpin a communiqué à la Société centrale
d'agriculture le moyen suivant qu'il a employé arec sticcës
pour se débarrasser de Falucite et du charançon au moyen de
la machine à battre, et dont le résultat a été confirmé par les
obsen'ations de M. Ouérin-Menneville.
11 fait couper le blé encore un peu vert et le battre de suite
aussitôt après la moisson. En effet , à ce moment les œah de
Talucîte, déposés à la surface des enveloppes du grain ou de la
balle, ne sont pas encore tous ëclos, ou du moins le jeune in-
secte très grêle, très débile, qui est à la surface du grain, tf a
pas encore eu le temps de le perforer, de creuser le trou dans
lequel il doit se loger ; il peut être facilement détaché du grain,
blessé et meurtri par le choc des aubes du batteur mécanique.
Sur trois parties de blé. Tune qui, d'après M. le docteur
Herpin, a été coupée de bonne heure et battue îmniédiatemeirt,
n'a présenté aucune trace de piqûre tf insectes ; une antre,
récoltée un peu plus tard, et battue un mois après la moisson, a
laissé éolore un assez grand nombre de papillons d'alucite et a
— 3i9 —
en beaucoup de grains percés ; la iroisièuie, resiée eu gerbes
el en meules pendant ctaq mois, s*es( trouvée alors très chaude
cl fortement endommagée.
Pour cette opération le battage mécanique est incomparable-
ment supérieur à tout autre mode. Le choc violent des battes
ou des aubes d*un tambour-batteur, animé d*une vitesse de
500 à 700 tours à la minute, peut seul blesser ou tuer ins-
tantanément les ûLsectes, lorsqu'ils sont renfermés dans Tinté-
rieur des grains et protégés par leur enveloppe.
La machine à battre ordinaire peut aussi très bien servir
pour puiser des insectes les blés que Ton veut conserver. Il
suffit de faire passer le blé dans la machine à battre de la
même manière qu*on le fait pour les gerbes ; il faut y introduire
le blé en nappe mince de 4 centimètre environ d^épaisseur;
mais on peut utiliser toute la longueur du tambour-batteur.
Une lai^e trémie avec une porte ou une planchette mobile,
laissant une ouverture de 1 centim. de hauteur pour régler le
passage du grain, remplit parfaitement ces conditions.
Il est préférable aussi de disposer ou de croiser les courroies
de manière à ce que le tambour-batteur tourne en sens inverse
de la marché ordinaire, c'est-à-dire que les aubes frappent le
grain en remontant, ou de bas en haut.
Le choc produit sur le blé par les battes du cylindre batteur
meurtrit et assomme les insectes.
La vitesse du tambour doit être telle que les grains creusés
ou attaqués .soient seuls brisés, et que les grains sains ne soient
aucunement cassés ni endommagés.
Ob peut ainsi nettoyer, et cela beaucoup mieux qu'avec le
(anre et le& pellêtages, 100 hectoL de grains par jour. L'opé-
ralkm, répétée deux ou trois fois, à quelques semaines d'inter-
viUe , et phis souv^t si le blé s'écbaufTe , débarrassera corn-
plèieaienl le grain des insectes qu'il p^rrait renfermer.
— 330 -,
^ouTrlIe m^llioile de tmnmge povr les prairie»
arlifleieiles.
Noos avons fait cooDaitre (1] une méthode de fanage pour
consen^er aux plantes fourragères foliées, telles que le trèfle,
sainfoin, luzerne, etc., leurs feuilles et leurs fleurs, partie la
plus nutritive et la plus savoureuse de ces végétaux. Un antre
procédé ayant le même objet est recommandé par M. Gaud,
ingénieur agricole.
Une demi-heure après la fauchaison, des ouvrières viennent
secouer et répandre les andains, afin (jue Tair les pénétre pk»
facilement ; le soir , sur les quatre heures, on faif passer le
râteau (de préférence le râteau à cheval), pour ramasser le tout
en forts rouleaux bien serrés. Le lendemain matin, deux
femmes,^placées Tune devant Tautre, ouvrent ces rouleaux à
Taide de fourches, afin d*y faire pénétrer le hâle ; le soir, ces
ouvrières, armées chacune d*un fauchet , ferment ces rouleaux
en les tirant sur elles et en feur faisant faire en même temps
un demi-tour, pour que la partie qui se trouvait en dessus se
trouve en dessous, et que le fourrage vienne se poser sur un
terrain qui. a subi pendant toute la journée Tinfluence du
soleil. Le jour suivant, même travail d'ouverture le matin, de
fermeture et de culbutage le soir, jusqu'à ce que Ton juge le
fourrage bon à enlever.
1^ purin est formé par les urines dont la litière est impré-
gnée. L'agriculture n'a peut-être pas d'engrais plus puissant,
aussi faut-il avoir grand soin de ne pas le laisser s*écooler dans
les endroits où il deviendrait inutile, et même quelquefois nnî-
sible, comme dans les mares , dans les puits , et le long des
écuries, où il attire, en été, un grand nombre de mouches qui
tourmentent le bétail.
a V. B. 1861, p. 167.
Poer obvier à ces inconvénienls ; dit Te Journal agricole (K*
^'iort, intitulé MaUrt Jacques , et rendre au fumier sa plus
l^rande richesse, il faut, si le lieu oii Ton veut disposer le tas
absorbe le pnrin , commencer par revêtir cet emplacement
d*une couche de terre glaise, qui empêche Tinfiltration. Ensuite
CD pratique au tour du tas une rigole ayant une pente douce
vers ûQ trou avec lequel on lui donne communication qui est
la fo$$e à purin. La rigole reçoit le purin qui s'échappe, à la
longue, de la masse du fumier, et le conduit en vertu de sa
pente dans le trou destiné à le recueillir. Quant la fosse est
remplie, on rejette, au moyen d*un seau, ou mieux encore d*un
arrosoir, le purin sur le fumier.
Faute de ces soins , le fumier perd , par la moisissure et le
blanc, la moitié de sa valeur.
Comme dans certains cas, surtout avec les vaches , dont une
seule peut produire en une année près de 11,000 litres d'urine,
la litière a de la peine à tout absorber, il est à propos^ s*il est
possible , de creuser dans retable une rigole qui conduise
l'excès liquide dans quelque bassin ou secoude fosse , d'où on
le prend ensuite pour le verser aussi sur le tas.
Enfin, pour éviter une trop forte fermentation et par suite
une trop grande déperdition d'ammoniaque, le fumier doit être
mis à l'abri des rayons directs du soleil.
Le vin die pelle.
Le vin de pelle, avantageusement signalé par M. Henriou
Barberaut à la Société centrale d'agriculture, qui lui a décerné
pour ce fait une mèlaille d'or à TefBgie d'Olivier de Serres, se
prépare au moyen d'un brassage énergique de la vendange
écrasée, efTectué durant 48 heures avec des pelles en fer ana-
logues aux ustensiles des brasseurs. Ce travail aère le moût,
laisse dissoudre une partie des matières colorantes et des autres
principes que renferme le raisin ; il suspend la fenncntation
tout en la disposant à une grande activité dès que le moût est
— 33a —
soutiré dans des tonneaux que l'on reiuplit aux 3/4>de leur ca-
pacité. Ces tonneaux sont fermés immédiatement ensuite avec
une bonde hydraidique qui assure le facile dégagement du gaz,
sans permettre l'accès de Tair extérieur tant que ce dégage^
ment a lieu.
La dépense de la manipulation spéciale ne dépasse pas 1 fr.
par hectol. au-delù des fiai.s ordinaires.
Le vin est plus promptemenl livrable à la consommatioD» se
conser\'e mieux, offre un bouquet plus agréable et une plus
forte proportion d*alcool ; il se vend de 15 à 20 p. 1 00 plus cber
que le produit obtenu dans les mêmes localités en laissant en
repos la première fermentation s'accomplir dans les cuves.
Ver» à ••!€ ée Chiae.
Nons avons fait connaître Tinsnccès des graines de vers à
soie de Chine, vennes par voie de mer et par voie de Sibérie,
qui nous avaient été envoyées par la Société d'acclimatation.
Une lettre d*nn éducateur de TArdèche, M. Jouanin, insérée
dans le Bulletin de la Société d'agriculture de ce département,
annonce que ces mêmes graines , qui avaient également mal
réussi aux essais précoces , lui ont donné , placées dans des
conditions particulières, d'excellents résultats.
Il a fait éclore les vers à la vapeur d'eau et les a placés dès
leur naissance dans un Aiilieu humide , mais suffisamment
aéré, une cave en un mot , aBn de les élever le plus possible
dans les mêmes conditions atmosphériques que celles des lieux
de leur origine. Ces vers, dit M. Jouanin, sont devenus mag-
nifiques et ont parfaitement monté , sans présenter aucun
indice de maladie.
IVouTclIc» espère» de rerm à «efle sawage». —
Qualités des soles saoTases.
Dans la séance de rAcadt^mie des sciences du â5 avril, li
(iufhn-Monni*vi1U\ qui a déjà iatroiluit trois espères de vers z
— 33.1 —
soieviva»! sur le chêne, (le Bombyx Mylitta, du Beugale,
le BoNi6yx Pernyiy du nord de la Chine, et le Bombyx Yama
miiy da Japon) a présenté les premiers sujets, parvenus en
loropcd'un quatrième \tT à soie du chêne le Bomb\^ (An-,
therœa) Roylei, de Moore.
Cette espèce provient des hauts plateaux de l'Himalaya, sur
les frOBtières du Cachemire. Son acclimatation parait donc
li^ile daas le centre et dans le nord de la France, car le climat
des parties élevées de l'Himalaya ne doit pas différer notable-
ment da nfttre, et beaucoup de végétaux de cette chaîne cen-
trale de TArie, la pins élevée connue « prospèrent très bien
chinons.
La chenille vit sur un chêne à feuilles épaisses, le QuercvLs
i^Qli^ay qui a beaucoup d'analogie avec nos chênes- liège et
yense, et il est évident qu'elle pourra, comme les trois autres,
tee aUmentée avec les chênes de nos forêts.
Son eocon dillère de ceux des trois autres espèces par un
phtt grand volume, et surtout parce qu'il est entouré d'une
enveloppe également composée de soie d'un joli gris claii'. Os
cecons frais pèsent de 4 à 6 grammes, ou, en moyenne, 4 gr.
625 cliac.ue. Us sont entièrement fermés , et leur soie doit être
d'un gris de lin très clair.
U. Gaérin-Menneville a donné également communication à
la Société centrale d'agriculture de l'envoi, qu'il avait reçu, de
cocons du plus grand Bombyx connu, le B. Allas de Linné. Ce
serait, a-t-il dit, une acquisition très précieuse, car son cocon
est énorme et pèse près de 9 grammes. Sa chenille vivrait sur
ttw espèce d'éfrine-^inette de l'Himalaya, le Berberis Asiatica,
qui croiten pleine terre à Paris et qui paraît facile à multiplier.
M. Guérin-Menneville espère pouvoir l'alimenter d'ailleurs
avec notre épine-vinette commune , comme aussi avec les
feuilles de plusieurs autres végétaux, tels que le Cognassier, etc.
ï>»» la même séance de la Société centrale d'agriculture,
M. Gnérin-Menneville a présenté, en donnant des PNplicatiows
2V
~ 334 —
sur les qualités de chacune d'elles , des échantillons de soie de
irfusieors vers sauvages d^à introduits en France.
Le Bombyx Mylitta , originaire du Bengale, donne, dans
toute rinde anglaise, la soie Tussah qui entre dans la confec-
tion des fameux foulards de Flnde. Cette soie, filée en France
avec des cocons provenant du Bengale, est beaucoup phn ré-
gulière et plus belle que celle qui nous arrive de TOrienl.
La soie du Bombyx Pemyi, qui vit sur le chêne dans les
i^ons tempérées et froides des provinces montagneoses de
la Chine, d'où lui vient son nom de Chmn-txee^ c'esl^nlire
ver des monughes , est tout-^-fait semblable à la soie Tus9mk
du Bengale.
Le Bombyx Yama-mai, originaire du Japon, où il vit égale-
ment sur le chêne, dans des localités élevées et assez finoides, et
dont le nom veut dire également ver de montagne, donne ane
soie de qualité supérieure, qui ne diRre presque pas de celle do
ver du mûrier. Cest Tespèce dont l'acquisition parait ta pins
précieuse pour la France ; d^ die y a doomé dThearenx ré-
sultats, ainsi qu'en Italie, en Suisse et en Autriche.
TramsTaneaieMt û%m ai^elll»».
M. llamet, dans le journal VxpicuUeur, donne les expli-
cations sui^'antos sur l'opération du transvasement des abeilles,
qu'il considère comme Tune des plus importantes.
Dès qu'on se propose, dit-il, de chasser les abeilles ou les
transvaser, il faut projeter une certaine quantité de fumée à
rentrée de leur ruche, soulever celle-ci • enfumer encore ; pois
enlever cette ruche , la renverser sens dessus dessons et la
coiffer d'mie ruche vide. L*enfumage des abeilles doit être pins
ou moins fort, selon Tépoque à laquelle on opère ; au début de
la campagne, au printemps, lorsque la température est encore
fraîche et que les ruches ont une certaine quantité de coavaifis,
ilfaut peu enfumer les abeilles pour les maîtriser; elles sa
mettent bientôt en bniissement et leur chasse est &rile. iiai»
— 335 —
tn éié^ lorsque la chaleur les a rendues plus vives , il faut les
eofooier d'avantage pour obtenir Tâal de bruissement. A cette
époque, on se trouve bien d*^ooter un pen de chiffon nitré ou
de vesse de loiq) à la nuitière qu'on emploie pour produire la
fumée.
Lorsque la ruche i transvaser a été j^cée sur un tabouret*
dépaillé, sur un tonneau défoncé, ou établie dans un trou sur le
sol, el qà'Mt a ff«ç« «ne rueiie vide dans laquelle doivent loger
les abdUes , les deux ruches sont enveloppées à Taidc d'un
liage. L'enveloppeiMiil n'est pas indispensable ; certains pra-
ticîeiis n*eft usent pas. Mais si le temps est orageux, si les
ibeUles sont irvitéês, si l'on craint leurs piqûres, il est bon
d'esvek^per les raches pendant les premiers moments du tapo.
tage ; aa bom deft à6 ainntes, lorsqiÉ'on entend que le bruis-
seoKat se bit et ifse les abeilles montent, l'opération marche
phis vite en enlevant le linge et en découvrant une partie des
n;oas4e b roche à transvaser. En même temps qu'il tapote,
To^Aratenr patt sonffler sur les abeilles pour les contraindre k
monter; on fvit que, dans cette circonstance, le souflle peut
ivsqifà un certain point remplacer la fumée ; le fumeur peut
eo^yerlapîpe.
La radie sopérieure est reculée successivement jusqu'à ce
Vlék ne iMcte plus que par nn point à rmfërienre. Les abeilles
settrigent fcn ce point et montent plus vite que lorsqu'elles
BctiiatpanluluHaière. Si un certain nombre s'obstine k rester
ealif iesofUBudaas le iMid de la mche, on dirige l'entanoir
Fnr fne rupA^ion mardie vite, a faut que la fîflnée vienne
*sccMB du tapotement. Aussi toute ruche percée, que l'on
(Mit «rus
Mèneé dans lequel ou a pbeé un fta-
en beaucoup moins de temps et plus com-
HMie dans laquelle ou ne peut bire passer la
la ruche supérioire de cAté, la tanée peut
m les afcelBes éé^à moulées. Pu reste r o -
li Mis tupéfletM i «Frite ou i #miif. viou
— S36 —
que les abeilles et la l'uuiée se porleot plus d*un coté que ie
Tautre. Voyant ee qu'il fait, son opération est plus certaine et
plus accélérée ; en douze ou quinze minutes au plus elle est
achevée. S'il est exercé et aguerri, il n'emploie pas le masque
qui, par la chaleur qu'il procure, devient très Saftigant lorsqu'on
a un certain nombre de ruches i transTaser.
CoattomnailoM émm abeilles ipeadaMt l'iilrep»
Dans une des séances de la Société centrale d'agrieultare,
M. Vignole , ainsi que le rapporte la Revue d'économie m-
raie, a déclaré qu'il résultait des observations qa*il avait fidtea
pendant l'hiver, que la consommation moyenne de ses nidies
avait été de ô kilogr. 87 gr. depuis le 10 octobre jusqu'ait 4*^
mai* Cet agriculteur a constaté qu'à populations égales, le»
colonies logées dans les ruches en petit bois ont consommé
plus que celles logées dans les ruches en paille ; la différence
était de 1 kilogr. Il a constaté aussi que, dans les transports
qu'il a exécutés en octobre, la consommation avait été plus
forte que dans les ruches laissées au rucher, et les grandes
ruches ont consommé plus que les petites, celles en bois plus
que celles en paille.
La consommation a été de 8 kilogr. pour les ruches en petit
bois, et de 6 kilogi*. pour celles en paille. M. Vignole pense
que la consommation occasionnée par les transports d'arrière
saison a lieu en pure perte pour les abeilles, tandis que ceux
faits au printemps provoquent un développement de couvain
favorable à la prospérité des colonies.
iffrleeiee.
Nous reproduisons l'article suivant du Jowmal d'agrie^U-
ture pratique.
Trente-huit des principales Sociétés agricoles de rAilemagiio
ont pris des mesures pour que les jeunes gens, moais d*iin^
— 38T —
\turt de crédit d'une Société affiliée, soient reçus, moyennant
équitable indemnitéf pour un jour ou deux ou même plus long-
temps, s'il est nécessaire, chez les agriculteurs et dans les éta-
bissementâ de teelmologie agricole représentant le plus par-
bitemeot la pratique de la contrée.
L'association ne borne pas son action à T Allemagne . M . Koltz,
secrétaire général du cercle agricole du Grand-Duché de Lu-
xeroboarg, est autorisé: 4 ^ à recueillir les adhésions des Sociétés
agricoles de France qui désireraient faire partie de l'Association ;
2^ i fournir aux personnes qui voudraient entreprendre des
voyages agricoles et qui seraient nanties de lettres de créance
d*w comice agricole, tous les renseignements qu'elles pour-
nient désirer. Il suffira pour cela de lui adresser copie de ladite
lettre» en indiquant le pays que Ton désirerait parcourir et la
brandie d'agriculture que l'on voudrait étudier plus spécia-
lement.
SCIENCES ET ARTS-
FOUILLES DE JAVOLS.
COMPTE-RENDU
Par M. Delapierre , Président.
Des fouilles, ayant pour objet les recherches d'anti-
quités romaines, ont été exécutées Tan dernier à Javols,
aux frais communs du département, de la commune
et de la Société. Chargé par M. le Préfet de la direction
de ces fouilles , je n'ai pu jusqu à présent , à raison
— 3;« —
croccupatioQs exceptionnelles, rendre compte de leur
résultat autrement que de vive voix. En voici l'expcflé
sommaire :
On a d*abord exploré le terrain faisant suite à eeloi
où avait été découverte, lors des investigations primi-
tives, la colonne de Posthume. Il y a été trouvé :
1*" Une colonne en calcaire exotique, brisée en trois
morceaux, d'une longueur totale de 4 mètres, n'offrant
d'ailleurs aucune particularité ;
2^ Trois ou quatre médailles ;
3"" Un mur, d'origine romaine, qu'on a suivi mur une
certaine longueur. Mais bientôt on a été arrêté ptr
Teau qui se reneonirait à une faible profondeur et n'a
pas permis de pénétrer plus bas que 1* 25^ Après
une semaine de travaux, on a été obligé de se trans*
porter sur un autre point, contigu à celui qui avait déjà
été exploré en 1857.
Là les fouilles ont mis à jour divers murs et un
aqueduc se dirigeant vers un bassin précédemment
découvert ;
Des médailles, en nombre de plus de vingt, une
entr'autres à Teffigie de lempereur Sévère :
Des fragments de mosaïque ;
Un fragment de statuette en marbre blanc (fig. 1) ;
Deux doigts d'une statue de bronze (grandeur natu-
reUe) ,fig. 2) ;
Divers ustensiles, tels que lampe ^fig. 3) ; style,
(fig. 4) ; spatule ^fig. 5), etc. ;
De nombreux débris de marbres et de poteries ;
Des bois de cerf, des écailles d'buitres, etc. ;
Tous les objets de quelque valeur, qu'on a pu trans-
porter sans trc^ de difficulté, ont été déposés au
— 339 ~
Musée ; ils se trouvent figurés sur les planches ri-
jointes ;i).
Si ces recherches, Décessairement restreintes, à rai-
son de Texiguité des ressources , n'ont pas amené de
découverte comparable à celle , par exemple , de la
colonne de Posthume , trouvée lors des premières
fouilles, dlas ne semblent pas toutefois indignes d*at-
teution. EOes atttsteot une fois de plus la prodigieuse
richesse de ce sol qu'il suffit à peine d'entr*ouvrir pour
en faire surgir les inoombrables vestiges d'une civili-
sation qui» au centre de nos montagnes, étonne par sa
splendeur. De puisianti wcounigements doivent en
résulter pour des explentions ultérieures, entreprises
sur une plus yaste échelle.
Un fait dont nous sommes frappés à Toccasion des
différentes fouilles pratiquées à Javols, c'est que parmi
les médailles, qui ont été déeouvertesen si grand nom-
bre, toutes , sauf quelques-unes de date relativement
récente , sont d'origine romaine ; nulle monnaie ,
à notre connaissance , ne s'y est rencontrée des
temps Mérovingiens. Cette particularité ne serait-ello
pas de Mlure à jeter qndque jeiar sur l'époque , au
moinsafpraûmativi, où JKwlniili dtée Gabalitaine?
Elle i il MMeombar sans 4Mtti wn Vvm des grandes
invarisis èi cinfaième siècle. C'est en effet tei's le
sièctoinhaBt que commencent d'un autre côté à pa-
raître tes Itiens Mérovingiens des ateliers monétaires
deBanassac. Une pareille coincidenoe nous semble,
pour Tapprécialian d'une ém gnaaMona laa plus obs-
cures de naaarigiQes locdes, d'une haute signification .
l) On iféwiaaMices mêmes planches divers aniros o^j««ti« provoiian!
i'sfoaillfs aDtérieiir^m«*nt faite* a JavoN.
— 3*0 —
ne
- 341 —
S
rig. s.
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— 3'jG -^
— 349 —
^«i OBI «te obliges an pori^i à Meude de l'afoine, tuiu el paille :
Uie 4e CM denrées à U Saiul Jeio e( à U Saiul Michel. - As
«mUée des Doubles. — Deux Baîllis «llernitirs en Gé? audan —
Bitikékaiy Tardiea , Seigneur de Sejas , parnî les réformés. —
Ah|nnUeu de Prançois BardoQ el Jean On Alaa , de Ckaua€ —
Mitls %wi ae ae préaenlaat aux rerues que pour faire nombre,
M \^l a'oal pas des armes en propre, ou changent ^ leui gré de
««■pagrie et s'absentent fana permission. — Eèglemenl détaillé
f*>v !• ffards de Sainie-Bnimie ; diseniers, cinquanlenters . etc.
— àbieraiien de Slaise Ver.iier, praticien du Malaicu. — A\i8 à
TEfèquede Rodei ei an Sire d'Estaiog d'aller battre le furC de
I*s1naf, sur la frontière du Gévaudan — Avis des nouTeaot mou-
^^neoU des reformés dans les Cévennes et en Rouergoe : « osto-
cation de ban et arrièr^-ban.
Le leademain, huictiesme dud. mois, auoiis reiou de
la part de Monsieur De Joyeuse, instructions et ordre
comme toutes choses doibuent estre legh^es au pn^sonl
diocèse parled. Seigneur, de teneur :
Le Vicomte De Joueuse, cheuallier de lordre du Uo>,
•'i^iï/Uaino de cinquante hommes darmes de srs urdou-
liiuii^es, et lieutenent yeneral pour Sa Magestc au pays
el ^[ouuerneinent de Languedoc , ayant eu commandr-
nn*nt de Monseigneur, Frère du Roy et son ru»uteneiit
l^eneial de nous achemyner vers luy avec les forces
quauoDsau présent pays et gouuerncment de Langue-
^. après auoyr pourueu a la seurete des villes dud.
W»» et .estant tenu de nous y acheminer auer lesd.
forces et nous despartir dud. gouuerncment; oheyssant
<ui commandement dud. Sire, représentant la personne
^ Sad, Hagcste, auant le despartement, auons estably
lordre que sensuyt pour la conseruation dud. paysiii
son obcjfssance, et ce, par laduiset communication de
messires les premier el second prcsidens Fabri, Saba-
li^^r, Ouuryer et Ve/ian , conseilliers , el Durant et
'>5
— 350 —
Sabdtf^ry* ^duocat et pro€Ui*eur gon^rauix ou la court
de Parlement (lé tholozé, depputes par lad. court, et
du Siie de Bellegarde, aussi cheualier de lordre du &oy
et cappitaine dé cinquante hommed daranes de ses or-
donnancée , cotnmandant en làbsc^nce de Hotlsiétir le
IVUresehai de Dampuiïle éi de nous en ïa ville el àènés-
chaucee de Tholoze et de Lauragoia pour U fakA des
afifies, et des sieurs De Scîpion Vicme^at, capitaine de
cinquante. hommes darmês, be Sarlabons, maidtte du
camp, et De Villeneufue» lieutenent de nostred. compa-
nie, cheualier de lordre du Key ^ et de m/ «Mian Dtl-
benas, seigneur de CoUias, lieutenent gênerai en la
Seneschaucee de Beàucayre et Niâmes :
Premièrement auôhs ordonne la charge hud. Sirû fté
Kellegarde , suyuant ausàt t^s lettre^ t)ataht(!'s àé Sla
Mageste, de commander generàlletnent en labiteâcé Ae
monsieur le Maresbhal Ût^ îiavtipïSWlb et liOits , ett ta
présent uille dé tholo2e et ez Sehëschaucees dud.
Tholoze et pays dé LauMgbys en ce qui touché le faict
des armes soubz les lïiôdiiAcâtiotis conté'Anè^ ez krgts-^
très de lad. court.
f:t daultant que aud. pnjs ontete fotctés )VliMîèurd
companies de gens dé pied et de cheuàl de^ te cOolv
niencement des troubles 'àuH fins deffrei^el* leH dooreèè
et inuasions des enhémys du Roy, lescïtretleë Viufetil
sur le peuple, et la plus part sont inutiles, lèd. siéttl*
De Bellegarde fera fayre la reûeue de toutes M»d. totih
panies et rap[>ourtera le tout aud. Seigûe*t t^rëfnt^
Président poui" , pat* lofdohnance dyfeelte fco*ir>, en*
tretenîr ou casser relief^ que par feuh ensMrilliHkiéM
sera aduise.
Et sera de besoing ([U^ tesd. Seigneurs u!féHt hAteHi-
— 3*J —
f^Dce avec les si^ir» Eues^M dAU)} « et Daintut^ ^
commandans generallement , cest^ led^ Kuesque au:
dioc68e dAU^y» et lad. %imf Daaibres, au diof^e^ 4le
Lamor, et par kduis dieeulx eatablir leagaraisoDs qu^:
seroit neceaaayres ausd«. diocèses, ensemble 1^ cs^i^
taines et nombre des soldatz. ' .
Sera aussi eslu ung personnaige de quialité n^uise
par lesd. Sires Premier Président et de Beilegsrde, qui
aje la sorinieûdaaee de tottt le pi^ys de Foix« et aog
aultre, du pays da Laurâgays et eu aduisdesd* d0p^>
pâtes» establyrlesgaroisons nécessaires et faire eliec-
lion deschefz; le tout par laduis et ordenuance de lad.
C4ÂÊTL
El pour Je regard de la garde de la pt^esent fille 4^
TholoM^ cappitalle dud. pays, seront par lesdi. aieurs
Premier Président et De Bellegardei et par erdonnance
de lad^ court de Parlement, mises en UA^ yille» com»-.
paayes estraiogieres « jusques a ue quoo puisse venir
la dîaposîtion des aflbiresret aptel chemin Ma prem^
droAt
Etotfltreee, seroot di^esseee deux eompagnies de
gène a «dioTal , des babitaos de lad. ville^ qui nauroM
aolcune Mie ; et leur pôuruoyroot lesd. Sires Prefti«-
dM( et De Bolle^arde de cheCx par lordoilnance de laA.
eoartpour leur coJâmanderqui soyent e^iperimeotes et
aeUateurs du service de Dieu et du fioy ; 4csquels fieront
oortdgyea aelloa lestât queii sera faict.
Slaeroiit mises les garnisons tant de cheual que de
pîftd ao pluapres den ennemis du Boy « afin dempecher
lot oourees dead. ennemys du Roy.
JBIdetoitteB lesd. fonées sera dresse ung esial a ce
qiMO puisse seauoir quelles sont et de quoy o» m pMrra
— 3foÉ —
prenalloyr et styder au besoing, et a ce 'aussi que soit
pourueu a leur solde.
Sera deffendu aux cappitaines/ qui seront' ^n |^oi-
son dans les villes , de prendre ny recepuoii* eâ letiris^
companyes, aulcuns habîtans des villes ou ils'seroDt
establis en garnison, sur peyne desirë casses. -. ' " -^
Et daultantque led. pays ne poUit^oit iongtiement
souslenyr la solde necessayre et payemeïit des soldatÈ en
(lieniers, sera expédiant de charger les >'illes de la nour-
riture des cappitaynes et solda tzsellon te reiglement
quen sera iaict modereement et au plus grbnd soulll^^
gément que fere se pourra ; et neitcedcntta fourniloré
des viures de plus de quatre souls^ le jour ; et estal^ty
solde ausd. soldats, oultre la nourriture, pour.môis
nexcedant la solde plus de trois ]iures,i'einioîBgs:dî
fere se peult ; et a lequipolKent tes chefs (tes cCMftfpdi-
gnyes; laquelle solde sera payée' par le tt^Borièr dé^
lextraordinayreou son comniiSfdes emprunta ordonneB*
sur chacun diocèse ausd. lins; feictes les rêuenes et
monstres quil appartient. Et aux rolles, les solduts
seront désignes par nom et surnom , et dn^ lieu de
leur habitation; et pour pouruoyr que né^Bdit faicfr
aulcung abuz sur lad. nourriture et les hàbitanir des
villes constraincts fournir plus avant qùb -èë' ifUé
pourtera le reiglement, sera loption des hostés de
fournir lad. nourriture scllon led. taux^ ou bietf
quatre souiz par jour. Et seradeilendu aux<cappîftfyiiié^
et soidatz de soy loger a sa discrétion, ams touHendént
par les bilhets des consuls des villes, lesquels l6^1b^
geront chez les plus nyses qui ontr moyen <ladiiltooer
lad. nourriture : et ou les habitans des viflès'ou seront
establies lesd. garnisons, si' trouueroîii par trop ^ur^
— 343 —
charges, leur sei*ont bailles ajrdes des villes et viliaiges
plus proches; de laquelle nourriture les habitant
desd. villes et viUa^^es, qui lâuront aduancee, seriont
i^embources* par tous les aultres habilans du diocèse;
et de tout aéra faiete esgalisation, comme sest acmiâ^
tume fere ; en laquelle esgalisation, pour esuitor fràiy.
et surchargeiau peupleiserafaicte compensation 5des
sommes que chacune ville ou villàige debura fournir
aiiec ce qiiil debfura rec0|Hioyr pour auoyr plus des-
pendu ; et.ne sâra mys sus ny desparty entre les:habi>^
tans de^d«..yîlHs et villalges que les sommes qiie se
treuueront estre ,nevessayre8 pour fere la récompense
a ceulx qui auront plus despendu, faiete la compensa-
tion susd. De quoy les commissaires de lassiette feront
uog evstat 9eUo0 lequel la cuilhette des deniers sera
baillée au recepn^Uf dud. diocèse pour en fayre paye-
ment a ceulx que seront nommes aud. estât.
Les^ chefs des diocèses et pays susd., seront tenua
de quinze en qoinee jours; fayre la reueue et visiter les
garnie^opSi» faisans cesser toutes oppressions et viollan-
ces, et chastier les soldats mal eomplectiones, ainsin
que le «^^ la requerra.
Demeurera neantmoings en la' faculté et discrétion
desd. si^ur^, Premier Président et De Bellegarde da-
uantaîgar ou diminuer les gajrnisons que seront asta-
blyes hors ^ad. ville de Tholoze sellon loccurrence
ées a^Tayr^ ; comme aussi fera quant aux villes ,
maisons et chasteaux, qae sera de besoing, ouuryr et
deamanteller, a ce que les ennemys ne sen puissent
preualoir. .
, Et Cachera led. seigneur De Bellegarde de saduan-
taigei; sur |es eni^mys le plpsqutl pourra,: san^totb-
— «« —
et compaif^yes esttblyes aud. pays pour le semiceée
sa Mageste, et conseraation dycelluy soubz son obeys-
sance, est ordonne aud. sire De Ceneret que, qoaad a
présent il suffira aud. pays, pour toutes garaisom, de
deux companyes de gens de pied aoubz la diarge des
cappitaynes Bressollea et La Gaze; dont iceile deBrea-
soUes qui sera de deux cens bommes aenlleDient èen
establye et aura pour garnison la TtUe de Marsejete,
pour la guarde aussi et conseraation dn lieu de OiaDtc,
sans foulie et oppression des habitans et aubjeets 4kid.
lieu de Ghanae ; et oelle du cappitayne La €aze, sem
de eent bommes et mise en garniseia ez Tîllea de Plorac
et Ispaignae. Pour le payement et solde desquelles
pour lailuenir, actendu les cbarges, folles, et oppres-
sions cy deuant souffertes par le pays et la pautirele
dycelluy, sera procède suyuant les ediets el ofd#B-
nances de Sa Mageste a la aaysie des biens rneuMes «t
immeubles, debtes et actions, et aultres quetoonques
de la preibendue nouuelle religion qui se sont abMOliS
desd. villes, bourgs et bourgades dud. pays pour Ml.
reli^on, pour, lesd. biens saysis, eryes, subasies„
estre adjuges, vendus et delliures, et les deniers pr^
uenans de lad. rente, mys ez maias de tel personnaige
receuant et soluable qui sera deppute par led* dkm Se
Ceneret et les qutlre commis des Estatz 4u {MTfs.
Desquels deniers, distribution sera faiete par led.
payeur, et ee, par les estats et ordonnancetf éud^ sise
De Ceneret , et dont led. payeur sera tenu réaéie
compte. Et ee feront les monstres desd. eampauyes
en présence dud. sire De Ceneret ou aultre qui M#a
par hiy commis, qui tiendra Hoh de compissayre, M
le greffier du lieu ou se fera lad. monstre» qni tiendhiL
— 389 —
lieu aussi de conterolleur pour lèxpedition des acquits
des payemens qui seront fournis au commis et payeur
desd. companyes pour sa descharge ; et ce , sans
[rrendre aulcune taxation ne frais, ny ayant aulcun
estât ordonne pour eulx ; et ce, pendant et attendant
que lesd. deniers prouenans de lad. Tente puissent
estre receus, seront lesd. gens de guerre nourris,
loges et entretenus aux frais et despens de ceulx de la
reli^n. Et quant au rembourcement de la somme de
(hnize mille liures que Icd. sire I>e Ceneret dict auoir
este fournie et aduancee par le passe par le receueur
et trésorier dud. pays pour les monstres, payement
et entretenemeat de trois companies de gens de pied
CT deuant establyes aud. pais, sera lad. somme prinse
et rembourcee sur le restant de limposition leuee par
Cbeu^llier, si tant elle se peut monter ; et le surplus
qui sen deffandra sera prins sur les denyers qui pour-
ront prouenyr de la vente des biens desd. de la reli-
gion. Et ou les sommes procédantes de lad. nature de
deniers ne pourroyent suffire au rembourc^mentde lad.
somme de douze mil liures, ce que en deffauldra sera
prins et leue jusques au complément de lad. somme
de doutse mil liures sur les deniers accordes par led.
pals aux Estats derniers. Qbant a la ville de Monde et
attitrés dud. pais que se sont cy deuant gardées et en-
tretenues soubz lobeyssance de sad. l^ageste a, led.
seigneur Mareschal, ordonne que le Bailly de Giuaudan
commis des villes feront (byre guarde et sentfnelles
aux portés et murailles dycelle aux habltans chacun
endroict soy respectfbement a tour de rolle, en la
mesme fbrme et manière que lad. guarde se faict en
toutes les bonnes villes de ce Royaulm(* qui sont de-
— 360 —
luuroes fulelle et soubz lobeyssaoce de sad. 3Iageste ;
et a ce fayrc, seront contraiiicts lesd. habitans par
condeiupnatioii damaodes, mulcte^s et aultr^s peyoes
arbitrayres. A quov led. seigaeur De Ceneret tieodra
la main pour, eoce, fayreobeyrsad. Mageste.Etquant
au desmantellement des villes qui ont este tenues
par ceulx qui se sont esleues durant les premiers et
seconds troubles, led. sire De Ceneret sera plus am-
plement aduerty de lintention et volunte de sa Mggeste;
et ne permectra ez villes» bourgs, et bourgades de sad.
charge que Ion eslise aulcuns consuls, scindicqs« pro-
cureurs, ny conseillers pour ladministration desrepu-
blicques qui spyent subsonnes daultre religion que de
la religion catholicque, appostollicque et romayne.
Faict a Paris, le treiziesme jour de nouembre mil ciuq
cens soixante huict. U. De Montmorency. Par mond.
seigneur, Viart.
Le vingtneufiesmc dud. mois, nayant moyen recou-
urer deniers pour fere fayre monstre a la companye
dud. cappitayne La Gaze, qui a faulte dycelle, estoyent
en dangier se desbander et laisser la ville deMaruejplz,
ou elle est en garnison, sans gardef que pourrait estre
cause de la perte de lad. ville, auryons mande aux
officiers, consuls et habitans de lad. ville de Maruejolz
nos lettres, par lesquelles les prions, eue conferance
entre eulx, prester et auaneer au Boy pour la solde et
entretenement de lad. companye , pour deux mois
prochains, jusques a 1î^ somme de trois mil liures tour-
nois, et ycelle mectre en mains de m.* Jehan Viuyan,
receueur particullyer dud. pays, cest, présentement,
quinze cens liures tournois, et les aultres quinze cens,
le premier jour dejanuyer prochain venant, qui en
r^ 381 -
sera comptable pour estre employée suyuant dos esrats,
inandemens et ordonnances, a la solde et entretenez
ment de lad. compunyc, attendant que ayons faict pro-
céder a la vente des biens de ceulx dé la religion
foyiife ; et a la charge de leur bailler et delli-
urer desd. biens jusques a la concurrence de lad.
somme, ou les rerhbourcer des deniers qui proûien-
droient de lad. vente, ou auUrement, comme verrions
a fayre pour le bien dud. seruice ; et ce faisant, oultrè
le seruice quils feroyent a sa Mageste, seroient ils
soullaiges de lad. nourriture de lad. companye; la-
quelle nouniture aoltrement seroyent contraincts
administrer a lad. companye.
Le trentiesme dud. mois de décembre, messires
DalBs, premier président, etSabatier, procureur gêne-
rai du Roy au parlement de Tholoze, nous ont escript
et enuoye ung arrest du vingt cinquiesme jour de no-
ûembre contre les officiers de la nouuelle oppinïon ;
ensemble deux requestes par led. procureur gênerai
présentées, estant le tout de teneur : Veu par la court,
etc; a Nosseigneurs, etc, a Nosseigneurs, etc auec les
actes de publication au doz.
Le demyer jour dud. mois, anons ordonne estre
paye par led. trésorier a Pierre Vemîn, la soibme de
doutze liures, doutze solz tournois pour ung voiaige
par luy faict de la ville de Mendé en Tholoze, deoers
led. sieur Président Daffis pour, en labsence dûd. sire
De Joyeuse, linformer des choses qui se passoyent en
ce pays. .
Le niesme jour, auons baille mandement aud. tré-
sorier pour payer au susd. Carel, nostre dispensier,
la somme de cinq cens lîures tournois, pour nostre
— 36a —
estai el entreteuemeul des geutils hommes de nostr^
suitte du présent mois de décembre.
Le premier jour de januyer mil cinq cens soixante
neuf, en la ville de Mende, et dans la basse court de
nostre maison et lotgis, se sont présentes m.^ Jehaa
Martin pour Bardou Raymond , et Pierre Torrent,
Jehan Guerin, Pierre Duiant, Anthoine ChiuaUiert
Estienne Ligiere, Jehan Vergille, Aldebert Goderc et
Guillaume Roddez^ merchant, habitans de lad. YÎlle
de Mende, lesquels nous ont présente uneprotestt^on
et rennunciation a leur hérésie par eulx signée en HiiMb
fueiUe de papier, et supplie les vouUoyr recepuoyr a
fere le serement, promesse, abjuration et protestation
y contenues. Et en ayant faict fere lecture par nostre
secretayre a voix intelligible, les auryons ensuis ^
les esmouuoit a présent faire led. serement, ven quils
en out faict aultre contrayre deuant le Bailly de Gi*^
uaudan; et uous auoir appareu parleurs dires gue
cestoit pour la descharge de leurs consciences et pçnr
la bonne volunte quils ont de demurer bons et fidelles
subjects du Roy ; ont preste serement de fidellite a sa
Mageste en nos mains, renunce et abjure leur beresie
et erreur, et promis doresenauant viure cathoiieque-
ment suyuant les constitutions de lesglise catholicqne
appostolicque et romayne , et aultremeut comme a.
plain est porte par leur dire quont remis deuers nous,
signe de leurs mains, de teneur : Nous, Jehan Martini
etc. Ce quauryons ordonne estre escript par nostred.
Secretayre en nostre procès verbal, pour leur seruir
que de raison ; leur enjoignant se retirer au sire
Euesque de Mende, ou son viccayre gênerai pour.ab-
jurer lad. hcresie et renuncer a lerreur que cy deuant
— 363 —
i tenu couire la foy, religion et conslitulious <!e lad.
[lise catholicque^ appostolicque et romayne (d eu
^teoir absolution. Neantmoings , leur auons laict
imoiandenncnt de doi^senauant viure catholicque-
ent et en bons et fidelles subjects et seruiteurs de
i liageste» a peyne de confiscation de corps et de
ieos. Presens Guy Relh, sire de Bressolles; Ânlhoine
«rbaud, sire dOrssiere ; Anthoine Baron* bacbiUier
Kdroicls, de Mende ; Claude Auzirand, sire de Be-^
estan ; Jacques Boschet , diet De La Riuyere , de
algues, et plusieurs aultres.
Le mesme jour auons ordonne que tous et chacuns
n kabitans des parroisses et mandemens du présent
iocase et pays de Giuaudan qui auroyent este cy
ieuant par nous cottises pour le seruice du Roy pour
MHiiter foing, paille, et auoyne en la présent ville de
Hende, et es mains de ni/ Michel Raidit, pour lainu-
nitien de lad. ville, seroyent retnbources de ce quils
Siuoyent paye jusques au jour S^ Jehan Baptiste der-
mer passe; Et ce, a rayson de vingt cinq soûls tournois
pour cestier auoyne; huiet soûls pour quintal foing,
etquatre soûls pour quintal paille. £t de ce quils ont
psiye depuis la sainct Michel dernier au payement cy
spns, a raison de vingt cinq soûls tournois pour
cMierauoyne; cinq soûls pour quintal foing, etdeux
souk six deniers pour quintal paille. Et, aud. rem-
boorcement sera led. Baldit constrainct par toutes
vofes deues et raisonnables ; rabattre^ sur ce, neû^
dni^pour liure queluy a este ordonne pour ses
glifes; auquel Baldit est ci\)oiiict contraindre ou fere
cMtraindre par corps et comme pour les propres
du Roy tous ceulx qui, pour ce, seriont a coa-
- 364 —
traiAdre pour ce que te^le a léuer de limpositiou de
lad. munition; et a tous seigneurs, gentils hommes
et subjects du Roy, en ce, luy tenir la main.
Le troysîesme dud. mois de januyer, le susd. Câ||M-
taîne BressoIIes estant en nostred. lotgis de la precen-
torîe, luy auons commande se retirer a Florac et Isp/ai-
gnac pour y commander a sacompanye y estant en
garnison ': et daultant que par Monseigneur le Mares-
chai, par sa dernière despeche, nous est mande ne'
retenir que trois cens hommes de guerre a pîed en ce
pais, et les distribuer en garnison ez lieui neces*
sayres, auons reduictesad. companye a cent hommes,
oultre les dix que sont a Chanac ; luy enjoignant la
tenyr complecte et satisfaire au deu de sa charge. Led.
De BressoIIes a dict, que par mond. sire le Mâresdiaf
nous estoit mande laisser sad. companie en la ville dé-
Maruejolz auec deux cens hommes ou il oflTroit sache-
miner et satisfaire a la volunte de mond. sire le 'Ma-
reschal, proueu que promptement etàuant partir desd'.
villes de Florac et Ispapnac, iiss'ons fero monstré'îi
sad. companie, aultrement nanoyt il moyen retenir
les soldatz ny les conduire, en aulcnn lieu. C^uoy en-
tendu, luy auons baille le choix, ou bi^n de dtMrturer
ezd. villes de Florac, Ispaîgnac et Chanac Auer lesdl
cent dix hommes de guerre, ou bien dans Marùejotz
auec deux cens, a la charge de viure et fere viure lesd:
soldatz suyuant le reiglement de mond. sire le Mares-
chai sur ceulx de la religion, et après, de les Tere payer
sur leâ deniers qui prouiendront de la uente des biéiis
dé ceux de la religion fugitifs. Et ayant declaire qm;
soubz ces condition^, il aymoit mieulx demiiiH»!- ezH.
vifles dé FInrar, Ispaignac et Chanac que aifd'. Martté^*
joui/, liiy auons comin€ dessus commande se achemi-
ner et se garder de surprinsc , sans permectre ou
souffrir que aulcung de ses soldatz uzc dé aulcune
maluersation en lendroict des vrays subjeets du Roy.
Presens noble Claude De Molette, sire de Maurengiers;
François de Pierres, escuyer, siredud. lieu.
Le cinquiesme jour dud. mois de januier, en la ville
de Mende, et dans la salle haulte de la precemptorie»
ayant illec mandes assembler messires m."* Jacques
Macel, docteur ez droits, viccayre gênerai pour le sei-
gneur Euesque de Meude, Raymond Claustre, cha-
noine et baille du chappitre, m. "^ Jehan Rossai, baille
du cierge, Jehan Nigri, Pierre La Gente, Francoys De
Cayres , Pierre Michel , Jehan Combalbert , Pierre
Chaptal, Jehan Chasalmartin, Jacques Pons, Francoys
Baldit , Loys Fontibus , Jacques Vellayc et Claude
Bodet, benefficiers en leglise cathedralle dud. Mende ;
Philippes De Robert, sire di* Boysuerdun, bailly de
Giuaudan , Jehan Malzac, procureur du Roy, Loys
Fontunye, substitut du scindic dud. pais de Giuaudan,
Claude Achard, licencie, Jehan Bastit, notayre, et
Loys Baldit, mercbant, consuls; et m.^ Jehan De
Sabran et Anthoine Moret , docteurs en médecine ,
Francoys Du Mas, Loys Cbiuallier, Jacques De Ro-
celles, Vidal Cbiuallier, Vidal Rocheb^ron, Anthoine
Gerbaud « sire dOrssiere, conseillers de lad. ville;
leur auons faict lecture du susd. roiglement par mond.
seigneur le Mareschal a nous enuoye , en datte du
treitziesme nouembre mil cinq cens soixante hui(*t ;
et remonstre comme par led. reiglement estoit no-
Camoient porte que la ville de Mende et aultres dud.
nais qui sestoyewt auparauant gardées et contenues
26
— 36€ —
soubz lobeissaiice du Roy, Feroyenl gardées p.ir les
Bâilly (le Giiiaudan'et consuls des villes auec les habî-
lans dycelles, chacun endroict soy respectîuemefit a
tour de roolle; el que, a ce seroycntconstraincte lesd.
habitans par condempnations daniandes et mulctes,
et aullres poynes arbilrayres. Et pour aultant qui!
nous estoit besoing aller reigter les aultres villes quant
esle cy douant occuppes par les ennemys et laisser |h
présent ville pour quelque tenips, auons faict comman-
demf'nt ausd. Bailly et Consuls de fore bien et deue-
ment leur deliuoyr a la pirde et conseruation de lad.
ville de Monde en lad. obeyssance aue.i les habitans
dycelle ; et aux susnonnnes et en leur personne a ttiu.s
les aultres susd. habitans tant ecclesiastieques que
auUre:s de leur obeyr en ce. Et pour lexeeiHion dud.
reiglement, pour obuyer aux frais que lad. \ille de
itende et pays [lourroyenl souflfrirpour lentretenement
duiH' garnison eslraingiere, enjoignant aud. De Boys-
nerdun, bailly, de sacheniiner ez aultres villes dud.
(iiuaudan pouruoyr a la garde dycelles, comme par
inond. soigneur le Mareschal luy estoit mande par
sond. reiglcuieut, a peyne de sen prendre a luy des
ineonueniens que a faultc de ce en pourroyent adoe-
nir. Lequel Bailly nous a dict et respondu qtiil y a
deux Baillifs en Giuaudan, alternatifs; cest, k sei-
gneur De Salles et luy, qui administrent la justice,
l»ing une année, et laultre, lautre. Et danltant que
lel De Salles (*iiloit pour le jourdhu: en son année et
chargx*, que L^xecution d.' la:l. volunte d » mond. sei-
gneur le Miïres'liai sadrt^ssoit a luy et non aud. De
Boysuerdun ; et tojs les aultres susnommés noua ont
prie nevoul'oyr haSan louner lad. ville mais v résider
— 34i7 —
rt la ruiiseruer et guarder comme auyoos faici cy
(louant en lad. obeyssance, oous ofirant toute obeys-
sancc.
Les mesmos jour, veues les auditions et res| onces
rcylterees de Philip Vigan, dict Pompel, de MaruejoU,
treuue saysi de ung quintal de pouldre, par lesquelles
rofifesse auoyr treuue lad. pouldre dans la mayson de
Barthélémy Tardieu, seigneur de Segas, fuitif dud.
Maruejolz et pourtant les armes contre le Roy ; auons
ordonne que lad. pouldre estant ez mains et pouuoyr
du eappitayiie La Gaze, commandant en nostre absence
aud. Maruejolz, sera mise a la munition de lad. ville
pour estre employée pour le seruice du Roy, et quil
sera plus amplement enquis pour led. Vigan ; auquel
sont faictes deffences, de par le Roy et nous, de ne fa-
noriser directenient ny indirectement les enoemys du
Roy, leur administrer viures, pouldre ny aultre chose
dont ils ^ puissent preoalloyr contre lauctorite de Sa
Mfgeste, contreUenyr a ces edicts et nos ordonnances
cy deuênt faicteir ^ peine de confiscation de corps et
de bietis. Neantmoings, sera led. Vigan eslargi des
pt-fsonè oti il est détenu, n la charge de se représenter
toutes fois et quantes par nous aînsin sera ordonne ;
a pêyne de^tre atteint et eonuaincu des cas et crymes
È hiyhnptoeSf et, de ce fere, bailler bonnes et sufii-
sente* cautions.
Le lendemain le sosd. Vigan conduiet par le geôlier
en oc^stre maison et lotgis, entendue la lecture de
(ièétreé« ordonnance, a promis y obeyr et se repre-
seMer tentes et (fuMleé foys par nous sera ordonne,
â pêyM destreattainctet cdnuaincu des ca^4 et or i mes
Il hiy îmjioses. Ef a j^resentc en pieiges Anlhoine et
— 368 —
Luys Massebeufs, frères, de S^ Laurent de ribedol ;
lesquels, a la prière dud. Vigan se sont constitues
pleiges pour luy aux fins contenues en nostred. ordon-
nance. Et illec estant ni/ Jehan Barrau, notajre de
Maruejolz, a nomme lesd. Massebeufs sufiizcns, et sest
dyceulx constitue nominateur, moyennant ce que led.
Vigan a promis les relouer respect! uement de toute io-
dempnite, et de ce, ont faictes respectiuement les sub-
missions, et auec, les renunciations et juremens en
tel cas neccssayres. Presens m.* Jehan Certain, sire
de \ alescure; Claude Do Molette, sire De Haurengiers;
Baptiste De Cbappelu, sire De La Vigne: Philippe» De
Robert, bailly de Giuaudan.
Le septiesme jour dud. mois de januyer, ou que
dessus, se sont présentes. m~ Francoys Bardon, no-
tayre et Jehan Du Mas, merchant de Chanac, lesquels
ont abjure Iheresie quils ont cy deuant tenue, proteste,
promis et jure de doresenauant vîure eatholicquemènt
H en bons et fidelles subjects et seruiteurs du Roy, en
nos mains et eu la mesme forme que m.* Jehan Martin,
aduooat de la présent ville et aultres promirent et ju-
rarent deuant nous le premier jour du présent mois,
et quest contenu oy dessus en lacté dud. jour. Lesquels
auons renuoyes a lEuesque de Mende ou son Viccayre
ignorai pour abjuivr et renuncer a lourd, hérésie a la
forme de lEsglisecatholicque, apostolicque et romayne
et en obtenir absolution dans trois jours ; leur enjoi-
gnant ce fere et de viure doresenauant eu bons catho-
licques et fidelles seruiteurs du Roy, a peyne de retapa
et de la vie. Prezens m.** Francoys Du .Mas; Claude
Achard, licencies; le susd. sireDeMaurengiers; Loys
Cheuaiiier, merch;àntdud. Mende, etpliisieursafltlrw.
— 369 —
Le huictiesiue jour dud. moisde januyer, nuons or-
donne inhibitions et deffeuces cstre Taictes a tous arti-
sans et aultres personnes quelles que soyent, de soy
présenter a la monstre de la companye du cappitayne
La Caze, establye en garnison en la ville de Maruejol/,
si nestpour seruir actuellement le Roy a lad. garnison,
pour lequel il fera le serement de le seruir en personne
et non pour se prester pour rendre la bande plus corn-
plecte a lad. monstre; et ce, a peyne desti'e pendus et
estraingles. . Et aud. eappitaine ne les y présenter a
peyne destre casse et puny des aultres peynes conte-
nues en lordonnance du Roy. Est aussi deffendu a tous
soldatz de soy présenter a iad. monstre en armes, si
les armes ne sont a eulx, a peyne de la vie et de conGs-
fution desd. armes, et ne changer de eappitaine sans
le congie dycelluy ou de nous, sur mesmes peynes. De
mesmes est commande et enjoinet aud. cappitayne,
ses lieuteneos, enseigne, membres et soldatz de lad.
companye de viure paysiblement et modestement ,
sans foUer leurs hostes ny aultres habitans de lad.
^illeet de lenteur, allans ou venans a lad. ville, aux
foeres, maiches, ou pour aultres leurs afferes, rien
prendire ou exiger deulx que de gre a gre et en payant
raysonnablement suyuant le taux que cy deuant a e8to.
ou sera par nous mis aux viures, ou par les oflSciers et
consuls de lad. ville a lassistance dud. eappitaine ;
sur les mesmes peynes que dessus. Laquelle ordon-
nance le lendemain auroyt este publyee a son de
trompe en lad. ville de Maruejoulz comme appert par
luie ao pied dycelle escript, signe : Dorihac, conte-
roilear.
4[«edixtesme jour dud. moisde januyer, auons or-
— 370 ^
donne qiiil seroil ^ai^ae nionslie uu.v c'Oiii|)aoyes dosd.
('a[>[»itaincs La Cazeet Bressolles, a raison de ce que
dessus est porte par lestât gênerai, montant celle de la
companye du<I. cappitaine La Cuzc estant de deux cens
hommes de guerre a pied franeois, deux mil cent ume
liures tournois : et celle dud. cappitaine Bres^ollês
estant de cent dix hommes de guerre, aussi a |ùed
franeois, mil trois cens quatre liures touraois. Et
pour fere le payement, baille lestât a m.*" Adrian De
Petremol, conseiller du Roy, et par luy commis a la
trésorerie de lextraordinayre des guerres du conite de
Piedmont, Lyonnois, Daulphine, Prouence, Languedoc
et Guyenne, ou a 8(m commis estant lez nous ; et aussi
pour payer a Francoys de Pierres, sire dud. L'eu,
commisayre par nous commis a fere lesd. monstres,
la somme de quarante liures tournois ; et a m.** Jehan
Dorlhac, conterolleur extraordînayre aussi par neus
commys a fere le conterolle desd. companyes, la
somme de trente liures tournois ; et a m.* Claude
Achard , licencie , nostre niaistre de requestes , la
somme de quarante liures tournois, pour les taxations
du présent mois de januyer; reuenans lesd. parties
en somme uniuersellr a trois mil cinq cens vingt cinq
liures tournois.
Le unziesmo jour dud. mois, avons ordonne qoeen
faisant la monstre de la companie dud. De Bressolles,
seroil publiée lordonnance que sensuyt : sont fiiictes
defiences a tons artisans et aultres personnes queUes
que soyent de se présenter a la monstre de ta compas
nye du cappitaine Bressolles, establie en garaisan et
villes de Florac, Ispaignac et Ghanac, si nest pèvr
seruir actuellement le Roy a lad. gamisim, dnrtint
— 371 —
11* |iruckain mois, tt pour lef]Ui4 il preslera le scrc*
iue*iil ; et non pour se premier alin de rendre lad. coiu-
puuie plus complète a lad. iiionsUo ; et C(\ a peyae
destre pendus et estr^iiiigles ; et and. eappitayoe, ne
Icsy présenter a peynedfstre casse, ctpuny des aulfres
pcynes contenues oux ordonnances royaulx. Et a tous
soldatz de se présenter a lad. monstre aueo armes que
ne leur appartiennent a peyne de la vie et confiscation
ifesd. armes. Neantmoings après lad. monstre leur
est defiendu soubz niesme peyne de habandonner
aulcunement leur garnison, sans exprès commande-
ment ou licence dud. seigneur De Ceneret, ou de
leursd cappitaines par f script. Et ou, et quant ils
seroyent treuues discourant le champ sans led. congie
ou licence, estenjoinct a touspreuostsdemareschaulx
ou leurs lieutenens, baillifs, et senesehaulx iceulx
prendre et saisir au corps, et fayre exécuter la peyR€
que dessus sans depport, et quil en soit exemple ; et
que par tels moyens soit reflrcnee laudace el lemeute
de tous soldatz mal complcxionnes.
Estdeffendu au cpppitaine Bressolles et a son lieu-
tenent, de ne donner congie a leurs soldatz, legiere-
mcntetsans cause legittime, affin que le seruice du
Roy, pour labsence de tels congédies, ne deniure en
arrière, a peyne destre casses, et de nous respondre
des faoltes q^ue lesd. congédies pourroyént fayre ,
WoêUB les obaraps, etdesinconueniensque pourroyént
surueoyr ausd. villes de leur garnison pendant leur
abseoce^
Auxquels cappitayae, ses officiais et soldatz, sont
fittstes deffences de ne fere auleunes coursses surle^
vrajps et fidèles stftbjects du Roy, manger In ipotille, ny
— . 378 -
tenyr les champs sans lexpres conimandefneot li
seigneur De Ceneret, a peyne désire pendus et estr
gles. Ains leur est très exti oictement eiijoiuct el o
Miaude de viure paysiblement ez lieux de leur garni
comme y sont ordonnes^ sans molester, tourmen
ue affliger les vrays catholicques et fidelles subjecU
Roy, en personne ne biens, rien prendre deulx, n;
ceulx de la religion prétendue reformée qui se sei
contenus, si non de gre a gre en payant raysonnai
meut suyuant le taux qui sera mis aux viiires par
officiers catholicques et consuls des lieux ; appel<
assistant led. cappitaine.
Le mesme jour unziesme januyer, m/ Estienoe
Brueil, notaire, auec procuration de m.'^Bertrand
Pontaud, prieur et seigneur de S^* Enymie, el tant
que m.* André Compte, aussi notayre, Jacques I
siere et Jehan Chaluidan et Guerin Bolet en leurs m
propres et de tous les aultres habilans de lad. ville
les ont délègues a lacté soubz escript, ainsi quil f
ont iaict apparoir par lacté de lad. délégation, f
par ai.^ Jehan Comitis, uolayre, du huictiesme
du présent mois; et led. Du Bruéil de la procura'
luy faicte par led. seigneur de Saincte Enyniie é
demain receue et signée par luy et le susd. m.*
Comte ; nous ont renionstre que ayant receu i
lettres daduertissement comme mond. sire le
clial entendoil que les villes qui sestoyent ma
durant les troubles soubz lobeyssance du Ro
gardées par les habitans catholicques dycelle
seigneur que habitans désireux de garder et <
la volunte de mond. seigneur le Marescha'
ville en lad. obeyssauce, leur auoyent doni
— 37S —
s^ venyr présenter deuaut nous, et pour, et en fours
noms prendre lad. vilte en garde, prester le seiement
et recepiioir de nous le reiglement necessayre ; se
oflransce fcre etobeyr aux commandemens que leur
ferions en cest endroict. Et lors leur auons faict lire
le texte dud. reiglement de mond. seigneur le Mares-
t:hal, et enjoinct ycelluy, ensemble lordro que leur
luryons dresse et baille par escript, comme sera cy
après insère immédiatement, bien guarJer, obseruer
et entretenyr sans infraction, et conseruer lad. ville
en lobeyssance du Roy, a peyne de leurs vies ; ce quils
ont promis fayre aux noms qup procèdent, et de ce,
ont iaictes les submissions accoustumees, comme pour
les propres affayres du Roy. Presens les susd. De La
Molette, seigneur de Maurengiers ; Symon Clément,
deRetomaguet; Pierre Saluaing, du Chambon, diocèse»
du Poy.
Lemesme jour, entendu ce que dessus , auons par
manyere de reiglement et statut, statue et ordonne que
doresenanent pour la guarde ordinayre de lad. ville de
Sainete Enymye, seront esleus et nommes par les sei-
Ki^eors prieur et consuls dycelle ville un chef principal
qui eommandera en nostre absence generallement a
tous les habiUns de lad. ville et de ses fauls bourgs
P^^^fhguardcetconseruation dycelle soubz lobeys-
da Roy.
Z?*''^' chef, qui sera catholicque, bon, loyal et
«objet du Roy , seront esleus trois ou uatre
^^ de mesme qualité et religion ; chacun
commandera a cinquante desd. habitans des
P*"«ppablcs. Et a ces fins , sera lad. ville et (aulx
^•'••e par quartiers; et soubz lesd. i-inquanle-
- 37V ~
uicrs seront rslus ilixeiiniersqui coniuiûnderont eluicui
a dix lioiaiiics, aux(|uels s^n"A permis auc^yr^ portera
tenir unnesen leurs iiiaisous. Kt serorit eiuplo^cslt'sd
cinqiiauleuierà, dUeuaiers et hi^Litans, tant eccJesi»
tiquds que aultres , eurolios a la garde de la porte
senliiu'IIes et aultres guardes ordinayres qui MrM
necessayrcs pour la seurte, thuitioii et deffence de lad
ville sdlon et ainsiu que par Icd. chef principal, et ei
sou absence, par lesd. consuls leur sera comniand
tant de uuict que de jour.
Auquel chefpiincipal et, eu sou abifence, ausd
consuls est enjoinct fere passer a la guarde tous <
chacuus lesd. hahitans t;:nt ecelesiaslîques que 8ulli'€
aptes a co fayre, par quai tiers et a tour de roolle« san
support, faneur, ne dissimulation, et en tel nombre qi^
verront estrenecessayre pour le Litn du service dufto
et conseruation de lad. ville en son obeyssance.
El aussi pouruoiront que a la porte y ayt tout le joi
uog ou deux personnaiges de qualité qui aient loeil
le commandement sur lad. poite, et tiennent la ma
que personne de quelque estât ou condition que ce a
ne soyent injuries, ouUrc.i^e^^ ne offenees de faict
de parolle.
Par lesquels tous ceuU qui vouldront entrer en
ville , indifféremment et sans exception de peraoi
ny de relip:ion, seront reserehes a lad. porte, et en
de loccasion de leur venue, noms, surnoms, qu;
et lieux de leurs demuiances, et quels affayres il
ront a négocier , auant que leur perinectre lent
lad. ville ; et leur feront illec laysser les armei
leur estre rendues lorsquils souvtiront de lad.
dont ils retiendront registre, lequel cbacuy sf
Ui? 1
lie
:llc
- 37o ~
dpiM>rte atiec iostl. «iims muI. cbcf |u*iiH-tf>ii) im «>»^
cuiisuls eu sou ah^oiu^e.
Lesd. dcppulesiio periiioitiNMiJ <|itcAi4JoiinN^)^i<^M<
uellc opiunîoii qui, a ovrasioii (li\s^>iv>onN IimoI^K'n vy^
&«iit absentes de lad. ville ou auUivs ii<Hi\^ cl ^mi
ttbaodoune leurs maisons et fauiillos |«aur |uuiili^r 1%^^
annes, suyure, adheier, ou tauoriser ct>ulx %\kù ^ s^aul
esleiHrs contre Sa Mag^ste» entriMildansicoUcvillo; ain.s
metteul toute peyuo |)Our les ^ayaiir ;m on ps vl Ioh
infctieez mains dud. diief principal ; lo<|uel sora U nu
kêitimner et fere conduiiH^ deuers nnus pour y vMw
isuyuant la volunte du ttoy ; et on iU ho uioc
deffence avec armes et quou nu Ion pnull
|ireudre etsay.sir, estenjoincl auxd. choiVi
H habitans leur courir »iis et Ich dolliiirtf,
r H «eetre en pieee.s.
kam ftt pennectront led. depput^'H («mtrre du iMd.
^SktMÊitmms pourtans aruie:H|ui najft perminnion du
^pmÊÊÊT^ oy pareillement :i uukum ^HitîàU'fUdnt
fm^ mm ^titÈOUts et aultres per^mM^fi» «utip^'^t^f» un
nK^mi&tïfiiie. Et ne soffrant keulx tiainpuo^ '|Mi^
soit faicte a kof re<f et >ih>u«; 4^^ IimJ/
ar 9tm« de seo prendre a eiils.
giL- i*!TOot mandes par l'd. * U^f y$m*i^ui ma
.'91 «M abi«ooe, pMir entité «« ic^^, »^ irv^
i iàÊSL ^ keHf e qœ \tmr %^t9% its^iA^^ 4%^^ Wh%
^ 3Miur jai jiffaukre ^it : ^ ue ti^r^ ^r^wvV]^ aM^
f>« ât: ititteiiaui auai.ia. «s|«|it^:^i4^ juav^Ut^
r . ^ Iwmrt jk^Jk^ asti »^f<r44*vii* Vi; ^st4-
4.aa<
iHbtitaH^ liifWMT aF^-nuv* K^»«r ifli^^
376 —
lad. luulele, seront mis en prison au pain et a leau,
durant (rois jours, sans que pour ce on puisse prendre
ou exiger sur eulx aulcuu droiel degeolle.
De niesines peynes seront punis tous eeu\ qui de
nuict habandonneront le corps de garde, ou la porte
le jour sans eongie de eelluy qui y commandera, et
exécutes comme dessus ; et pour double peyne ceuix
qui failliront en ce par seconde foys. Et ou nauroyent
de quoy payer, seront chasses hors lad. ville, et a eux
interdite lentrée et habitation* dans icelle.
Celluy qui abandonnera le lieu ou son chef laura mis
en sentinelle , guet , ou escoutte , sera mis au carcan,
despuis les sept heures du matin jusques a dix, pour
illec souffrir opprobre et ignominie. Et si par seconde
fois il est trouve en mesmes faulte , sera exécute au
fouet par tous les carrefours de lad. ville, et baoy
dycelle et des faulx bourgs.
Et en oultre aura led. chef principal pouuoir de con-
traindre par muictes et amandes lesd. habitans a se
munyr et pouruoyr darmes aptes a faire seruice au
Roy , suyuant leurs qualités , facultés et pouuoirs , et
aussi de munitions a eulx nécessaires , chacun en son
endroiet ; le tout par prouision et jusques aultrement
soit ordonne.
Le doutziesmejour du mois dejanuyer, en lad. ville
de Monde et maison de la precemptorie , nostre habi-
tation, auons reytere aux susd. De Boysuerdun, baitly,
Achard, Bastit, et Baldit, consuls de la présent ville de
Mende, noscommandemens de doresenauant pouruoyr
et entendre avec les habitans a la garde et conseruation
dycelle en lobeyssance de Leurs Magestes suyuant les
reiglements et instructions de mond. Seigneurie Ma*
— 377 —
reschal, dont leur auGiisfaicl Taliv U^cture afin qiiils ne
prétendissent ignorance, et ce, a peine de nous en
prendre a eulx ou il en aduiendroit faulte. Lesquels
respectiuement ont promis y fayre leur deuoyr. Presens
messires m^ Francoys Du Mas, Jehan De Miremonl,
Raymond Claustre, chanoynes; Jehan Rossai, preben-
dier en lesglise cathedralle de Mende; Jehan Grassin,
Priuat Tnard, merchans dud. Mende et plusieurs
aultres.
Led. jour auons ordonne au susd. De Molette, sei-
gneur De Maurengiers, la somme de cent cinquante
liures tournois pour estre payée par led. De Petramol,
trésorier de lextraordinayre de la guerre, pour les
peyneset yaccations par led. De La Molette exposées a
nostre suitte depuis le dernier jour de septembre jus-
ques au dernier jour du présent moys, et pour cet
elTect luy auons despeche nostred. ordonnance.
Le quinziesme dud. mois de januyer, auons ordonne
a m" Guy Albaric, greffier de la Court commune du
Comte et Bailliaige de Giuaudan, estre paye par le susd.
hePetramoI, tresoryer , ou son commis, la somme de
trente liures tournois, pour les peynes et vacations par
Iqj exposées a nostre suitte, et a prendre les actes de
Ia réduction des villes de Maruejolz et Cbanac en lo-
beyssance du Roy.
Les mesmes jour, ou que dessus, m*" Blaize Verdier,
pratiden, natif du Malzieu, a renonce a Iheresie quil
^Qojt auparauant tenue, promis et jure viuredorese-
iMaat catholicquement et en bon etfidelle subjet du
loj/eo nos mains ; comme plus amplement est pourte
par 800 abjuration escrite et signée de sa main, de
f0OHir : Nous Biaise Verdier, etc. Et auquel auons en-.
— 378 —
joiiicl se relirer dans trois jours a son diocésain ou a
son vicaire gênerai pour abjurer solempnellemcnt sad.
hérésie, suyuant la forme de lesglise catholicque et
romayne et en obtenir absolution, et cy après vîure
catholicquement en bon et fiielle subjet du Roy, a
peyne de relaps et de la vie. IVesens les sus J. Acliard ;
m*Francoys Enjaluin, Priuat Tnard, Loys Baldit» iner-
chans; Charles dAlbinbae, escuyer; Mathieu Frontter,
de Seruieres, Jehan Baslit, notayres de Mende.
Ia^. jour auons Iraille nostre ordonnance et mande-
ment a m' Jehan Carel , nostr^^ dispensier pour recep-
uoirdu sud. DePetramol, trésorier, ou son commis !ex
nous, la somme de cinq cens linrcs tournois, a nous,
comme cy dessus est escripi accordée par les gens des
trois Estatz dud. pays; pour nostre nourriture et entre-
fenement, ensemble de nostre train et suytte durant
le présent mois de januyer.
Le vingt ungiesme jour dud. mois do januyer, dans
les maisons episcopalles dud. Mende , et a la chamhre
<|t]est au pied de la grand salle, ayant illectreuue Albert
De Frcdaud, seigneur de Salles, bailly de (iiuauJan,
luy auons inthime comme bailly susd., faict lire et
donner a entendre le reiglemr^nt de inond. Sire le Ma-
réchal du tretziesme nouenilTc dernier, <'t enjoînct le
suyure , garder et enlretenyr en et» que concerne la
garde des villes catholicques qui se tayrnt maîntcnnes
durant les troubles en lobeyssancc,' du lloy , el réitère
semblable injuncfiûn au sud. Do Uoysucrdun , aussi
bailly deGiuaudan, la cstr.nt, a peyne de respondre des
faultes et inconueniens que pounayent aduenir dsdf.
villes êf pays en leurs propres et prines noiîîs. Led. Dé
Hovuerdun a dict <|uil nest aulcunenient de tour, aîn^
— :)7y - -
le l. Sire Ul* Salles qui est daiis son îinuee, et ejinnic
tel doibt e\ec»uter la volunte de monJ. Sire leSIiires-
chal. Et ou ne le feroit, et (|iiil en adnint faultc. a
proîesl? eontre luy de tous dépens , doinniaiges et in-
t'?rets. Ledict De Salles a repondu esîre véritable il
f»stic de lour exere^^ant la justice au J. bailliaige ceste .
présente année, et non led.Boysuertlun, eteommetelt
a offert fayre son debuoyr. Presens les susd. Macel,
vîccayre gênerai; Baptiste De Chappeleu, Albert De
^^happeleu, fraires, seigneurs de La Vigne; Aymard De
Koehenieure, seigneur du Bessot ; Guy Albaric ; Loys
FontuDve ; m.**Antboine Baron, Anthoine Gleyse et
Jehan Viuyan, inerchansdud. Mende.
Le vingt sixiesme jourdud. mois de januyer, auon»
ordonne estre paye a Jehan Doziech , du lieu de Samct
Georges lez Roddez, la somme de doutze liures tournois
pour ses peynes et vaccations de denx voiaiges par luy
fefcts, de nostre mandem?nl, de la ville de Mende ez
ville de Roddez et Villefranche de Rouergue, deuers
les S2igneurs de Rod Jez et De Lestaing, gouuerneur
pour le Roy aud. Rouergue, pour auoir deulx aduer-
tisrsemeotà, et les demander daller battre le lieu et fort
de Palmas, frontière de Gîuaudan, occupe par les en-
nemys, et baille descharge de lad. som-me au susd. De
Petramol, trésorier.
I-e trentiesme jour dud. mois, Jaukem Malgoyres,
laboureur du licù de Chabritz, paroisse Sainct Gervays
lez Mende, sest présente en la salle liaulte de la maison
precemptoîre dud. Mende, qui a abjure et reuenu de
lerreur et hérésie par luy cy deuant tenus ; promis et
jure ny reohoir et viiue ra!holicqnement et bon et fi-
dellc subject du Roy dî)rrsenauant, en la forme cy
i
— 380 —
dessus iiisei*ee a la datte du preiiiier jour du preseni
mois pour m/ Jehan Martin, licencie et aultres. Et
auquel Malgoyres ont este faictes mesmes injunctions
que aud. Martin et consorts. Présenta Guy De Reth,
seigneur de BressoUes, cappitaine ; Francoys De Pu-
chault, escuycr, sire dud. lieu ; Jehan De Presie, de
Prevenchieres , Laurens Brajaon , charpentier ; m.'
Pierre Durant, notayre de Mende et plusieurs aultres.
Le dixiesme jour du mois de leuryer, an susd., ayant
eu aduertissement de plusieurs assemblées des ennemys
ez Ceuenes et Rouergue, et quils deliberoient saehe-
mineren ce pays de Giuaudan, le discourir et royner,
auonsaduiseestre necessayre, pourespargner despense
aud. pais , mander a la noblesse dycelluy subjecte aux
ban et arrière ban nous venir treuuer, et tous les offi-
ciersdes villes et lieux delobeyssance du Roy de nostre
{;ouuernement enroller tous et chacuns les hommes et
habitans de leurs mandemens, ensemble leurs terries,
et nous enuoyer dans liuictaine les roUes pour scauoir
de combien nous pourrions preualloir de leur couste
pour le seruice du Roy. Et a ces tins leur aurions en-
uoye nos mandemens et ordonnances, et i'aict publier a
son de trompe en la ville de Maruejolz, Mende et aultres
villes principalles de nostre gounernement la convoca-
tion desd. ban et riereban.
(La suite an prochain Bal le fin.)
*^^<
— 38i —
SEANCE DU H AOUT 1864.
PRfiSIBlIlCI DE I. DELAPIERRE,
PRÉSIDENT.
Pi'ésenls : MM* Jkaffs^ vice-président, l'abbé Bosse,
Tabbé Charbonnel, Tabbé Coste, André, archiviste,
PORTÀLIÉ, €aTHÀL^ et VUf GENS.
M. Th. Roussel a transmis à M. le Président, qui
en donne lecture, uae note de M. Massabuau» sérici-
culteur à St-Geniès, contenant d'intéressantes obser-
vations pratiques sur la maladie des vers à soie. (Voir
au liullelin^ /. , . . ■;■ n ; ■ . , . ,
— A roccasion de la réunion du Conseil général,
M. le Préfet avait demandé à M. le Président un rap-
port sur les travaux el les besoins dé la Société. Lec-
ture est donnée de ce rapport qui sera inséré au
Bulletin.
— Appelé par, l'administration départementale à
faire transporter et à melti'e.en ordre, au dépôt général
des archives, les. ppfpbreuses pièces qui existaient
éparses dans une des salles du grand clocher de la ca-
thédrale de ]M[ende^ Jfi. Andrée s'çst déjà livré à un
premier triage qui dénote, d'après un état sommaire
qu*il communiqué à la Société» une série de document^
propres à élucider certains points de notre histoire
27
— âd2 —
locale. M. André poursuit sa commuriicatiou par la
lecture d*une notice sur la commanderie de Gap-
Francès. (Voir au Bnllêtin.)
— M. le Président expose que le principal objet de
la séance est la formation d'une commission chargée
de procéder au choix des Histi-ttnie«to'agriooles perfec-
tionnés dont la Société doit faire l'acquisition pour les
vendre à prix réduits*
MM. Rous, vice-président, l'abbé Bosse* de Lescure
et H. Boarnlloii sont nommés mèmbreir de cette corn-
rtrtssîon.
NOMIITATIOII.
iM. MASSEG«frTf, libfain^, k Hht^t.
OBSERVATIONS PRATIQUES
stm
LÀ MALADIE DÈS VERS A SOIE.
Le Gouvernement s'est justement préoccupé de la
maliidie de^ Vef^ à ^ëh, et Û MVb^é, lihr lék Keiix de
pfMtitttôii, d^É homMéâ plàeél^ ^tt lés ^bththfftél^ A» la
ilbierlee. Je M vién^ ^aâ leS sVrtti^daiDâ lefit^fir^afi'i^ ;
if^ *i6ni plUH experts (^e mdi ef ont û\è^ \hiifnUënh
dro|tli<|u^ méiD^titS. Se ttà bttrnè 4 firè^ntér ittte
)#6pret^ bbsét^vntiAh» Sli^ lëi t^^Ukei <(u? t*bht àttietiéé,
«( Mt W^ tho^trfs, Mkiôtt d^é t'évite^ AH thoihs diéb
pàllWr.
— w —
L'apparition dç U iiuUa4i#,a c<Mi)Qidé s^vec un cbao,-
gement notable des saisons; ainsi, pendant plusieurs
;)nnées, à lUI biver trèMoux succédait un printeiDps
froid, ce quii Cérait dire que nous n'avions plus de
[U'intempa, de sorte que noi,is avions une transition
sainte du froid an cbjaud. La végétation, très-ret^r-
4^1 prenait ensuite uq développement trèi^>-rapide an
GOiinieoceqDeaV de Tété, souvent pluviaux a?ec beau-
coup de brouillard*
C'efil aeus cette influence que la maladie s est déve-
loppée ; l9t preuve en est que ce sont les lieux où \^
végétation est le plus avancée, tels que les plaines ou
bas-fonds qui ont été les premiers envabi^t tandis que
It Lozère, l'Aride, les montagne^ du Piémont, etc.,
ont pu» pendant deux ou trois an^, fournir de la bonne
graine. Ces pays ont été successivement atteints, et il
ny a eu de préservé que quelques endroits trè^réJevés
et très-rares, parce qu^on trouve peu de mûriers à ces
hauteurs.
La raison de ce qui précède est que, plus un pays est
élevé, plus les saisons sont restées pour lui dans leur
eut normal, et k végétation, ne s'y développant que
très tard, il a eu peu ou point à souffrir du brusque
changemeikt de température, et encore parce que les
brouillards sont moins intenses sur les hauteurs que
dans la plaine.
Moneîeur Lesoure de Lavernbe, près Sévérac-le-
Château (Aveyroe), n'a jamais eu la maladie, parce que
son éducation neeommence que vers la mi-juin.
Dans les pays accidentés, tout propriétaire de mi^-
rtfire a pu remarquer que la feuille est plus ^iiie au
kaul d'un coteau que celle qui vient au bas, ejt surtout
— 384 —
près des cours d*eau, qui amèûcnf île tVéquenls
brouillards.
A uiou avis doue, la maladie à laquelle on a donné
tant de noms provient de la feuille, et le ver à soie,
n'ayant qu'une nourriture malsaine, a dégénéré, et,
par suite, la graine. Elle est en outre contagieuse.
Nous voyons en effet que la même graine réussit bien
(*hez les uns, tandis qu'elle échoue complètement chez
les autres; ceci peut bien tenir quelquefois à la mau-
vaise qualité de la feuille, mais généralement cela
provient de ce que les magnaneries sont infectées de
la maladie.
('eci étant bien établi, je me suis pi*éoccupé d*y
obvier autant qu'il dépendait de moi. La première
(*hose à faire était de puriOer ma magnanerie ; p6ur
cela j'ai eu recours au lavage àl'eau de chaux, avec une
solution de sulfate de cuivre, qui m'ont imparfaite-
ment réussi. J'ai fait brûler du soufre, d^ger du
chlore, ee qui a été d'un effet nul. Après d'autres essais
aussi infructueux, j'ai eu rcH^ours au chlorure de
ehaux, et j'en ai obtenu d'excellents résultats. Un
mois environ avant l'éducation, je prends, pour une
magnanerie où on peut élever 250 grammes de graine :
Chlorure de chaux 10 kîl.
Chaux vive 10àl5kil.
le tout délayé dans une quantité suffisante d*-eau, pour
badigeonner exactemefU les {dafonds, murs, plan-
chers, étagères, absolument tout. L'expérience ai*ki
prouvé que cette opéi*ation, imparfaitement faite, la
maladie n'en persistait pas moins.
Aussitôt le badigeonnage terminé, je ferme toutes
les ou\-ertures pendant une quinzaine de jours, je
— 383 -
issse ensuite ouvert pour laisser sécher pendant une
litaine, et immédiatement j'y mets les vers à soie,
ri'ste encore, pendant tout le temps de Téducation,
I dégagement de chlore qui aide à maintenir la ma-
lanerie saine* et les vers n'en sont nullement
eéààméàés.
J'ai dit plus haut que la feuille des mûriers les plus
erés était la moins atteinte par la maladie, et sou-
(nt pas du tout, c'est celle-là qui doit être donnée la
"emière; plus tard, le ver ayant acquis plus de
rce, résiste mieux à celle qui est malade.
Depuis quatre ans que j'use de ce procédé, j'ai eu
instammert de belles récoltes, tandis qu'à côté de
ni, dans d'aussi bonnes conditions et avec la même
aine, d'autres ont échoué, et beaucoup d'éducateurs
sC6vennes, à qui je l'avais communiqué, s'en sont
en trouvés et m'en ont remercié.
D'après mes observations, la feuille est bien plus
le cette année que les précédentes; cependant lés
ueeës ont été plus nombreux. La mauvaise qualité
graine en est bien une cause, mais certainement
talubrité des appartements y est pour beaucoup.
1 résumé, ma conviction est que la maladie tend
paraître, que si elle persiste dans la plaine et dans
eux exposés à l'humidité, elle est moindre à pro-
m qu'on s'élève, et a tout-à-fait disparu sur les
nrs ; et que de petites éducations faites avec cette
et dans un appartement bien purifié donne-
de la bonne graine.
9 jaUlet 1864.
MASSABUAl.
38<
RAPPOIIT
SUR
LIS OPfiRilIOiYS II LA SOCIiTfi rifiRUULUAI^
^ar i. DËLlPlfiRRE. >résideit.
iluffitetlSBêr
Monsieur le Préfet,
J*ai rhoDiieur de vous adresser les rèBseignemontsqiie vm
avez bien voulu me demander sur les opérations ^ lesbesmi
de la Société d*agriculture.
En 1863, ia Société a distribué en primes, indépendwwei
de diverses médailles, les sommes suivantes :
Pour les concours d'animaux reproducteurs , somme joint
par la Société à celle aRouée par le département. . âOO
Pour le reboisement 400
Pour raplcariure 75
Pour la fabrication du fromage Mi
Pour la culture des fruits 70 »
Total 735
x
Elle a fait Tacquisition de divers instruments é^agricaitoN
perfectionnés, destinés à être revendusàprix réduit ou donnés
en primes, pour une somme de 4,009 i
Elle a également fait venir, pour être revendus à prix ré^oi
ou distribués en primes, divers traités élémentaires, au nonibn
d'environ 40, sur diverses branches de l'agriculture.
Comme les années précédentes, elle a f empli là ndGKâVA 0*)^
précier le mérite des Concurrents à la prime départemental
pour le développement des cultures fourragères , d'après I
— 88Ï —
rapport de trois de ses membres 4^iP^ P^Ui* visiter les ^JLr
ploitations admises au concours.
La Société a coaliaué de donner :^s »om h la pépinière dé-
partementale ; elle s*atu.che principalemeni a propager les
bonnes espèces d'arbres fruitiers et ceufi de plantations ; elle
a poursuivi également Fœuvre du reboisemj^nt de la montagne
de Saint Privât, sur ujn terrain (lu'eUe possédai titjre d'él^iblis^
sèment d'utilité publique; les jeunes plants et semis sont en
boone voie.
Le' Bulletin mensuel pubUé par Ja Société a rendu compte
de ses séances^ en s*appliquaoi d'ailleu^ à répandre w^nt q|ue
possible les notions de progr^ a|^i0e.
La Société fournit an^ueUemejQit , ii titre de fondateur , une
mscription pour la Société du Prince Impérial.
Elle est agrégée moyennant une cotisation de 25 fr. à h
Société impériale d'acclimatation, dont elle reçoit chaque année
dnrers envois, de graines notamment. Un bouc d'Angora, mis
depms quelques année à sa disposition par cette 3QCiété, a
donné par im croisement répété avec les chèvres du p;iys des
produits qui, pour la finesse de la toison, se confondent pres-
que avec le père.
IndépendammeDt de son but agricole , la Société comprend
encore dans ses attributions les encouragements à Tindustrie,
aux sciences et aux arts.
Elle a consacré, en 1863, avec divei*ses médaUles, JOO fr. à
Vencouragemeni de rindustrie de la dentelle, 40 fr. à celle de
la broderie.
Une prime qu'elle a;irait établie en faveur de Tij^du^trie ma-
nnbcturière n'a pas trouvé de com^un^njis.
Une somme de tOO fr. a par elle été jointe à celle qu'avait
illoné 1^ départemeni pour des fouilles archéologiques à Javols;
ccslbninesonteu lieui^usla direction de la Sociéié. les.objeis
trouvés qui ont pu être Iran^poctés sans trop de 4iftioutii^^
pffsentant d'aiUeurg, un intérêt réeUnt été déposés au Mpa^
— 388 —
de la Société, ils seront prochainement figurés dans son Bul
letin avec d*autres provenant de fouilles antérieures.
Une somme de 600 fr. réalisable en trois anmiités Tait parti
de notre budget jusqu'en 1865 pour la pubfication d*un inté
ressaut mamiscrit historique, dit de Saint Privât, trouvé dap
les archives de la préfecture et qui a été signalé dé l«i màhrër
la plus a\antageuse par M. Delille au Congrès des Société
savantes.
En 186(^, la Société, limitée par la modicité de ses ressource5
se meut dans im cercle analogue d'opérations.
Une somme de 1,400 fr. est consacrée par elle à une non
velle acquisition dinstruments d'agriculture perfectionnés.
Vous avez bien voulu , Monsieur le Pk*éfet , lui conQer, ave
la direction des deux concours d'animaux reproducteurs d
Mende et de Châteauneuf, la libre disposition des sommes qv
y étaient affectées. Le concours de Châteauneuf a donné d
très-bons résultats, tant en raison du nombre que de la beaat
des animaux. Celui de Mende s'est trouvé, sous tous les ràp^
ports, très-inférieur. Il serait peut-être préférable de réunir ce
deux concours en un seul qui se tiendrait à Châteauneuf» e
ou, par suite, on pourrait disposer de primes plus nombreuse
et plus im|)orrantes.
Un jury désigné par la Société a, comme précédemment
visité les fennes concourant pour la prime des cultures fourra
jçères. Son rapport n'est point encore parvenu.
Le montant des primes qu'elles consacre cette année à l'en
couragement du reboisement, de l'apiculture, de la fabricatio
du fromage, de la culture des fruits, de Tindustrie manufactu
rière,de la dentelle, de la broderie, se porte, indepeBdammen
des médailles, à une somme totale de 750 fr.
Dans le double intérêt de l'agriculture et de la science» deu
stations destinées à des observations météorologiques ont él
établies par la Société , sous la direction de M. ringénien
Lefranc, sur deux points du département , Saint-Germain-de
— 389 —
Calberte et Viltefort, qui, par leur situation (opûgraphiqiie et
!ear proxinrité de la cliaine des deux mers, paraissent offrir
roQs ce rapport un intérêt tout spécial.
L*noe des préoccupations de la Société est le dévetoiipement
et ramélioration constante de la pépinière qu'elle dirige. Elle
étudie en ce moment un projet de serre ainsi que dMrrigation
pour rédvcâtion des jeunes plants. Le terrain dont elle dispose
<^taat Irès-insufQsant, surtout si la construction de la nouYcllc
raseme en enlève une partie, elle cherche à en affermer un
nooveau. ^
Désireuse de répandre les saines notions d*arboriculture, elle
s'occupe de créer, à cet effet, un cours pratique et gratuit dans
lequel ie pépiniériste montrerait manuellement la taille et la
coDclaite des arbres. Dans le même but, des leçons pratiques
voBi être données par le pépiniériste aux élèves de l'école
oomale.
Le reboisement de Saint Privât a été continué.
Profitant de nos rapports avec la Société impériale d*acclima-
ution, nous en avons reçu, le printemps dernier, de la graine
de vers à soie , de deux provenances : l'une , de Chine , partie
par voie de mer, partie par voie de Sibérie, l'autre de l'établis-
sement modèle de sériciculture de Pantéleimon, près de Bu-
charest. La première, surtout celle venue par la voie de Sibérie,
û'a malheureusement donné lieu à constater que des insuccès;
celle au contraire envoyée de Bucharest, laquelle paraît être
de race Japonaise, a produit de très-bons résultats.
Des fouilles exécutées à Lanuéjols, près du monument ro-
Bwin, aux firais de la Société, ont mis à jour plusieurs objets
intéressants , déposés au Musée , décrits et figurés dans le
Bidletin.
Touten continuant ses encouragements et ses travaux, la So-
délé sent vivement riraporiance de leur imprimer, s'il est pos-
sMcunplusgrand développement. En agriculture, le drainage,
Tirrigation dont rnction combinée est appelée à produire, sur
— 3ttp —
iios peiiies étagées, de si heureux résultats, les amendements
calcaires qui régénéreraient la majeure partie de nos terrains
prives d*un semblable élément, l'industrie de lasoie, celle de
la vigne, la pisciculture qui deviendrait,|)Our nos innombrables
ruisseaux d*eau vive, une source incalculable de richesses ;
renseignement agricole qu'il importe à un si haut degré Ab
faire pénétrer dans Xa masse des travailleurs, rencouragement
des fermages à long tenue, dont llabsence c^ si regrettable
dans notre économie rurale^ tous ces objets^ p<)ur me borner
aux plus saillants, réclameraient instamment Tactive sollicitude
de la Société.
La moisson s'effectue encore dans^ nos cbamps avec la fau*
cille, le battage avec le fléau ou les bétes de somme. Il serait
particuUèremeni urgent d'introduire dans la moyenne et la petite
culture la faux, la machine à battre, instrument coûteux adopté
seulement par quelques-uns de nos grands propriétaires, n
faudrait de toute nécessité amener des entrepreneun^ i se
charger, au moyen de machines en leur possession et à un prix
convenu, du battage des récoltes dans leur voisinage. Nul en-
couragement ne serait mieux appliqué qu'à des entreprises de
cetie nature, de même qu'à l'emploi de la Caux pour la moisson
des céréales.
Une somme de500fr. votée par le Conseil général ^iiroduirait
à cet égard les meilleurs résultats.
La Société ne serait pas moins heureuse de pouvoir donner
de l'extension i ses travaux et à ses recherches archéolo-
giques.
Les sommes dont elle peut disposer sont tout ii lait insuffi-
santes pour se livrer à des explorations suivies et de quelque
importance. Pour réaliser les féconds résultats que promettent
les heureuses tentatives faites à Javols et à Lanuéjols, ou celles
précédemment opérées à Banassac , une somme de 1,000 fr.
au moins serait nécessaire. Elle ne pourrait évidemment s'ob-
tenir qu'avec l'aide du département, etsans<loute au mojten
des ressources cumulées de plusieurs années.
— 3»i —
D'autres d<MîiiiMiits tociux offrinaieut, -non moins. que le
inaouflcrtl d*Akiebert> un intérêt sérieux pour Tbistûire du p^ys.
De ce Mmbre est le Thalamm contenant les anciennes cou-
tumes de la ville de Meyrueis, dont le Bulletin a donné déjà,
quelques extraits ^t dont rentière pul^lication serait également
désirable.
tel est , en résumé , Monsieur le Préfet , Tensemble des
travaux auxquels s'e*^ livrée 6û qtfïi en vue ïa Société d\!gri-
cullure.
Si soik adion a pu réaliser qoelcfue bi^a, unelal^ pM4oit
adsttrétnetit en rèveiriv fiu gétiéretix aiq)Ui de rtidutinistrotion
départementale. La Société s'empresse de vous en 4émoigtier
0i d'expMMT au Conseil fénéral sa vive gratitude. Elle pcte le
Goiiseil éè ?oaloir bien lui maintenir ses précédentes allocar
lions, de les augmenter, s'il est possible, en vue desaméliorations
à'MCompUr. Elle ose espérer trouver auprès de vous, Monsieur
le Préfet, la continuation des marques de conûance que déjà
vous avez cru devoir lui accorder, ainsi que les bienveillantes
sympathies auxquelles Font habituée vos prédécesseurs.
Je vous prie â*agréer. Monsieur le Préfet, l'hommage de
mon respectueux dévoueDfient.
Le Président,
H. DELAPIERRE.
AKCHIKES DfiPARTENENTALES.
liMW doimons ci-après la liste de^ priiicipaux et
précieux documents trouvés par M. André dans une
dM «aUes du grand clocher, et qui ont été réiutégvés
aux archives dfîpartementales :
— 392 —
1109. Acte (le fondation pat* Tévèque Aldebert, d'un
anniversaire pour son pj're et ses autres parents, et
assignation pour cet effet de rentes dans le village de
Lascols.
1123. Copie de la Bulle du pape Calixte H portant
confirmation de l'état régulier du Chapitre cathédral.
1219. Hommage rendu par le seigneur de Château-
neuf à révèque Guillaume de Peyre.
1246. Nouveau bail d'une métairie située dans la
vicomte de Grëzes, par le roi St-Louis à divers parti-
culiers de Grëzes.
1302. Transaction entre Tabbé de la Ghaise-IHeu et
révèque Guillaume Durand, relative à des droits épi^
copaux.
Du XIII'' au XVIII* siècle : Divers actes relatifs aux
monastères des Bénédictins de Chirac, des Carmes et
frères Mineurs de Mende, des frères Mineurs de St-
Chély ; aux abbayes des Dames de Mercoiré et du
Chambon ; aux prieurés de Ste-Enimie, de la Ca-
nourgue ; à la collégiale du Malzieu, etc.
1286. Statuts du Concile provincial de Bourges, dans
lequel rarchevèque Simon de Beaulieu publia une
constitution de 37 articles, pour rappeler la mémoire
et rexécution de ce qu'avaient ordonné les Conciles
précédents.
1584-1585. Correspondance de TEvèque de Mende
relative au rachat des archives de Tévéché enlevées
par le capitaine Merle.
Une lettre autographe dé Christophe de Thon adres-
sée à révèque Adam de Heurtelou.
Documents divers se rattachant aux guerres reli-
gieuses des XVr et XVIII* siècles.
<30 chartes, du XIl*' au X\7 siècle reUtives ù des
droits seigneuriaux des Svèques de Mende.
Quelques autographes des Prélats qui; ont occMpé
le siège épiacopal du XVP au XVUP siècle.
Divers actes relatifs à la reconstruction de Téglise
cathédrale^ XVIP siècle, — à Tachât du métal pour
la fonte des cloches, XVP siècle, etc.
Correspondance entre le Chapitre cathedra! de
Mende. et un imprimeui' de Lyon, en 1619, pour Vm-
pression du bréviaire, etc.
150 liasses d*anciens papiers de comptabilité et de
procédures. > i ,
20 registres de notaires.
Un fragment d'un ancien obituaire de réglise cathé-
drale de Mende, etc. <
Nous pouvons encore ajouter à la précieuse décou-
verte de M. rArchiviste, celle des papiers de Tadmi-
aistration départementale et des districts de la Lozère.
NOTICE HISTORIQUE
SUR LA GONNANDERIE DE GAPFRANCfiS
ET CHRONOLOGIE DE SES COMMAJ(DEURS.
Par ■. âNDii. archifitte.
^ I L'ordre célèbre des chevaliers de St-Jean de Jéi'Ù-
'^ ■ saleni, appelés dari.^ la suite chevaliers de Malte, eut
dans le Gévauclan deux commanderîes importante^ :
Gap-Francès (1) et Palhers. Elles dépendaient du grand
eV^ 1 ^' 1>iiit les actes Oa lîl : Hospifalis de Vado PranHsco; dlé Coadio
IriDcisoo^ de Gado Calliro, de T.na Frances.
— S94 —
prieuré de St-4jilles, chet-lieu de cinquante coniman-
deries, en Languedoc, en Provence et en Daopbmé.
Le Gévaudan fournit à Tordre de nombreux et tail-
lants chevaliers, et nous pouvons citer les noois de
Villaret, de Tourne!, de Lescure, etc. Il lui donna
aussi deux de ces grands maîtres, Guillaume et Foul-
que de Villaret. Le premier laissa éans Mende un
souvenir de sa piété; il fonda dans TégUse cathédrale
l'office qti*on y célébrait le jour de Ste-Magdelèiie. (Sy.
Les premières donations dans le pays, en ftiveur de
f hôpital de St-Jean de Jérusalem, remontent presque
au berceau de Tordre. Dès l'année 1166, le Seigneur
du Tournel rendait hommage au frère Assalit
4* grand maître pour plusieurs domaines situés
entre le Lot et le Tarn, faisait don aux chevaliers de
ce qu'il possédait à Gap Francès , à Salarial , aux
Alpiers, a Malavielle, etc., les affranchissait des droits
de péage et leur accordait plusieurs (Vtciiltés dans ses
tjerres.
En 1179 l'évèque Aldebert leur cédait Téglise de
Ginestoux et en 1187 celle de St-Privat de Frutgères.
Les dooations deviennent plus nombreuses encore
dans le Xlir siècle. Les Commandeurs de Gîip Francès
se virent danî la suite propriétaires d'une grande
étendue de pays, il eurent entrée et voix délibérative
aux Etats du Gévaudan.
La commanderie comprenait dix membres ou Dis-
tricts : Frujtgëres, le Limarès, AlUer, le Bleymard, St-
{%) Obiliiaif^ maouscrif <tp tK28> à ia biblîolbè^ie <1e U vUk de
>lf*nd«.
Saaveup-dt' Ginestôux, les Eslivts, faaihae, Pierr'r-
ftche, la Ganourgue et Mende.
L^hôpltal de Gap Pratucès, appelé aussi (feLozërre,
chef- lien de la commanderie, possédait un château et
maison seigneuriale, une chapelle sous le titre de St-
Jean-^aptisie. Le tout fut dévasté dans les premières
années du XVni^ siècle, pendant la guerre dite des
Camisards. Une foire importante se tenait en cet en-
droit l0!2d juin de chaque année. ^
l*h6prtal possédait en outre 30 sétérées de terres
cultes et la même étendue en p&turafgei^ et plnsjetirs
forêts importantes; 4,000 bêtes à laine étaient nour-
ries dai^s les montagnes de la comitianderié.
FRù¥6£ftÉS. — L'église de fVntgères, sous le titre de
St-Privat, avait été donnée à Tofdré en H79 par
l'évèque Aldebert (A] , elle servit de paroisse à Gap-
francès, au Poût-de-Motttvért et à plusieafs villages
et hameaux du voisinage. Pendant les troublés du
IVIIP siècle, le curé fut àSSassiné et la maiSob curfale
dévastée.
Ëû sa qualité de seigiïeur spirituel, le comniàndeur
nommait à la cure de Frtitgère*.
n avait la haute |nrhli<^l!on dàus lés villages de Gap
Francès, Salarial, fé Cr<irs, MontJ^ros, Laubsi^et, \ts
tfoubat, Viah, Pont-de-MbhtVért, etc. Là moyenne
<:t bds^ juridfctiorn datist lès paroisses de Prutgètès,
Fraissinet, Grisac, St-Frézal, Chamboiias, èft«f.
tihAHÈs. — Les dé(iièrtdanccs dé I5hiârè« s'éfëtt-
ftietot eti partie dahs It^ Vivartiis; la Cèrfimandërièy
Possédait Ch&Tti!rori|çand et plusieurs autres tillages.
1
— SM» J 1
leur i^--^ ^;:7;^ B^^«^,fti**'^
— 394; —
Le Coinmamieur percevait divei^s cens et rentes fît
cières dans les lieux de FigeiroUes, du Vialas, de
Privat^e-Vallongue, de St-FrézaI , de St-Martin-^
Lansuscle, de Trabussac, de Ghambonet, etc.
Altier. — Les dépendances d*Aitier consi8tai(
en bois, pâturages et rentes foncières. I^ Gomma
deur avait la justice haute, moyenne et basse da
les localités cl-aprës : Bergougnoux , Villespasse
Valfournes, la Pigeire, la Rouvière, le Fossat, Gous
Chadepeau, la Rochette, Montredon, etc.
Le Bleymjlrd. — Ses dépendances étaient Mal
vieille, Louzet, Feljas, le Mazel, le Cheyroux, C
cières, Vareiile, les Alpiers, Neyrac, Sauvages, i
Julien-du-Tournei, etc.
PierrefichEv — Le Commandeur possédait Tégl'
paroissiale squs le titre de St-Privat, un château
ses dépendances, deux forêts d*unc grande étond»
exerçait la haute , moyenne et basse juridictioi
prenait la dîme sur les lieux de Pierretiche, d
Ghaze, d'Aurouzet, de Sagnerousse, de TAubarnes
f)ercevait divers droits seigneuri$iux au Grouz
Ghâteauneuf-Randon, àSt-Jean-la-Fouillouse, à
reilhes, la à Veissière, etc., et le droit de péa;
tQU$les yoyageyrs à l'exception des sujets du
de Po]ig;nac.
Les vassaux de Pierrefiche fournissaient le
nécessaires aux Commandeurs: 1"" LorsquHs
daient à Malte ; 2"" pour son rachat s'il ét;nt
sonnier et 3® pour lo voyage de la Terre Saii
^ i
mi'
— anî —
ei éuH seigneur temporel et spirituel ; percevait la
dime dus toute Tèteadue de la paroisse et dana
qaekpies autres Yillages, et y exerçait la haute jurir
dictioB. Las biens fonds consistaient en prairies ot en
terres labourables.
Us EsTSETs. — Les dépendances de ce membre
éiaôest un cbàteau seigneurial« une chapelle sous le
titi!e de St-Jean-Baptiste, des terrains» di« prairies
et une forêt.
Le Commandeur percevait des cens dans les villages
des Estrets, de Fontans* de Malavielletto, de Mas-
beral,, de Gbabanes, de Serverette, de Leslival, de
Montcham, de Buffeirette, de Javols, de Recoutes, ^tc.
Il n'avait que la moyenne et base juridiction.
La haute, c*est-à-dire.la criminelle, appartenait au
Seigneur de tfejffv
Paclhjlc. —Le domaine consistait en terres cultrs,
e' en prairies et en forêts. I^e Commandeur percevait
b un grand nombre de censives. La justice entière au
lien de Paulhac appartenait au duc de Mercajur ; le
Commandeur Texercait dans les localités suivantes :
Weges. la Molle, Varhelerv, le Mfiteieii, etc.
1^ Ci!K0(»6ÇE ou Pgech-Banàssàc. — Le CoinniaU'
deur y possédait un ebât^.'au seif^ueurial, des jardins
et éesffiirifs : prenant la censive dans les hanieaui
suivaHs : la Fagette, Pertuzades, le mas Hequirsfi,
le Lâiboiix, le Duc, Grèzf^, If* Bouquet, Tartarone,
le Maiei. Le^icun;. etc.
27
— 398 —
Mende. -^ Le CommaDdeur y possédait une maison
à la rue d'Auriac ; elle porte encore aujourd'hui le
nom de maison de la Commanderie (1] , plusieurs
directes, censives et rentes foncières dans la ville et
aux environs, particulièrement à la Brageresse et à
Badaroux. Le propriétaire d'une maison, en fece de
celle du Commandeur, lui payait la redevance d'une
paire de perdrix chaque année.
Tel est l'état sommaire des dédendances de la Com-
manderie deGap Francès. Elles produisaient, en 1713,
un revenu net de 5,174 livres. C'était un bénéfice
assez important.
La révolution vint dépouiller l'ordre de ses biens, et
c'est à peine si le nom de chevaliers de Malte est
aujourd'hui connu dans le pays.
LISTE OHRONOLOCUQUB
des Oommaiidears de Gap-Fraiieès (2).
1177(3) F. Jean de Chalanr.
1215 F. Pallet.
1229 F. Benedit. 1233
1234 F. Aldebert.
1239 F. Raimond de Cervieres.
1240 F. Guillaume de la Garde.
(1) Ell« futTendae par U nation le 19 arril 1791.
(%) CeUe lisle a élé dressée d'après les chartes de li ComoiMiéerie
eoBterTées aux archÎTes déparlementalps des Bonches du Rhône.
(S) Ces dates ne sont point celles de la nomination ni de U i
des Commandeurs, mais celles des actes qui mentionnent OM
Taliers.
— *w —
A F. Bertrand Perrier.
h7 F. Bertrand de Mootegut. ..-u
5 F. Foulque du Tournai. 1261.
i3 F. Raimonot du Luc. 1264.
i5 F. PonsRaimond. 1280.
18 F. Jordan de Chaudairac. 1297. j
17 F. Pierre de Chaudairac. 1307. ;
iècleF. Urbain d'Qzerie.
6 F. Guillaume de Borrenc. 1352.
i8 F. Amalvin de la Tour. . .
iO F. Foulque du Tournel. > / i
7 F. Guillaume Fabri. 1374.
A F. Aldebertdela Romeguiere.
17 F. Raimond de Lescure. ; ^
« F. Almaric de Sanhac. 1416.
A F. Bertrand d'Arpajon. 1445. ^
5 F. Raimond Ricard. 1481.
•1 F. CoUon de Mandolx. 1492.
»2 F. Charles Alamand. 1507
4 F. Jean de Bidoux.
!8 F. Antoine de Barras.
•0 F. Jacques de Manas.
4 F. Philippe de Vente 1551 . ;^-' •
[7 F. Barthélémy Bermond, dit de Rosset.
15 F. Jean de Barras.
'6 F. Bertrand de Varadier St-Andeol. ?
^ F. Georges de Berton, dit de Crilhon: 1600.
17 F. Charles de Panisse. 1626.
i2 F. François de la Crote, s«^ de la Menardie.
5 F. Faspard de ViUeneuve-Chàteauneuf.
\8 F. Antoine de Puget-St-Marc. ^ . . ?
A F. Jean de Villeneuve-Chàteauneuf. . ;
^
1648
F.
1657
F.
1658
F.
1667
F.
1695
F.
1707
F.
1729
F.
1742
F.
1753
F.
1769
F.
1779
F.
— 4*» —
F. Gaspard de Castellane. 1662.
François de Ratte Gambons
Jean - Jérôme de Gallian - Gbàtetit -
neuf. 1663.
PierredeRaphelisd'Agout-Rognes. 1692.
François Timoleon de Montâud Ubat.
Félix de Grimaidy. 1716.
Secret des AIrîs de Roussel. 1731. *
Philippe de Pagesse d'Assas. 1746.
F. Joseph d'OHvary. 1767.
Pierre - Antoine de Raymond d'Eaux.
Louis de Moreton de Gbabrillan.
En 1787, ce titulaire étant mort, le frère Brtibo
Marie de Foresta, chevalier de Tordre, administra la
commanderie pendant la vacance.
Nous n'avons pas pu eonnaître le nom dé son suc-
cesseur.
(A) B«Biitl«ii faite pur Aldebert, é^é^^m ^e
Hende , à l*ta6pital de «ap - Vn|ne^ f e
l'église de Fratgèrea.
1187.
Pateat omnibus, hanc scripturam audientibus, quod
ego Aldebertus tercius, Mimatensisecclesie episcopus,
dono et concède tibi, Johanni de Ghalanco magistîro
hospitalis de Gafrances, et omnibus fratribus ibidem
Deo famulantibus in perpetuum, ecciesiam S^-Prrvâti
de Frotgeiras ; Salvo tamen jure episeopalr. PredicU
namque eorlesia propter l^ngas flosrtri temporiîî cala-
— 401 —
mitâtes adod depopulata erat, quod minister ecclesie
solîto more, nec ia ea sustentari, nec oaChedraticum
nostrum nobîs persolvere poterat, tum propter deci-*
mas quas bospitalariî jure privilegioruro romane ec-
clesîe quibua reaîstere non poteramus, in parochia
illi in quà et atationem et multas aiias jam diù pos-
sessiones adquisierant retinebant ; tum propter alia8
propter .quas ut ,|Mf(iiKin)Lis infestationes depauperati
erant ; Unde fréquent! et instant! rogatu ministri et
presentis tempori9 neccessitate compulsi ad banc do<
nationem processimus, Ut autem bec donatio firma et
illibata perman^^igîl^ nQjB^ri ai)et(>rit3t6 ^m con-
lirmamus. Facta est donatio ista, anno dominice in-
carnationis M. C. LXXXVII. Urbano episcopo, summe
sedis apostolice pontifico présidente, Régnante Pbî-
lipporege Prancorum, Indîctione X, quinta Kalendas
febroarii. Hulc donation! vocati testes înterfueriint :
Girbertus d'Atbugairetas sacerdos; S. de Brazac, sa-
eerdos; 6. Capellanus; Richardasdela Noiol sacerdos;
S. de Fontanas sacerdos; S. S'* Stehpani; Tbomas;
G. Bonacbara; Jobannes clericus; Andréas Chabrerii;
P. Dureiidarnz ; Pelloseta qui banc cartam scripsit.
(B) BeafttiMi die l'églÉM die Mmmm$mmm.
1179.
A9m j^ Hjcapiji^tjone 4QWni M, C< hXXl^. figo
Aldebertus, Mimatensis episcopus, donoet qob^o tibi
AfOiddo^ ma^atro domus hospitalis de Pipirafiehe et
sufceasoribus fuis în perpetuum, acclastani de Gc-
— i02 —
nestos, cuin ouinibus ad eaindeiii ecelesiam pertinent
tibus, salvo in omnibus, jure episcopali et auctoritate
Mimatensis ecelesie. De hoc testes sunt : Odilo pre-
positus ; Sicardus ; Bernardus de Cabrera^ Johannes
Salmoirat ; Arnaldus de Gevena, Bonus pars de alta
rippa; Bernardus de alta villa; Guillelmus de Chirae;
Petrusde Silanet et magister Alveredus.
Ferd. ANDRÉ.
DISTRIBUTION DE GRAINES.
La Société d'agriculture de la Lozère a reçu de ia Sociélé
impériale d'acclimatation des graines des végétaux désignés
ci-après. Elle les distribuerai aux membres titulaires qui en
demanderont au Président, en s*engageant à rendre compte du
résultat de leurs semis. Pour les membres qui ne résident pas
à Mende, renvoi leur sera fait franco.
4 AcaciALebbeck (Légumineuse-mimosée). Arbre d^omement
originaire des régions équatoriales.
2 Acacia leucocephala id. id.
3 Agati grandiflora(Légumineusecésalpiniée]. Arbre à fleurs
très-grandes gomme, etc. — Malaban*
k Asclepias gigantea (Apocynée) Plante vivace ei textile.
5 Bauhinia purpurea (Lég. césalpiniée]. Arbrisseau élégaïki^
— régions équatoriales.
6 Bignonia fraxinea (Bignoniacée). Plante sarmenteuse, â
belles fleurs.
7 Blé de Taganrock. Des essais de cette céréale ont dé}4 i^m
lien dans la fx)zère.
— 403 —
8 BoQibax malâbaricuni (Buuibacée) Vuigo Fromager. ApI)Pi>
à croissance rapide, remarquable par la grosseur de sou
tronc et la beauté de ses fleurs. Ses semences, torréfiées,
sont bonnes à manger. Orig. de FAmérique tropicale.
9 C^sia Auriculata (Légum. césalpiniée] . Arbre d'où Ton
retire canelle, séné etc. — Egypte.
10 Choux de Chang-tong (Crucifère] . ?
il Coesalpinia Sappan (Lég. césalpiniée). Arbrisseau épineux,
teinture rouge. — Région tropicale.
12 Cryptomeria Japonica (Conifôre). Bois très-solide et dont
récorce donne une couleur rouge. Il fructiflait et se re-
produisait en Sologne dès 1854.
13 Elevin marum.— Ëriodendron anfractuosum (Sterculiacée) .
Bel arbre laineux , à beau feuillage, à fleurs grandes et
singulières. (Régions tropicales d'Asie et d'Amérique).
iS / Plantes à mêmes
i\ propriétés que la sa.
£, I ponaire officinale de
3 \ nos campagnes.
l6Ërythrina monosperma (Pàpillionacée). Arbuste d'orne-
ment. — Abyssinie.
n Id. id. id.
18 Eucalyptus globulus (Myrtinée). Arbre feuillu de premier*»
grandeur et à croissance rapide; originaire d'Australie;
répand une odeur basabnique et off're une résine abon-
dante. Convient pour les terrains ni trop secs ni trop
humides. Très ornemental.
1^ Eucalyptus obliqua (Myrtinée). Id. id. Nouvelle Hollande.
20 Guazuma lomentosa (Byttnériacée). Orme ou cèdre d'Amé-
rique — bon bois; ses fruits distillés donne une sorte de
bière. — Tropiques.
21 Haricots i cheval du Canada. Récollés à Sigy en 1863.
^ Haricots du Pérou. ?
M Hibiscus populneiis (Malvarée!. Plante à ^raïuh's ol belles
fleurs. — Régions inlortropirales.
— 404 —
â4 Korau. ?
35 Lawsooia aiba (Salicariée). Ariraste dont ks ievUtes ser-
vent en teinture. — Egypte.
26 Lentilles de Chine. ?
27 Maïs de Cosco (Graminée). On connaît déjà le résultai de
sa culture dans le département.
â8 Moû Siû — Luzerne chinoise. -^ Dure 10 à 12 ans ; ftwirnît
ebaque année deux coupes et un pàtonge.
29 Ortie de Chine. — D'âne latore textile; drane de Bngnifi-
ques tissus.
30 PaUlou perdagan. f
31 Parkia biglanduiosa (Lég. inimosée). Arbire à belles fleurs
rougest en épis axillaires. Ses gnôies tocréiées dmiiie*t
Me sorte de café. — Régions tropicales.
32 Pentapterâ coriacea. ?
33 Plerocarpus Massupium (Papillonacée). Arbre à gomme ,
teinture ; beau kois — Amérique dtt Sud.
34i RaFesdel'lBde. ?
35 Ricin de Belem. (Para) ?
36 Tainarindus Indieà (Légiomineuse césidpiiiiée]. ilel arinrtf ;
de ses gousses les Indieus refusent aae pulpe rafinlchis-
sante qui, délayée dans de Teau, leur donne «ne sorte de
limonade.
37 Teetona grandis (Verbénaeée). Chêne de l'Inde; im des
plus grands arbres connus; son bois est supériear à celui
du chêne. Ses feuilles donnent une teinture pourpre.
Indes orientales.
38 Tipsîna, Psoralea esculenta. Picquotiane (PapiUonacée).
Sa racine féculente fournit un aliment sain et agréable.
Amérique du Nord.
39 Volkameria inerrais (Verbénaeée). Arbrisseau d*omement,
k beUes fleurs. Amérique du Sud.
- 405 -
PRIX DES GR4INS, PAR HECTOLITRE,
d'après les SBRCURIALfiS
DES MIRCHES DU DEPIRTEMENT DE L« LOZERE.
Juin 1864.
LnUX DES MARCHES.
Florac
Meynieis
PoDt-de-Montvert . .
La C&nourgue
ât-€hély-d'Apcher.
MarvejoU
Serverette
Langttgne
Mende
Vîllefort
Prix mutkn.
Fromeiil.
fr. c.
20 56
17 >
15 »
17 85
17 70
19 »
17 85
NATURE DES GRAmS.
MeleiL | Seigle. Orge
fr. c.
15 61
13 62
13 98
14 40
fr c.
13 20
12 »
14 *
10 »
11 62
13 »
11 50
12 20
12 53
14 *
fr. c.
10 50
11 12
»
9 50
10 4â
10 46
12 40 10 40
Avoine
Juillet 1864,
fr. c.
7 50
7 50
»
8 »
7 80
8 16
9 >
8
Florac
Heyraeis
Pont-âe-Montvert . .
La Canourgue
St-Chély-d'Apcher .
Haivejols
Serverette
Langogne
Mende
Yillefort
Prix moyen.
20 55
17 »
13 50
17 67
17 75
19 »
15 60
13 50
14
17 58
14 37
13 20
12 »
14 »
12 »
12 ^
12 50
11 50
12 12
12 75
14 -
12 60
10 50
11 25
10 »
10 50
10 60
10 57
TSBÎ
7 50
7 50
8 25
8 »
9 ^
804
Florae
Heynieis
Pont-de-Moniverl . .
La Canourfnie
8t-Chély-d'Apcher.
Manreiols
Serverette
Langogne
Mende
Viilefort
Prix motbn.
_ Août
»
13 60
17 50
17 65
19 »
17 65
14 20
14 78
13 20
14* *
9 66
11 85
12 y>
11 50
12 »
12 50
14 v>
12 30
10 50
10 06
9 72
10 80
»
10 27
7 50
»
»
8 r.
8 47
8 60
9 »
8 31
— 406 —
VENTE D'ARBRES.
Les arbres dont la Société d'Agriculture dispose dans sa
pépinière située à Mende, pour être vendus à l'antomne de
4864 et au printemps de 1865, sont cexm désignés ci-après
avec indication de leur prix :
1° Arbres forestiers et d'ornement,
fr. c.
Acacia à fleur rose, greffé, tige> le pied, 1 »
— comnaun, lige, le pied, » 40
Ailanlhe, id., id., » 50
Aubépine ergot de coq, le pied, • 90
Aulne à feuille en cœur, id., « 40
Bouleau, id , » 50
Catalpa, id., » 60
Cèdre du Liban, id., » 50
Charme commun, id.^ » 50
Cytise, tige, le pied, » M
— greffé, id., id., , » 75
Erable negundo, plane et sycomore, id., id., » 00
Frêne à feuille de lentisque et de noyer, id., id « 60
— à feuille simple, greffé, id.,id., 1 »
— commun, lige, I" choix, le pied, » 45
— — id., id., pour 50 et au-dessus, id.,. . . » iO
— — id., 2* choix , le pied, » 35
— — id., id., pour 50 et au-dessus, id., . . » 30
— pleureur, greffé, lige, le pied, 1 »
Févier-lriacanlhos, le pied, » 50
Gatnier, arbre de Judée, id., » 50
Hêtre cuivré, id., \ 50
Lilas, id-, » 60
Marronnier d'Inde, tige, le pied, i »
Merisier à gra.pe, id » 10
— (le Virginie, id., » 50
407 —
d'Amérique, lige, le pied,
lige, <•' choix, le pied,
id.> id., poar 50 et aa-dessas, id.,
id.y ^ choix, le pied,
id., id., pour 50 et au-dessus, id.,
er blanc, de Virginie et d'Ilalie^ le pied, . . .
kulriche> le pied,
e à feuille d'orme, le pied^
e, lige, le pied,
de bouture, le pied,
greffé sur églanlier, lige, le pied,
osier, le pied,
pleureur, id.,
•a, id.,
fuslel, le pied,
, li^e, le pied,
igtonia gigantea, le pied,
2® Arbres fruitiers,
lier greffé, lige, le pied,
sauyageon, id., id.,
lier greffé, à coque teudre, tige, le pied,
sauvageon, le pied,
T greffé sur franc, tige, le pied,
— sur Sainte-Lucie, le pied,
sauvageon, tige, le pied,
ssier commun, le pied,
de Portugal, greffé, le pied,
)oisier à fruit coul.de ch. et des 4> sais., les 25,
merveille des quatre saisons, le pied, . .
lUier à grappes et à maquereau, id.,
lier, aveline et grosse ronde, id.,
r, tige, le pied,
repiqué, fort, les 50,
— moins fort, id.,
?r greffé, !e pied,
SHU vagoon, id. ,
60
V5
ÏO
35
30
50
25
iO
»
50
»
2U
25
60
30
75
25
7*)
»
50
«
75
60
50
75
50
20
25
30
6()
8
»
6
9
•
75
»
50
1
«*«ur franc, »i««';**jfVcbôto,'^«^**' \ 15 '
Z sauvageon, U«e.V^,., j'-;;;.;... * »
- 1 s«Uoneinou8«^^^,,pied . «
' sauvageon, iif^ i,., id •-• . 50
— *" id., » id « •
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dcC
— 409 —
SÉANXE DU 6 SEPTEMBRE 1864.
nlSlDENCE DE I. DELAPIERRE
PRÉSIDENT.
10>"
A'-'N
Présents : MM. l'abbé Bosse, Martinet, Lefranc,
Grosieân, Ignon (Camille), André, archiviste, l'abbé
RiGiL, Buisson, négociant, et Vincens.
M. le Préfet a adressé à M le Président un exem-
plaire du Rapport fait par M. Hervé-Mangon, au nom
du Comité' d'agriculture, sur la formation des prairies
en pays de montagnes d'après le système de M. Bargné,
membre de la Société d'agriculture de la Lozère.
— M. le Président donne lecture d'une lettre par
laquelle M. Valantîn, docteur-médecin à Mende, fait
don à la Société, pour le musée, de trois gravures
avec cadre doré, représentant :
1^ Henri IV, gravé par Janinet, d'après un tableau
deRubens;
2^ Sully, gravé par Frieselhem, d'après un tableau
dePorbus;
3« Les deux jeunes frères de Choiseul, neveux de
Monseigneur de Choiseul, évêque de Mende, gravé par
de Lalive, d'après une peinture de Drouais. Le |)re-
micr, Marie-Gabriel, comtede Choiseul, devenu pair de
France, évèque de Châlons; le second, Michel-Félix,
chevalier de Choiseul, devenu cardinal-orchevêque de ^,
/
fi
il
\" .
— 410 —
Besançon. On remarque la ressemblance frappante de
( ette gravure avec les portraits de ces deux prélats qui
se trouvent déjà au musée.
La Société vote des remercîments à M. Valantin.
Des remercîments sont également votés à M. Henry
Doniol, pour Tbommage qu*il a fait à la Société d*un
exemplaire de son Rapport sur la prime d'honneur
du concours régional du département du Yar en
1864, ainsi que de la Statistique agricole sommaire
du département de la Haute-Loire.
— M. le Président a déposé sur le bureau un sceau
en cuivre donné par M. Boyer, relieur à Mende, et
dont voici l'empreinte :
^^M
On pense que ce sceau, dont la légende serait
E-DV-G (pour Etats du Gévaudan) DESINFECTEE-
1722, était destiné à marquer les objets, tels que tissus
et étoffes, afin d'en autoriser la circulation, pendant
la désastreuse épidémie de cette époque.
— M. André, archiviste, fait aussi don à la Société
de quehjues documents imprimés trouvés en plusieurs
exemplaires dans le dépôt des archives départemen-
tales. Parmi ces pièces, qui sont relatives à Tliistoir^
locale, on remarque un exemplaire de la BuUeiùT^
de Vacte de Pariage, etc.
— 411 —
Des remercîments sont votés à M. André ainsi qu'à
M. Boyer.
— Lecture d'un mémoire adressé par M. Tabbé
Charbonnel, au sujet des diverses légendes de S. lli-
laire, évéque de Meode, avec d'autres documents sur
rhistoire ecclésiastique du diocèse. (V^oir au Bulletin.]
— M. André doaoe lecture d'une note concernant
Vaete de prix fait de la rosace de la cathédrale de
Monde. (Voir au Bulletins)
— MM. les Membresydu Conseil d'administration
du Congrès pomologique de France font connaître
que la neuvième session de ce Congrès se tiendra à
Nantes le 24 septembre courant, et invitent à y as-
âster les délégués des diverses sociétés horticoles.
— n est donné lecture d'une lettre de MM. les
Membres du bureau de l'association scientifique pour
l'astronomie, la physique et la météorologie, tendant
à recueillir des souscriptions à cette utile institution.
— La Société donne son adhésion au choix qui a été
fait, |yar une commission nommée à cet effet, des ins-
truments à acquérir pour être vendus à prix réduit
dans la séance publique du 3 novembre prochain.
— A l'occasion des primes k distribuer pour le
reboisement, M. le Sous-Inspecteur des forêts émet
ra?is que des récompenses soient accordées à ceux de
MH.Ies Maires ou agents forestiers qui se seraient par-
ticulièrement fait remarquer par leur zèle dans Tac-
complissement de cette œuvre difficile. H est prié de
vouloir bien présenter des propositions à ce sujet.
_ 412 — '^
NOMIlffATIOlffS.
IHenibre titulaire.
M*"^ Cambessëdb, propriétaire à Ferrussac
mune de Meyrueis.
Membre ass^elé.
M. BoissBROLLE, maire de St-Frézal-d'Albu{
Hembre earrespandant.
M. Saurin, de Marseille, propriétaire à Meyr
M. De la Pierre, capitaine en retraite, n
titulaire, est nommé membre de la Commissic
pépinière.
SCIENCES ET ARTS.
LE GÉVAUDAN
PENDANT LA DEUXIÈME GUERRE CIVII
DITE RELIGIEUSE.
(Année 1567 et snivantes.)
Suiie (1).
Emprunt sar les plas riches de la paroisse de Languedoc. —
ordonnance contre ceux qui sont allés rejoindre les ré'
Rérocalion du sienr De Born^ goaremenr , Gilibert Fal
(1) Voir le BoUetin d'avTÎl, p. 59, de mai, p 163. de join,
juillet et août, p. 348.
— 413 —
lenant de Juge. Pierre Crécjr , procureur du Roi , Jean Borrelli .
BoUire, comme proleslans Dotoires. — De Born etCrécy, sommés
de rendre les armes et muuîlioDS qu'ils possèdent. ~~ Défense au
Baron du Toumel et du Boj d'entretenir aucunes troupes, et à ses
pajsaus de lui faire aucun serfice militaire. — Ordonnance pour
le baptême des enfants. — Armes saisies chei des réformés de
Uirrejols. — Abjuration de Jean Bouquet, notaire, Antoine Si-
bert, apothicaire, de la Canourgue, et André Passebois, de Codo-
loai. — Défense à tous magistrats qui ont embrassé la réforme
d'eiercer leur cbarge ; nou?elle injonction aux réformés de re-
■tttre leurs armes ; défense de payer ce qui est dû à ceux qui ont
rejoint les rebelles. — Abjuration de Pierre Jouve, sire d'Inosses
etGatlIaome Gibilin. de TAldonnès. — Le Seigneur De Morangiés,
ittacbé an Baron comme conseiller militaire. — Mesures contre
le passage des soldats protestans qui se font passer pour catholi-
\MS et portent des croix blanches. — Voyage du Baron au Puy.
Pendant son absence, Bressolles se laisse surprendre dans Florac.
— Mesures de sûreté prises par le Seigneur de Morangiés à Ispa-
gMC et à Monde. — Abjuration de Pierre Crécy. — Garde du châ-
teai de Recolettes.— De Pnchaut et Du Boys envoyés à Ispagnac
pour renforcer la garnison. — Antoine de Grimaud envoyé à la
garde de Chanac avec vingt hommes. — Ordre relatif au déman*
tellement on restauration de la maison collégiale de Quézac ; re-
BMntrances de Biaise Poojol. doyen , et Etienne Vidal, sacristain
en Chapitre. — Contribution en nature des villages des environs
^l^gnac pour rapproTisionnement de la garnison et taxe de ces
"Xirnilores. — Garde de la tour du Pnech de Banassac et des
chèleaux de La Prade et du Planhol. — Jean Comitis, notaire de
o**«te-Eniniie, se cbarge de garder avec quatre hommes le chà-
«w> do Planhal — Boisverdun réorganise une compagnie de deux
«enu hommes. — Plainte des habitans do Planchamp et environs
«otre les incnnions des réformés qui tiennent Villefort. —Nou-
velles réanions des réformés au Pont-de-Montvert ; ils menacent
» cbâteao d'AIlenc. — Garde de la tour de St-Germain-du-Teil.
_vi^ r T^ ^"^* ^^^ Bascle averti pour n'ayoir pas procédé à la vente
W *?** .'®^"^"">^qoi ont pris les armes. — Gradation dans
irA Al '*'"? * '"fliger aux habiUns de Prades qui ne se prêteront pas
Il ■"§«weda château.
mesme jour, avons ordonne que la sonnne de
^ lures quinze soulz tournois st^oit delliuree piir
J.
— U4 —
le susd. De Petremol, trésorier, a Jacques Hebrard
pour ung voiaige par luy faict a Milhau et Seaeyrac
pour descouurir les desseings desd. ennemys.
Le doutziesme jour dud. mois de feurier, auons
receu des mains de Pierre Comte, cure de Baijac,
lettres du Roy et de la Reyne pour tenyr la main au
seigneur Darenes a lexecution de la charge et commis-
sion par Leurs Magestes a luy donnée pour le faict de
certain emprunt sur les plus riches et ayses du Lan-
guedoc, eseriptes au cliasteau de Boloigne le vingt
sixiesme aoust util cinq cens soixante huîet; enaeaible
lettres dud. Darenes, suynant lesquelles auonsenjoinct
au seigneur De Salles, bailly de Giuaudan, commis-
sayre en ceste partie, fere son debuoyr a limpoct et
despartement dud. emprunt, ensemble a«x comniis
et depputes du présent pays de Giuaudan qui ont
offert y fere leur debuoir.
Le tretziesme jour dud. mots de feurier, aumis rey-
tere ausd. De Salles, bailly, et Achard, premier consul
dud. Mende, treuues en ycelle ville, les instructions
de pouruoyr a la guarde de lad. ville de Mende, soy-
uant le reiglement de mond. seigneur le MareschaL
Neantmoings, de nous delliurer le rolle des babitans
et de leurs armes, a peyne de sen prendre a eulx, sil
y aduient faulte. Lesquels nous ont offert fere leur
debuoir ; nous remonstrant, led. Achard, que cestoit
a nous daduiser sil y auoit lieu de tenir forces estrain-
gieres pour la garde de lad. ville, veu que lennaiii
sassemble et les y fayre gecter, et non a luy comme
consul; offrant de son couste recepuoir et lotger ceulx
que par nous luy seroit commande aux despens du
pays, toutes foys en corps, suyuant la delliberttlon
— 415 —
s gens des trois Estais dud. pays. Presens Claude
) Molete, seigneur de Maurengîers; Jehan Sarrazin,
*e de Chamboniiet ; Symon Clément et plusieurs
litres.
Le quatorziesme jour dud. mois de feurier, auons
ict reyterer en la ville de Maruejolz a son de trompe
publication de nostre ordonnance publiée aud. Ma-
ejolz le huictiesme du dernier mois de januyer ,
mme appert par ycelle auec la publication au pied,
tant de teneur : sont faictes, etc. Le mesmesjour,
Le quinziesme jour dud. mois, auons aussi faict
iblier en lad. ville de Maruejolz a son de trompe, a
place publicque et carrefours acoustumes aultre
^stre ordonnance, estant de teneur :
Est inhibe et defTendu a tous de quelque estât, qua-
e et condition quils soyent, de ne fauoriser, ne re-
^er en leurs maisons, ceulx de la nouuelle religion
li ont prins les armes depuis le dernier edict de
iciffication, ou se sont retires ez villes et lieux oc-
ippes par lesd. de la religion, les receller, entretenyr
r ayder en manyere que ce soit. Moings, prendre
urs biens et armes en leurs pouuoirs, ny daultruy,
s lattiter, cacher, ny retirer directement ny indirec-
ment, aius les venyr reueller a nous ou a nos lieute-
rns, en nostre absence, incontinent et sans dellay,
peyne destre punys comme faulteurs desd. séditieux
rebelles, et de confiscation de leurs biens.
Passe le présent jour, est enjoinct au cappitaine La
ize, ou son lieutenant de, en la présence et assistance
iS consuls, et led. lieutenent soubz et par le com-
andement dud. cappitaine , faire perquisition des
— 416 —
maisons et lieux suspects exactement, et ou trouueron
aulcuns biens ne armes desd. absens, portans le
armes retires ez lieux occuppes ou leurs cc/adjuteur
contre lauctorite du Roy, les saysir, mectre en maii
tierce soluable ou des consuls de la présent ville, aue<
deu et loyal inuentayre, pour après estre vendus e
employés pour le seruice du Roy, et comme par now
sera ordonne ; et aussi prendre et saisir au corps les
recellateurs et maistres des maisons ou lesd. biens ei
armes caches se treuueront, les admener a bonne el
seure garde deuers nous pour estre punys de la peyn<
que dessus ou aultre que de droict selon lexigence do
cas.
Est aussi enjoinct a tous les babitans de lad. vilk
(le la nouuelle oppinion, suyuant les aultres précé-
dentes et reytterees injunctions que leur ont este
faictes cy deuant, de pourter toutes et chacunes leun
armes et aultres appartenans a aultruy quils ont ei
leurs pouuoirs, ou scauent ou sont, de les reueller (
remectre incontinent et sans dellay deuers nous,
peyne destre tenus, reputes et punys comme rebell
et desobeyssans au Roy, et turbateurs du repoz p
blicque contre lesquels comme tels, passe le jour. I
aussi enjoinct ausd. cappitaine et son lieutenent p
céder affin quil en soit exemple, et que par telle pu
tion soit refïrenee leur coutumaee et pertinacite, i
tous les catholieques et bons seruiteurs du Roy de
ville en ce dessus donner toute ayde, faueur et mo
ausd. cappitaine et son lieutenent sur mesmes pc
Le mesmes jour, en lad. ville de Maruejoulz et
la maison de Pierre Born, seigneur dAuriac, î
liée mande venir led. De Born, gouuerneur, n!
— 417 —
libert Fabri , lieutenant gênerai du juye , et Pierre
Crecy, procureur du Roy en la court royal le dud.
Maruejolz» leur auons inthinie lecdit du Roy sur le
descbargement de leursd. offices du vingt cinquiesme
septembre dernier, ensemble larrest de la Court de
Parlement de Tholoze du vingt cinquiesme nouembre
ea suyuant» sur la déclaration et interprétation de
certains cbiefs dud. edict de poinct en poinct comme
y est contenu. Neantmoings, leur auons declaire que
veu quils se aduouent publicquement estre de la nou-
uelle oppinion et prethendue religion, que le Roy nen-
tend se seruir deulx ausd. estats; et leur auons faictes
deffences de ne contreuenyr doresenauant ausd. edict
et arrest , a peyne de nullité des actes, de faulx et
aultres peynes de droict. Lesquels Born, Fabri , et
Crecy, tous dune voix et unanimenient ont offert obeyr
ausd. edîct et arrest doresenauant jusques a ce que par
Sa Mageste aultrement leur y soit pourueu et ordonne;
deselarans lesd. De Born et Crecy que pour ee quils
sont de lad. religion depuis quils ont este aduertis de
de la publication dud. edict quils nont aulcunement
exerce leursd. estats et offices pour ne contreuenir a
la Yolunte du Roy. Et la mesmes, auons faicte sem-
blable inthimation a m.* Jehan Borrelly, notayre et
fermier du greffe de lad. court, et commande dans
Iheure de midy du présent jour, nommer a m.® Jehan
Bascle, juge dud. Maruejoulz, homme catbolicque,
cappable et suffizent pour exercer lestât de greffier,
saulf a luy ses esmoluments comme fermier; a quoy a
offert obeyr. Presens lesd. seigneurs De Maurengiers,
De La Gaze; m.« Jacques Fabry, Jehan Bascle, doc-
teurs, et Jehan Assenac de Lode.
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lediclAo^^*'^ exécuter; f ^^.etuete» s»^ ^ii^gei»;
tves to«^^; f'et par el^e estv« P ...sot^^^re ^^
ça^^«* '"Te M^tt'^^'^^' „sd. 1><^ *'
^-^' f ensevoV>^« «o^lUl ne. ««f ^^uoT
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appartiendra et sera ordonne. Et le tout a este porte
en la maison commune de lad. ville par commande-
ment dud. Polalhon, consul. Presens qui dessus.
Le vingtiesme jour dud. mois de feurier, sestant
absente Francoys de Pierres, sire dud. lieu, commis-
sayre extraordlaayre par nous deppute, auryons en
sa place, et absence du commissayre extraordiuayre
^s guerres au pays de Languedoc, commis Gabriel
Du Boys, escuyer, sire dud. lieu pour, comuiiî com-
missayre eitraordinayre des guerres, taire les monstres
et leueues des companies faisant seruice au Roy en
noitre gouuernement ; et de luy receu le sercment en
tel cas requis, luy auryons faict despecher uostre com-
mission.
L£ mesmes jour auons ordonne la somme de doutze
liures tournois estre payée par le susd. De Petramol,
twsorier, a Jehan Vigan, de S^ Enymye, pour le rem-
bearcer des despens, Journées et vaccations exposées
aa Toiaige quil auoit faict de nostre mandement ez
villes de Gailhac et Castres, occuppees par lennemy,
poor a&yres importans le seruice du Roy ; et baille
wr ce a luy descharge.
I^Tîngtcinquiesme dud. mois de feurier, estant en
W. fille de Meode, auons ordonne quil est enjoinct a
tossleshabîtansde lad. ville de Maruejoulz estansde
1* BOQoeUe oppinion et prethendue religion, soyent
ikraioltes et ayans preste le serement de fldellite, ou
«•««•es en leurs sectes, de se contenir chacun en sa
■"«sooa toute paciffication ettranquilite, sans prendre
■ewfliyr en leurs pouuoyrs ny daultrcs aulcune»
►prohibées, vaguer par lad. ville de nui< t ny de
■y se assembler aulcunement, a pevne de cent
— 420 —
liures tournois a chacun qui y faillira pour la première
foys, que sera executtee sans depport; et pour la se-
conde foys, de prison aux fers, en pain et en eaa par
quinzaine ; et pour la troysiesme foys a peyne de la
hard, aussi sans depport. Et ou ils seroyent treuues
par la ville de nuict et feroyent résistance, destre mis
en pièces sur le champ ; et aux seigneurs De La Caze,
cappitaine, juge et consuls de lad. ville chacun en-
droict soy tenir la main a lexecution de ce dessus, a
peyne den respondre en leurs propres et priues noms
et destre punys comme faulteurs desd. de la religion,
et des faultes quen pourroyent aduenir. Et le lende-
main vingt sixiesme dud. mois, lad. ordonnance a este
publiée aud. Maruejolz comme appert par lacté.
Le lendemain vingtsixiesme dud. mois, auryons
ordonne pour rompre les desseings et entreprinses des
eunemys du Roy et obuyer aux inconueniens que sen
pourroyent ensuyure, sont faictes inhibitions et def-
fences au Baron du Tornel de ne fayre, ni fere feyre
par ses subjects ni estraingiers, en armes ny aultre-
ment, aulcuns guets ny sentinelles en ses maisons du
Tornel et du Boy, ny ailleurs, de nuict ni de jour, y
retenir aulcunes armes prohibées a ceulx de la religion
prethendue reformée; ains les venir dcclairer inconti-
nent et sans dellay, et mectre, auec, toutes pouidres
en nos mains, a peine de rébellion et dosebeyssance a
Sa Mageste, et destre puny des peynes contenues ez
edicts du Roy. De mesmes, sont faictes deffences a
tous les subjects de la terre et baronnye du Tornel et
du Boy, fayre aulcun guet ny bande de nuict ny de
jour en armes ne aultremeut soubz mesmes peynes
(|ue dessus, sans exprès mandement de Sa Mageste,
— 421 —
ou dud. seigneur Dé" Joyeuse, ou nous. Et ou Ion les
y vouldroît contreindre, le nous venir declairer incon-
tinentsoubz mesmes peyne; et en cas decontreuention,
enjoinct aux bailly et juge de Geuaudan, ou leurs
lieutenens, et premier magistrat royal en enquérir
diligemment, secrettement et bien pour, linquisition
deuers nous remise, y estre proueu, ou en aduerlir Sa
Mageste comme de rayson.
Semblablement est deffendu tant aud. Baron du
Tornel, ses subjects et aultres quelconques seigneurs
et personnes, de ne fayre, permectre, fere fayre, ny
souffrir estre faict en aulcuns endroicts de leurs terres
et juridictions, ny du présent pays deGiuaudan aul-
cuns baptesmes ny administration des aultres sacre-
mens en aultre forme quede, et en lEgliseapostolicque,
catholicque et romaine, et suyuant nos précédentes
ordonnances, a peyne de confiscation de corps et de
biens, suyuant les edicts du Roy ; et a tous payres et
mayres ayans enfans sans baptesme leur est enjoinct
les pourter en leglise catholicque chacun en son par-
roisse, et yceulx fayre baptiser par les recteuis, vic-
cayres ou aultres ayans, a ce, pouuoyr, dans trois
jours prochains aux mesmes peynes.
Et le mesmes jour, auons faict publier nostred.
ordonnance par Aymar Brugiere, sergent et trompette
en la place publicque de lad. ville de Mende, a voix
de trompe, ainsin quil nous a rapporte lauoyr faict.
Presens, m.~ Francoys Du Mas, Jacques Le Vieulx,
Francoys Brolhet , Jehan Gay , notayres ; Pierre
Claustre, Pierre André et Pierre Martin, prebendiers
en leglise cathedralle dud. Mende, et Loys Borrillon,
de Changefége.
— 422 —
Led. jour, auons baille aud. trésorier nostre man-
dement pour bailler et delliurer au susd. Garel^ la
somme de cinq cens lîures tournois a nous accordée
par les gens des trois Sstats du présent pays pour
nostre estât et entretenement de nostre train et suytfe
du présent mois de feurier.
Le premier jour du mois de mars, an susd., auons
ordonne estre baille et delliure a Jacques Roy t du lieu
de Lode la somme de seitze liures tournois pour ses
peynes, journées, et vaccalions exposées au voiaige
quil vient de faire de nostre mandement du couste de
Capdenac et Fijac, pour descouurir les desseings et
forces des ennemys, et baille descharge aud. trésorier.
Le second jour du mois de mars, Anthoine de Gri-
maud, lieutenent de la companye dud. cappitaine La
Gaze, nous a rapporte auoyr treuue en la maison de
Grinhon Gerbal, de Maruejolz. un archepic faict en
marteau de fer, deux arcquebuz a crog de fer, caches ;
ung corps de cuyrasse ; une arbaleste auec son han-
daige ; une hallebarde, garnie de trippe de vellours
noir et houppes de soie jaulne et noyre; et ung baston
ferre a deux bouts, en la maison de Pierre Jouue,
seigneur d'Inosses. Plus en la maison de Jehan, de
Nismes, plus jeune, masson de Maruojoulz deux mos-
quets de fonte dans terre ou sous les armoyres, de
Pierre Born, gouuerneur ; lequel De Born les auroit
aduoues et recogneus luy appartenir, et comme tels
retires en sa maison de nostre commandement, après
les auoyr faict mectre ensemble les aultres susdictes
armes entre les mains de m."" Guillaume Fortis, second
consul de lad. ville de Maruejolz; comme a faict appa-
roir par son receu des vingt quatriesme et vingt cîn-
— 433 -
quiesme dud. mois de feurier. Presens m.* Francoys
Du Mas, licencie; les susd. De Maurengiers, De Bres-
solles et Assenac.
Le quatriesme jour dud. mois de mars, auons baille
et dellîure lestât du payement que entendions estre
faict par le susd. trésorier pour deux mois entiers,
commences le premier jour de feurier dernier et finis-
sant le dernier jour du présent mois. Gest : a la com-
panye dud. cappitaine La Gaze estant de deux cens
hommes, pour ung mois commençant le quatorziesme
dud. mois de feurier et finissant le quatorziesme du
présent moys de mars, deux mil cent quatorze liures
tournois; a la companye dud. De Bressolles, estant de
cent dix hommes de guerre arcquebusiers, pour ung
mois commence le dix septiesme dud. feurier, et finis-
sant le setziesme du présent mois de mars, montant
mil trois cens quatre liures tournois ; a vingt ung
hommes de guerre aussi arcquebusiers a pied, estans
en garnison pour le seruice du Roy en la ville de La
Ganorgue, soubz la charge et conduite de Pierre De
Roquefueil, sieur Du Pinet, pour led. mois de feurier,
a raison de vingt liures tournois, le chief, et neuf
liures tournois chacun desd. vingt soldatz, montant
le tout deux cens liures tournois. Et semblablcment
pour payer led. Roquefueil et sesd. vingt soldatz de
pareille solde pour le présent mois de mars, aultres
deux cens liures tournois ; et au susd. De Pierres,
commissayre, quarante liures tournois; aud. Dorlhac,
conteroUeur extraordinayre, trente liures tournois ;
au susd. Achard. nostre maistre de requestes, quarante
liures tournois, pour leurs taxations, estats et entre-
lemens desd. deux mois; reuenans lesd. sommes en
— 42i —
uuiuersel a* troys mil neuf cens vingt huiot liures
tournois.
Le septiesme jour dud. mois do mars, Esti(^nne Beys,
fils i\v feu Jehan, du lieu du Bleymar, prisonnyer en
liij présent ville de nostre auctorite a raison des
plainetes quauous reçues contre luy, scauoyr, soubz
prétexte de la leuee de la munition du foing, paille et
auoyne par nous ordonnée estre portée en la présent
ville pour le service du Roy, laictes plusieurs con-
cussions sur le peuple, nous ayant faict apparoyr par
le rapport de m.® Anthoine Moret, docteur en méde-
cine, estre indispose de sa personne , luy auryons
amplie larrest par la ville pour se fere penser, a la
charge de se remectre en lestât toutes et quantes fois
seroit ordonne; et de tenyr larrest par lad. ville a
peyne destre attainct et conuaincu des cas et crymes a
luy imposes. Ce qua promis fere et dhobeyr a droict,
et payer chose jugée ; et, pour ce fayre, présente en
caution Pierre Issartel, merchant dud. Mende, qui
sest constitue pleige pour luy soubz les conditions
pôurtees par nostred. ordonnance ; (îe quoy led. Beys
a promis le relleuer indempne de tous despens, dom*
maiges et intherests. Et, pour ce fayre, ont faictes les
submissions respectiuement, jurement et renuncia-
tiens necessayres. Presens le susd. Moret ; Bernard
Renard, licentie du baille dud. Mende, et Aldebert
Coderc, geollyer des prisons du Roure de lad. ville.
Le unziesme du mois de mars, en la ville de La Ca-
norgue, et audeuant la porte de leglise, Jehan Bocquet,
notayre royal et Anthoine Sibert, appothicayre de lad.
ville, ont renunce a Iheresie et erreur que cy deuant
ont tenu contre U foy, religion et constitutions de
— 426 —
leglise catholicque, apostolicque et romayne et a tous
aeremens quils pouuoyent auoyr faicts et a ce con-
traires ; promis et jure en nos mains de doresenauant
mre catholicquement et en bons et fidelles subjects
de leurs Magestes. Ce que leur auons enjoinct fayre a
peyne de relaps et de la vie, et de se retirer a lEuesque
de Mende ou son viccayre gênerai pour solempnel-
hment abjurer leurd. hérésie et obtenyr absolution
de la sentence dexcommunication en laquelle seroyent
tumbes au moyen dycelle, dans trois jours prochains,
soubzmesmes peine. Presens les susd. De Maurengiers;
De Pierres ; Baptiste De Chappelu, sire de La Vigne ;
Gilibert Malian, sire de Grand Lac, et m/ Jehan May-
nadier, notayre dud. La Ganorgue.
Lamesmes, sest aussi présente m.* André Passeboys,
natif du lieu de Codoloux, a présent marie et habitant
dad. La Ganorgue, qui a renunce, promis et jure. Luy
a este enjoinct sur les peynes et comme les precedans.
Presens qui dessus.
Le mesmes jour, auons ordonne que seront faictes
deftences a toutes personnes ayans este cy douant pro-
ueus doffices au présent ressort de Giuaudan, estans
de la nouuelle oppinion et prethendue religion, tant
par le Roy que Vicomtes, Barons et aultres seigneurs
déplaces, denexercer doresenauant iceulx offices de
publicque fonction , ne aultrement contreuenans a
lecdict de Sa Mageste et arrest de la Gourt de Parlement
de Tholoze sur ce faicts, publies en lauditoyre de la
Court commune du Bailliaige de Giuaudan, a peyne
de nullité de leurs actes, destrepunys comme deso-
beyssans et des peynes contenues ezd. arrests, edict
et disposition de droict ; ains leur est enjoinct et a
29
— 426 —
tous aulires estans de lad. oppinioD ; incontinent et
sans dellay» rendre et remectre deuers nous toutes et
chacuues leurs armes quils ont en leur pouuoyr ou
daultruy, a peyne de confiscation de corps et de biens.
Aussi leur est commande très expressément se tenyr
et ne sourtir de leurs maysons pour euiter aux iocoB*
ueniens qui sen pourroyent ensuyure, a peyne de cent
liures tournois, et de demurer quinze jours en prison
clos au pain et a leaue, laquelle peyne est enjoinct tux
officiers catholicques des lieux, faire exécuter sans
depport contre les contreuenans a peyne destre priose
lad. muicte de cent liures tournois sur eulx en leurs
propres et priues noms et de priuation de leurs offices.
Neantmoings auons très expressément deffendu aux
officiers catholicques chacun en son distroict et juri-
diction, permectre aulcuns des aultres officiers de lad.
nouuelle oppinion soyent ils proueus par le Roy ou
par lesd. Vicomtes, Barons et aultres Seigneurs juri-
dictionnels de ce ressort de Giuaudan, tant pour lad-
ministration de la justice, des finances, réception des
actes, contracts et aultres choses de publicque fuuction
exercer iceulx ; aius ou ils seroyent tant proterbes
que de voulloir continuer, se saisir de leurs personnes,
icelles mectre en prison assurée, enquérir des contre*
uentions, et nous remectre les inquisitions et verbaulx
sur ce Taicts, pour y pouruoyr ainsin quil appartient ;
et ce, a peyne de priuation de leursd. estats et destre
punyscoiume faulteursde tels rebelles et desubeyssans*
Et en oultre est deffendu a toutes personnes estant
débiteurs eiiuers ceulx delà nouuelle oppinion qui ont
prins les armes contre lauctorite du fioy, ou se sont
relires ez villes occuppes, de ne leur payer aulcune-
— W7 —
ment yceuix dobtes a peyne de les payer aullrefoys el
destre punys comme fauorisans les ennemys du Roy ;
et a tous nottayres ayans aulcunes obligations en fa-
neur desd. de la religion, les mectre par roolle deuers
nous par tdut le jourdhuy sur mesmes peyne. Laquelle
ordonnance auons faict publier a son de trompe en la
pbce publicque de la ville de La Ganorgue par Jehan
Badaroux, sergent et trompette, assistans les officiers
royaulx dud. La Ganorgue, comme appert par lacté
de lad. publication, signe : Maynadier, au pied de
nostred. ordonnance.
Le quinziesme dud. mois de mars, en la ville de
Mende et dans la salle haulte de la maison de la pre-
cemptorie, Pierre Jouue» sire dlnosses, Guillaume
Gibilin, sire de lAldonnes, habitans de la ville de
Mamejoulz, se sont présentes par douant nous, ont
abjure et renonce a Iheresie par eulx cy deuant tenue,
promis, jure, proteste comme en leur dire par escript
signe de leurs mains, estant de teneur : Nous Pierre
Jouue, etc. Ce que auons ordonne estre escript par
nostre secretayre, et concède acte requis ausd. Jouue
et Gibilin ; a la charge de par tout le jourdhuy se re-
tirer au sire Euesque de Mende ou son viccayre gênerai
pour abjurer lourd, hérésie, en la forme de lad. Eglise
romayne et en obtenyr absolution. Leur enjoignant
doresenauant viure catholicquement et en bons et
fidelles seruiteurs et subjects du Roy, a peyne de con-
fiscation de corps et biens.
Le vingt quatriesme dud. mois , auons despeche
aostre mandement au susd. trésorier pour delliurer
au susd. Garel, nostre dispensier, la somme de cinq
cens Hures tournois que, par lesd. des Estats dud.
— 428 _
pays (le Giuaudan, nous a este accordée pour nostre
i'stat et entretenement de nostre train et suytte durant
le présent mois de mars.
Le vingt cinquiesme dud. mois de mars, auons or-
donne estre baille et delliure au susd. De La Molette,
seigneur deMaurengiers, la sommede cinquante liures
tournois pour son entretenement despuis le commen-
cement du dernier mois de feurier jusques a présent*
quil a este retenu par nous pour nous seruir de conseil
en lart militayre et a descouurir et rompre les des-
seings des ennemys du Roy estans ez lieux occuppes
du présent pays ; et baille sur ce nostre ordonnance
et descharge aud. trésorier.
Le lendemain vingt sixiesme dud. mois, aduerty
que plusieurs soldalz de la religion quon dict reffor-
mee, ayant porte a ces factions les armes ez armées des
Prinee De Conde et Adm'yral De Chastilhon contre
lauctorite du Roy et repoz de ses subjects, se sont
desbandes et desbandent tous les jours desd. armées,
vont et viennent en leurs maisons et autres lieux que
bon leur semble, en armes, passent et repassent dans
nostre gouuernement, sallans joindre a daultres de
leurs consorts pour continuer leurs dampnables des-
seings, et pour auoyr le passaige plus libre, se feignent
catholicques et porter les armes pour Sa Mageste, se
marcquans de croix blanches; auons mande aux habi-
tans de la parroisse de Rieutort et des aultres par-
roisses et lieux do passaiges de nostre gouuernement
de, incontinent quils seront aduertis que aulcuns de
lad. qualité passeront de leurs coustes, incontinent se
assembler a son de tocquesain, cry de allarme, ou
aultre forme, en armes, les arrester et les conduyre
— 42» —
prisonniers et adniener deuaut nous a bonne et scure
garde pour les ouyr en leurs raisons. Et ou se mec-
troyent en deffence et que aultrement ne se peussent
asseurer de leurs personnes, uzer des forces et moyens
acoustumes contre tels rebelles, en sorte que la force
en demure au Roy ; leur enjoignant y entendre et
vacquer a toute dilligence a peyne destre punys comme
faulteurs desd. ennemys.
Le premier jour du mois dapuril, auons commande
a Francoys De Pierres, commissayre, et m."" Jehan
Des Estreicts, conterolleur extraordinayre des guerres
par nous commis^ sacheminer ez villes de Maruejoulz
et de Florac pour fere fayre monstre et reueue aux
companyes des cappitaines La Gaze et de Bressolles,
et icelles payer de leur solde et entretenement, au
feur de nos precedans estats, et pour cest effect, auons
faict despecher nostre ordonnance aud. trésorier de
lextraordînayre.
Le quatriesme dud. mois dapuril auons baille et
delliure aud. De Petramol, ou son commys, nostre
ordonnance et estât pour payer a cent quatre vingt dix
hommes estans en garnison en la ville de Maruejolz
soubz la charge et conduite du cappitaine La Gaze, la
somme de deux mil vingt sept Hures tournois ; a cent
dix hommes , tenans garnison ez villes de Florac ,
bpaignac et Ghanac soubz la charge et conduyte du
cappitaine Bressolles, la somme de mil trois cens
quatre Hures tournois; et a vingt ung hommes de
guerre aussi tenans garnison en la ville de La Ganorgue
soubz la charge et conduyte du cappitaine Roquefuelh,
deux cens Hures tournois, pour leurs solde, estats,
nourriture et entretenement desd. companyes pour le
^->.
— 430 —
présent mois dapuril. Et au susd. De Pierres, commis-
sayre, quarante liores tournois ; aud. Des Estreicts,
conterolleur , trente Uores tournois ; et au sosd.
Achard, nostre maistre de requestes, quarante Hures
tournois, pour leurs taxations et estats dtid. mots. Le
tout reuenant a la somme de trois mil six cens quarante
une Hures tournois.
Le mesmes jour, despartant dud. Mende pour aller
au Puy a raison de certains nos ui^ns affayres, auons
donne mandement au susd. sire De Maurengiers de-
murer en nostre absence, et pouruoyr en lad. ville de
Mende et ez aultres villes et lieux de nostre gouueme-
ment a toutes choses qui se presenteroyent pour le
seruice du Roy et nous aduertir de tout ce que se
passeroit.
Leneufuiesme jour dud. mois dapuril, de soir, en
lad. ville du Puy, ayant reeeu aduertissementdud. De
Maurengiers comme les ennemys du Roy sestoyent
ampares de la ville de Florac, et faict prisonnier le
susd. cappitaine Bressolles et aulcuns de ses soldatz,
sommes monte a cheval, et a toute dilligence le len~
demain nous sommes rendu dans lad. ville de Mende,
ou arriue, led. De Maurengiers nous a rapporte comme
toutes choses sestoyent passées a la prinse de lad.
ville de Florac ; quil auoit faict acheminer le cappi-
taine Montet, enseigne dud. De Bressolles a Ispaignsc
afin quil ny mesaduint, et escript au sergent La Ri-
uyere qui y commandoit de bien fere son depuoyr pour
la garde de lad. ville et nobejT, ne y recepuoyr led. De
Bressolles son cappitaine tant quil seroit ez mains des
ennemys, ny aulcuns dyceulx ennemys, a peyne de sa
vie. Et aussi comme m.* Pierre Creoy, procureur du
— 431 —
ftoy cy devant de Maruejolz, estoit venu fere serement
en aes mains le jour dhier huietiesme du présent nioys
destre doresenauant bon et fidelle subject et seruiteur
du Rof, reonnee a Iheresie et promis viure cy après
Gatholicquement. Et de mesmes, auoyr faiet deffences
a Sandre Cayrelle, dud. Mende, mère de Helye Serre
qnestoit long desd. ennemys qui auoyent surprins lad.
TÎUe de Florac, de ne recepuoir auicuns pacquets de
sond. filst ne lui escripre ou enuoyer aulcune chose
sans luy en eommuniquer, a peyne de confiscation de
eorps et de biens» Et en oultre a Raymond et Pierre
T<Nrrents, Pons Bardon, Jehan Martin et aultres qui
aaoyent este de la religion» de se contenir serres en
leurs maisons sans en sourtir ny communicquer les
ungs avec les aultres» directement ny indirectement,
jusques aultrement fust ordonne sur mesmes peynes.
Le dixiesme dud. mois dapuril, aud. Mende, dans
la maison de la precemptoire» auons enjoinct a Jehan
Granyer, seigneur de lArcis et, parlant a luy, a Je-
hanoe Dolmyeres, sa mère, de par le Roy, de bien et
fidellement garder et fere garder par soldatz et hom-
mes catholicques en lobeyssance de Sa Mageste leur
ehasteau de Recollettes, a peyne de confiscation de
hd. place et destre punys comme faulteurs des en-
aemys du Roy. Ce que led. Granyer a promis et jure
&yre, et faictes toutes les submissions a ee neces-
sayres : Presens le susd. De Maurengiers, Anthoine
G«4)aud, seigneur dOrciere, m." Guy Albaric, notayre
et greffier du bailliaige de Giuaudan.
U onziesme dud. mois, auons commande a François
De Puchault et Jehan Du Boys saller gecter dans la
ville dispaignac, et auec les soldatz (|ui y treuueroyent
~ 4S2 —
et autres a suffizence que leur seroit loysible leuer et
assembler, garder lad. ville en lad. obeyssance. Et a
ces fins auons despeche commission aud. de Puchaat
qui sest charge de garder lad. ville, et faict le serement
a ce necessayre. Presens led. De Maurengiers, De
Pierres, Gabriel Du Boys.
Le doutziesme dud. mois dapuril, pour obuyer aux
incursions et invasions de ceulx de la nouuelle oppi-
nion et prétendue religion et pouruoyr a la garde et
conseruation de la ville et chasteau de Chanac en son
obeyssance, daultant que la companye du cappitaine
Bressolles qui les auoit en charge se trouuoit desban-
dee et luy prisonnier ez mains desd. ennemys» auons
baille commission a Anthoine Grimaud, du lieu de
Pays, en Daulphine, pour se gecter auec vingt soldats
dans lad. ville et chasteau de Chanac, pour, auec
iceulx et les habitans garder et maintenir lad. ville et
chasteau en lad. obeyssance.
Le tretzîesme jour dud. mois dapuril, Pierre Gre-
goyre, seigneur de Lambrandes, Guillaume Grégoire,
et Pierre Astanyeres, notayres dispaignac, tant en
leurs noms propres que de tous les autres habitans de
lad. ville, nous ont remonstre quil y a au fort de
Quezac, certaines tours encores habitables, desquelles
si lesd. ennemys samparoyent, sen pourroit ensuyure
la perte et entyere ruyne de lad. ville dispaignac pro-
chaine dud. Quezac de deux gects darbalesle; et requis
y pouruoyr pour le bien du seruice du Roy. Et au
mesmos instant auons mande venyr m.* Blayse Pojol
et Estienne Vidal, doyen et sacristain de lesglise col-
legialle dud. Quezac, auxquels et, parlant a eulx, a
tous les aultres chanoines et du Chapitre dud. Quezac,
— 433 —
auons enjoinct de, suyuant larrest donne par la Court
de Parlement de Tholoze, sur la conseruation des
places du ressort dycelle, guarder ou fere guarder en
lobeyssance du Eoy par soldatz et personnes catho-
licques les tours restans habitables au fort et maison
collegialle dud. Quezac, ou bien fere abattre les def-
fences dycelle et les mectre en estât que lennemy du
lloy ne puisse auoyr retraicte, a peine de confiscation
de lad. place et ses deppendances, et destrc punys
comme faulteurs desd. ennemys. Lesquels Pojol et
YidaA nous ont declaire tant pour eulx que pour leursd,
compaignoosque au moyen des troubles, le Chappitre
dud. Quezac est deuenu si panure quils ne scauroyent
entretenir garnison en leurd. maison, ayant este
bruslee par lesd. ennemys ; et quant a la mectre en
plus grand ruyneled. Chappitre nen estoitdoppinîon,
ains aduenue une pacification et leur ayant Dieu
donne le moyen et commodité de jouyr de leurs be-
neffices, entendoyent le fere reparer. Et non obstant
leur dire, leur auons reytere la susd. injonction sur les
peynes que dessus, et que a faulte dy auoyr par eulx
satisfaict par tout le lendemain, par nous y seroit
pourueu a leurs despens, comme de rayson, Presens
Pons Destreicts, Jehan Serre dud. Mende, m.« Es-
tienne Du Brueil, notayre de la ville de Saincte Eny-
mye.
Led. Jour, auons ordonne quil estoit enjoinct a
tous et chacuns les soldatz enroUes et aulcuns, faict
monstre pour le moys présent soubz la charge du
cappitaine BressoUes tant a Florac que a Ispaignac, de
fere le seruice du Roy quils sont tenus durant led.
mojs en lad, ville dispaignac soubz la charge du cap-
— 434 —
pitaine Puchaut; et ceulx qui seront désarmes se
vîenjient pouruoyr promptcment darmes en la présent
ville de Mende, et, fere led. semîcc sans abandonner
lad. ville dispaîgnac que nesoitpar nostre exprès com-
mandement, a peyne destre pendus et estrangles.
Laquelle peyne est aussi enjoînct au premier des
preuosts des mareschaulx et aud. Puchaut et chacun
deulx fere exécuter sans figure de procès, led. faiet
sommayrement veriflSe contre cenlx qui se treuueroût
y auoyr contreucnu. Neantmoings, sont faictes def-
fences ausd. soldatz de ne prendre rien des habitans
de lad. ville, vîures, marchandises ny aultres choses
que de gre a gre et en payant raysonnablement at-
tendu qufls sont payes de leur solde, soubz mesmes
peine ; enjoignant a tous vagabonds, gens sans adaea,
ragas et aultres personnes inutilles qui ne seruent que
de manger les prouisions de lad. ville de partout le
jour uyder dycelleapeyne du fouet et de bannyssement.
Laquelle fust publiée aud. Ispaignac le qoinziesme
dud. mois, comme en lacté de lad. publication, signe
Gregoyre.
Le mesme jour, les deux De Lambrandes, 6regoyf&
et Astanyeres, nous ont faiet entendre que lad. v^ll^
dispaignac est si panure et desnuee de prouisiott^a
quelle na moyen fourjiir de viures aux soldatz qui ^
sont en garnison, si par nous ne leur estoit pern^%^
den pouuoyr recouurer des villaigeojs circunuoisia.:s
a pris honneste et modère. Et la dessus auons ordom V3
que pour lauictuaillement de lad. ville dispaignac c^^
ront contraincts despartir et leuer sur eulx, scavol
sur les habitans de Molynes, froment deux cesti^s
auoyne ung cestier, mottons deux; sur les habit;
— 436 —
Des Parros, froment quatre cestîers, auoyne deux ces-
tîers, mottons quatre; sur les habitans de La Bazal-
gette, froment quatre cestîers, aucyne deux eestiers,
et mottons six; sur les habitans Du Frayssinel, fro-
ment deux eestiers, mottons quatre ; sur les habitans
de Hontmjrat, froment trois cestîers, auoyne ung
cestier, mottons trois; sur les habitans de La Borye,
seigle quatre eestiers, auoyne ung cestier, mottons
deux, foing six quintaulx ; llloste de Combettes, paille
six quintaulx et ung motton; sur les habitans de
Louganhes, seigle ung cestier, mottons denx, foing
six quintaulx, paille six quintaulx; sur les habitans
du Marzeil, seigle deux eestiers, paille six quintaulx;
sur les habitans de Nozieres, froment un cestier, seigle
ung cestier, auoine deux eestiers, mottons deux, foing
quatre quintaulx, paille six quintaulx ; Montmejean,
froment deux eestiers, mottons deux, auoine deux
eestiers, foing deux quintaulx, paille troys quintaulx;
Volturargues, auoyne quatre eestiers, foing trois quin-
taulx; Fraissînet, foing deux quintaulx, auoyne quatre
cartes; LaRochelte, seigle ung cestier, mottons deux;
sur les habitans des Faulx, seigle un cestier, froment
ung cestier, et deux mottons ; sur les habitans de
Byassette, froment quatre cartes, foing deux quin-
taulx; sur les habitans de la Bieysse, froment ung
cestier, auoyne ung cestier ; sur les habitans de Sa-
lanson, froment ung cestier, avoine ung cestier, mot-
tons deux ; Lo Moly de Bertrande que tient Pierre
Gelade, froment quatre cartes ; Lou Moly del carme
que tient Pierre Seruiere et Jehan Creyssent, froment
deux cartes ; sur Jacques Molynes des Badieux, seigle
dix cartes, foing six quintaulx ; sur les habitans du
— 436 —
Mas André, froment deux cestiers, avoine uDg cestier,
motions deux; sur les messieurs du Chapitre de
Quezae, froment deux cestiers, seigle deux cestiers,
auoine deux cestiers ; sur les babitans de Quezac, fro-
ment deux cestiers ; sur les babitans de la Conidamjne,
froment ung cestier, auoyne quatre cartes, motions
deux; sur les babitans de la Cisterna» froment ung
cestier, mettons deux; sur les babitans de Vallongue,
froment deux cestiers, auoine doutze cartes, mettons
trois ; et icelles quantités de bled, auoyne, mettons,
foing et paille apporter et remectre dans lad. ville
dispaignac, reuenans a trente six cestiers deux cartes
froment, treize cestiers deux cartes seigle, dixneuf
cestiers auoyne, quarante troys mettons, trente quin-
taulx foing et vingt sept quintaulx paille, ez mains de
m.^ Guillaume Gregoyre et Antboine Gerssier, babi-
tans dud. Ispaignac, en payant par eulx a rayson de
troys liures quinze soulz le cestier froment, trois
liures le cestier seigle, trente seuls le cestier auoyne,
mesure dispaignac, vingt cinq soûls chacun motten
gras, cinq seuls pour quintal foing; lesquels Gregoyre
et Corssier conserueront ycelles quantités pour la
munition de lad. ville et nourriture des soldatz y
establis en garnison et leurs montures, sans fraude,
et aduenant une nécessite et non autrement.
Le quatorziesme dud. mois dapuril, auons escript
a Pierre De Roquefeuil, sire Du Pinet, cappitaine dud.
La Canorgue, commander au Commandeur du Puech
Banassagues, ou ses rentiers, de bien et fidellement
garder ou fere garder la tour dud. Puech, et y mectre
nombre suflizant de soldatz catholicques, pour la cen-
seruer en lobeyssance du Roy, a peine de confiscation
— 437 —
de la place et de respondre des dommaiges et intbe-
rests que les subjects de Sa Mageste en pourroyent
souffrir. Et aussi auons escript a Damoiselle Jehanne
de Montesquieu de fere fayre semblable garde aux
chasteaux et maisons de La Parade et Du Planhol
soubz mesmes peynes.
Le vingtiesme jour dud. mois dapuril, le susd. De
Roquefueil nous a enuoye lacté de commandement par
lay foit a m.* Gabriel Rostaing, baille de La Canorgue
et rentier du susd. Commandeur du Puech, signe
Meynadier, notayre, du jour dhier» de teneur; lan
mir, etc.
* Led. jour auons receu commission de Monseigneur
le Duc dÂnjou, fraire du Roy, et lieutenent gênerai
représentant sa personne par tout son royaulme,
dressée au Bailly de Giuaudan, ses lieutenens et a
nous pour imposer tous les deniers necessayres pour
le faict de la guerre, du premier jour du présent mois,
signe : Henry; et par mond. Seigneur : Ruze; a scel
pendant de cire rouge, estans de teneur : Ilenry, frère
du Roy, Duc dÂnjou et de Bourbonnays, et son lieu<
tenant gênerai, représentant sa personne par tout son
royaulme et pays de son obeyssance, a nostre cher et
bien aime le Seigneur De Ceneret, chiuallier de lordre
du Roy, nostred. Seigneur et Frère, et lieutenant gê-
nerai de Sa Mageste au pays de Giuaudan en labsence
de nostre très cher et bien aime cousin le Seigneur de
Dampuille , mareschal de France, le Seigneur de
Joyeuse, Bailly de Giuaudan^ et ses lieutenans et a
chacun deulx si, comme a luy, appartiendra, salut et
dilection. Gomme pour la garde et conseruation du
pais de Giuaudan en lobeyssance du Roy nostred. Sei-
— 438 —
gneur il ayt este par cy devant ordonne le nombre de
huict cens hommes, lesquels despuis avoyent par luy
este reduicts au nombre de troys cens hommes de
guerre a pied, comme suffizant pour la garde et con-
seruation des places et chastaulx forts estans en ycal-
luy; pour le paiement desquels trois cens hommes il
seroit besoing pour le souUaigement des finances du
Roy, nostre Seigneur et Frère, mectre et leuer sur les
subjects de Sa Mageste, habitans dud. pays, et quil se-
roit raysonnable charger de ceste despence ceulx de la
nouuelle religion, comme estans cause de la calamité
et ruyne aduenue en ce royaulme, et en deschai^er
entièrement les bons et fidelles subjects de Sa Mageste.
Nous, a ces causes, voulions, vous mandons et très
expressément enjoignons quc|vous, ou lung de vous,
ayez a mectre, sus imposer et leuer, appelle auec
vous le procureur du Roy, nostred. Seigneur, et les
principaulx merehans et habitans, gens de bien et ca*
tholicques des villes dud. pays de Giuaudan sur tous
et chacuns les habitans dud. pais, estans de la oou-
uelle religion, la somme a quoy se peuuent monter les
payemens, soldes, estats et appoinctemens desd. trois
cens hommes. Scauolr est pour ce quil leur est deu
par le passe et ce quil leur sera deu pour laduenir et
durant le temps quils feront le seruice sellon les estats
qui en ont este faicts et dresse par cydevant, auec les
frais et despens quil conuiendra fere pour la leuee
desd. deniers, leplus justement et esgallement que fere
se pourra et a la moindre (oulle et oppression des
subjects de sad. Mageste; et ce, seullement dui-aotle
temps quil sera necessayre tenir aud. pais lesd. gens
de guerre. Et les deniers dessusdîcts ferez recepuoir
— 439 —
parle recepueur ordiuajrre de nostred. Seigneur au
pais de Giuaudan ; et après estre par luy receus lesd.
deniers, iceulx ferez mectre ez mains du trésorier de
lextraerdinayre des guerres^ ou son commis, pour
estre par luy faict le payement ausd. gens de guerre
en présence des oommissayres et conterolleurs qui
seront commis par nous, nostred. cousin le Mareschal
de DampuiUe, le Sire De Joyeuse, ou ledl De Ceneret
a fera les monstres dycelles, esquelles nous voulions
les consuls des villes dud. pais et procureur du Roy au
principal siège dycelles estre assistans, afin deviter les
firaudes, abuz et larrocins qui se y peuuent commec-
tre; contraignant ou faisant contraindre au payement
desd. sommes chacun des cottises leur quotte part et
pourtion par toutes voyes et manyeres deues et ray-
sonaables et comme pour les propres deniers et af-
(ayres du Roy nostred. Seigneur, nonobstant oppo-
sitions ou appellations quelconques et sans préjudice
dycelles pomr lesquelles ne voulions estre diffère et en
rapportant ces présentes par led. recepueur ordinayre
auec les estais dessusd. et récépissés dud* trésorier de
lextraordinayre des guerres tout ce que paye ycelluy
reeeueur, baille et delliure aura este aud trésorier
de lextraordinayre pour raison de oe que dessus, luy
sera passe et alloue en la despence de ses comptes et
rabattu de sa recepte par nos ehers et bien aimes les
Seigneurs des Comptes a Paris ; ausquels nous man-
dons ainsi le fere sans desficulte. Donne au camp de
Aigre, le premier jour dauril, lanmil cinq cens soixan-
te neuf, Henry. Par mond. Seigneur : Ruze. Lesquelles
auons présentées a Albert De Fredaud, bailly, et en-
joinct de, par laduisde messieurs les commis et dep-
é
— 440 —
putes dud. pays, faire emprunt sur ceulx de la re-
ligion dud. pays jusques a la somme de vingt neuf mil
liures tournois, et qualité guardee, pour subuenyr aux
frais de lextraordinayre de la guerre, et en fera fayre
la leuee. Ce que led. Bailly a offert fere suyuant la
volunte et commission de mond. Seigneur, qui la
receue auec honneur et reuerance.
Le vingt troysiesme jour dud. mois dapuril, la susd.
De Montesquieu nous a faict responce par une sienne
lettre, de teneur : Monseigneur, jay receu une lettre
contenant que je fisse mectre garnison au chasteau de
Planhol et de La Parade, dont quant a celluy de La
Parade ou je me tiens, en feray faulte le fere garder
en lobeybsance du Roy et vostre, et quant celluy du
Planhol, monsieur le Bailly, a commis séquestre, le-
quel ne veulx empêcher pour me rendre toujours
obeyssant a la Mageste du Roy, et vous prie croyie
quil ny a, comme me semble, damoyselle en France
que de meilleur cueur vous voulcisse fayre seroice
dune aussi bonne volunte, que supplieray vostre Sei-
gneurie accepter mes treshumbles recommandations
a vos bonnes grâces; priant Dieu, Monseigneur, vous
donner en saincte, heureuse et longue vie a vostre
maison de La Prade, ce vingt troysiesme apuril mil
cinq cens soixante neuf; Vostre très humble, Jehanne
De Montesquieu.
Leraesmesjour, a Monde et dans la maison de la
precemptorye, informe que les ennemys du Roy se
veullent gecter et emparer dans la maison et tour du
Planyol lez La Malene, appartenant à Maffre et Pierre
De Montesquieu, fraires, qui tiennent le parti desd.
ennemys pour le jourdhuy; pour a ce obuyer, auons
— 441 —
enjoinct et enjoignons a m."" Jehan Comitis de Saincte
Enymye, séquestre des biens desd. De Montesquieu,
ordonne que le Bailly de Giuaudan suyuant la commis-
sion du Roy a lui dressée de se gecter dans lad. maison
et tour du Planyol et toutes aultres appartenans aus-
susd. (De Montesquieu, auec les forces dbommes ca-
tholicques, bons et fidelles subjects dud. Seigneur
necessayres, et les conserver a lobeyssance du Roy ;
Et ce, a peyne de confiscation desd. places et de res-
pondre en son propre et piiue nom de tous les incon-
uenients quen pourroyent aduenyr tant au seruice du
Roy que aux subjects de Sa Mageste, et destre puny
comme faulteur des ennemys; et aud. effect fournir
et auancer le necessayre pour la nourriture et entrete-
nement des solda tz quil y mectra ; saulf a luy rebattre
et tenyr en compte sur les premiers fruicts desd. biens
quil recepura et lors de son compte. Ce quest enjoint
aud. Bailly et a tous aultres quappartiendra fere sans
diffieulte. Lequel Comitis a dict nauoir moyen fayre
lad. auance pour ce quil n a encore rien receu desd.
biens. Toutesfoys obeyssant aud. commandement, a
offert et sest charge de la garde de lad. maison et tour
du Plaohiol en lobeyssance du Roy auec quatre soldatz
quil prendra ; declairant quil ne demande que vingt
liures par moys pour la nourriture et entretenement
desd. quatre soldatz quil admenera a la charge susd.
Et de ce, a faictes les submissions necessayres comme
pour les affayres et service propres du Roy. Presens :
nobles Claude De Molette, seigneur de Morengiers,
Albert De Fredaud, seigneur de Salles, Philippes De
Robert, sire de Boysuerdun, bailly de Giuaudan.
Le vingtquatriesme jour dud. mois dapuril, daultant
30
— i^w —
que depuis h prinse et inuasion de la ville de Florae,
les ennemys ont faict et font and. Florae plusieurs
assemblées et entreprinses pour soy amparer des villes
catholicques du présent pays, les trouuant desnuees
de forces a raison de desbandement de la companye
du cappitayne Bressolles qui en auoit les aulcunes en
garde, auons expédie commission a Philippes De Ro-
bert, bailly de Giuaudan, pour fere leuee de deux cens
hommes de guerre a pied francojs pour après estre
desparlis par nous en garnison, ou aultrement em-
ployés pour le seruice du Roy, comme verrions a fere ;
pourtant commandement de viure et fere viure les
soldatz doulcemént et modestement et sans foller les
subjects du Roy; ce quil a promis et sestsoubzmis
fere.
Le vingt sep tiesme dud. mois, auons baille mande-
ment aud. trésorier pour payer a m.* Jehan Carel,
nostre dispensier, la somme de cinq cens liures a nous
ordonnée par lesd. des Estasts du pays pour nos es-
tasts et entretenement et de nostre train et suytte
pour le présent mois dapuril.
Le vingt buictiesme dud. mois, veue certaine re-
queste a nous présentée par les habitans de Plan-
champ et Chasornhes pour euiter les incursions, in-
uasions, pilleryes et massacres que journellement
lesd. ennemys du Roy qui occuppent Villefort et aul-
tres commectent sur les bons et fidelles subjects du
Roy, aurions ordonne quil est enjoinct a Charles De
Molette, sire de Felgeyrolles et de Planchamp de a
toute dilligence se gecter dans sond. chasteau de Plan-
champ, auec tel nombre de soldatz catholicques quil
verroit estre necessayres pour résister ausd. ennemys;
— 443 —
oonseruer lad. place en lobeyssance de Sa Mageste,
sur les peines contenues en ses edicts et arrests de la
souueraîne Court de Parlement (\e Tholoze. Et a ces
fins, luY auryons enuoye nostred. ordonnance en
forme par lesusd. Sire De Maurengiers, son frère, qui
sest charge la luy fayre tenyr. Par laquelle luy auons
aussi donne pouuoir et mandement de, sans consé-
quence ne préjudice des droicts des aultres sei^^neurs
circumuoysins, constraindre pour le seruiee de Sad.
Mageste les habitans des lieux dalentour, et fayre guet
aud. chasteau ; et aussi sassembler a son de tocques-
cin, cry dallarme ou aultrement pour courir suz lesd.
ennemys trouues assembles en armes, les rompre et
deffayre suyuant lesd. edict et arrest, ausquels luy
auons deifendu et ausd. habitans de contreuenyr, ny
soubz ce prétexte user daulcunes pilleryes ou maluer-
sations sur les subjects du Roy; ains fere letout a leur
plus grand soullaigement et auantaige.
Le vingtneufuiesme jour dud. mois d^apuril, auons
ordonne estre paye a Claude Jehan, habitant dcMende,
la somme de quatre liures dixsouls pour ses despences
et vaecations exposées allant et reuenant en la ville de
Roddez et Villefranthe de Rouergue pour entendre ou
estoyent les Vicomtes et leurs desseings; et sur ce,
despeche nostre ordonnance au trésorier de lextraor-
dinayre.
Le cinquiesme jour du mois de may, auons ordonne
que monstre seroit faicte et payement a la companyc
du cappitaine Boysuerdun estant en garnison pour le
seruiee du Roy au présent pays de Giuaudan, de deux
cens hommes de guerre a pied francoys, sa personne
et ses officiers comprins, reuenant suyuant nostre pre*
— 4M —
cèdent estât a deux nnl cent dix sept lîures tournois ;
a quatorze hommes de guerre a pied, estans en gar-
nison en la ville de Ghanac soubz la charge et con-
duyte du cappitayne Grimaud, sa personne y corn-
prise, huict vingts sept liures tournois; a soixante
ung aultres hommes de guerre estaas en garnison en
la ville dispaignac soubz la charge du cappitaine Pu-
chaut, sa personne et ses officiers comprins, la somme
de six cens quatre vingts cinq liures tournois; et a
vingt six aultres hommes de guerre estans en garnison
en la ville de La Canorgue, soubz la charge du cappi-
taine Roquefueil, la somme de deux cens quarante
cinq liures tournois, pour leur nourriture, soulde,
estats, appoinctemens et entretenemens dung rooys
entyer, commence le premier jour du présent mois et
finissant le dernier jour dycelluy ; au susd. Francoys
De Pierres, commissayre, quarante lîures tournois; a
m.* Jehan Des Estreicts, conterolleur extraordînayre,
trente liures tournois et a m.« Claude Achard, nostre
maistre des requestes, la somme de quarante livres
tournois pour leurs taxations dud. mois; et a cest
eifect auons delliure lestât au susd. De Petramol, ou
son commis.
Leseptiesme jour dud. mois de may, certains jours
auparauant ayant eu aduertissement comAie les en-
nemys du Roy et du repoz public sestoyent assembles
au Pont de Montuerd et aultres lieux de la montaigne
de la Lozère pour sacheminer surprendre et mectre
hors lobeyssance du Roy la tonr et chasteau dAllenc,
appartenant a noble Eymar De Rochemeure, sire Du
Besset. Pour a ce les empêcher, auryons donne man-
dement au cappitaine Boysuerdun, auec tel nombre
— 445 —
de soldatz quil verroit estre de besoiug, saller gecler
aud. lieu, comme aaroit faict ; et des yer escript aud.
Seigneur Du Besset, pourueoyr a lad. garde. Qui aous
auroit escript eslre prest fere son debuoyr, par m.*
Jehan Richard, dict Coronnat et Barthélémy Laurens,
son seruiteur. Parlant ausquels, veue sad. lettre, luy
aurjons enjoinct de, suyuant la volunte du Roy et
arrest de la Court de Parlement de Tholoze sur ce
faict, tenir a bonne et seure garde lad. place dAllenc,
ensemble ses subjects; et aud. effect y mectre, esta-
blir, ordonner et entretenir tel nombre dhommes ca-
tholicques quil verroit estre de besoing, sur les peynes
contenues aud. arrest. Et neantmoings luy auons per-
mys et permectons contraindre et fere contraindre
tous et chacuns les subjects de lad. place luy doibvans
guet et autres villaiges circumuoisins, de fayre led.
guet, par tour aud. chasteau tant que la nécessite du-
rera, comme pour les propres aflfayres du Roy. Les-
quels Richard et Laurens se sont charges en aduertir
led. Seigneur Du Besset; et ce pendant suyant nostre
commandement quils salloyent gecter dans led. chas-
teau, ou leur avons enjoinct bien fere leur debuoir.
Ce quils ont promis fere pour le bien et seruice du
Roy.
Le dixiesme jour dud. mois de may, en la ville de
Maruejols et dans la maison du Seigneur dlnosses,
Jehan Grangier, seigneur de Larcis, nous a faict en-
tendre comme les ennemys du Roy, estans de la re-
ligion prethendue reformée, se veuUent, comme il a
este aduerty, saisir de la tour de Sainct Germain du
Telh, luy appartenant, quest ung lieu fort et tel que
si lennemy y estoyt une foys, nen pounoit eslre lire
y
^'\\V'
\
>i ^ C^j
— 44« —
sans le canon, qui tourneroit au grand préjudice du
seruice du Roy et interests du pays , et quil ne peult
entendre a la garde; que nous lauons charge se teniret
guarder le fort de Recolleltes; nous requérant ordon-
ner pour la guarde dud. lieu les prebtres et villaigeoys
circumuoysins estrecontraincts. Quoy entendu, auons
enjoinct aud. Grangier suyuant la volunte du Roy et
arrest de la Court de Parlement de Tholoze de fere ou
fayre fere garde de lad. tour de Sainct Germain par
soy ou aultruy et par personnaiges de qualité requise,
en lobeyssance du Roy, sur les peynes y contenues.
Et aud. elfect, luy auons donne pouuoyr comme pour
les propres affayres du Roy, contraindre ou fere con^
traindre tant les ecclesiasticques que aultreshabitans
dud. lieu et enuyrons, a fere guet et guarde aud. lieu
de nuiet et de jour, tant que le seruice du Roy se pré-
sentera ; sans conséquence ny préjudice des droicts
des autres seigneurs y pounans auoir întherests ; et
de tout ce que se présentera nous informer pour y
remédier en nostre pouuoyr, a peyne de rébellion et
desobeyssance au Roy et aultres arbitrayres.
Le mesme jour auons enjoinct a m/ Jehan Bascle»
juge de Maruejoulz, nous certiflSer du debuoyr quil a
faict pour lexecution de leedict faiet par le Roy sur la
vente des biens périssables de ceulx de la religion
prethendue reformée, et de lordonnance du Seneschal
de Beaucayre a luy sur ce enuoyce. Qui nous a res-
pondu estre en continuelle dîUigence enquérir et ve-
rifBer qui sont ceulx qui sont subjects ausd. edict et
ordonnance et nous en oertiffier deuement, a peyne de
prîuation de son oflice, et de mil Hures tournois en
son propre et priue nom; laquelle, a faulte de ce
~ 447 —
fayre, luy auous déclarée. Ordonnant quil en seroit
faicteredde lesd. trois jours passes, et luy contrainct
au payement dycelle par corps. Presens, Jehan Prelle;
Pierre Jouue, seigneur du Mazet.
Le mesme jour auons donne commission et pouuoir
a Jehan Brunenc, sieur De La Cornilhade, cappitaine
par nous estably pour la guarde du chasteau de Prades,
de pouuoir contraindre et fere guet et garde de nuict
et de jour, et par tour, en armes, ainsin que par luy
seroit aduise et suyuant la nécessite aud. chasteau de
Prades, tous et chacuns les manans et habitans dud.
lieu et mandement de Prades, par mulctes et amendes :
la première de dix soûls, la seconde de cent soûls, et la
troysiesme de dix liures; et quil pourroit détenir pri-
sonniers les defaillans jusques a lentier payement
degd. amandes. Et ou par quatriesme foys recidiue-
royent en leur contumace, actendu quil est question
du seruice du Roy, quils seroyent mis au carcan pour
trois heures, banys dud. mandement et punys des
astres peynes quil trouueroit le cas mériter.
Réclamation de trois des Ordres Mendians de Marrejols sar les pertes
qae lear ont fait éprourer les réformés ; l'église des Dominicains
lear est assignée pour y faire leors offices en attendant que leurs
églises respectires soient rétablies. — Jean Crécy, chanoine de
Marrejols, lieutenant du capitaine de la yille, maintenu dans la
jouissance de ses rerenas de chanoine tant que sa charge de lieu-
tenant Toccupera. — Ordre aux consuls de St-Chélj d'amener
les nommés Allier et De Fabrica, soldats de l'armée de Condé,
retirés à St-Ghély. — Procédure pour un mulet rolé par les ré-
formés à Mathieu Pontier, des Chanials. — Annulation de Télec-
tion consulaire ée Ste-Ënimie, où se trouvaient désignés comme
consuls on paralytique et un octairénaife, tous deux illetlréf:. —
/
— 448 —
NouTeaai ordres poor presser la rente des biens des réformés qai
ont pris les armes, et défense à qui qoe ce soit de s'en approprier
le moindre fruit. — Logement des soldats chez les habitans par
bolUttu et atUeguettêi ; détail de ce qae les babitans doirent lear
fournir. — Formule d'engagement de Jeanne Dolmières, damoi"
selle de Recoulettes, et de ses deux 61s, pour la gtrde de la tour
et château de Recoulettes. — Le Baron se dirige vers St-Floar
pour conférer arec Damyille ; D'Apchier lui ferme les portes de
St-Chély ; incidens de cette aflbirc. — Noureau règlement pour la
garde de Monde.
Le unziesme dud. mois de may, sur la requeste a
nous présentée par les religieux des trois couuents
mendians de Maruejolz tendant a reintegrande reedif-
fication de leurs églises et pour auoyr lieu pour fere le
seruice diuin, auons ordonne que, faicte sommayre
veriffication de la pierre, boys et aultres choses dont
les supplians ont este expolies, ou leurs couuens, par
deuant le premier magistrat sur ce requis ; si sont en
nature, en seront réintègres et a ce fere constraincts
tous ceulx qui pour ce seront a contraindre par toutes
voyes deues et raysonnables, et arrestation de Teurs
personnes, si mestier est ; et au surplus enquis, pour,
linquisition faicte, deuers nous remise, y estre proueu.
Et ce pendant les supplians feront le seruice diuin par
ensemble ou séparément en leglise des Jacopins jus-
ques aultrement estre porueu. Enjoignant aud. ma-
gistrat procéder a lad. reintegrande et inquisition a
toute dilligence, et au procureur du Roy ou son sub-
stitut y tenir la main a peyne de mil liures tournois.
Led. jour, sur aultre requeste présentée par m.®
Jehan Crecy, chanoyne en leglise collegialle Nostre
Dame de la Charce en la ville dud. Maruejolz, auons
ordonne quil est deffendu aux nommes en la requeste
— 449 -
de doresenauant punctuer le suppliant, moings lem-
pecher a la perception et jouyssance des fruîcts de sa
chanoinie soubz prétexte des defaulds par luj faicts en
lad. église au seruice diuin*et heures canonicques
depuis quil a este ou sera cj après en la charge de
lieutenent de cappitaine de lad. ville employé pour le
seruice du Roy et conseruation dycelle en son obejs-
sance, a peyne de mil liures; enjoignant aud. sup-
pliant fera lad. seruice lorsquil sera hors lad. charge
ou ne sera occuppe pour ycelle, sujuant les saincts
décrets et coustume ancienne de lad. église.
Le vingt ungiesme jour dud. mois de may, les con-
suls de la ville de Ghanac nous ont présente requeste
sur la réduction de la garnison establie aud. Ghanac
sur laquelle auons reduicte y celle garnison a doutze
soldats estraingîers arcquebuziers a pied, et quil seroît
inthime aud. Grimaud cappitaine.
Le vingt sixiesme dud. mois de may, auons baille
mandement au susd. trésorier pour bailler et delliurer
au susd. Carel, nostre despencier, la somme de cinq
cens liures tournois, a nous ordonnée par lesd. des
Estats du présent pays pour nostre estât, nourriture
et entretenement de nos personne, trein et suytte
durant le présent mois de may.
1« vingt neufîesrae jour dud. mois de may, a raison
de quelque différant suruenu entre les soldatz de la
companye dud. De Boysuerdun et aulcuns des habitans
de lad. ville de Mende quelques jours auparauant,
pour euiter a une sédition quen pourroit yssir, aurions
faict acheminer le susd. De Puchaut auec sa trouppe
estant aud. Ispaignac en lad. ville de Mende ; ou
esUnt, se seroit charge bien garder la ville. Et par
— 450 —
niesmes moyen, nous estant achemine aud. Ispaignac,
auryons installe led. De Boysuerdun et sa companye
en garnison, ensemble ez villes de La Canorgue et
Saincte Enymye; lesquelles villes led. De Boysuerdun,
le mesme jour estant aud. Ispaignac et dans la maison
de Pierre Gregoyre, sire de Lambrandes» se seroit
charge garder fidellement en lobeyssanee du Roy, les
nous rendre toutes et quantes foys en seroit requis en
lad. obeyssance, et bien verser en y celles auec les
soldatz. Et de ce, ont lesd. De Puchant et Boysuerdun
faictes les submissions necessayres. Presens lesd.
Gregoyre ; Francoys de Pierres et plusieurs aultres.
Led. jour, en lad. ville de Maruejoulz et dans la
maison du susd. Du Mazet, illec estant Francoys
Constant, habitant du lieu de Sainct Chely, lauons
enquis si Francoys de Fabrica^et aultre nomme OUyer
despuis quils sont venus de lad. armée se sont retires
et habitent aud. Sainct Chely librement, presens,
voyans, et non contredisans tant le seigneur dApchier
que ses officiers et tous les aultres hahitans de lad.
ville. Quoy entendu, auons escript ausd. officiers et
consuls dud. Sainct Chely de incontinent sesaysir des
personnes desd. De Fabrica et Ollier, et les jsk)us con-
duyre et admener a seure garde dans huictaine, a
peyne de desobeysssance. Laquelle lettre led. Constant
a prinse et sest charge fere tenir ausd. officiers. Pre-
sens Baptiste De Chappelleu, sire de La Vigne ; Ber-
trand De Monstuejouls, seigneur de La Caze ; Pierre
Jouue, seigneur du Mazet; m.® Claude Achard, juge
dud. Monde.
Led. jour dud. mois de may, en la ville de Mende
et dans la maison de ta preeemptorie, De Roquefueil
r\
— 451 -
prieur et conseigneur de La Canor^ue, Gillibert Ma-
lian, seigneur de Grandiac, et Jehan Massier, appothi-
cayre, principaulx babitans de lad, ville de La Canor-
gue, et Pierre de Roquefueil, seigneur du Pinet, cappi-
taine, commandant en nostre absence en lad. ville,
lesquels tous ensemble pour euiter a aultre garnison
estraingiere, et pour le bon contentement quils ont
heu cy deuant de celle qui y est a présent, ont promis
garder lad. ville auec les soldatz qui y sont en lobeys-
sance du Roy, et entretenir lesd. soldatz aux despens
de lad. ville pour le prochain mois de juing. Et a ce
fayre, se sont soubzmis comme pour les propres
affaires du Roy, auec les jurement et renunciation
necessayres. Presens, m.® FrancoysMalian, archidiacre
deMende; Francoys de Pierres, seigneur dud. lieu.
Le premier jour du mois de juing, en lad, ville de
Maruejolz et dans la maison du susd. Pierre Jouue, sur
la requeste a nous présentée par Mathieu Pontier,
mulatier du lieu de Ghabnials, paroisse de Luc, au
diocèse de Mende , aux fins destre réintègre dung
mullet baste, poil bouchard, a luy voile et desrobe a
la Sainct Michel dernier passe, passans les trouppes
de ceulx de la religion prétendue reformée aud. lieu ;
duquel mullet, Francoys Germain, mullatier de Barre
sest treuue saysi ; et led. Germain sur ce ouy en ce
quil a volleu dire au contrayre, veriffication faicte par
m.* Guy Alfoaric, greffier en la Court commune du
Bailliaige deGiuaudan, commissayre par nous en ceste
partie deppute, led. mullet appartenyr aud. Pontyer,
et luy auoir este voile par lesd. de la religion prethen-
due : auons ordonne que led. Pontyer sera réintègre
(lu susd. mullet. Et a ce fere et souffrir constrainets
— 452 —
tant led. Germain que Jehan VerdeJhan, bostellyer
dud. Mande , deppositajre de justice dud. niullet ,
promcctant le rendre tantes et quantes foys par nous
ou la justice ainsin sera ordonne; et pour ce fere
bailleroit bonnes et suffizentes cautions en lad. ville
de Mende, la réception desquelles auons commise aud.
Albaric, ensemble lexecution de nostre présente or-
donnance, et condempnant led. Germain ez despens
de boucbe et guarde dud. mullet et fraiz faicts par
led. Pontier a lad. poursuitte, modères a buict liures
tournois, saulf aud. Germain son recours pour son
indempnite contre qui appartiendra, luy faisant et a
tous aultres subjects du Roy dans nostre gouuerne-
ment inhibitions et deifences de ne recapter ny achap-
ter choses derrobees aux subjects du Roy, a peyne
destre punys comme faulteurs des ennemys de Sa Ma-
geste et des peynes édictés aux larrons et volleurs.
Le mesmes jour du mois de juing, en lad. ville de
Maruejolz, veues les requestes a nous présentées
par m.* Anthoine Rosson et Jacques Pages et entendue
la requeste verbalement faicte par m/ André Comte,
notayre, pour et au nom de Pierre Combes, esleus
chacun deulx en premier consul pour lannee prochaine
en la ville de Saincte Enymie, lad. élection en datte
du penultiesme du dernyer mois de may, an présent;
et ouys sur ce m.* Esticnne du Brueil, notayre, consul
premier de lannee dernier passée ; ensemble Jehan
Brunenc, sire de Lq Cornilhade, lesd. Rosson, Pages
et Comte; et par leurs dires nous estre appareu led.
Rosson estre habitant dans les murs dud. Saincte
Enymie^ quil a este cy deuant consul de lad. ville ny a
que buict ans et estre la présente année collecteur du
— 463 —
parroisse dud. Saincte EnymLe ; led. Combes estre
paraliticque depuis doutze ans en ca, ne pouuant
bouger du lict, etny auoyr que sept ans.quil a este
consul, outre ce quil est ignare et illitere: et led.
Pages estre octuagenayre, ne sachant lyre ny escrîpre,
auons enjoinct aud Du Brueil en nommer aultres de
qualité requise. Qui auroit dict ne pouuoyr varier en
son ellection, ayant ja donne sa voix aud. Rosson qui
est tel quil est requis aud. estât. Afin que la republic*
que dud. Saincte Enymie ne deroure sans administra-
teur et en bransle destre sur ce a faulte de chef sur-
prinse et mise hors lobeyssance du Roy, auons ordonne
et ordonnons que led. Du Brueil ect continue en lad.
charge de premier consul pour lannee prochain
venant, et aud. eifect, prestera le serement en tel cas
requis et accoustume deuant nous. Lequel Du Brueil
a remonstre nestre tenu accepter lad. charge daultant
quil a (aict seruice a lad. ville durant son année, quil
y en a plusieurs aultres qui nen ont point este, plus
riches, suffizans et cappables que liiy sans comparai-
son ;!quil na moyen de viure aud. estât, ne se pouuant
occupper aulcunement a ses propres affayres, de quoy
dependroit son entière ruyne sil en estoyt, veu quil na
nul deniers pour prester ny aduancer pour les affayres
de lad. ville comme sera plus que necessayre, puys
quil y a garnison et gens de guerre dedans. Quoy
entendu par nous, et sans y auoir aulcung esgard, luy
auons commande de prester le serement requis a
peyne de cent liures damande et de prison, et exercer
lad. charge durant lad. année en homme de bien et
comme bon et fidelle consul et seruiteur du Roy. Ce
quil a faict, la main leuee a Dieu ; et affin quil puisse
— 46i —
mieulx régir auec Anthoine Pelât, second consul de
lad. ville et fere led. estât, luy auons sans conséquence
augmente ses gaiges de la somme de vingt liures tour-
nois, a prendre sur les habitans de lad. ville et tallia-
bilité. Et seront tenus lesd. Comte, Pages, Rosson et
Combes de luy seruir de conseil en particullier et gê-
nerai en toutes choses qui se présenteront pour le
seruice du Roy et bien de lad. ville; et tant yceulx
que les aultres habitans dycelle luy ayder pour lexe-
cution de ce que sera besoing faire, et luy obeyr en ce
quil aduisera et sera treuue raysonnable et utille au
bien de lad. ville, a peyne de prison et destre punys
comme desobeyssans ; ce que led. Comte pour son
particullier a promis et jure faire. Et en oultre auons
enjoinct tant au Seigneur de Saincte Enymye que
cappitaine que comcnandera en lad. ville luy tenir la
main forte, a peyne aud. seigneur de mil liures, et
aud. cappitaine destre casse ; et pour satisfaire a ce
dessus, est enjoinct ausd. Pages, Rosson et Combes
prester mesmes serement deuant lesd. seigneurs et
officiers de lad. ville, que pour cest effect auons com-
mis et commectons par nostre présente ordonnance.
Le second jour dud. mois de juing, auons faict des-
pecher commission aux Bailly et Juge de Giuaudan
establys en lad. ville de Maruejoulz important com-
mandement de exécuter reallement et de faict la
commission a eulx dressée par le Roy et seneschal de
Beaucayre pour establyr commissayres au régime et
gouuernement des biens de ceulx de la religion pre-
thendue reformée, fayre vendre au plus offrant ceulx
qui estoyent périssables et procéder par voyes de droict
et justice contre lesd. de la religion, mesmes contre
-- 466 —
ceulx qui sont et seront preuenus de crime de leze
mageste ; aussi pour fayre rendre compte et prester le
reliqua a tous séquestres que par cy deuant ont eue
ladministration desd. biens, et tous et chacuns les de-
niers prouenans tant de lad. vente de biens que dud.
reliqua, mectre ez mains et pouuoyr de Jehan Viuyan,
receueur du diocèse, ou ses commis ; et du debuoîr
que sur ce auroit faict nous encertiffier dans huictaine,
a peyne de mil liures et aultre arbitrayre ; laquelle
commission auons delliuree a m/ Jehan Bascle, juge
dud. Maruejoulz.
Le quatriesme jour dud. mois, en lad. ville de Ma-
ruejolz, par nous a este ordonne que deffences sont
faictes a toutes personnes de quelque estât, qualité ou
condition que soyent, et tant soldatz que habitans de
la présent ville et aultres, de ne coupper ny deppaistre
par leurs montures ny aultre bestial, Iherbe des prez
appartenans a ceulx de la religion prethendue refor-
mée, ny aultres, ny le fere fayre par leurs seruiteurs
ou interposées personnes; moings de troubler les sé-
questres ordonnes ez biens desd. de la religion a la
perception des fruicts dyceulx en manyere que ce soit,
a peyne de la hard. Laquelle ordonnance a este le
mesmes jour publiée a voix de trompe par les carre-
fours accoustumes de lad. ville de Maruejoulz par
Ânthoine Delherm, sergent royal et trompette dycelle,
comme resuite par son exploict a part descript.
Le cinquiesme dud. mois de juing, en lad. ville de
Maruejolz, pour obuyer aux fraudes et desordre que
pour raison des logis qui sont bailles aux soldatz des
companies des cappitaines Boysuerdun, Puchaut et
aux gentilhommes de nostre train et suytte, pourroyent
r
— 456 ~
aduenyr, a la grande folle des habitans de lad. ville
de Maruejolz, au préjudice et contre la volunte du Roy
et son service, suyuant nos aultres précédentes ordon-
nances publiées en la présent ville, sont faictes def-
fences aux susd. cappitaines, leurs lieutenens, ensei-
gnes, fourryers, mareschaulx de logis, et tous aultres
de ne se loger, ny fayre loger les soldatz ny aultres de
nostre train et suytte sur les habitans de lad. ville,
aultrement que par bollettes et atticquettes que leur
seront baillées par lesd. consuls, leur secretayre ou
aultre que par eulx sera commis en leur absence ou
legittime occupation, que sera de qualité requise, et
suyuant le roi le arreste en la maison consullayre de
lad. ville ; et ce, modestement et egallement, a la
moindre folle que fere se pourra; a peyne ausd. cappi-
taines et leurs membres destre casses, et aux soldatz
de trois coups destrappade, que sera exécute sans
depport des lors que sera venu en nostre notice.
Aussi est enjoihct a tous les habitans de la présent
ville, ayant receu bouUettes et atticquetz pour lotger
lesd. companyes, leurs membres, soldatz et nostred.
train et suytte despuis le despart du cappitayne La
Gaze de la présent ville de, incontinent et sans dellay
pourter toutes et chacunes les bollettes deuers lesd.
consuls et leur secretayre, et declairer par serement
quels hostes ils ont chacun endroict soy au vray ;
pour, ce faict, estre proueu de logis aux susd. par
iceulx. Auxquels consuls est commande garder toute
egualite et modestie, et fere entendre ausd. habitans
comme la volunte du Roy et nostre uest de les charger
de fournyr aulcuns viures ausd. soldatz, mais seulle-
ment leur apprester ce quils appourteront pour leur
— 467 —
nourriture, snyuant leur possibilité, et leur fournir
seullement de logis, linge et ustencilles a eulx ne-
cessayres.
Sont aussi faictes deffences aux soldatz de nostre
soytte de ne demander ny constraindre leurs hostes a
leur fournyr ny administrer aultre chose, ou ce seroit
de gre a gre et en payant raysonnablement ; moings
après auoir este loges demander aultre logis, sans
cause l^ittime, ny fayre contribuer leursd. hostes en
aulcune chose pour leur dicte nourriture par menasses
ny aultrement, a peyne de trois coups destrappade.
Enjoignons ausd. cappitaynes , leurs lieutenens ,
enseignes, sergens et fourriers, veiller a ce dessus, en
aorte quil nen vieigne poinct de plaincte, a peyne
destre casses et de respondre des fraudes, abbuz, et
ineonueniens quen pourroyent aduenir en leurs
propres et priues noms. Et afiSn que nul ne puisse
pretheodre ignorance a ce dessus, sera nostred. or-
donnance publiée a son de trompe et de tambour au
corps de garde de la porte de lad. ville, a la place pu-
blicque dycelle et aultres carrefours acoustumes fere
criées et publications.
Led. jour estant aud. Maruejoulz, a la companie
dnd. cappitayne La Gaze, de Pierre Grespin et aultres
habîtans de lad. ville, auons visite lartillerie, pouldres
et munitions de guerre y estans, tant aux tours, mu-
railles que a la maison commune de lad. ville.
Le dixiesme dud. mois de juing, auons mande venir
J)amoiselle Jehanne Dolmyeres, damoyselle de Reco-
lettes, Jehan et Anthoine Grangiers, frayres, ses fils,
seigneurs de lArcis, ausquels auons remonstre lim-
portance de la garde de leur maison et tour de Recol-
31
— 4/>8 —
lottes, et commande suyuant aultres precedens eom-
mandemens, le reîglement de Monseigneur le Mare^-
chai, et arrests de la Court de Parlement de Tholoze,
la faire bien et fidellement garder en loheyssance du
Roy par soldatz et personnaiges catholicques, a peyne
de confiscation de lad. place aud. seigneur, et de tous
les despens, dommaiges et intherests que les subjects
de Sa Mageste ou le pays de Giuaudan en pourroyent
souffrir, en particulyer ou en gênerai. Lesquels nous
ont remonstre auoyr jusques ici bien gardée lad. place,
comme esperen fere cy après; en sorte que nul in-
conuenient y aduîendra au seruice du Roy, ny interest
a ses subjects. Et pour ce fayre, nous ont faict les
promesse et jurement pourtes et escripts en une
demye fueilhe papier, de leurs mains signée, de te-
neur : Nous Jehanne Dumyeres, Damoyselle de Recol-
lettes, Jehan et AnthoineGrangiers, frayres, seigneurs
de lArcis soubzsignes, prenons en main et promectons
garder le chasteau de Recollettes en loheyssance du
Roy et de Monseigneur De Ceneret, chiuallier de lordre
du Roy, lieutenent pour Sa Mageste au paya de Giuau-
dBn et ny recepuoii aulcun de la nouuelle oppinion,
ny aultre en armes, ny sans armes que ce ne soit par
commandement de Sa Mageste ou dud. seigneur De
Ceneret, et leur rendre et remectre led. chasteau
toutes et quantes foys en seront requis, a peyne de
confiscation de nos corps et biens ; donner aud. sei-
gneur De Ceneret tous aduertissemens pouuans ad-
uancer le service du Roy et euiter a tous iuconueniens
y pouuans porter préjudice tant que nos vies dureront;
et tout autrement fayre comme bons et fidelles subjects
du Roy sont tenus fere. TA ainsin le jurons la main
— 459 —
leuee a Dieu. Ainsin signes : J. Dumyeres; Larcis ,
A. Grangier. Dequoy auons faict retenyr acte a m.*
Jehan Destreicts, notayre et nostre secretayre. Presens
m.* Salomon Fain, chirurgien de Retournât ; Jehan
Gapdet, praticien ; Pierre Chieuraud, du Puy.
Le dixhuictiesme jour dud. mois de juing, ayant
este mande par Monseigneur le Mareschal de Dainp-
uille le venyr treuuer en chemin du cousle de Saînct
Flour, nous y acheminant, comme auryons este au
port de larcquebouze de la ville de Sainct Chely dAp-
chîer auec nostre train et suytte, pour aultant que
auparauant nous auryons esie informes que Francoys
De Fabrica, Jehan Marchou, fuytif de Maruejolz, ung
aultre^Qomme AUyer ayans porte les armes contre le
Roy et presens troubles, sestoyent retires d»ns lad.
ville et y Taisoyent leur demure; et que, auryons com-
mande par f plusieurs nos lettres aux consuls de lad.
ville de les prendre, saysir au corps et les nous mectre
en main pour en fere fayre justice. Afin de scauoir
quel debuoîr ils en auroyent faict, auryons faict ad-
uancer Francojs De Pierres, seigneur dud. lieu, nostre
maistre dhostel et m/ Jehan Des Estreicts, notayre
de Mende, nostre secretayre, pour aller dire a Guyot
Grès et Guillaume Ghaluet, consuls de lad. ville quils
vinsent parler a nous. Lesquels De Pierres et Des
Estreicts nous auroyent rapporte estre ailes jusques
auprès de la porte inférieure de lad. ville, quils auoyent
treuuee la première fermée et la barrierre liree, re-
senie le guichet qui estoit garde par trois habitans
de lad. ville qui nauoyent volleu dire leurs noms ;
auxquels auoyent demande lentree de lad. ville pour
aller dire aux consuls quils vinsent parler a nous.
i
— 460 —
Qui leur auoyent faict responce que lung deulx seii
âlloit le dirc.auxd. consuls qui estoyent la près de la
seconde porte, et estre ycelluy entre dans lad. ville ;
bientost après en courant seroit reuenu a la première
porte, qui auroit dict que lesd. consuls parloyent a
Jean, bastard dApehier, seigneur de Ilaulte ville,
cappitaine de lad. ville. Et nous voyant entrer dans
le faulx bourg lesd. gardes auroyent soubdainement
ferme led. guichet. Sur quoy led. De Pierres leur
auroit remonstre quils ne nous debuoyent fermer la
porte, ayant reguarde lestât et reng que tenyons, veu
questyons chiualliers de lordre du Roy et lieutenent
pour Sa Mageste au pais de Giuaudan en labsence
desd. sires Mareschal et De Joyeuse. Lesquels auroyent
respondu telles paroles : vous autres non intrares pas.
Et de faict se^eroient retires dans lad. ville, et nau-
roient volleu fere autre responce, ny aulcuns desd.
consuls, ny aultrement venir parler a nous.
Quoy voyant, nous estre approche tout incontinent
lad. porte, auons appelé Anthoine Allier, laboreur et
Jehan Montet, pareur de draps, habitant dud. faulx
bourg et leur auoir demande si lesd. consuls estoyent
en lad. ville et qui commandoit dans icelle. Qui nous
auroyent dict lesd. consuls estre dans lad. ville, en-
semble led. dllaulte ville qui y commandoit pour la
garde dycelle. Auryons faict appeler a la fente de lad.
porte a haulte voix lesd. consuls et De Haulte ville par
led. Allier pour venyr parler a nous. Et ne repondant
personne, se seroient présentes au dessus de lad. porte
troys jeunes hommes qui nauroyent aussi rien dict,
ains se seroient retires; et après auryons faict hurter
a lad. porte auec une pierre par troys foys diuerses.
~ 461 —
et a chacune foys faict a haulte voix commandement
de par le Roy, a peine de rébellion et desobeyssance
a Sa Mageste ausd. consuls, dHaulte ville et habitans
dycelle ville, de venir parler a nous, et nous fere ou-
uerture des portes de lad. ville et donner passaige pour
aller treuuer mond. sire le Mareschal de Dampuille,
ou nous acheminions, leur remonstrant nostre qualité,
estât et charge et la rébellion quils commectoyent.
Mays personne ne seseroit présente, volleu respondre,
ny prester aulcune obeyssance. Qui nous auroit cons-
trainct poursuyure nostre chemin par le dehors de
lad. ville : et passant près les murailles auryons veu
ycelles garnyes de plusieurs hommes, singulièrement
aux trous du dessus des portes et a la porte supé-
rieure
estans a nostre suytte nous auroyent afferme auoir
recogneu led. De Fabrica. Et le tout aurions faict par
nostred. secretayre coucher en nostre procès verbal
pour, parSad. Mageste, ou mond. sire le Mareschal,
ycelluy veu, y estre proueu et ordonne comme leur
bon plaisir seroit.
Le vingt deuxiesme dud. moins auons baille mande-
ment au susd. trésorier pour payer a m.** Jehan Carel,
nostre despencier, la somme de cinq cens liiires tour-
nois a nous accordée pour nostre estât et entretenement
et de nostre train et suytte par.les gens des Estats dud.
pays et pour le présent moTs de juing.
Le trentiesme dud. mois de juing, les consuls, ma-
nans et habitans de la ville de Mende nous ont présente
requeste pour estre reigles a fere la guarde de lad.
ville, et a ces fins baille rolle des nommes et délègues
par lad. ville pour garder la porte dycelle. Sur laquelle
— 462 —
auons ordonne que pour la garde delad. ville et rondes,
est enjoinct aux ecclesiasticques et habitans dud.
Mande, garder et obseruer le reîglemeut et ordre sur
ce par nous cy deuant faict sur les peynes y contenues.
Et pour plus grande asseurance et soullaigement des
pauures artisans viuans du jour a la journée de leur
trauail, les nommes aud. rolle esleus par lad. ville,
reserue nostre secretayre qui ne peult vacquer pour
les occupations quil a a nostre suytte, au lieu duquel
lesd. consuls prendront et mectront ung aultre cappa-
ble, seront tenus tout le jour demurer et fere guarde
auec leurs armes a feu et mourryeus aux portes d vcelle
et aux lieulx que par leurs corporaulx et chefz prin-
cipaulx seront ordonnes par tour. Auxquels leur est
commande obeyr en tout ce quils leur commanderont
concernant leur estât et charge, a peyne de cent soulz
a chacun qui y faillira pour la première foys, appli-
cables, le tiers aud. capporal et aultres de son escoadre
qui sera en garde, et les aultres deux tiers aux répara-
tions de la ville ; et soubz double peyne obeyront lesd.
capporaulx ausd. chefz et se comporteront et feront
comporter lesd. habitans auec lesd. ecclesiasticques.
et iceulx ecclesiasticques auecques eulx mutuellement
si bien quil nen aduienne aulcung desordre ny faulte
au seruice du Roy et repoz de ses subjects, a peyne do
la vie; visiteront tous ceulx qui entreront ou sortiront
sans support ny dissimulation, et nous aduertiront de
toutes choses que se passeront pour y ordonner et re-
médier comme de besoing sera tant que nous serons a
la présent ville ou ez enuirons, et en nostre absence,
le Bailly de Giuaudan ou aultre que par nous y sera
mys ; et lung desd. consuls, chefz tant desglise que de
— 4G3 —
la ville, et capporal qui sera en garde assisteront tous
les matins et soirs a louuerture et fermure desd.
portes; et tous les matins a lad. ouuerture; et auant
permectre que aulcuu entre ne sorte, feront fere la
descouuerte par gens entendus aux molins, églises de
Sainct Geruays, des Cordelliers et enuyrons, et par
suffizent nombre darcquebuziers jusques a ce quils
seront de retour pour prendre la guarde de lad. porte,
ne sera loysible a auleung de ceulx qui auront este en
garde de la nuict se despartir ny habandonner leur
sentinelle ou corps de garde , ny aullrement, sans
licence de leur capporal, a peyne de vingt cinq soulz,
ny aud. capporal ou aultre desd. chefz de leur donner
congé de ce fayre ny les souffrir en ce, a peyne de cin-
quante soulz. Que sera, ensemble les aultree muictes
susd. executte sans depport, et mises en main du se-
cond consul de lad. ville pour les employer ausd. ré-
parations de lad. ville, comme pour les propres affayres
du Roy. Et afin que lad. garde se face plus exactement
lesd. consuls, chefz tant de la ville, de lesglise que
Ânthoine Vachery, Loys Fontunye, et Claude Corryer,
veilleront par tour si exactement quil nen aduienne
aulcun inconuenient, a peyne de nous en prendre a
chacun deulx ; leur enjoignant très extrietement y
mectre peyne et chastier en nostre absence les mal
complexionnes en sorte quil ne nous en vienne poinct
de plaincte. Et tout ce dessus par prouision jusques
aultrement y estre proueu et ordonne.
(La suite au prochain Bulletin.)
«»o^«
— 464 —
REVUE AGRICOLE,
(ET IRDUSTRIILLS).
Par M. DELÀPIERBE, président.
Les Tentes publiques.
Le Moniteur du i9 octobre 186i contiem d'intéressantes
considérations au sujet des ventes publiques appliquées aux
produits de Tagriculture.
La grande préoccupation des économistes, dit ce journal,
lorsqu'ils ont voulu introduire dans la pratique de la vie
usuelle les principes de leur science, a toujours été de rap-
procher le consommateur du producteur.
n est prouvé en effet que les nombreuses mains qui con-
courent à Fexécution d'une transaction commerciale absorbent
souvent des sommes égales à la valeur première de l'objet
vendu, lequel arrive ainsi doublé de prix au consommateur
sans que le producteur y ait rien gagné, sinon parfois les ma-
lédictions du consommateur qui s'en prend au premier d*une
exagération de prix dont il ignore la cause.
A l'époque où les chemins de fer ni le télégraphe électri-
que n'existaient, ce mécanisme dispendieux avait, sinon sa
raison d'être, du moins son excuse. Les peines et les frais
qu'imposaient aux intermédiaires des déplacements fréquents,
la nécessité d'opérer parfois sur des données incertaines et
aléatoires méritaient une rémunération.
Aujourd'hui les progrès de la science facilitent singulière-
ment l'accomplissement des affaires ; n'est-il pas juste que le
proflt qui en résulte, placé à chaque extrémité d'un contrat de
vente, soit réparti équitablement entre les deux iudividus,
c'est-à-dire entre celui qui produit pour vendre le fruit de son
.— 4«5 —
travail et celui qui produit pour acheter le résultat du travail
du vendeur?
Notre législation a compris ce nouvel état de choses, et, en
donnant la loi du 28 mai 4858 sur les ventes publiques, le
Gouvernement a réglementé la révolution qui s*opérera tôt ou
tard dans les conditions actuelles du commerce.
Le commerce des vins et des spiritueux doit, un des pre-
miers, être appelé à tirer bénéfice du système des ventes pu-
bliques.
L*énumération. des opérations successives auxquelles est
soumise une livraison de vins pour arriver du vignoble à la
cave du consommateur, suffira pour édifier tout le monde sur
les bienfaits qu^apporterait l'usage de Tachât aux ventes pu-
bliques.
Des commissionnaires établis dans des pays de production
vont acheter le vin chez le propriétaire ; ces commissionnaires
agissent pour les négociants en gros; à leur tour, les
négociants en gros remettent à d'autres commissionnaires
le soin de transmettre la marchandise au demi-gros, qui la
repasse au commerçant en détail, où le consommateur vient
enfin la chercher.
On voit dMci ce que son vin lui coûte à ce consommateur.
Il a fallu que chacun de ces intermédiaires, le propriétaire, le
commissionnaire au vignoble, le négociant en gros, le com-
missionnaire placier , le négociant en demi-gros et le débi-
tant y trouvât son gain. Total, six bénéfices. Chacun de ces
bénéfices, ne fût-il que de 10 <>/o, cela ferait encore 60 •/©
abandonnés aux intermédiaires.
Le système des ventes publiques supprime tout cela, en ne
laissant subsister qu'un seul intermédiaire. Le producteur
lui envoie directement sa récolte, et le consommateur vient
aussi le trouver directement à certains jours fixés d'avance.
I-es Crais, contenus dans de justes bornes par la loi autant
que par l'inlérét bien entendu de l'intermédiaire, ne seront
plus de 60 ni de 100 °/o, mais de 5 ou même de 4 °/o aban-
/:
é'"^'
\ ' '-/
— 466 —
donnés pour rénumérer les peines et les dépenses de l'agent
de vente, et le surplus se partagera entre le producteur et
le consommateur. II se produira alors ce phénomène qui peut
paraître singulier au premier abord, mais que les détails pré-
cédents expliquent tout naturellement, c'est que le vendeur
vendra plus cher et que Tacheteur achètera à meilleur marché.
Le système des ventes publiques, appliqué déjà en grand
et avec suite au commerce des vins et des spiritueux, (1)
mérite donc d'attirer l'attention de tous, producteurs, con-
sommateurs et capitalistes. C'est le système de transaction
le plus honnête, le plus loyal qui, s' opérant ouvertement, ne
se prête pas à la supercherie et établit l'égalité parfaite entre
les/parties.
Vromagerlea dites fruitlèrem.
L'usage de fabriquer, par association, du fromage de Gru-
yères, depuis longtemps établi dans les montagnes du Doubs
et du Jura, tend chaque jour à se propager dans les régions
voisines. Les résultats obtenus font désirer de voir se géné-
raliser de plus en plus cette pratique qui, particulièrement
dans les localités éloignées des grands centres comme le sont
nos montagnes, procureTmpTacement du lait assuré et avan-
tageux, tout en épargnant le temps et les soins qu'exige la
conduite d'une laiterie.
Le Recueil agronomique de la Haute-Saône contient d'in-
téressants détails sur la manière dont fonctionnent ces utiles
établissements.
1° Organisation des fromageries. — Toutes ont été fondées
au moyen de l'association d'un nombre suffisant de proprié-
(1) Nous ferons observer que ce système de vente publique est pra-
tiqué avec le plus grand succès à Beaune pour les vins de Bourgogne,
4 la suite de l'exposition vinicolc qui a lieu annuellement dans celte
localité.
— 467 —
taires ou fermiers qui sont convenus de mettre en commun
le lait de leurs vaches. Le nombre des associés varie entre
29 et 70, celui des vaches, entre 50 et 89, pour chaque fro-
magerie. Cinquante vaches au moin? sont indispensables pour
alimenter convenablement une fruitière ; indépendamment de
réconomie obtenue sur les frais généraux, celle-ci ne peut
en effet fonctionner avantageusement que tout autant qu'elle
nVprouve pas de chômage, et qu'elle peut fabriquer chaque
jour un fromage d'un poids considérable. (Les fromages de
grande dimension sont préférés pour la vente).
L'administration de la fromagerie est confiée à un confeil
composé de sept membres élus chaque année par l'assemblée
générale des sociétaires. Ce conseil nomme un président, un
vice-président et un secrétaire-trésorier. L'association est
d'ailleurs soumise à un règlement délibéré et accepté en as-
semblée générale.
•
2<» Attributions du conseil d'administration. — Le conseil
loue, pour le compte de la société, le local nécessaire à la
fabrication ; il choisit et engage le fromager, fixe son traite-
ment et surveille ses travaux ; il vérifie, de concert avec cet
employé, la quantité du lait fourni par chacun des associés,
prononce les amendes encourues, et peut même, dans les cas
déterminés, ordonner l'expulsion des contrevenants.
n est également chargé de l'achat des ustensiles et objets
nécessaires pour la fabrication, des réparations dont ils ont
besoin, comme aussi de la vente des fromages et de leur li-
vraison. C'est sous la surveillance du conseil que le secrétaire-
trésorier inscrit les délibérations au registre, qu'il passe écri-
tures régulières de la fabrication, des recettes et des dépenses,
et qu'il prépare, soit le compte général qui doit être rendu
chaque année à l'assemblée des sociétaires, soit les comptes
particuliers à remettre à ceux-ci, afin que chacun d'eux puisse
vérifier si sa part a été régulièrement fixée.
Enfin, le conseil slatue, en qualité d'arbilre el amiable com-
r
— 468 —
posileur, sur toutes contestations entre les associés, touchant
leurs intérêts dans la fromagerie.
S"" Devoirs du fromager. — De Thabilité et de Thonnéteté
de cet agent dépend en grande partie la prospérité de Tasso-
ciation. En Suisse, il est soumis à un apprentissage, et, avant
de devenir fromager, il demeure pendant deux ou trois ans
valet ou aide.
La charge du fromager eonsiste à mesurer le lait avec exac-
titude et à noter la quantité reçue, soit sur la taille qui reste
déposée entre ses mains, soit sur celle corrélative apportée
par le sociétaire ; à vérifier avec soin la qualité du lait que
chaque associé lui envoie et la propreté des vases qui le con-
tiennent ; à refuser le lait falsifié et à prévenir la fraude en
signalant ceux qui s*y livrent au conseil d'administration ;
enfin à confectionner les fromages, les saler convenablement
et les conserver jusqu'à la vente, comme s'ils étaient sa pro-
priété personnelle.
&® Obligations et droits des associés. — Chacun de ceux-ci
s*engage à fournir le lait d'une ou plusieurs vaches.
n doit à la société tout son lait, à l'exception seulement de
ce qui est nécessaire aux besoins de son ménage.
Ce lait doit être apporté à la fromagerie dans des vases
tenus très-proprement; l'apport a lieu deux fois par jour aux
heures fixées.
Ce lait doit être livré immédiatement après la traite, chaud
et pur, tel qu'il est sorti du pis de la vache.
Lorsqu'une vache engagée est tarie ou fraîche-vêlée, ou
malade, et lorsqu'un obstacle quelconque s'oppose à l'apport
régulier du lait de la part d'un associé, celui-ci doit en pré-
venir immédiatement le conseil, qui vérifie l'exactitude du
fait allégué, et décide si le déclarant est excusable ou si l'a-
mende est encourue.
Le fromage du jour est inscrit au nom de celui des associés
qui a le plus de lait en avance ; ce fromage devient sa pro-
- 469 —
priélé, en sorte qu'au moment de la vente il en touche le
prix, prélèvement fait d'une part proportionnelle des frais de
fabrication. La crème et le petit-lait du jour lui appartiennent
également, mais par compensation il doit fournir le bois né-
cessaire à la cuisson.
Dans quelques fromageries, le fromager reçoit son gage en
argent (de 700 à 800 fr. par an) ; dans les autres, il ne
reçoit que partie de celte somme, et, pour complément de
gage, il est nourri chaque jour par celui des associés qui a
prélevé la crème et le petit-lait, ou bien il en reçoit une
indemnité de nourriture, fixée de i fr. 25 à 1 fr. 50 c.
Enfin les infractions au règlement, telles que l'apport du
lait à une heure tardive, l'emploi de vases mal propres, l'ap-
port du lait d'une vache nouvellement vêlée ou malade,
l'apport de lait écrémé, la vente faite par l'associé d'une
partie de son lait au préjudice de la société, l'altération du
lait par une addition d'eau, de petit-lait ou de toute 'autre
substance frauduleuse, la cessation , sans motifs reconnus
valables, d'apports à la fromagerie, sont punis d'une amende
qui varie, selon le cas, de 50 c. à 50 fr., ou même de l'ex-
pulsion et de la privation des droits aux fromages fabriqués.
Le recueil précité fait ressortir à 150 fr. 80 c. en moyenne
le produit net par an de chaque vache engagée dans une frui-
tière. Il constate d'ailleurs que partout oii se fondent ces
associations, le nombre des vaches s'accroît, ces animaux,
mieux soignés, mieux nourris, fournissent une plus grande
masse d'engrais , les terres sont plus fertiles , les cultures
plus variées et les récoltes plus abondantes.
Crémolre Vronteau-Hérln.
Le Journal d'agriculture pratique décrit cet appareil,
aussi simple que commode, pour faire crémer rapidement le
lait (1). Construit en fer-blanc, il ne présente aucun des
(1) V. B. 1860, p. 343.
— 470 —
dangers ou des inconvénients signalés pour remploi du zinc
à l'usage des laiteries. Le système consiste en deux bassins
superposés: le plus élevé contient le lait; dans celui de
dessous, on verse de Teau bouillante, qui a pour effet d*é-
chauffer le lait. Sous cette action, la crème, 34 heures après,
monte à la surface et se laisse facilement enlever avec une
cuiller.
D*une expérience comparative faite sur deux de ces appa-
reils, dont Tun seulement a fonctionné avec Teau bouillante,
Fautre étant abandonné à lui-même, il est résulté que, dans
les 24 heures, la crème était bien montée dans le premier,
paraissait très-ferme et se laissait enlever en gardant sa con-
sistance, tandis que chez celui qui n'était point chauffé, le lait,
dans!le même espace de temps, s'est trouvé seulement recou-
vert d'une couche de crème peu épaisse. Le beurre extrait
du premier appareil s'est porté à un peu plus de 53 grammes
par Htre de lait, soit 5,30 p. iOO.
La facilité et la promptitude d'extraction du beurre au
moyen de cette crémoire en recommandent vivement l'usage,
surtout dans la saison oii la qualité du beurre laisse plus
particulièrement à désirer. Son emploi ne serait pas moins
avantageux pour la production des fromages frais.
Enfilage de» racineâi.
M. G. Heuzé indique, dans le Journal d'agriculture pro-
gressive^ les moyens à employer pour réussir dans la con-
servation des racines déposées dans un silo temporaire et
en terre.
n faut :
4* Coordonner la profondeur de la fosse avec la nature
perméable et imperméable du sol et du sous sol.
On creuse la terre jusqu'à 30 et 50 cenlim. quand elle est
sablonneuse ou calcaire perméable. On se borne à ouvrir une
— 471 —
rigole de 10 à 15 ccntim. lorsque le sol est argileux ou le
sous-sol imperméable.
2<> Remplir le fond du silo et couvrir les racines de paille
de seigle» de bruyère ou de branches de genêts dans le but
d'éloigner les racines de la terre et d'empêcher par là leur
pourriture,
La paille d'avoine et de sarrasin ou les feuilles d'arbres ne
doivent pas être employées, parce qu'elles absorbent facile-
ment l'humidité.
On peut, quand les terrés sont saines et lorsqu'on procède
à l'ensilage des racines ou tubercules par un beau temps,
se dispenser de garnir le fond du silo d'une couche de litière.
8^ Etablir, tous les ^, 6 ou 8 mètres, des cheminées d'appel,
c'est-à-dire placer à ces distances des tuyaux carrés formés de
quatre planches clouées, ou des tuyaux en terre ayant environ
10 à 15 centim. de diamètre, dans le but d'obtenir une com-
munication entre l'atmosphère et l'intérieur du silo.
4« Couvrir les racines d'une couche de terre épaisse de 30
à 35 centim. destinée à les garantir de la pluie et surtout de
la gelée.
5® Creuser autour du silo une rigole ayant 30 centim. de
largeur et plus profonde de 10 à 20 centim. que le fond du silo.
Cette rigole, destinée à assainir la fosse et les racines, doit
communiquer à un petit canal d'écoulement.
6® Boucher avec de la paille ou du foin les ouvertures des
cheminées pendant les temps froids ou pluvieux, afin que ni
la gelée ni l'eau n'arrivent jusqu'aux racines.
7«» Enlever les bouchons de paille et de foin pendant l'hiver,
quand le temps est beau, dans le but d'aérer le silo. Les che-
minées d'aération exigent une surveillance hebdomadaire.
Lorsqu'il survient des pluies abondantes, les terres souvent
s'en vont à l'eau ; alors elles n'ertveloppent pas entièrement
les tubes en bois ou les tuyaux, et l'eau pénètre dans Tinlx^rieur
du silo et altère les racines.
On évite cet inconvénient en renonçant aux cheminées pour
r
— 472 -
adopter le système d'aération de M. Bailly, lequel consiste à
assembler trois perches de la grosseur du poignet à Taide de
planchettes longues de 30 centim. et éloignées de 1 mètre
environ les unes des autres. Ainsi disposées les perches for-
ment une véritable cage, qu'on place à l'intérieur du silo ou
directement au-dessus des racines. Chaque comble ou tube
à claire-voie à 2 ou 3 mètres de longueur. On les dispose
les uns à la suite des autres dans toute la longueur du silo,
de manière qu'il excMe ses extrémités de quelques centim.
Alors l'air circule librement dans toute la masse des racines,
et les pluies ne peuvent arriver jusqu'à ces dernières.
Quand le silo a une grande longueur, il est utile de placer
transversalement et horizontalement, tous les 6 ou 8 mètres»
de petits conduits, de manière qu'ils soient en communication
directe avec le tube principal.
Ainsi disposé, le silo permet de conserver les betteraves,
carotes, etc. parfaitement saines jusqu'à la fin de février ou
mars.
On doit aussi boucher les ouvertures quand le temps me-
nace de gelée.
WLémulimtm donnés par le Brome de Schrader.
Le Journal d'agriculture pratique signale les heureux
résultats de la culture du brome de Schrader sur deux points
pour ainsi dire opposés de la France. Nous avons déjà en-
tretenu nos lecteurs de cette plante fourragère, dont nous
avons d'ailleurs distribué des graines. Ce serait avec recon-
naissance que nous recevrions de ceux qui l'ont expérimentée
la communication des résultats qu'ils ont obtenus.
M. Maigne écrit, à la date du 30 août, de Florat (Haute-
Loire) au journal précité qu'il a pu d'autant mieux comparer
la vigueur du brome de schrader et celle des autres plantes,
que, cultivant toute espèce de fourrages dans sa propriété,
tout pour le moment y était grillé et anéanti, moins le brome
— 473 —
de Schradcr el les loplnambours. Au milieu de celte désola-
tion, le brome, semé en mai dans un terrain ordinaire et non
arrosé, à fait ses trois pousses, la i", de 1 mètre, la 2«», de
80 centim. et la 3«, de 17 centim. Après un pareil résultat,
surtout par une si grande sécheresse, il déclare qu*il va s'em-
presser de consacrer au brome une certaine étendue, de même
qu'il a remplacé certaines racines par le topinambour, qui lui
a toujours donné un résultat satisfaisant et qui ne Ta jamais
trompé.
D'un autre côté M. Briot, président du comice agricole de
Quimper, fait connaître que les semis faits en mai du brome
de Schrader ont atteint, malgré une sécheresse extraordinaire,
1 mètre 50 de hauteur, et que les ayant coupés par la moitié
pour mieux récolter la graine, il lui reste sur le champ un
chaume luxuriant dé verdure dont les animaux se trouvent
très-bien. Par le temps humide, ils préfèrent le brome aux
trèfles de 3" coupe.
Ces résultats sont d'autant plus dignes d'attention que le
brome de Schrader avait été indiqué spécialement jusqu'à
présent pour des terrains humides. Du reste, un autre N^ du
Journal d* agriculture pratique consMc que la plante a par-
faitement réussi dans l'Isère, la Mayenne, la Moselle, Saône-et-
Loirc, Seine-et-Marne, Scine-et-Oise et Haut-Rhin. M. le Mar-
quis de Leusse rend témoignage aux bonnes qualités de la graine,
qui est mangée avidement par les chevaux et tout le bétail.
Cette graine, d'après M. Mayre, de Seine-et-Marne, ne serait
touchée, ce qui a bien son mérite, ni par les volailles ni par
les oiseaux ; on peut donc sans inconvénients semer auprès
des bâtiments et éviter ainsi les charrois lointains qui pèsent
tant sur le compte des fourrages distribués en vert.
Des renseignements non moins avantageux sur le brome
sont envoyés de la Belgique par M. de Biseau, membre du
conseil administratif de la société centrale d'agriculture de
cette contrée.
33
(
— 474 —
Vécondatlon do maïs de Cazco.
Nos lecteurs savent que des graines de maïs de Cuzco ((],
reçues par la Société, ont été en partie semées pour essai
dans sa pépinière, en partie distribuées à plusieurs de ses
membres. M. Guichard, chef du serA ice agricole au domaine
de rOuady (Egypte], a fait connaître à la Société Impériale
d*acclimatation que d'abord une première tentative de culture
de cette plante, faite par lui, avait complètement échoué au
point de vue de la fructitication, par suit« de l'apparition tar-
dive des fleurs femelles. Celles-ci ne s'étant ouvertes que
lorsque la fleur mâle était déjà passée, n'avaient pu dès-lors
être fécondées. Dans une plantation ultérieure, cet obstacle a
été évité, en réser\'ant, sur 160 graines, 40 graines qui n'ont
été semées que quinze jours plus tard entre les lignes.
Cette précaution si simple a donné un résultat magnifique :
un rendement en grains a été obtenu d'environ 65 pour 1.
M. Guichard fait ressortir, à cette occasion, la grosseur
extraordinaire du maïs Cuzco, la blanclieur.et la qualité de sa
farine, l'abondance de son produit, qui en feraient pour le
Midi de la France une des cultures les plus précieuses à
propager.
La race d'Aobrae au Concoara régional
de Tulle.
Voici, telle qu'elle est consignée dans le Jaurnal d'agri-
culture progressive, l'appréciation portée, à l'occasion du
concours régional de Tulle, par un habile zootechnicien,
M. Renaud, sur notre race d'Aubrac, pour laquelle nous avons
demandé récemment le rétablissement de l'ancien nombre de
primes qui lui étaient attribuées.
« Quoique le catalogue porte en première ligne la race
V. p. 139.
— 475 —
» Limousioe, nous iransgres&erons avec lui cette fois, car nos
» prédilections sont acquises à la belle race d'Aubrac, qui
» remporte, selon nous, sur la Limousine, par son apti-
» tude au travail, sa force, son énergie, sa sobriété. La
» sûreté de son pied la rend précieuse pour la culture sur la
» pente de nos montagnes ; en effet, le bœuf d'Aubrac passe
» et se tient ferme là où un autre hésiterait. Quant à son apti-
» tude pour la boucherie, on sait que, bien traitée, elle ne le
» cède à aucune autre race française. »
Ainsi notre race d'Aubrac est mise sans hésitation en pre-
mière ligne parmi les races bovines du centre et bien au-dessus
de Tune de celles qui ont le plus de renom.
Bergeries et élables moliile».
Dans la séance publique annuelle de la Société centrale
d'agriculture, M. Payen a signalé les avantages des bergeries
et éCables mobiles, dont la description détaillée se trouve dans
un ouvrage de M. Reiset, auquel a été décernée l'une des
grandes médailles d*or distribuées par cette Société.
Ces constructions en bois léger, qui peuvent renfermer
50 moutons, sont montées sur quatre roues en fonte à larges
jantes ; au moyen d'une simple corde enroulée autour d'un
treuil, la force d'un enfant suffit pour les mettre en mouve-
ment. Un champ se trouve ainsi directement fumé par les
animaux, plus régulièrement et avec plus de facilité que ne le
pourrait faire un berger transportant les claies de son parc à
moutons.
Les parcs mobiles de M. Reiset sont en même temps cou-
verts de manière à être employés pendant la saison hivernale.
Les vaches, les bœufs d'élevage et les moutons se sont
maintenus en très bon état dans ces économiques abris, qui
offrent d'ailleurs de grands avantages au point de vue du
transport et de Tépandage des fumiers. De l'avis des agro-
nomes les plus autorisés, c'est là un procédé qui peut conduire
(
— 476 —
directement à utiliser, sur la plupart des terres, les excréments
solides et liquides, sans la moindre déperdition préalable.
On parvient ainsi à réaliser les avantages des litières terreuses,
mais avec une très-grande économie. L'application de cette
méthode serait particulièrement précieuse dans les localités
où la litière est rare ou de mauvaise qualité.
chants hygiéniques poar le pansage
des boeafs (1).
M. Delporte-Bayart vient de remplacer, pour le pansage
des bœufs, les anciennes étrilles par des gants hygiéniques
confectionnés avec de vieilles curdes hors de service. Cet
instrument, en forme de gant, dans lequel on passe les quatre
doigts et le pouce, peut être facilement promené sur toute la
surface du corps de l'animal, dans les creux, dans les cavités
où rétrille ne peut atteindre et où se loge souvent la mal-
propreté. Les dents de ce.% curdes sont flexibles et ne causent
aucune douleur à ranimai ; elles ne déchirent ni les hanches,
ni les épaules, ni Fépine dorsale, quand bien même elles se-
raient maniées par une main rude et inintelligente.
Le prix de l'appareil est minime.
Baltlème aeaalan da Cangrè» Pomologlqae.
Le Ck)ngrès pomologique de France (2) a tenu, en 1863, sa
H^ session à Rouen . Il a admis dans cette session les fruits
suivants :
POIRES.
Beurré Delfosse. Fruit moyen, très-bon, à chair fine
et fondante, mûrit en décembre et janvier. Arbre très fertile,
(1) V. B. 1863, p. 290.
(2) V. B. 1859, p. 276, 451. - 1860, p. 545. - 186L p. 90, 118. -
1862, p. 74. 306. - 1863. p. 125.
— W7 —
mais de vigueur moyenne sur cognassier ; greffé sur franc,
il s'élève sous toutes formes.
Beurré de Mérode. Fruit gros, assez bon, à chair mi-
fine, tendre, fondante, mûrit en septembre; toute forme.
Fondante Paniselle. (Fondante Pariselle). Fruit moyen,
très bon, à chair fine, fondante, juteuse, mûrit en novembre
et décembre. Arbre fertile, délicat sur cognassier, peut être
cultivé sous toutes formes, toutefois la haute tige lui convient
moins, vu le peu de longueur du pédicelle du fruit.
Madame Elisa. Fruit gros ou très gros, bon, à chair
fondante, rosée, mûrit en novembre. Arbre vigoureux, se
prête à la forme pyramidale et à l'espalier.
Nouvelle Fulvie. Fruit assez gros ou gros, très bon,
à chair fine, fondante, exquise, mûrit de décembre à février.
Aitre peu vigoureux, épineux, peu propre à la forme pyrami-
dale, plus convenable pour cordon et espalier.
Fasse - Golmar François. Fruit moyen ou assez gros,
bon, à chair mi-fine, fondante, mûrit de février en mars.
Arbre de vigueur moyenne sur cognassier, s'élève sous toutes
formes sur franc.
Royale d'hiver. (Fruit ancien, spécial au midi de la France).
Gros ou assez gros, bon, à chair fine, fondante, juteuse,
mûrit de novembre à février. Se cultive en haute tige et en
espalier, dans les sols chauds à bonne exposition.
Virgouleuse (Virgoule, Virgoulée], variété ancienne.
Fruit moyen, bon, à chair fine, mi-fondante, mûrit de novembre
à janvier. Arbre fertile, réclame la greffe intermédiaire ; se
cultive en espalier et en haute tige.
POMMES.
Reinette de Dieppedal. Fruit moyen, bon, mûrit en
hiver. Arbre fertile, délicat; haute lige.
r
— 478 —
Reinette de Saintonge. Fruit moyen, bon, mûrit en
hiver. Arbre fertile, quelquefois chancreux ; haute tige.
Reinette grise. (Variété ancienne]. Fruit moyen, très
bon, mûrit en hiver et au printemps. Arbre fertile, réclame la
greffe intermédiaire ; toutes formes.
POMMES A CIDRE.
PREMIÈRE SAISON.
Amourette précoce. Fruit assez gfOs, à chair jaune, un
peu sèche, sucrée ; épiderme complèteHnent lavé de rouge
écarlate; renfoncement pédicellaire est bistré; Tarbre, d'une
vigueur moyenne, à branches verticales, assez fertile, se cul-
tive à Darnetal (Seine-Inférieure), dans les sols argileux et
abrités.
Baril. Fruit moyen, ovoïde épiderme; jaune, fouetté de
rouge vif; cavité du pédicdle légèrement teintée de bistre ;
Tarbre, très-vigoureux, à braiiches horizontales, très-fertile ,
prospère dans les sols argileux reposant sur le grès vert, à la
Ferté-Bernard (Sarthe].
Blanc molet. L'épiderme de ce fruit est blanc avec quel-
ques petites lignes brunes ; sa chair est blanche, un peu sèche
etamère; Tarbre, rustique, vigoureux, irès-ferlile, précoce,
à branches horizontales, divergentes, se cultive dans les sols
argileux, à Roncherolles (Seine-Inférieure), Rasne, Longé,
Saint-Brice (Orne), oîi il est renommé pour la qualité du cidre.
Carlantine. Voir Carlotin,
Carlotin. Fruit petit, ovoïde, à épiderme rouge terne,
rayé de rouge plus loncé sur toute sa surface; chair tendre,
blanche ; Teau, abondante, sucrée, amère, produit un cidre
de bonne qualité; Tarbre, robuste, très-fertile, à branches
horizontales, d'une très-belle forme, se cultive dans les sols
argileux, à Houppeville (Seine-Inférieure).
— 479 —
DouGE-ARAïuNkiE:. Fruît gros, conique tronqué, à épiderme
jaune, pointillé de fauve; chair tendre; Teau abondante,
sucrée, amëre, fait un bon cidre ; Tarbre, peu vigoureux mais
sain> très-fertile, à branches horizontales, se cultive dans les
sols argileux, à RoncheroUes (Seine-Inférieure).
Doux ÉvÈQUE PRÉCOCE (à Cacn). Fruit moyen, conique,
à épiderme jaune, frappé de rouge du côté du soleil, mélangé
de taches irrégulières et grises ; chair blanc jaunâtre, tendre ;
Teau peu abondante, sucrée, un peu amère, fournit un cidre
de première qualité ; Tarbre, fertile, vigoureux est cultivé dans
!es environs de Caen.
Nouveau gérard. Fruit moyen ; épiderme jaune clair ;
chair blanche, sucrée ; eau abondante ; Tarbre rustique, à
branches horizontales, d'une belle forme, fertile, se cultive
dans les sols argileux, à Roncherolles (Seine-Inférieure).
Pomme de dieppe. Fruit gros, arrondi ; épiderme jaune,
légèrement coloré en rose du côté du soleil, semé de points
Dondbreux gris roux et de marbrures de mêmes couleur ; bon
pour la table et pour le cidre ; Tarbre, branches horizontales,
assez fertile, se cultive en sol argileux, à Houppeville (Seine-
Inférieure).
deuxième saison.
Amer-doux fgros). Fruit, très-gros, plus haut que large,
côtelé ; épiderme jaune, strié de rouge vif, pointillé de brun ;
chair tendre, blanc verdàtre; eau abondante, sucrée et amère;
l'arbre, vigoureux, très-fertile, d'une forme pyramidale, se
cultive sur le plateau argileux de Lalonde (Seine-Inférieure).
Amer-doux (petit). Fruit, petit; épiderme jaune verdàtre,
lavé partiellement de rose et pointillé de rouge ; chair blanche,
légèrement sucrée, très-amère ; eau peu abondante ; Tarbre,
vigoureux, fertile, à branches horizontales, est cultivjMJansTte -
terrains argileux de Rocherolles (Seine-lnférieureJ^* * V/v
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¥
<• M |\V\vV'<v
— 480 —
Amèiue-moussb. Fruit moyen, arrondi et peu atténué vers
l'œil ; épiderme rose clair, strié sur toute la surface de rouge
carmin, parsemé de petits points noirs; chair fine, blanc jau-
nâtre ; Teau, suffisante, amère et sucrée donne un cidre de
première qualité ; l'arbre, vigoureux, à tête ronde, à branches
arquées, est cultivé sur les sols argileux des environs de Pa-
villy (Seine-Inférieure).
Amourette (gros). Fruit assez gros ; épiderme jaune ver-
dàtre, lavé et strié de rouge brique ; chair ferme, verdâtre ;
eau abondante, sucrée, légèrement amère ; l'arbre, très-fertile,
d'une grande vigueur, à branches horizontales, réclame les
lieux abrités, vu sa floraison délicate. Cultivé comme le précé-
dent et sur le même point.
AvENETTE. Fruit gros : épiderme vert, fortement coloré de
de rouge bronzé, cavité du pédicelle rousse; chair verte, ferme,
assez sucrée, d'une saveur particulière très-prononcée; l'eau,
suffisante, fait un cidre de première qualité ; l'arbre, très vi-
goureux et très-tertile, â branches horizontales, est cultivé dans
les sois argileux et sur le minerai, près Rasne (Orne), où il
pousse avec vigueur.
Barillet. Fruit assez gros, un peu déprimé; épiderme vert
jaunâtre, pointillé et strié de rouge; chair verte, sucrée; eau
assez abondante; l'arbre, rustique, assez vigoureux, à branches
verticales, est cultivé en compagnie de V Amer-Doux.
BÉDAN, BÉDANG. Fruit gros, variantdans sa forme, quelque-
fois presque conique, d'autres fois plus large que haut; épi-
derme jaune, presque recouvert d'une teinte légère gris fauve
pointillé de brun foncé, notamment du côté du soleil, chair
blanche, creuse; l'eau, peu abondante, très-sucrée et légère-
ment amère, donne un cidre excellent; l'arbre, sain, vigou-
reux, assez fertile, à branches verticales, est cultivé fréquem-
ment dans l'Eure et la Seine-Inférieure, sur les sols argileux.
Bédan commun (à Caen). Voir Bédan.
— 481 —
Belle fille ou bklphie. Fruit moyen; épiderme jaune ver-
datre lavé de rouge terne; pédicelle long, placé dans une cavité
peu profonde; œil fermé, situé dans une cavité plissée; chair
blanche, sucrée, très-sapide; eau abondante; l'arbre, vigoureux,
fertile, à branches horizontales, est cultivé à Chaille (Calvados).
— Ne pas confondre cette variété avec celle du même nom,
cultivée dans la Seine-Inférieure et qui a pour synonyme les
noms de Bonne Ente, Petite Ente,
BiNET. Fruit moyen; épiderme vert sale, légèrement lavé de
rose roussâtre pointillé de rouge-bnin; chair verdâtre; Teau,
très-abondante, sucrée est légèrement acidulée; l'arbre, d'une
grande vigueur, fertile, à branches verticales, rustique, se
cultive dans les sols argileux, à RoncheroUes (Seine-Inférieure),
très-répandu dans TEure.
— On cultive, sous le même nom, un fruit excellent de 3"«
saison.
Châtaigne, Châtaignier. Fruit moyen, se conservant jus-
qu*en janvier, vendu comme fruit de tible sur les marchés de
Paris; épiderme jaune, fouetté ou lavé de rouge vif; cavité du
pédicelle grisâtre; chair verte, ferme, sucrée; l'eau, assez abon-
dante, donne un bon cidre; l'arbre, très-vigoureux, à branches
très-garnies, formant une tête arrondie, se cultive dans les
vallées, sur les terrains sableux, à sous-sol argileux, aux envi-
rons de La Hutte (Sarthe).
CoQUERiE. Fruit moyen ou gros, conique; épiderme jaune,
pointillé et marbré de gris, rugueux; chair fine, blanche, tendre,
l'eau, assez abondante, sucrée, très-légèrement amère, donne
un cidre bon et fort; l'arbre, très-fertile, sain, vigoureux, à
branches horizontales et tête en parasol, est cultivé dans les
terres calcaires de la vallée de Bray (Seine-Inférieure).
Corneille ROLGE. Fruit assez gros, ovoïde; épiderme jaune
clair, rayé de rose foncé; chair blanche, sucrée, ferme; l'eau,
assez abondante, donne un cidre de première qualité; l'arbre.
f
— 482 —
vigoureux, fertile, à branches horizontales, est cultivé en sol
argileux sur le plateau de Longré, Ranes et St-Brice (Orne).
Croix de bouelle. Fruit moyen, arrondi; épiderme jaune
clair, lavé de rouge du côté du soleil et légèrement strié de
rouge foncé; chair blanche, un peu ferme; Teau, abondante,
amère, légèrement sucrée, produit un cidre excellent; l'arbre,
élancé, très-feriile, très-sain, très-vigoureux, à branches ver-
ticales, est cultivé dans les terrains calcaires de la vallée de
Bray (Seine-Inférieure).
DiAUME (gros). Fruit gros, sphérique, bosselé; épiderme vert
clair , recouvert presque entièrement de fauve ; chair jaune ,
ferme, serrée, saveur agréable; Teau, suffisante, donne un
cidre de première qualité ; Tarbre, vigoureux, à branches ver-
ticales, peu fertile, se cultive dans les sols argileux, à La Ferté-
Macé (Orne) et à La Londe (Seine-Inférieure).
Doux AuvET ou Doux AUVRAY. Fruit petit; épiderme jaune,
pointillé de fauve brun ; chair, blanche, sucrée ; Teau, abon-
dante, fournit un cidre estimé ; l'arbre, vigouroux, à branches
verticales, est très-cultivé sur les sols argileux, à La Ferté-
Macé (Orne).
EcARLATiNE. Fruit moyen, oblong; épiderme jaunâtre,
lavé et strié de rouge écarlate ; chair vert jaunâtre, sucrée ;
l'eau, abondante, donne un cidre de bonne qualité ; l'arbre,
délicat, spécial aux vergers, d'une bonne vigueur, à branches
verticales , se cultive dans les sols argileux, à Roncherolles
(Seine-Inférieure).
Gros Bédangue de quelques localités de la Seine-Inférieure.
Voir Bédan.
Gros Moussette. Voir Diaume (gros).
Motissette. Voir Diaume (gros).
Moussette Amère Mousse. Voir Amère Mousse.
^ 48S -
TROISIÈME SAISON.
Doux ÉvÊQrE. Fruit moyen, allongé ; épiderme vert clair
fouetté et strié de rose vif^ parsemé de points gris irréguliè-
rement placés ; chair blanc verdàtre, sucrée ; Teau, abon-
daute, produit un bon cidre; Farbre, vigoureux» très-fertile, à
branches horizontales, est cultivé sur les plateaux de la
Seine-Inférieure.
SORBES.
Sorbier (cormier) a gros frlit comestible. Fruit gros,
roux grisâtre, oblong, ne se sert que lorsqu'il est blet; a un
peu le goût de la Nèfle ; est employé, ainsi que ses variétés
à fruit rose et à ffuit rouge, pour la confection de boissons.
Le bols est recherché pour sa bonté et sa dureté.
NÈFLES.
Néflier a gros fruit. Arbrisseau de moyenne grandeur,
buissonneux et rustique ; le fruit, gros, aplati, roux brun,
n'est bon à. manger que lorsqu'il est blet. Sa chair est plus
douce que celle du Néflier des bois d'où il sort. La variété
récemment introduite sous le nom de Néflier à fruit monstrueux
n'a pas d'autre mérite que celui d'être plus grosse.
PÊCHES.
Belle cartière. Fruit assez gros ou gros, coloré, carac-
térisé par une côte bien prononcée, à chair blanche et bdnne,^
mûrit dans la deuxième quinzaine d'août. Arbre fertile, vigou-
reux, se prête naturellement à la haute tige.
Tardive d'oullins. Fruit très-gros, bosselé, rougfe d'un
côté, verdâtre de l'autre, à chair blanche, très-bonne, mûrit
de la fin de septembre au milieu d'octobre. Arbre très-fertile,
réussit en haute tige et en espalier.
r
— 484 -
Teissier, Fruit gros, bien coloré, mamelonné, très-bon,
mûrit verâ la fin de septembre. Arbre délicat, peu vigoureux
dans sa jeunesse, reprend de la vigueur avec Tâge.
(Le Congrès fait observer qu'on obtient de hautes tiges bien
faites, bien garnies et de longue durée, en soumettant annuel-
lement les pêchers à une taille simple et facile, qui consiste
à éclaircirla tête, laquelle doit ressembler à celle d*un oranger
bien venu, et à écourter les rameaux de Tannée, même les
branches de la charpente, qui tendraient à dépasser leurs
voisines.)
ABRICOTS.
Abricot angoumoisd'oullins. Moyen, ferme, sucré, juteux,
d*un goût relevé ; mûrit de la fin de mai au commencement
de juin, très-propre à Tapprovisionnement des marchés et à
Fexportalion. Arbre vigoureux et fertile.
Abricot mille. Moyen, rond, juteux, très-sucré, parfumé,
mûrit vers la fin de mai. Arbre très-vigoureux et très-fertile.
Abricot de hollande. (Variété ancienne). (Abricot d'Am-
puis, Abricot à amande douce). Petif, presque rond, rouge
violacé du côté du soleil, jaune pâle du côté opposé, très-bon
pour la confection des conserves, mûrit de la fin de juillet à la
mi-août. L'amande est douce. Arbre très- vigoureux et très-
fertile, se reproduit de semence.
(De très-intéressants renseignements, confirmés par M. Wi-
lermoz et deux autres membres, ont été fournis dans cette ses-
. sion par M. Gaillard sur les sujets de Prunier les plus propices
pour recevoir la greffe de TArbricolier. Les sujets à écorce
grise devraient être préférés à ceux dont Técorce est brune,
attendu que, sur ces derniers, les Arbricotiers seraient ra-
rement exempts de gomme et de gerçures, tandis que, sur les
autres, au contraire, ils seraient toujours sains et par consé-
quent pliis vigoureux)
— 485 —
PRUNES.
Monsieur DR LA Gironde. Fruit moyen ou petit, un peu
ovoïde, jaune taché et piqueté pourpre, bon, mûrit en août.
Toutes formes.
OuEEN-VicTORiA. Fruit gros, ovale, obtus, rose foncé
teinté violet, très joli, bon, délicieux en espalier, mûrit en août
et septembre, très fertile» toutes formes.
Prune-d' Ambre. Cultivée dans les environs de Bordeaux.
Reine-Claude-de-Brignais.
CERISES.
Guigne marbrée. Fruit moyen, blanc, ombré de rose et
taché de jaunâtre; bon, mûrit fin juin. Arbre fertile sous toutes
formes, mais spécialemeut en espalier.
Griotte d'Allemagne (Cerise de Chaux, Griotte Cerise de
M. le comte de Si-Maure]. Variété ancienne; fruit gros,
rouge-brun foncé, presque noir; bon pour ratafia et conser-
ves ; mûrit à la mi-juillet. Arbre peu Vigoureux et délicat, ré-
clame spécialement Tespalier.
FRAISES.
Marguerite. Plante très vigoureuse, touffue et très fer-
tile. Fruit p}Tamidal, conique, très gros, rouge foncé, à chair
rose rouge, pleine, sucrée, parfumée, trèsbonne; mûrit en mai.
(Récolte prolongée.)
FRAMBOISES.
Belle-de-Fontenay (Belle-d'Orléans). Arbuste ( bifère )
peu élevé, très productif en automne sur les rameaux de Fan-
née; fruits bcîmx, sphériques, rouge foncé, savoureux, très
parfumés.
— 486 —
Falstolf ( Filby ). Arbuste (bifère) rustique, vigoureux,
très productif; les fruits, placés au sommet des tiges, sont très
gros, coniques, obtus, rouges, savoureux, d'un arôme très
agréable.
Merveille-des-quatre-saisons, fruits rolges. Arbuste
vigoureux, remontant, très fertile, à panicules longues,
abondantes, chargées de beaux fruits oblongs, rouge violacé,
très savoureux et très agréablement parfumés.
Merveille-des-quatre-saisons, fruits jaunes. Art)uste
plus faible et plus délicat que celui à fruits rouges, également
remontant ; fruits gros, arrondis ou oblongs, jaune d*or tendre;
très savoureux, d'un parfum très agréable.
Seedling.
GROSEILLES.
Groseille-cerise. Arbrisseau très vigoureuxl fertile; grappe
très longue; baies très grosses, rondes, d'un rouge foncé
brillant. Ce fruit, le plus beau du genre, perd une partie de
son acide prononcé, comme la Groseille-Gondouin, si on le
récolte tardivement.
Groseille de hollande a longues grappes rouges
(Grosse Groseille rouge à grappes). N'est qu'une amélioration
de la Groseille rouge commune, dite Groseille des jardins. Les
grappes, de 8 à 10 cent, de long, portent des fruits asses gros,
d'an beau rouge clair brillant, et d'une saveur excellente,
quoique un peu acide, quand ils sont mûrs. M"^ Aglaé Adanson
dit que, pour obtenir des groseilles souvent aussi grosses que
les grains d'un petit raisin, il suffit de supprimer les dernières
fleurs de la grappe. M. C.-A. Tliory dit, à son tour, qu'on ob-
tient le même résultat en retranchaot quelques gra|)pes lorsque
les baies conmiencent à nouer.
Gros^lls gondouin blanche. Variation de la suivante,
mais à fruits moins acidulés.
-- 487 —
Groseille gonlouin rouge. Variété vigoureuse, Irapue
et ramifiée ; grappe longue, ornée à son sommet de grosses
baies d'un beau rouge. Fruit de même qualité à peu près que
le précédent, toutefois un peu plus acidulé, particulièrement
s'il est récolté de bonne heure.
Groseille versaillaise. Arbrisseau vigoureux et très fer-
tile ; grappe longue ; baies un peu moins grosses que celles
du Groseiller Cerise, mais beaucoup moins acides. La variété
dite Grosse blanche transparente^ une des plus douces gro-
seilles connues, lui ressemble, sauf la couleur.
CASSIS.
Cassis commun a fruit noir. Arbrisseau trapu, vigou-
reux, assez fertile ; grappe courte, à baies grosses, noires,
finement ponctuées gris. Ne sert que pour faire des liqueurs.
Cette espèce a donné des variétés à fruit uoirs beaucoup plus
gros, et une sous- variété à fruits blanc sale tirant sur le bru-
nâtre. Elles sont employées pour le même usage.
Cassis royal de Naples. Arbrisseau semblable au précé-
dent, mais à feuilles plus grandes; grappe courte; baies
moyennes ou assez grosses, noires, plus douces que celles de
toutes les autres variétés.
AMANDES.
Amande gros fruit a coque dure. Fruit gros, oblong,
plat; amande douce, très bonne; arbre vigoureux et fertile.
Amande des dames a coque tendre. Fruit assez gros,
oblong ; amande douce, très bonne ; arbre assez vigoureux et
fertile.
Amande princesse a coque tendre. Fruit moyen, ovale ;
Amande douce, bonne; arbre de vigueur moyenne cl fertile.
r
— i88 —
NOIX.
A COQUE TENDRE (origine ancienne). Fruit assez gros, à
coque tendre, très bon ; a produit par le semis plusieurs sous-
variétés estimées et ressemblant presque toutes au type ; bon
fruit de dessert.
Chaberte (originaire de l'Isère). Arbre très fertile, à pousse
tardive ; donne un fruit moyen, un peu allongé, qui fournit
une huile de ^^^ qualité. Cultivé sur une grande échelle dans
risère et là Drôme, où il tend à se substituer au noyer St-Jean.
Mayette (originaire du même pays). Fruit gros, allongé,
aplati à sa base, atténué et effilé au sommet; très bon, à coque
demi-dure et pleine ; très bon fruit de dessert. L'arbre fleurit
tard, il est peu sujet aux gelées tardives.
NOISETTES.
Aveline blanche longue, fruit gros, allongé, blanc, très
bon, coque demi-dure:
Aveline rouge longue. Fruit long, rouge, très bon,
coque demi-dure.
Aveline rouge longue (arbre à feuilles pourpre). Fruit
long, rouge, très bon, coque demi-dure.
Grosse ronde du Piémont. Fruit très gros, rond, rouge,
très bon, coque dure.
RAISINS.
l^ De table.
Chasselas bifère (du Gard), (Muscat bifère, Muscat de
Patras). Grappe grosse, allongée ; grains gros, ronds, jaunes,
peu serrés. Très bon et superbe raisin, mûrit vers la fin de
septembre. Bonne vigueur, mais fertilité moyenne.
^
— 4»9 —
Chasselas rose de Falloux. Grappe longue ; grains gros,
ronds, roses d'un côté, blanc verdâtre de l'autre, parfois lout
roses, peu serrés, croquants, très sucrés, très agréables. Ex-
cellent raisin, mûrit en septembre. Cépage assez vigoureux et
fertile, regardé par Duhamel comme une variété du Chasselas
doré.
Muscat Caillaba (originaire des Hautes-Pyrénées). Grappe
moyenne, tronquée ; grains assez gros, ronds, noir velouté, pas
trop serrés, musqués, très agréables. Délicieux raisin, mûrit
en août et septembre. Cep assez fertile, d'une vigueur moyenne,
réclame, pour se soutenir, quelques engrais ou amendements
et une taille courte.
2® De grande culture.
Corbeau. Grappe assez grosse, tronquée; grains gros, noir
velouté, assez serrés, pourvus d'une eau abondante, mais peu
relevée. Ce raisin, qui donne beaucoup de jus, mûrit en sep-
tembre. Le cep, fertile, est, dit-on. le même qui est cultivé
dans risère sous le nom de Noir, Gros-Noir, Grenoblois,
Savoy ard, Montélimart, Bourdon, Mouleuse, eldansTAin,
sous celui de Mauvais Noir.
Riesling (Gentil. Riesler blanc). Grappe petite, régulière;
grains petits, ronds, blancs, serrés, sucrés vineux. Mûrit en
septembre. Cep fertile, doit être traité comme les Pinots.
MURIER.
Mûrier a gkos fruit noir dit Mûrier d'Espagne. Fruit
gros, rouge cerise, passant au noir violet à la maturité, abon-
damment pourvu d*un suc violet foncé, sucré, acidulé, rafraî-
chissant, employé pour faire des sirops. L'arbre, très vigou-
reux, fertile, est d'une reprise assez difficile et réussit mal par
greflTe et par bouture. La multiplication est plus certaine par
le marcottage. Les branches du mûrier à gros fruit doivent
33
f
— 490 —
être écourtées, et les rameaux éclaircis, au moins tous les
trois ans.
Le Congrès a publié un catalogue général, avec description
sommaire, de tous les fruits qu^il a définitivement adoptés jus-
qu'à ce jour et de ceux qu'il a renvoyés à l'étude.
Arbres •qnelelles p^nr la dém^nslrall^n
de la taille.
M. Brémond, instituteur primaire à Marseille, a imaginé,
selon ce que rapporte le Journal de la Société impériale et
centrale d* horticulture^ d'enseigner la taille au moyen de
démonstrations basées sur l'emploi d'arbres factices préparés
de manière â s'articuler et se désarticuler à volonté sur les points
qui doivent la recevoir. Ces charpentes desséchées ont subi
des sections aux endroits où le professeur indique que les
tailles doivent être pratiquées, et les arbres sont ainsi com-
posés de fractions qui s'ajoutent l'une à l'autre au moyen de
petites liges de fer invisibles à l'œil. Ils offrent ainsi à volonté,
soit des sujets entiers et tels qu'ils sont avant les suppressions
de la taille, soit des arbres tronqués, exemples ayant subi
les retranchements successifs que prescrivent les principes de
culture enseignés par le professeur.
Le comité d'arboriculture de la société précitée, réuni ex-
traordinairement pour l'examen et l'appréciation de ce système
d'enseignement de la taille, a exprimé l'avis :
« Que le procédé, considéré comme élémentaire, est simple,
ingénieux, pratique; il convient aux premières leçons de l'ar-
boriculture, permettant de les faire en tout temps, en toutes
circonstances, en l'absence des arbres, cl d'cx|)liquer, à l'aide
d'exemples frappants pour les yeux, les cas principaux qui se
rencontrent dans la conduite des arbres fruitiers.
» Les modèles se démontent avec une extrême facilité ; la
^-r^, ^oOHOîtion est portative et ne paraît pas de nature h être trop
— 491 —
dispendieuse pour que la dépense n'en soit dès-à-présent à la
portée des écoles normales primaires, des fermes-écoles, des
grandes agglomérations de populations et même, peut-
être plus tard des simples écoles des villages éloignés, pour
la plupart, des pépinières et des jardins assez bien cultivés pour
fournir des exemples aux leçons.
« Déjà M. Brémond a rédigé un traité élémentaire d'arbori-
culture accompagné de planches et de dessins explicatifs, qui
a reçu l'approbation de la Société impériale et centrale, et
qu'il a pu foire mettre en vente pour le modique prix de
1 fr. 50 c.
» Le comité estime que, par ces moyens, dans lesquels
l'économie est un but qu'il poursuit avec on ne peut plus de
raison, M. Brémond pourra rendre des senices réels à l'en-
seignement élémentaire de l'arboriculture
» Ott'en particulier, pour démontrer la (aille des arbres et
les greffes, le procédé que cet actif et intelligent instituteur a
imaginé est destiné à aider l'enseignement élémentaire de l'ar-
boriculture »
IMouveaa procédé de bonturage de la vigne.
Nous avons fait connaître {<) le moyen pratiqué par M. Hu-
delotj pour propager la vigne, lequel consiste à planter des
boutures très-courtes, n'ayant pas plus de 2 à 3 centim., et
ne comprenant qu'un seul œil. M. Payen a entretenu la Société
impériale et centrale d'agriculture du résultat de ses expé-
rimentations sur un nouveau procédé inventé par M. Chantrier
dans lequel sont employées des boutures, moins volumineuses
encore et se réduisant à une sorte d'écusson de greffe un peu
épais, ne présentant qu'une faible épaisseur de bois. Ces bou-
tures, à la 2* année de leur végétation, ont développé des
ai ..1863 ,,,157. -'-etjjïs
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pousses vigoureuses, lesquelles ont donoé naissance à deux
grappes qui étaient, au mois de juin dernier, en pleine floraison
et paraissaient notablement plus volumineuses que les grappes
des vignes environnantes.
Ces observations ont été confinâées par M. Pépin, qui, dans
une autre séance de la Société centrale, à présenté des bou-
tures faites d'après le même procédé, et dont les racines radi-
cales étaient plus développées que celles qui auraient été obte-
nues par la méthode ordinaire.
Indépendamment de ces caractères , annonçant une plus
grande vigueur, M. Payen a appelé l'attention sur le faible
volume que, dans les spécimens présentés par M. Pépin, of-
frait la portion ligneuse enlevée pour former l'espèce d'écus-
son qui constitue cette bouture. Or cette partie ligneuse où
la vitalité diminue bientôt, étant bien moins considérable que
dans tes autres boutures et ne se trouvant pas renfermée dans
les nouveaux tissas, laisse à la jeune pla&ie une plus grande
viguenr.
Les dindes bonnes pondeuses.
M. le docteur Sacc fait part, dans le Bulletin de la Société
zoologique d* acclimatation, d'une observation qu'il a faite
au sujet des qualités exceptionnelles que présentent, comme
pondeuses, les dindes de couleur grise. Il a pu s'assurer,
dit-il, que, taudis que les dindes noires et les dindes blanches
ne faisaient guère plus de 20 œufs par an, les grises en pon-
daient 42 dans le même espace de temps. M. Sacc livre ce
fait inattendu à l'appréciation des amateurs d'oiseaux de grande
basse-cour, qu'il engage à rechercher et à isoler les dindes
bonnes pondeuses à Teffet d'en multiplier la race. Il fait ob-
server en même temps que la ponte des dindes à généralement
lieu de deux jours l'un, et que c'est seulement vers la fin ou
lorsqu'il fait très-chaud et qu'ils sont très-biens nourris que
ees oiseaux pondent tous les jours.
— 4»3 —
D*après M. Sacc, il serait essentiel de ne donner à couver
aux poules d^Inde que leurs propres œufs, qui alors éclosent
presque tous ; tandis que si on leur donne ceux de plusieurs
poules, on ne doit compter que sur la réussite de moitié ou
des 2/3 au plus des œufs.
Une excellente nourriture pour les dindes serait, d'après le
même auteur, les fromages rancis cuits ou crus, et surtout les
carottes, comme encore les fruits gâtés et les noix. On doit
éviter de leur donner des tourteaux de graines oléagineuses,
parce qu'ils communiquent une odeur huileuse à leur chair.
N^orrlssage des abeilles en applère-salssn.
Un article du Journal Vapiculteur fait observer que
lorsqu'aprës la récolte du prinptemps on est à même de jouir
d'une fleur d'arrière-saison, on a souvent de grands avantages
à utiliser le miel de cette fleur pour compléter les provisions
des abeilles nécessiteuses, et même de celles qui ne peuvent
jouir de cette fleur. Il convient alors de faire remplir des
calottes et des hausses et de les donner aux colonies pauvres.
Mais dans les localités où la faux à passé, oii les plantes
à fleurs mellifères sont mûres, et où la production du miel a
été mauvaise, il faut sans plus tarder, même dès le mois
d'août, penser à compléter les provisions des abeilles, et ne pas
oublier qu'à cette époque celles-ci ne sont pas difficiles sur la
qualité des matières qu'on leur présente, parce qu'elles peu-
vent composer et utiliser ces matières autrement qu'elles
ne le feraient en automne. Au miel inférieur qu'on leur
destine, on peut mêler avec avantage et dans des pro-
portions plus ou moins grandes : sirop de fécule, ver-
gçoise commune, sirop et jus de ûiiits sucrés, de sorgho,
moût de raisin, de poires ou de pommes douces, etc. Ces
aliments mis au feu, s'ils sont mélangés et présentés fraî-
chement apprêtés, sont promptement enlevés et emmagasinés.
f
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Le miel pur vaut mieux sans doute, mais, avec une mauvaise
année et un rucher nombreux, il faut nécessairement avoir
recours à des aliments inférieurs, utiliser toutes les matières
sucrées à bon marché qu'on a quelquefois pour rien, tels sont
les fruits.
La nourriture doit être administrée le plus rapidement
possible, et il ne faut s'attacher qu'à des colonnies bien popu-
leuses, ce qu'il est toujours facile d'avoir par les réunions.
Afin d'éviter le pillage, la nourriture doit être présentée le
soir ; le lendemain matin elle est enlevée. Cette nourriture
est mise dans une terrine ou un vase spécial, qui, selon les
circonstances, est placé dans une hausse ou établi dans le sol
sur lequel on pose la ruche. L'essentiel est de mettre les
abeilles en contact avec la nourriture pour qu'elles puissent
l'enlever le plus promptemeni possible. L'enlèvement est d'au-
tant plus prompt que la nourriture convient aux abeilles, que
la population est forte et la température élevée. Une forte
colonie peut, en une nuit, monter de 2 à 5 kil. de bonne nour-
riture en cette saison. Plus elle en enlève, moins il y a de
déperdition, et mieux l'emmagasinage se fait. Il faut ajouter
le moins possible d'eau à l'alimentation, surtout s'il y entre
du jus de fruit ou du sirop de fécule ; l'eau provoque la fer-
mentation, et toute nourriture fermentée ne vaut rien. Aussi
celle qui n'a pas été enlevée la nuit doit être chauffée jus-
qu'à ébullition avant d'être présentée de nouveau.
En opérant sur une certaine échelle et en employant des
matières sucrées à bas prix, on peut pour 6 ou 8 fr. fournir
les approvisionnements d'une nichée qui rendra le double.
Cirainc de vers à ««le I).
M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences a
présenté, selon ce que rapporte le Moniteur, au nom de M.
1 V. B. p. 319.
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Guérin-iMeiincNille, de magnifiques cocons do vers ù soie du
mûrier accompagnant la noie suivante:
« If est reconnu aujourd'hui par tous les agriculteurs qui
s'occupent de rélevagc des vers à soie, que les graines pro-
venant de localités où Tépidémie de la gatline ne sévit pas
peuvent donner de bonnes récoltes dans les pays atteints, et
Texpérience a montré que, si Ton fait de la graine, dans les
pays oîi règne Tépidémie, avec les cocons obtenus de ces
bonnes récoltes, elle est infectée le plus souvent dès la pre-
mière génération.
» 11 résulte de ces faits que tous les éducateurs de nos dé-
partements producteurs de soie sont obligés de faire venir la
graine nécessaire à leurs récoltes des pays étrangers présumés
sains, ce qui fait sortir de la France, suivant M. Dumas, une
somme approchant chaque année de 17 millions de francs.
» J*ai observé, depuis quelques années, qu*il y a en France,
et sur quelques autres points de TEurope, des localités dans
lesquelles les races de vers à soie qu*on y élève depuis un
plus ou moins grand nombre d'années sont demeurées
saines. »
(M. Guérin-Menneville cite notamment les éducations cons-
tamment réussies des Ursulines de Montigny-sur-Vingemme
(Côte-d'Or), de cocons blancs, et celles de cocons jaunes
laites par M. Tavocat Mercier et par M"« Dessaix, à Thonon
(Savoie) ; par M. le d»* Marin, à Genève, par le capitaine Jac-
quier, à Troyes).
Ces faits, dit Fauteur, sont un mdice favorable, montran^
qu'il serait possible d'arriver, dans un avenir plus ou moins
prochain, à nous affranchir de l'acquisition des 44,000 kilog.
d'œufs de vers à soie (à 400 fr. le kilog.) nécessaires à notre
consommation annuelle. Une étude persévérante, quelques
encouragements distribués aux éleveurs et une grande publicité
donnée à ces faits, sufliraient peut-être pour ramener à son
état normal notre récolle de soie, réduite si déplorablement
aujourd'hui au sixième.
iTi^^fî?"
\ ;..
— 496 —
Des observations analogues ont été présentées , par M.
Guérin-Menneville, à la Société impériale et centrale d'agri-
culture. D*après lui, l'état pathologique du ver à soie ne s*a-
méliore pas dans lès régions méridionales, mais la maladie
semble épargner les contrées du Nord. Ce n'est pas à dire
que rindustrie de la soie et la culture du mûrier doivent émi-
grer et quitter la Provence, les Cevennes et le Dauphiné pour
la Flandre, l'Artois ou la Picardie, mais au moins la région
septentrionale pourrait-elle produire des graines saines qui
donneraient ensuite aux éleveurs du Midi une génération de vers
exempte de maladie et capable de parcourir, sans ambages,
toutes les phases de l'éducation, depuis Féciosion jusqu'à la
montée.
Cdaeatl^n des vers à s^le aa Jardin
d'accllmalatloD.
M. J. Pinçon a Ëtit connaître à la Société zo